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Communiqués de presse

L'ECOSOC EXAMINE LES QUESTIONS RELATIVES À L'ASSISTANCE ÉCONOMIQUE SPÉCIALE, L'AIDE HUMANITAIRE ET LES SECOURS EN CAS DE CATASTROPHE

11 Juillet 2001



ECOSOC
11 juillet 2001
Après-midi



Le Conseil économique et social a poursuivi, cet après-midi, son débat sur les questions liées à l'assistance économique spéciale, à l'aide humanitaire et aux secours en cas de catastrophe.

Dans le cadre du débat sur ces questions, les représentants des pays suivants ont fait des déclarations: Chine, Afrique du Sud, Burkina Faso, République tchèque, Égypte, Pérou, Algérie, Costa Rica, Argentine, Népal, Pakistan, Ukraine, Australie, Turquie, Inde, El Salvador, Pologne, Madagascar, Honduras et Guinée. Le représentant de l'Ordre militaire de Malte est également intervenu, ainsi que les représentants de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), et du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP).

Plusieurs délégations ont regretté que le Conseil économique et social ait décidé, pour la deuxième année consécutive, de ne pas adopter de conclusions concertées au titre du débat consacré aux affaires humanitaires. Des intervenants ont apporté leur soutien à la proposition du Secrétaire général des Nations Unies d'utiliser le Fonds central autorenouvelable d'urgence pour l'aide humanitaire en cas de catastrophe naturelle ou d'urgence prolongée ainsi que pour les arrangements en matière de sécurité du personnel des Nations Unies et du personnel associé. Plusieurs délégations ont apporté leur soutien à l'initiative du Bureau de la coordination des affaires humanitaires visant à élaborer un instrument juridique international concernant les opérations des équipes de secours.


Demain matin, à 10 heures, le Conseil tiendra, dans le cadre du débat sur les questions liées à l'assistance économique spéciale, une réunion-débat sur la planification préalable et les interventions en cas de catastrophe naturelle.


Suite du débat sur l'aide humanitaire

MME ZHANG XIAOAN (Chine) a rappelé la nécessité de renforcer la coordination des activités humanitaires. Le débat d'aujourd'hui vise précisément à renforcer la coordination entre tous les protagonistes de l'aide humanitaire pour rendre les activités d'assistance plus efficaces. À cet égard, les Nations Unies doivent avoir pour rôle de faire la jonction entre les institutions et les pays. La Chine encourage en outre la coopération entre les régions et au sein des régions.

Mme Zhang a rappelé que le renforcement des capacités nationales était indispensable pour prendre des mesures de prévention et atténuer les conséquences des catastrophes. En ce qui concerne les victimes, ce sont le plus souvent des femmes des enfants et des personnes âgées qu'il est nécessaire de protéger davantage. Le financement est, par ailleurs, indispensable et le processus d'appel global très utile. La Chine préconise le renforcement du mécanisme d'appel consolidé interinstitutions qui devrait permettre une plus grande efficacité des mécanismes d'aide humanitaire et rappelle la nécessité d'obtenir l'assentiment du pays bénéficiaire et le respect de la souveraineté et de l'intégrité de l'État concerné lors d'interventions d'urgence. La représentante chinoise a relevé les bons résultats obtenus par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires et espère que ce bureau disposera de plus de ressources pour réagir en cas d'urgence.

MME JEANNETTE NALOUU (Afrique du Sud) a regretté la décision prise par le Conseil de ne pas adopter cette année de conclusions concertées sur le segment consacré aux affaires humanitaires. Elle a salué le travail accompli par le personnel humanitaire sur le terrain, parfois dans des circonstances difficiles et périlleuses. Afin d'améliorer l'efficacité des opérations humanitaires, il convient de tenir compte non seulement des points de vue des donateurs mais aussi de ceux des personnes directement touchées par des situations d'urgence. Ces dix dernières années, les catastrophes naturelles se multiplient, a fait observer la représentante sud-africaine avant de remercier la communauté internationale et les Nations Unies pour l'aide qu'elles ont apportée à l'Afrique, notamment lors des inondations qui ont frappé le Mozambique.

