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Le Conseil des droits de l'homme tient un débat général sur le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l'intolérance qui y est associée

20 Mars 2012

Conseil des droits de l'homme
APRES MIDI 20 mars 2012

Le Conseil des droits de l'homme a tenu cet après-midi son débat général sur le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée − suivi et application de la Déclaration et du Programme d’action de Durban.

Présentant le rapport de la session de 2011 du Groupe de travail intergouvernemental sur l'application effective de la Déclaration et du Programme d'action de Durban, son président, M. Mohamed Siad Douale, a notamment attiré l'attention sur les recommandations adoptées qui appellent en particulier à l'élaboration de plans nationaux d'action et à la mise en place de mécanismes nationaux spécialisés dans la lutte contre le racisme et la discrimination raciale. Le Groupe de travail a aussi souligné le potentiel du sport en tant qu'outil de promotion de l'égalité et de la diversité mais également en tant qu'outil éducatif, de tolérance, d'intégration sociale et de solidarité.

Au cours des débats, les délégations ont souligné que les États doivent prendre des mesures pour lutter activement contre le fléau de la discrimination raciale qui se manifeste dans toutes les régions du monde. Plusieurs délégations se sont insurgées contre les récentes profanations d'exemplaires du Coran, estimant que la communauté internationale doit condamner sans équivoque toutes les formes de racisme. Certains pays ont mentionné leur inquiétude quant à la résurgence du racisme – et même du nazisme - en Europe, estimant pour certains qu'il faut trouver un seuil qui sépare l'incitation à la haine de l'exercice légitime de la liberté d'expression. Certaines délégations ont déploré la réticence de certains États à s'engager de manière constructive dans les mécanismes du Conseil chargés de lutter contre le racisme.

Les délégations des États suivants ont fait des déclarations: Sénégal (au nom du Groupe africain), Égypte (au nom du Mouvement des pays non alignés), Danemark (au nom de l'Union européenne), Pakistan (au nom de l'OIC), Qatar, Koweït, Mauritanie (au nom du Groupe arabe), Fédération de Russie, États-Unis, Autriche, Chine, Libye, Cuba, Costa-Rica, Indonésie, Bangladesh, Égypte, Afrique du Sud, Maroc, Viet Nam, Népal, Algérie, Tunisie, Turquie, France, Viet Nam, Venezuela, Maroc, Brésil, République populaire démocratique de Corée, Iran, Conseil de l'Europe.

Le Conseil de l'Europe a également participé au débat, ainsi que les organisations non gouvernementales suivantes: Mouvement international de la jeunesse et des étudiants pour les Nations Unies, Commission africaine des promoteurs de la santé et des droits de l'homme, Association internationale des avocats et juristes juifs, International Educational Development, Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP), Nord-Sud XXI , Fraternité Notre Dame, Agence des cités unies pour la coopération Nord-Sud, Fédération internationale islamique d'organisations d'étudiants, Rencontre africaine pour la défense des droits de l'homme (RADDHO), Centre for Human Rights and Peace Advocacy,Action internationale pour la paix et le développement dans la région des Grands Lacs, International Buddhist Relief Organisation, Libération, Congrès du monde islamique, Association africaine d'éducation pour le développement, Fédération internationale des écoles unies, Conseil indien d'Amérique du Sud, Verein Südwind Entwicklungspolitik, United Nations Watch, International Committee for the Indians of the Americas(Incomindios Switzerland).

Concluant ce débat général sur le racisme, la discrimination raciale et la xénophobie, la Lettonie, la Fédération de Russie, le Japon et la République populaire démocratique de Corée ont exercé le droit de réponse en fin de séance.

Le Conseil entamera demain matin, dès 9 heures, l'examen des questions relatives à l'assistance technique et au renforcement des capacités, en portant son attention sur le rapport de l'expert indépendant sur la situation des droits de l'homme en Côte d'Ivoire. Une «discussion annuelle» sur les meilleures pratiques en matière de coopération technique aura lieu à la mi-journée. Le Conseil doit tenir un débat général sur ces questions dans l'après-midi, avant d'examiner des projets de résolution et de décision dont il est saisi.

Débat sur le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l'intolérance qui y est associée.

