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LE RAPPORTEUR SPÉCIAL SUR LA SITUATION EN AFGHANISTAN DEMANDE À LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE DE NE PAS LAISSER TOMBER LE PAYS

21 Janvier 2002



21 janvier 2002



Voici le texte de l'appel lancé le 20 janvier 2002 à la Conférence internationale sur l'aide à la reconstruction en Afghanistan par M. Kamal Hossain, Rapporteur spécial (de la Commission des droits de l'homme des Nations Unies) sur la situation des droits de l'homme en Afghanistan:

"Conformément à mon mandat de Rapporteur spécial sur la situation des droits de l'homme en Afghanistan, je lance un appel à cette Conférence afin d'apporter le plus grand soutien possible aux propositions qui lui sont présentées en faveur de l'aide à la reconstruction en Afghanistan.

Je n'ai cessé de dire que la cause profonde de la détérioration de la situation des droits de l'homme en Afghanistan résidait dans le conflit armé prolongé. Je souhaiterais maintenant souligner que, pour ce qui est d'améliorer la situation des droits de l'homme dans le pays, la cause profonde de tout échec éventuel résiderait dans la dramatique insuffisance des ressources.

Les ravages causées au cours de ces deux dernières décennies ont causé des souffrances indicibles au peuple afghan. D'innombrables vies ont été fauchées et on ne compte plus les destructions de propriétés et de moyens de subsistance que tout cela a engendrées. Les Afghans se sont retrouvés otages sur leur propre sol, pris au piège de situations qui leur échappaient totalement, et ils ont été la cible de violences et de massacres sans foi ni loi. Dans sa déclaration du 12 octobre dernier, le Président des Etats-Unis a reconnu que le peuple afghan avait été victime de l'oppression et de l'anarchie et que peu d'endroits au monde étaient confrontés à une telle misère.

L'opportunité qui s'offre aujourd'hui de rendre l'Afghanistan à son peuple requiert un énorme effort national de reconstruction. La voie vers une paix durable en Afghanistan implique inévitablement que soient restaurés les droits de l'homme du peuple afghan, en particulier pour ce qui est de ses droits à la vie, à la sécurité de la personne, aux moyens de subsistance et à la propriété.

Pour que s'améliorent durablement les droits de l'homme, il faudrait remplacer le règne du révolver par le règne du droit. S'il est vrai que la priorité doit être accordée à l'aide humanitaire destinée à sauver des vies, et ce en répondant aux besoins des survivants, j'aimerais souligner que durant la récente visite que j'ai effectuée à Kaboul du 6 au 8 janvier dernier, un consensus auquel se ralliait la quasi-totalité des Afghans était qu'il fallait accorder le plus haut degré de priorité à la sécurité. Des ressources adéquates s'avèrent indispensables pour restaurer la primauté du droit en mettant en place une force de police neutre et efficace afin d'assurer la sécurité sur le plan interne. Un cadre administratif, basé sur la transparence et l'obligation redditionnelle, doit absolument garantir la régularité et l'équité des procédures. En ce qui concerne la situation des femmes, qui compte parmi les victimes les plus touchées par les violations des droits de l'homme, un récent rapport de presse souligne que c'est d'argent et non pas de compassion dont les femmes ont besoin.

J'en appelle donc solennellement à la Conférence pour assurer que la communauté internationale ne laisse pas tomber le peuple afghan. Les femmes, les enfants et les hommes d'Afghanistan sont en droit de s'attendre à ce que la communauté internationale apporte sa contribution historique et fournisse généreusement ce dont il y a besoin pour la reconstruction nationale."



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