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Communiqués de presse Organes conventionnels

Le Comité pour l'Élimination de la discrimination raciale examine le rapport du Yémen

28 février 2011

Comité pour l'élimination
de la discrimination raciale

28 février 2011

Le Comité pour l'élimination de la discrimination raciale a examiné, vendredi après-midi et ce matin, le rapport du Yémen sur les mesures prises par ce pays pour se conformer aux dispositions de la Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale.

Présentant le rapport de son pays, Mme Huda Abdullatef Alban, Ministre des droits de l'homme, a déclaré que le Yémen respecte les droits de l'homme et la dignité en se fondant sur l'égalité de tous les citoyens sans distinction de race, d'âge ou de couleur. La société yéménite est homogène et ne connaît pas de pratiques de discrimination, a-t-elle assuré, avant d'ajouter que la voie a été ouverte à des réformes juridiques visant à combattre toutes les formes de discrimination. Le Gouvernement s'est engagé à fournir une éducation de base à toutes les catégories de la population, a-t-elle en outre indiqué. Le pays envisage en outre une série de mesures pour combattre la discrimination contre les femmes, a poursuivi Mme Alban. D'autre part, le Gouvernement condamne toute discrimination à l'encontre des réfugiés, a-t-elle fait valoir, précisant que l'État yéménite traite ces derniers de la même manière que ses propres citoyens.

Le Vice-Ministre de la planification du Yémen, M. Mohamed Alhawri, a indiqué que l'État yéménite œuvrait à la réduction de la pauvreté et a notamment fait part de la création, en 2009, d'une banque consacrée au financement de projets à l'intention des Yéménites pauvres. Environ 800 000 réfugiés de la Corne de l'Afrique vivent au Yémen et l'État yéménite collabore avec le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés afin de leur assurer de bonnes conditions de vie et la fourniture de services sociaux adéquats, notamment dans le domaine de l'éducation, a-t-il ajouté. Assurant que, pour ce qui est des travailleurs migrants, le cadre juridique yéménite n'exerce aucune discrimination à l'encontre d'un groupe quelconque, il a souligné que les autorités yéménites s'efforcent d'assurer la jouissance de droits égaux à toutes les personnes qui cherchent un emploi, quelle que soit leur origine. Les problèmes financiers et sécuritaires figurent au nombre des principaux problèmes auxquels est confronté le Yémen, a souligné M. Alhawri.

Le Vice-Ministre du travail et des affaires sociales du Yémen, M. Ali Saleh Abdullah, a pour sa part souligné qu'il n'existait pas de données permettant de connaître le nombre exact de personnes marginalisées au Yémen, mais a indiqué que selon des recensements passés, leur nombre était de 500 000; les estimations actuelles, basées sur ces recensements passés, suggèrent que ce nombre serait passé à environ un million. Le Ministre adjoint a par ailleurs souligné que certains groupes de la population ne se considéraient pas comme yéménites, en dépit du fait qu'ils ont les mêmes caractéristiques physiques, culturelles et linguistiques que les Yéménites; le Gouvernement a commencé à apporter un certain nombre de services à ces groupes particuliers afin de leur permettre de jouir d'une pleine protection et d'une pleine considération. Le Gouvernement a engagé un processus d'amendements constitutionnels afin de fournir davantage de services à ces groupes marginalisés dans des domaines tels que les soins de santé, l'emploi ou la politique, a insisté M. Abdullah.

Ont complété cette présentation du rapport du Yémen (CERD/C/YEM/17-18, à paraître en français) M. Tareg Al-Mugahed, Vice-Ministre des affaires juridiques; M. Ali Saleh Abdulla Taissir, Ministre adjoint au Ministère des droits de l'homme; M. Awsan Abdullah Alaud, Chargé d'affaires auprès du Directeur des droits de l'homme au Département des affaires juridiques et des traités du Ministère des affaires étrangères; M. Yahya Al-Khazan, Chef des conférences internationales et des rapports au Ministère de la justice; et M. Abdulqader Qahtan, Directeur général pour les relations extérieures et la police criminelle internationale. Le Code pénal yéménite est en train d'être amendé afin de couvrir tout ce qui a trait à la discrimination raciale, a-t-il notamment été indiqué.

La délégation yéménite était également composée, entre autres, du Représentant permanent du Yémen auprès des Nations Unies à Genève, M. Ibrahim Al-Adoofi, ainsi que de représentants du Ministère des droits de l'homme et de la Mission permanente du Yémen auprès des Nations Unies à Genève.

Le rapporteur du Comité pour l'examen du rapport du Yémen, M. Pierre-Richard Prosper, a fait observer que le Yémen se trouve actuellement en phase de changement, alors que le monde arabe voit ses populations faire entendre leurs voix, et s'est inquiété que dans le cadre des manifestations et des troubles dans le pays, la plupart des immigrants soient devenus une cible. M. Prosper a ensuite relevé que le manque de données statistiques ne permet pas de se faire une idée de la composition démographique de la société yéménite. Il a souhaité savoir qui étaient exactement les réfugiés au Yémen et s'est enquis de leurs conditions de vie et des règles régissant l'acquisition de la nationalité yéménite. M. Prosper a aussi souhaité en savoir davantage au sujet des personnes déplacées à l'intérieur de leur pays, dont certaines informations font état de bombardements aveugles de leurs camps en 2009. Plusieurs membres du Comité ont souhaité en savoir davantage au sujet du rôle et de la place de la charia dans l'ordre juridique interne ainsi qu'au sujet de la place de la femme dans la société yéménite.

La délégation a commenté les récents événements qui affectent l'ensemble de la région arabe en affirmant qu'ils constituent une évolution saine, en particulier pour le Yémen qui a accepté l'approche politique du multipartisme. Avant ces événements, a ajouté la délégation, certaines mesures avaient été prises pour répondre aux demandes des Yéménites, notamment en termes de réduction de la pauvreté. Le Yémen possède de bonnes lois, mais le problème réside dans leur application, a reconnu la délégation. Elle a ajouté que le Gouvernement actuel a cherché à augmenter les salaires des fonctionnaires et à reporter les élections parlementaires afin de permettre l'enregistrement adéquat de tous les électeurs potentiels de plus de 18 ans. La délégation a en outre averti contre les risques, dans le contexte actuel, de voir Al-Qaeda exercer une quelconque influence sur la jeunesse yéménite, en s'appuyant pour cela sur certaines divisions tribales.

Un compte rendu plus détaillé de l'examen du rapport du Yémen est disponible en langue anglaise.

Le Comité adoptera, dans le cadre de séances privées, des observations finales sur le rapport du Yémen qui seront rendues publiques à la fin de sa session, le 11 mars prochain.

Cet après-midi, à 15 heures, le Comité entamera l'examen du rapport de l'Arménie (CERD/C/ARM/5-6).

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Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

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