Comme le souligne le Secrétaire général dans son rapport sur le renforcement de la coordination de l'aide humanitaire d'urgence, il est nécessaire, entre autres, de promouvoir les capacités locales et régionales en matière de gestion des catastrophes. Il faut également mettre en place des mécanismes régionaux de réponse en cas de catastrophes. À cet égard, l'Afrique du Sud est favorable à la nomination d'un conseiller en matière de réponse en cas de catastrophes pour la région africaine. La représentante sud-africaine a par ailleurs fait part de la préoccupation de son pays face à l'intensification des situations d'urgence complexes, le plus souvent causées par des conflits internes. L'Afrique du Sud est en outre favorable à la création d'une unité chargée des personnes déplacées internes au sein du Bureau de la coordination des affaires humanitaires. L'Afrique du Sud note par ailleurs avec inquiétude le sous-financement chronique dont souffre le processus d'appels consolidés.

M. OUEDRAOGO YOUSSOUFOU (Burkina Faso) s'est félicité de la capacité rapide de réponse des Nations Unies lors de situation d'urgence mais à tout de même relevé les difficultés dans ce domaine. Parmi ces difficultés, M. Youssoufou a cité la baisse drastique des ressources financières, les conflits dans lesquels la population n'est pas accessible et le problème de la sécurité du personnel sur le terrain. La communauté internationale doit répondre à ces exigences et des ressources supplémentaires doivent être alloués et ce plus particulièrement au HCR. La communauté internationale a effectivement le devoir d'aider aux efforts politique de promotion de la paix, de désamorçage des confits et de développement économique.

Le Burkina Faso et les pays environnants connaissent, pour leur part, des sécheresses cycliques et ont besoin de l'aide de la communauté internationale pour les aider lors de crises alimentaires dues aux sécheresses. Pour ce faire, l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et le Programme alimentaire mondial (PAM) devraient être soutenus et la coordination de l'aide d'urgence des Nations Unies renforcée.

M. ALEXANDER SLABY (République tchèque) a déclaré que l'assistance humanitaire fait partie intégrante de la politique étrangère de son pays. Il a souligné qu'en Europe centrale, la majorité des comités nationaux qui ont travaillé dans le cadre de la Décennie internationale de prévention des catastrophes naturelles (1990-1999) poursuivent leurs activités dans le cadre du programme de suivi de la Stratégie internationale de réduction des catastrophes. La République tchèque, pour sa part, a été à l'origine de la création de l'Organisation centre-européenne de prévention des catastrophes, qui associe des représentants des services hydrologiques et météorologiques nationaux et dont une réunion s'est tenue le mois dernier à Bratislava. La République tchèque fournit une assistance humanitaire sur une base essentiellement bilatérale, a précisé le représentant.

MME FAYZA ABOULNAGA (Égypte) s'est félicitée de la priorité accordée par l'ECOSOC aux catastrophes naturelles et aux conflits armés, compte tenu de leurs conséquences. Elle a rappelé que le droit d'accès aux populations civiles devait être décidé avec l'accord des États concernés. Par ailleurs, lors des opérations d'assistance humanitaire, les Nations Unies, la Croix Rouge et les organisations non gouvernementales doivent pouvoir garantir la protection de leur personnel humanitaire. Mme Aboulnaga a déclaré que l'assistance humanitaire ne devait pas entraîner d'ingérence politique dans les affaires des pays bénéficiaires et devait en règle générale s'attacher à protéger les populations civiles. L'Égypte condamne les violations commises à l'encontre des populations civiles et notamment les violations commises à l'égard des Palestiniens victimes de l'oppression des forces israéliennes, et ce sous les yeux du monde entier.

L'Égypte souhaite que les Nations Unies jouent le rôle de chef de file s'agissant du suivi de l'assistance humanitaire et qu'elle assure la coordination entre les institutions lors de catastrophes. Elle déplore la baisse des ressources consacrées à ces activités et appelle à un effort de la part des pays donateurs. Mme Aboulnaga a également déploré le manque de sécurité des personnels humanitaires sur le terrain et a souligné l'importance de la mise en place d'un cadre juridique pour définir les moyens à mettre en œuvre pour assurer leur protection