Présentation de rapport

M. MOHAMED SIAD DOUALE, Représentant permanent de Djibouti et Président-Rapporteur du Groupe de travail intergouvernemental sur l'application effective de la Déclaration et du Programme d'action de Durban, a expliqué qu'afin d'améliorer l'efficacité de ses travaux, le Groupe de travail avait décidé de traiter trois thèmes par session, l'objectif étant d'adopter des recommandations concrètes. Il a adopté ses conclusions et recommandations sur le rôle du sport et de l'éducation dans la lutte contre le racisme. Il a également discuté de la question des bonnes ou meilleures pratiques en matière de lutte contre le racisme et, plus précisément, de l'opportunité d'établir une série de paramètres pouvant aider à la définition de ces bonnes pratiques. Les progrès réalisés ont enfin été passés en revue.

Le rapport, ses conclusions et recommandations en particulier, sont le «résultat d'un débat franc, constructif et consensuel», a déclaré M. Douale, qui a relevé les recommandations les plus importantes adoptées lors de cette neuvième session, qui appellent en particulier à l'élaboration de plans nationaux d'action et à la mise en place de mécanismes nationaux spécialisés dans la lutte contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l'intolérance qui y est associée. Le Président-Rapporteur a aussi cité les recommandations en faveur de la lutte contre l'impunité à l'égard des violations dans le sport et de l'adoption de mesures pour prévenir, lutter et traiter toutes les manifestations de racisme, de discrimination raciale et de xénophobie dans le sport. Le Groupe de travail reconnaît le potentiel du sport en tant qu'outil de promotion de l'égalité et de la diversité mais également en tant qu'outil éducatif, de tolérance, d'intégration sociale et de solidarité. Le Groupe de travail a aussi reconnu le rôle essentiel de l'éducation dans la lutte contre le racisme dans la mesure où elle promeut les principes de tolérance et de respect; elle est ainsi à même de prévenir la prolifération des mouvements et propagandes racistes et xénophobes, en particulier chez les jeunes. Le Groupe de travail encourage ainsi les États à mettre en œuvre des activités éducatives à tous les niveaux afin de prévenir et combattre effectivement le racisme, la discrimination raciale et la xénophobie.

Ces recommandations ont été adressées aux États membres, au système des Nations unies, aux organisations internationales et régionales et aux acteurs de la société civile. «Notre volonté de combattre ces fléaux ne doit souffrir aucune dissension», a-t-il conclu en appelant les acteurs concernés à demeurer unis.

Le Conseil est saisi du rapport du Groupe de travail intergouvernemental sur l'application effective de la Déclaration et du Programme d'action de Durban (A/HRC/19/77). Le Groupe de travail a tenu sa neuvième session du 17 au 28 octobre 2011. Le rapport contient une synthèse des débats de la session.

S'agissant des travaux du Comité spécial ayant pour mandat d'élaborer des normes complémentaires dans ce domaine, sa prochaine session se tiendra du 10 au 20 avril 2012.

Débat général

Le Sénégal, au nom du Groupe africain, a déclaré que le document issu du dixième anniversaire de la Déclaration et du Plan d'action de Durban, compte tenu du nouveau souffle qu'elle imprime à la lutte contre le racisme, mérite une large diffusion et devrait susciter des actions concrètes aux niveaux international, régional et national. En effet, ces actions concrètes sont d'autant plus nécessaires que, dans le contexte actuel, une analyse sans complaisance et lucide montre que la situation du racisme dans le monde est extrêmement préoccupante avec les différentes et nombreuses manifestations racistes et xénophobes qui se soldent souvent par des morts, des exclusions et des affronts vécus au quotidien par les victimes, la plupart du temps dans une grande indifférence. C'est dans ce contexte grave que le Groupe africain note malheureusement une réticence sans fondement de certains à faire preuve d'un engagement constructif dans les mécanismes du Conseil. Cette réticence – du boycott de la célébration du dixième anniversaire de la Déclaration et du Plan d'action de Durban à des tentatives de renégociation et de réécriture de ces textes fondamentaux – constitue une préoccupation pour le Groupe africain.

L'Égypte, au nom du Mouvement des pays non alignés, a relevé que la commémoration des dix ans de l'adoption de la Déclaration de Durban est l'occasion de réaffirmer la validité de ce document fondamental en matière de lutte contre le racisme. Appelant au respect de la diversité culturelle et à la promotion de la compréhension mutuelle, l'Égypte a demandé à tous les États de mettre en œuvre toutes les dispositions de la Déclaration et du Programme d'action de Durban, ainsi que celles issues des résultats de la conférence d'examen.

