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Communiqués de presse Haut-Commissariat aux droits de l’homme

LES ÉVÉNEMENTS DU 11 SEPTEMBRE DOIVENT MENER À DAVANTAGE DE SÉCURITÉ DE LA PERSONNE ET NON À UN RECUL DES LIBERTÉS

06 Juin 2002


06.06.02

La Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Mme Mary Robinson, a souligné aujourd'hui que la meilleure réponse aux attaques du 11 septembre doit être une amélioration de la sécurité des personnes, et non la subordination des principes des droits de l'homme à la «guerre contre le terrorisme».
S'exprimant à Londres à l'occasion d'une conférence donnée au Commonwealth Institute (Fifth Commonwealth Lecture), Mme Robinson a déclaré qu'il n'y avait aucune contradiction entre la sécurité et des droits de l'homme, ajoutant que la sécurité est un des aspects de la protection de droits de l'homme que les États ont l'obligation d'assurer à leurs citoyens. «Mais abandonner les normes de droits de l'homme ou de l'état de droit pour répondre au terrorisme revient à offrir une victoire à ceux-là même que nous cherchons à vaincre».
La Haut-Commissaire a souligné que le combat contre le fléau du terrorisme exige une approche globale fondée sur la reconnaissance des nombreuses causes de l'insécurité. «Aux craintes très réelles des New-Yorkais et du monde développé en matière de sécurité correspond une insécurité tout aussi réelle des populations du Tiers-Monde. La sécurité humaine englobe non seulement des menaces physiques résultant du terrorisme et des conflits violents, mais aussi l'insécurité qui résulte du sous-développement et de la pauvreté, de la maladie, de la discrimination et des inégalités en matière d'échanges commerciaux».
Mme Robinson a souligné que toutes les formes d'insécurité et les revendications qu'elles suscitent peuvent être ; et sont ; exploitées par des groupes violents. Elle a ajouté qu'il est urgent de mettre en œuvre une stratégie globale pour faire face à l'insécurité sur le plan international, comme s'y est engagée la communauté internationale dans la Déclaration du Millénaire des Nations Unies. «Les conflits, les violations des droits de l'homme, le sous-développement et la pauvreté sont indissociables».
Mais au lieu d'une approche globale à la sécurité humaine, la réaction face aux événements du 11 septembre, y compris dans les démocraties développées, a parfois semblé subordonner les principes des droits de l'homme à des mesures plus «brutales» dans la guerre contre le terrorisme, a regretté Mme Robinson. «Il y a eu une tendance à ignorer totalement ; ou du moins à laisser de côté ; les principes établis des droits de l'homme et du droit humanitaire international.»
La Haut-Commissaire a ajouté qu'il fallait un effort réel pour promouvoir le développement, la démocratie et la protection universelle de tous les droits de l'homme. Cela exige un appui determiné au renforcement des capacités en matière de droits de l'homme au niveau national. «Nous sommes témoins de progrès réels pour financer la lutte contre le VIH/sida et atteindre les objectifs du Millénaire sur l'éducation et la santé. La même approche doit être adoptée pour renforcer les capacités en matière d'administration de la justice et de respect de l'état de droit et des normes dans le domaine des droits de l'homme dans des pays en voie de développement.»
Texte intégral de la déclaration de Mme Robinson disponible en anglais:
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