M. MARCO BALAREGO (Pérou) a rappelé que son pays a récemment connu une terrible catastrophe naturelle avec le tremblement de terre qui a frappé le sud du pays, causant des dizaines de victimes, 200 000 sinistrés et 50 000 logements détruits. L'infrastructure productive de la région touchée a été anéantie, aggravant les carences structurelles déjà existantes. Le représentant péruvien a remercié tous les membres de la communauté internationale ainsi que le système des Nations Unies pour l'appui qu'ils ont apporté au pays en cette période douloureuse. Il a formulé le vœu que les efforts déployés par le Pérou au niveau national seront encore complétés et appuyés par le système des Nations Unies, par la communauté internationale, par la banque régionale de développement ainsi que par les institutions financières internationales pertinentes.

Le Pérou est favorable à la proposition du Secrétaire général visant à étendre l'utilisation du Fonds central autorenouvelable d'urgence afin d'y inclure l'aide humanitaire résultant des catastrophes naturelles ainsi que les dispositions en matière de sécurité du personnel des Nations Unies. Il convient de veiller à ce que soit préservé le caractère autorenouvelable de ce Fonds afin de ne pas réduire son potentiel. Le Pérou a tiré de sa propre expérience la leçon qu'il est essentiel d'obtenir une réponse rapide du système et qu'il n'existe aucune alternative à un travail étroitement coordonné avec les autorités nationales. Il est également important d'intégrer au court terme, c'est-à-dire aux secours d'urgence, une stratégie à long terme orientée vers la réhabilitation et le développement des régions affectées par une catastrophe ou une situation d'urgence.

M. THEMBA N. MASUKU, de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), a déclaré que la mission de la FAO était d'aider les personnes à reconstruire leur vie dans le cadre l'aide à la reconstruction des capacités agricoles. À cet égard, la FAO fourni des semences, des outils, des engrais et des vaccins aux populations dans le besoin. La FAO a constaté au fil des ans que l'une des forces de l'organisation était d'apporter une aide de fondamentale grâce à l'envoi de coordonnateurs spécialisés sur le terrain. Ils aident à diriger les activités d'urgence dans le domaine agricole. M. Masuku a souligné qu'il était important d'appuyer l'agriculture d'urgence pour rétablir la production alimentaire et éviter aux populations touchées de dépendre de l'aide d'urgence, pour permettre aux populations inaccessibles de se nourrir et pour donner le moyen aux pays touchés de retrouver une vie normale. Cette aide permet parfois également d'éviter que ne s'établissent les conditions qui sont parfois à l'origine de la catastrophe.

M. Masuku a rappelé que malgré une baisse générale des contributions, les ressources dont disposait la FAO pour les projets d'urgence ont doublé chaque année. La FAO s'engage à renforcer sa collaboration avec le Bureau de la coordination des affaires humanitaires et les autres opérateurs humanitaires pour venir en aide aux victimes de catastrophes.

M. C. E. ZELACI (Algérie) a déclaré que la problématique de l'humanitaire est, aujourd'hui, «un indice révélateur des écarts dangereux induits par une marche forcée de l'histoire consacrant une hiérarchisation des acteurs internationaux et une sélectivité des situations d'intérêts dans le monde». Il est clair que la coordination de l'aide humanitaire d'urgence représente un outil indispensable au regard de la nécessité de conjuguer les efforts de chacun afin de parer à une multitude de fronts humanitaires et à la gestion d'une catégorie élargie de bénéficiaires de la protection et de l'assistance, par exemple dans le cas des personnes déplacées à l'intérieur des frontières.

La coordination de l'aide humanitaire d'urgence ne peut être statique et ponctuelle; elle doit s'inscrire dans la durée et s'adapter aux données de contextes évolutifs, a poursuivi le représentant algérien. Le rapport du Secrétaire général sur le renforcement de la coordination de l'aide humanitaire d'urgence fournie par l'ONU est certes exhaustif, mais il paraît indispensable, d'un point de vue analytique, de s'interroger sur le sens de l'établissement de l'urgence, et ce, par rapport aux catastrophes visibles tels les tremblements de terre, les catastrophes nucléaires, les inondations, et aux catastrophes invisibles, les catastrophes silencieuses des maladies, a souligné le représentant algérien. Il a ajouté que le système de coordination de l'aide d'urgence devrait contribuer au renforcement des capacités nationales des États affectés par des catastrophes. Il faudrait par ailleurs se concentrer sur les causes profondes des crises humanitaires.