Le Danemark, au nom de l'Union européenne, a appelé l'ensemble des États qui ne l'ont pas encore fait à signer, ratifier et mettre en œuvre la Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale. Tous les États membres de l'Union européenne se sont engagés à établir des «organes d'égalité» qui ont pour mandat de fournir une assistance aux victimes de la discrimination et de conduire des enquêtes indépendantes et de faire des recommandations dans ce domaine.

Certains pays ont mis en garde contre l'intolérance religieuse. Le Pakistan, au nom de l'Organisation de la coopération islamique, a condamné les cas de profanation du Coran et les détentions au secret de nombreux musulmans à travers le monde, commises au nom de la lutte contre le terrorisme. Dénonçant l'islamophobie latente qui règne en Europe, le représentant a affirmé qu'elle est une manifestation contemporaine du racisme. Il faut trouver le seuil entre liberté d'expression et incitation à la haine, a-t-il conclu. Le Qatar a relevé que la discrimination et le racisme continuaient de représenter un défi majeur pour la communauté internationale malgré certains progrès et a exprimé son inquiétude lorsque certains vont jusqu'à brûler le Saint Coran, choquant profondément de nombreux fidèles. Le Qatar a décidé d'organiser des conférences pour augmenter les occasions de rencontre et de dialogues. Le Koweït a fait part lui aussi de sa préoccupation face aux cas croissants d'atteinte à l'exercice de la foi, constatant que les musulmans se heurtaient de plus en plus fréquemment à des obstacles à cet égard. Le Koweït a promulgué des textes de loi interdisant toute discrimination sur la base de la race ou de la religion et a souligné que la Déclaration et du Programme d'action de Durban étaient une source d'inspiration. La Mauritanie, au nom du Groupe arabe, a exprimé son inquiétude concernant des stéréotypes négatifs et des appels à la haine, qui nécessitent la prise de mesures aux niveaux national et international. Le sport peut être un outil important pour promouvoir le respect de la diversité, a-t-elle noté.

La Fédération de Russie a déclaré qu'un laxisme dangereux avait cours à l'égard des mouvements néonazis dans certains États démocratiques. Le racisme et la résurgence du néonazisme constituent des défis à la communauté internationale, a-t-il relevé.

Certaines délégations ont mis en avant leurs propres initiatives pour en finir avec le racisme et la discrimination. Les États-Unis ont reconnu qu'ils devaient faire leur propre examen, bien conscients que des progrès peuvent encore être faits contre la discrimination et l'intolérance dans le pays. C'est une lutte exigeante qui se poursuit par l'adoption de lois en faveur de la protection des droits de tous les individus, y compris des membres des minorités ethniques et raciales. Ces lois combattent la discrimination fondée sur la race, l'ethnie, la religion, l'origine nationale, le genre, l'orientation sexuelle et le handicap et ont eu pour une augmentation importante des plaintes en justice ces trois dernières années. L'Autriche a lancé un Plan national d'action pour l'intégration en 2010 qui comprend des mesures telles que l'amélioration de la formation des enseignants en matière de multiculturalisme, la promotion de méthodes individualisés d'enseignement, ainsi que la mise en place de programmes préscolaires pour les enfants d'origine étrangère afin d'améliorer leur connaissance de la langue allemande avant le début de leur cursus scolaire.

Le rôle des Nations Unies en général et du Haut-Commissariat en particulier a été souligné à de nombreuses reprises. La Chine a souligné l'importance du rôle des Nations Unies dans la lutte contre le racisme et la discrimination raciale, rappelant qu'elle avait participé activement à tous les efforts de la communauté internationale dans ce domaine et lançant un appel aux États membres pour qu'ils appliquent les documents issus de la Conférence de Durban. La Libye a pour sa part remercié le Haut-Commissariat pour la campagne «Combattons le racisme», ainsi que pour les efforts accomplis en faveur de la diffusion de la Déclaration et du Programme d'action de Durban. Cuba a toutefois souligné que l'humanité était très loin de l'application intégrale des décisions de Durban. Elle a fait part de sa préoccupation face aux attitudes d'hostilité envers les immigrants ou bien la discrimination envers les Roms, des phénomènes préoccupants dans les pays industrialisés du Nord.

Le Costa-Rica, qui a lancé un plan national contre le racisme et la discrimination raciale, collabore pour ce faire avec le Haut-Commissariat, en particulier avec son antenne régionale au Panama. Ce plan prévoit une participation active de la société civile. L'Indonésie a aussi souligné l'importance du rôle des communautés locales dans la lutte contre toutes les formes d'intolérance. Elle a cité en exemple la création du Forum de l'harmonie religieuse qui est représenté aux niveaux national et régional en Indonésie.

