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Communiqués de presse

LES PERSONNES DÉPLACÉES SONT LA FACE CACHÉE DE LA TRAGÉDIE DU KOSOVO, SELON M.FRANCIS DENG

16 Avril 1999


HR/99/29
19 avril 1999



M.Francis Deng, Représentant du Secrétaire général pour les personnes déplacées dans leur propre pays, a fait, aujourd'hui, la déclaration suivante:

«La situation actuelle au Kosovo a révélé les graves lacunes de la réponse internationale aux besoins des personnes déplacées de force dans leur propre pays. Les scènes de plusieurs centaines de milliers de réfugiés fuyant vers l'Albanie, la Macédoine et le Monténégro, aussi terrifiantes soient-elles, ne sont qu'un aspect de la tragédie. Ceux qui sont piégés à l'intérieur du Kosovo, hors de portée des caméras de télévision, restent à la merci d'un régime terroriste et brutal.

J'attire l'attention sur leur sort et j'appelle la communauté internationale à prendre des mesures vigoureuses pour combler cette brèche dangereuse dans le système international de protection.

Ces dix dernières années, des progrès ont été réalisés dans l'élaboration d'un cadre juridique et institutionnel pour protéger les personnes déplacées. Depuis la nomination d'un représentant en 1992, des Principes directeurs sur les personnes déplacées ont été définis et présentés à la Commission des droits de l'homme en 1998. Ces principes, qui ont été largement diffusés et bien accueillis par la communauté internationale, offrent une protection contre les déplacements arbitraires, une protection et une aide au cours des déplacements comme lors de la phase de retour et de réinstallation.

L'année qui s'est écoulée a également vu l'amélioration de la réponse institutionnelle au déplacement interne. Le Secrétaire général a chargé le Bureau du Coordonnateur des secours d'urgence de coordonner l'action du système des Nations Unies afin de s'occuper efficacement du sort des personnes déplacées. Les institutions humanitaires internationales ont également développé leurs activités dans ce domaine et le Haut-Commissariat aux droits de l'homme a étendu sa protection par le biais de son personnel sur le terrain.

Toutefois, l'élaboration d'une approche internationale claire et cohérente pour protéger et aider les 20 à 25 millions de personnes déplacées dans plus de 40 pays n'en est encore que dans une première phase. À l'image de ce qui se passe au Kosovo, les personnes déplacées à l'intérieur de leur propre pays ne reçoivent que peu, voire pas du tout d'attention. La réponse de la communauté internationale reste sporadique et sélective et l'accès aux victimes est souvent entravé.

Il est temps pour la communauté internationale de créer un mécanisme, ou de désigner une institution existante, qui ait les capacités de défendre la cause des personnes déplacées et d'assurer que leurs besoins de protection et d'aide sont correctement pris en charge.

Tant que ces mesures ne seront pas prises, j'appelle la communauté internationale à soutenir et à renforcer le rôle du Bureau du Coordonnateur des secours d'urgence dans la mobilisation d'une réponse internationale concertée et efficace aux besoins de protection et d'assistance des personnes déplacées à l'intérieur de leur propre pays».

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