M. BERND NIEHAUS (Costa Rica) a rappelé que l'aide humanitaire d'urgence justifiait à elle seule l'existence des Nations Unies. Le monde est aujourd'hui le témoin d'un nombre croissant de catastrophes naturelles qui ont aggravé la pauvreté et ont eu pour effet des déplacements massifs de populations. Les conflits armés sont, par ailleurs, aggravés par les catastrophes naturelles. M. Niehaus a rappelé qu'il était indispensable d'œuvrer en faveur de la prévention des conflits et des catastrophes naturelles, rappelant que le climat et les actions des hommes eux-mêmes risquaient d'en exacerber les conséquences. Une volonté politique est nécessaire afin d'éviter les catastrophes, et les gouvernements sont d'autant plus vulnérables qu'ils n'arrivent pas à lutter contre la pauvreté, berceau de nombreux conflits. Ce sont d'ailleurs les États les plus fragiles qui souffrent le plus des catastrophes naturelles alors qu'ils n'ont pas les moyens de réduire leur vulnérabilité.

Le Costa Rica estime qu'afin d'éviter les conflits, il faut en éliminer les causes structurelles et, pour ce faire, améliorer les conditions de vie et promouvoir le respect des droits de l'homme et le développement économique. Le Conseil a un rôle important à jouer à cet égard.

M. HORACIO SOLARI (Argentine) a souligné que la multiplication exponentielle des catastrophes naturelles au cours de la décennie écoulée a dépassé les capacités des autorités nationales, mettant à jour la vulnérabilité chronique d'un grand nombre de pays en développement. En ce qui concerne les situations d'urgence complexes, le nombre des conflits de nature essentiellement interne n'a cessé d'augmenter durant la même décennie, a poursuivi le représentant argentin. Tout en reconnaissant la nécessité de respecter des valeurs telles que la souveraineté des États et le principe de non-ingérence, le représentant argentin a rappelé que le Président de son pays, M. Fernando de la Rua, avait, lors de la réunion au sommet du Conseil de sécurité de l'an dernier, plaidé en faveur de l'adjonction à ces valeurs d'un nouveau principe: le principe de non-indifférence.

Le représentant de l'Argentine a fait part du regret de son pays de voir que pour la seconde année consécutive, le Conseil économique et social ne parviendra pas à adopter de conclusions concertées sur le débat relatif aux questions humanitaires. Les nouvelles situations d'urgence humanitaire placent le système des Nations Unies et la communauté internationale en position difficile car les moyens et instruments existants pourraient s'avérer insuffisants pour apporter des secours aux populations affectées. Afin de trouver une réponse à ces défis, une volonté politique renouvelée de la part des États membres s'avère indispensable. L'Argentine condamne une fois de plus les actes criminels de violence de toutes sortes commis à l'encontre du personnel humanitaire dans l'exercice de son travail. L'Argentine est par ailleurs favorable à la proposition visant à utiliser le Fonds central autorenouvelable d'urgence pour l'assistance en cas de catastrophes naturelles et pour les arrangements en matière de sécurité du personnel des Nations Unies et du personnel associé.

M. NABIN B. SHRESTMA (Népal) a déploré l'augmentation du nombre de catastrophes naturelles et de conflits dans le monde qui touchent surtout les populations vulnérables. Les institutions humanitaires mènent une action efficace mais ne disposent malheureusement pas des capacités financières pour résoudre de manière définitive les problèmes. M. Shrestma a rappelé que les Nations Unies ont un rôle important à jouer dans le domaine de la prévention des catastrophes au niveau national et régional.

Le représentant népalais a ajouté que les personnes déplacées étaient les plus grands bénéficiaires de l'aide humanitaire mais que malgré la générosité de la communauté internationale pour répondre aux crises, le fossé entre les fonds disponibles et les ressources nécessaires ne parvenait pas à se combler. Le Népal estime que la précarité du personnel humanitaire est également une préoccupation de première importance et qu'il est nécessaire de renforcer leur sécurité. M. Shrestma a conclu à la nécessité d'améliorer la coordination des différents acteurs impliqués dans l'aide humanitaire.