Le Bangladesh est convaincu du rôle irremplaçable de l'éducation, ainsi que de la contribution que peut apporter le sport dans ce cadre; il faut à cet égard abolir les règles qui interdisent aux femmes et aux jeunes filles de participer à des activités sportives en invoquant des questions de tenue vestimentaire.

Observateurs

L'Égypte s'est félicitée de la célébration de l'année des personnes d'ascendance africaine. Elle dénonce les stéréotypes et violences contre des religions et leurs fidèles et réaffirme la nécessité de lutter contre ces phénomènes, y compris au plan juridique. L'Égypte est favorable à la poursuite des travaux du Groupe de travail intergouvernemental. L'Afrique du Sud s'est dite disposée à étendre le mandat du Groupe de travail intergouvernemental afin qu'il contribue à l'éradication de racisme partout dans le monde et proposera, à la session de septembre du Conseil, un projet visant la mise en œuvre concrète de la Déclaration et du Plan d'action de Durban, répondant à sa préoccupation face à la persistance d'incitations à la haine contre des minorités religieuses, ethniques ou nationales. Le Maroc a rappelé que la Conférence d'examen de Durban préconise la création d'une base de données des bonnes pratiques en matière de lutte contre le racisme, consultable par les États. Le Maroc met par ailleurs en garde contre tout établissement de critères et normes à cet égard qui risqueraient de dépasser le mandat du Groupe de travail.

Le Viet Nam relève que la réalisation des Déclaration et Plan d'action de Durban exige des ressources supplémentaires, dans un contexte économique difficile; le pays se félicite par ailleurs des mesures transversales en faveur de la réduction de la fragilité des groupes les plus vulnérables. Pour le Népal, l'adoption des Déclaration et Plan d'action de Durban constitue un jalon dans la lutte contre le racisme, une tâche qui est cependant loin d'être achevée. Au Népal, toutes les communautés jouissent des mêmes droits de par la loi et toute violation de ces droits doit être sanctionnée par les tribunaux. L'Algérie regrette que l'application des textes fondamentaux de Durban soit loin de répondre aux attentes. Le racisme continue hélas de sévir dans de nombreux pays, le plus souvent dans des États où la pratique démocratique et le respect des droits de l'homme sont censés être bien ancrés. L'Algérie estime que les Déclaration et Plan d'action de Durban doivent être renforcés par un nouvel instrument qui prendrait en charge de manière codifiée les nouvelles formes de racisme et d'intolérance.

La Tunisie estime également peu positif le bilan de la communauté internationale dans la lutte contre le racisme, comme en témoigne l'augmentation des infractions racistes, dont certaines s'expliquent par des motifs électoralistes. La lutte contre le racisme exige un engagement effectif des parties prenantes: les gouvernements, les médias, la société civile, les milieux d'affaires doivent s'unir dans la lutte contre les stéréotypes négatifs. La Turquie a condamné les attaques contre des édifices religieux et contre des travailleurs migrants et regretté les discours politiques qui justifient de tels actes. Elle a souligné que les immigrés sont des travailleurs acharnés et sérieux.

La France a rappelé que son pays a connu hier une effroyable tragédie, avec l'assassinat de quatre français membres de la communauté juive, dont trois enfants. Quelques jours auparavant, ce sont deux soldats français de confession musulmane et un Antillais qui ont été abattus: la France réaffirme sa détermination à redoubler d'efforts dans la lutte contre le racisme et l'antisémitisme. Ces crimes odieux ne resteront pas impunis, a promis la France. Le Viet Nam a condamné l'attaque commise hier à Toulouse, qui prouve que la communauté internationale doit absolument intensifier la lutte contre le racisme.

Le Venezuela a encouragé les États à favoriser les principes de la tolérance par le biais du sport et de l'éducation. Le Maroc a lui aussi observé que le sport joue un rôle crucial dans la lutte contre le racisme. C'est pourquoi il faut se préoccuper des manifestations racistes dans de trop nombreuses manifestations sportives.

Le Brésil a indiqué avoir lancé, avec les États-Unis, un programme d'éducation et de lutte contre le racisme qui prévoit l'organisation de colloques pour améliorer la collaboration dans ce domaine. Le Brésil s'apprête en outre à célébrer l'année internationale des personnes d'origine africaine, en présence de représentants des deux rives de l'Atlantique.