M. IMTIAZ HUSSAIN (Pakistan) a rendu hommage à tous ceux qui ont sacrifié leur vie à leur devoir d'assistance humanitaire. Il a par ailleurs souligné qu'il était regrettable que l'ère de l'après-guerre froide se soit caractérisée par une recrudescence des catastrophes naturelles, en particulier dans les régions les plus pauvres du monde. La réponse de la communauté internationale aux situations d'urgence humanitaire doit se fonder sur la prévention, sur le déploiement d'activités opérationnelles et sur une approche stratégique. Il convient de préparer, aux niveaux régional et local, des plans d'urgence en cas de catastrophes. Il faut que les donateurs dégagent suffisamment de ressources pour que le Bureau de la coordination des affaires humanitaires puisse s'acquitter efficacement de son mandat. À cet égard, le déclin permanent de l'aide fournie par les donateurs est préoccupant, a insisté le représentant pakistanais.

Il faut absolument que la situation des personnes déplacées reçoive une attention accrue de la communauté internationale, a poursuivi le représentant pakistanais avant de souligner qu'un grand nombre de réfugiés afghans se rendent dans des pays voisins qui ne disposent pas des moyens suffisants pour leur venir en aide. Les situations d'urgence qui se prolongent requièrent une approche stratégique, a rappelé le représentant pakistanais. Pour les pays qui accueillent de nombreux réfugiés, les coûts sociaux et environnementaux sont énormes. Il faut tout faire pour permettre aux réfugiés de retourner dans leur pays pour y reprendre une activité normale. Souvent, des activités de déminage et de construction d'infrastructures s'imposent à cette fin. Si l'on veut favoriser le retour des réfugiés dans leur pays, l'aide humanitaire doit absolument s'accompagner d'une aide au développement, a insisté le représentant.

M. SERGII YAMPOLSKY (Ukraine) a exprimé la vive préoccupation de son pays face à l'insécurité croissante du personnel humanitaire sur le terrain et la vulnérabilité des populations civiles locales. L'Ukraine soutient les mesures prises par les Nations Unies pour améliorer la coordination en vue de répondre aux crises de manière plus adéquate. L'Ukraine encourage, par ailleurs, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires à poursuivre son travail sur le terrain lors de situation d'urgence mais note que malgré les nombreux progrès en la matière, la communauté internationale devrait renforcer les mesures de réponses aux situations humanitaires d'urgence et renforcer la coordination interinstitutions. Pour conclure, M. Yampolsky a déclaré que l'Ukraine se félicitait du rôle joué par les Nations Unies dans les efforts pour renforcer la protection des civils et des enfants dans les conflits armés.

MME JACQUI DELACY (Australie) a déclaré que les réformes engagées par les Nations Unies pour améliorer leur capacité de réponse humanitaire ont considérablement amélioré l'efficacité des opérations humanitaires des Nations Unies sur le terrain. L'Australie appuie les principales conclusions et recommandations figurant dans le rapport du Secrétaire général sur le renforcement de la coordination de l'aide humanitaire d'urgence fournie par l'ONU. Elle engage en outre toutes les institutions opérationnelles à coordonner leurs efforts par le biais du Coordonnateur des secours d'urgence et préconise une présence accrue du Bureau de la coordination des affaires humanitaires sur le terrain. L'Australie soutient également les efforts déployés par le Secrétaire général en vue de mettre en place une petite unité chargée des personnes déplacées internes sous l'autorité du Coordonnateur des secours d'urgence.

La représentante australienne a par ailleurs encouragé le Coordonnateur des secours d'urgence à coordonner ses efforts avec ceux des institutions des Nations Unies chargées du développement, en particulier le PNUD. L'Australie soutient les recommandations avancées par le Secrétaire général en vue de renforcer les capacités nationales et régionales en matière de prévention, de préparation et de réponse aux catastrophes et aux situations d'urgence. La représentante a par ailleurs précisé que son pays apporte un soutien à un certain nombre d'initiatives d'établissement de la paix menées par des femmes, notamment à Bougainville et dans les îles Salomon. L'Australie a récemment débloqué 100 000 dollars australiens pour la réalisation d'une étude des Nations Unies sur l'impact des conflits armés sur les femmes et les fillettes, le rôle des femmes dans l'établissement de la paix et la dimension sexospécifique des processus de paix et de la résolution des conflits. Enfin, il convient de souligner que la sécurité du personnel humanitaire est essentielle pour le succès des programmes d'assistance humanitaire des Nations Unies.

M. XAVIER LEUS, de l'Organisation mondiale de la santé, a attiré l'attention sur le rôle de l'OMS dans le cadre des conflits ou de catastrophes naturelles. Il a notamment souligné que la prévalence du sida et sa dissémination lors de période de conflits retiennent toute l'attention de l'OMS qui tente d'enrayer ce fléau. L'OMS soutient les mesures de coordination prises entre organisations des Nations Unies. S'agissant de son domaine d'intervention, l'OMS s'occupe de divers domaines tels que l'accès à l'eau, la lutte contre la maladie, la santé mentale et la santé génésique. Elle coopère avec les autorités locales pour la prévention de la mortalité après une catastrophe, qui est le plus souvent dus la conséquence du manque d'accès aux soins, du manque d'hygiène ou du manque de nourriture. L'OMS souhaite renforcer ses efforts de généralisation des bonnes pratiques pour agir de manière adéquate dans le domaine de la santé, en collaboration avec d'autres organismes des Nations Unies. Il faut encourager le dialogue entre protagonistes nationaux et internationaux lors de catastrophes pour utiliser au mieux les connaissances et assurer une meilleure efficacité des efforts grâce à une bonne coopération.

M. S. L. N. RAO, du Fonds des Nations Unies pour la population, a souligné que le FNUAP est un acteur relativement nouveau dans le secteur des affaires humanitaires. Depuis un certain temps, le Fonds s'efforce de promouvoir l'accès des réfugiés et des personnes déplacées aux services de santé génésique, ce qui n'a pas toujours été facile. En effet, les femmes continuent d'accoucher même en situation de crise et des services doivent donc leur être fournis afin de prévenir les complications qui pourraient découler de leur grossesse et de leur accouchement dans de tels contextes. Un autre domaine d'intervention du FNUAP est celui de la prévention de la propagation du VIH/sida pendant et après les crises. Il est un fait que la mobilisation de troupes et de forces armées d'opposition se traduit souvent par des déplacements forcés et que cela crée des conditions propices à une croissance de la violence sexuelle, contribuant ainsi à une recrudescence des infections par le VIH au sein des communautés affectées. Aussi, les programmes de désarmement, de démobilisation et de réintégration sont-ils essentiels dans le cadre de la prévention de nouvelles infections par le VIH.

M. PIERRE-YVES SIMONIN (Ordre souverain militaire de Malte) a déclaré que l'ordre était activement impliqué dans l'aide humanitaire et notamment les secours en cas de catastrophes. L'Ordre est particulièrement actif dans des interventions rapides et ciblées à travers l'ECOM (Emergency Corps of the Order of Malta). Les travaux consacrés à l'élaboration d'un cadre légal concernant la recherche et les secours internationaux en milieu urbain intéressent beaucoup l'Ordre qui se félicite de l'état d'avancement du projet. Dans ce contexte, l'Ordre salue l'éventuelle création d'un Comité de contrôle chargé de superviser l'application du futur document-cadre. L'Ordre tient à exprimer sa disponibilité et sa volonté d'apporter une contribution active et solidaire à l'amélioration et à l'efficacité accrue des moyens internationaux d'assistance en cas de catastrophes naturelles.


M. TOLGA KAYA (Turquie) a souligné que les catastrophes récentes - en particulier lorsqu'elles touchent des zones très peuplées - ont mis à jour la nécessité de plus en plus urgente d'améliorer les capacités de recherche et de secours et de renforcer la coordination et la coopération internationales. Ainsi, la nécessité d'assurer le déploiement rapide et efficace d'équipes de recherche et de secours après que une catastrophe est devenue un élément essentiel pour sauver des vies. Des études entreprises par le Groupe consultatif international de recherche et de secours ont souligné la nécessité, pour qui veut accroître l'efficacité des opérations de recherche et de secours, de transformer les directives existantes en un ensemble de normes internationales juridiquement contraignantes.