La République populaire démocratique de Corée, fermement engagée contre le racisme, regrette également que certains pays aient boycotté la commémoration du dixième anniversaire de la Déclaration et du Plan d'action de Durban. Le racisme, ancré dans le colonialisme, perdure. En témoigne l'exemple du Japon, qui a commis des massacres sans précédent dans la péninsule coréenne, des crimes que ce pays n'a jamais reconnus. Pour l'Iran, la commémoration du dixième anniversaire des Déclaration et Plan d'action de Durban a rappelé l'engagement ferme de la communauté internationale de mettre en œuvre ces textes importants. L'Iran regrette le boycott par certains États occidentaux de cette manifestation très importante. Les groupes minoritaires – y compris les musulmans – sont victimes de plus en plus souvent victimes, dans ces pays, de nombreuses formes de racisme. L'islamophobie y connaît une progression très préoccupante.

Le Conseil de l'Europe constate que dans certains pays européens, on enregistre la persistance, dans les discours publics et dans les médias, de propos racistes et xénophobes. C'est pourquoi le Conseil de l'Europe encourage les États à adopter des lois interdisant les comportements et propos racistes et à assurer le financement d'institutions nationales chargées de surveiller toutes les manifestations du racisme et d'en indemniser les victimes.

Organisations non gouvernementales

Le Mouvement international de la jeunesse et des étudiants pour les Nations Unies s'est dit préoccupé par le refus constant du Haut-Commissariat d'appliquer les décisions de l'Assemblée générale qui lui demandent de faciliter la commémoration de l'adoption de la Déclaration de Durban. La Commission africaine des promoteurs de la santé et des droits de l'homme a pour sa part regretté que certains États n'aient pas soutenus la commémoration des dix ans de la Déclaration de Durban et l'année internationale des personnes d'ascendance africaine. L'Association internationale des avocats et juristes juifs a déclaré que l'éducation joue un rôle prépondérant dans la prévention du racisme et des génocides. Le fait de ne pas avoir mentionné l'holocauste dans la Déclaration de Durban encourage le négationnisme, a-t-elle estimé.

L'International Educational Development, Inc. a relevé la grave lacune du droit international que constitue l'absence de définition agréée du concept «de régime raciste».

Le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples a constaté que la version du rapport adoptée par le Groupe de travail n'est pas identique à celle dont le Conseil est saisi aujourd'hui, certains paragraphes ayant été tronqués. Le Rapporteur spécial sur le racisme devrait examiner les causes structurelles du racisme et analyser les discours prononcés par des dirigeants politiques. Nord-Sud XXI a dénoncé la diffusion de l'arabophobie et l'islamophobie en Europe. Ces manifestations de racisme sont aujourd'hui habituelles dans les démocraties occidentales, qui ont fait très peu contre ces menaces. La Fédération internationale islamique d'organisations d'étudiants a déclaré que les minorités musulmanes en Europe étaient la cible des attaques de mouvements d'extrême-droite, où ces mouvements prolifèrent. Le Congrès du monde islamique a aussi fait part de la préoccupation de son organisation face à la montée de l'islamophobie. Il demande par ailleurs au Conseil de traiter de la discrimination en période de conflit armé, citant le cas du Cachemire indien, sont la population réclame simplement d'exercer son droit à l'autodétermination.

À cet égard, les discriminations à l'égard de nombreuses minorités dans le monde ont été dénoncées. La Fraternité de Notre-Dame a attiré l'attention du Conseil sur les menaces qui pèsent sur la liberté religieuse en Mongolie, où les chrétiens sont soumis à des pressions constantes. L'Agence des cités unies pour la coopération Nord-Sud a dénoncé le racisme à l'égard des Baloutches au Pakistan, qui se manifeste impunément dans les médias publics, en violation des normes internationales en la matière. Le Centre for Human Rights and Peace Advocacy a attiré l'attention du Conseil sur la situation des peuples Adivasi en Inde, qui font face à des discriminations graves et systématiques, particulièrement s'agissant de leurs droits économiques, sociaux et culturels. L'Action internationale pour la paix et le développement dans la région des Grands Lacs a dénoncé la situation régnant dans les régions périphériques du Pakistan. La Constitution pakistanaise est discriminatoire à l'égard des Ahmadis. Il en va de même pour les Cachemiris, alors que la région de l'Azad Cachemire sert de plateforme au Pakistan pour lancer des attaques terroristes. Libération a dénoncé elle aussi le sort fait aux dalits depuis des siècles, ceux-ci étant accoutumés à cette oppression, même s'ils s'interrogent de plus en plus sur ce qui justifie une telle situation. La communauté internationale doit convaincre l'Inde de ne pas déroger à ses obligations. International Buddhist Relief Organisation a dénoncé la discrimination envers les dalits en Inde, discrimination qui s'exprime à l'école, dans les hôpitaux, dans l'accès à l'eau. Un système d'inégalité sociale perdure car il est profondément ancré dans la société. Le gouvernement indien doit néanmoins régler ce problème de manière urgente et la communauté internationale doit plaider en faveur du démantèlement du régime des castes.

United Schools International a constaté que si certains pays avaient adopté des législations en faveur des minorités, en vertu de leurs obligations internationales, bien souvent ils ne les respectaient pas. C'est particulièrement le cas dans un certain nombre de pays musulmans dont l'Arabie saoudite qui n'admet aucune minorité religieuse. Le représentant a aussi dénoncé les conversions forcées de jeunes filles hindoues dans la région pakistanaise du Sind. L'Association africaine d'éducation pour le développement a dénoncé le racisme qui vise les Africaines, notant que des jeunes filles originaires de la Corne de l'Afrique étaient littéralement réduites en esclavage dans des pays du Moyen Orient.

United Nations Watch a dénoncé le fait d'avoir été exclu de la Conférence de Durban, estimant avoir été muselée pour l'empêcher d'attirer l'attention sur les 600 000 esclaves de Mauritanie, et de quantités d'autres communautés victimes de discrimination ailleurs, en Chine, à Cuba, en Égypte, au Viet Nam, en République populaire démocratique de Corée, notamment.

International Committee for the Indians of the Americas - Incomindios Switzerland a noté que le racisme était souvent motivé par le refus de reconnaître le droit à l'autodétermination. Il a dénoncé le refus opposé au peuple hawaïen, sous prétexte de la supériorité d'une culture sur une autre, afin de justifier l'annexion de l'archipel par les États-Unis. L'Assemblée générale des Nations unies doit inscrire l'Alaska et Hawaï sur sa liste des territoires non autonomes. Le Conseil indien d'Amérique du Sud a dénoncé un véritable apartheid envers les peuples autochtones en Amérique du Nord. Les États-Unis bénéficient d'une totale impunité à cet égard. Les Amériques sont le théâtre du plus grand génocide dans le monde, un génocide qui se poursuit, selon lui.

Verein Südwind Entwicklungspolitik a pour sa part attiré l'attention sur la situation des migrants, dénonçant le fait que «l'extrémisme et le totalitarisme religieux soufflent sur les flammes de l'intolérance».

La Rencontre africaine pour la défense des droits de l'homme (RADDHO) a déclaré que la crise économique mondiale actuelle accroit l'intolérance envers les minorités dans le monde. Il est donc important que la communauté internationale redouble d'efforts pour lutter contre la discrimination raciale.

Droit de réponse

La Lettonie a condamné toute les idéologies totalitaires ainsi que les crimes commis en leur nom pendant la dernière guerre mondiale. Les rassemblements privés en Lettonie sont, justement, privés, le Gouvernement n'y ayant aucune part. Les autorités respectent la liberté d'association. Les actes de racisme et de xénophobie dans de nombreux pays montrent que ces idéologies ne sont pas éteintes: ces dernières semaines, un citoyen russe a été condamné en Lettonie pour profanation de tombes juives. Les manifestations racistes sont par ailleurs légion en Russie, a affirmé la Lettonie.

La Fédération de Russie a déclaré que les «marches nazies» qui se déroulent annuellement en Lettonie ne peuvent pas être considérées comme des «évènements privés», d'autant plus que des députés y ont participé. La communauté internationale se doit de condamner ce genre de provocations, a-t-il souligné.

Le Japon a souligné que les chiffres mentionnés par la République populaire démocratique de Corée sont totalement dénués de tout fondement. La Constitution du Japon garantit l'ensemble de la population contre toute forme de discrimination.

La République populaire démocratique de Corée a déclaré que quatre millions de personnes ont été tuées et un million enlevées au cours de l'occupation de la Corée; ces crimes sont restés impunis. En outre, le nombre de «femmes de réconfort» s'est élevé à 200 000 et elles n'ont pas eu droit à réparations. Le Japon doit se pencher sur ses crimes passés, notamment les 8,4 millions d'enlèvements dont il est responsable. Il doit en outre mettre fin à la discrimination contre les Coréens.

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