Le représentant turc a rappelé que l'an dernier, dans son rapport au Conseil économique et social, le Secrétaire général avait recommandé l'élaboration d'une convention internationale sur la recherche et les secours en milieu urbain, suite à quoi le Bureau de la coordination des affaires humanitaires a lancé une initiative destinée à mobiliser la communauté internationale en faveur de la rédaction et de l'adoption d'une telle convention. La Turquie se réjouit des résultats enregistrés jusqu'à présent dans ce domaine et espère que ce projet aboutira.

M. B. S. BISHNOI (Inde) a constaté la baisse des ressources distribuées lors de crises humanitaires et a exprimé des préoccupations à ce sujet. M. Bishnoi a, par ailleurs, souligné que les donateurs étaient encore plus réticents lorsqu'il s'agissait d'allouer des fonds pour des projets de développement à long terme. L'Inde est préoccupée que l'aide bilatérale puisse s'accompagner de pressions politiques lors de l'allocation de fonds. L'Inde remercie les Nations Unies de son aide lors du tremblement de terre de janvier 2001. L'assistance internationale reçue était accompagnée d'une aide au niveau local et, par la suite, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires a organisé une réunion sur les leçons à tirer de ce tremblement de terre et les moyens à mettre en œuvre pour prévenir ou réduire une nouvelle situation de crise.

L'Inde estime qu'une aide au développement à long terme réduit la nécessité de l'aide d'urgence en mettant en place des moyens de réponse rapide. Le représentant indien a ajouté que le Programme alimentaire mondial et l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture ont un rôle important à jouer dans ce domaine.

M. VÍCTOR MANUEL LAGOS PIZZATI (El Salvador) a souligné que l'Amérique centrale est une des régions les plus exposées aux catastrophes naturelles en raison de son intense activité sismique et volcanique et de l'impact des phénomènes d'origine hydrométéorologique dans la région. Il a rappelé que le Salvador a été victime cette année de terribles tremblements de terre qui se sont accompagnés de plus de dix mille répliques maintenant la population dans un état de terreur et d'alarme permanent. En outre, la saison des pluies qui vient de commencer expose le pays à de nouveaux risques, bien que ceux-ci soient réduits grâce aux travaux publics entrepris afin de prévenir les glissements de terrain ainsi que grâce à la construction de 215 000 logements temporaires avant la saison des pluies. Il convient de souligner que dans un pays qui ne construit habituellement qu'environ vingt mille logements, le chiffre de 215 000 n'a pu être atteint en quelques mois que grâce au soutien de la communauté internationale. El Salvador doit encore trouver 600 millions de dollars pour le financement des étapes de transition et de reconstruction.


Le difficile processus de reconstruction que doit mener à bien El Salvador impliquera de sacrifier des programmes productifs et des programmes de développement social prévus ou en cours. El Salvador appuie l'initiative engagée au sein du Bureau de la coordination des affaires humanitaires afin de disposer d'un instrument juridique international pour les opérations des équipes de secours.

M. ANDRZEJ SADOS (Pologne) a déclaré que la Pologne était très intéressée au problème de sauvetage en milieu urbain et se félicite de l'élaboration d'un cadre légal portant sur les secours internationaux en milieu urbain. Les travaux sur un projet de convention ont été lancés et vont permettre, selon M. Sados, de répondre de manière plus efficace aux situations de crise, ce qui permettra de sauver plus de vies. Le projet de proposition ne viole ni le droit international ni la souveraineté des pays bénéficiaires qui demeurent seuls maîtres dans l'approbation de l'intervention. La Pologne est favorable à l'établissement de cette convention et réitère son soutien à ce projet.

MME YOLANDA PASEA (Madagascar) a rappelé que son pays est la cible fréquente de perturbations tropicales, en particulier de cyclones qui, dans 95% des cas, s'accompagnent de pluies torrentielles entraînant d'abondantes inondations. Ces quinze dernières années, Madagascar a été victime d'une quinzaine de cyclones dont six ont eu des effets meurtriers et dévastateurs considérables. Le nombre de blessés et de sans-abri a été très important et les dégâts causés sur les infrastructures économiques et sociales ont eu de graves répercussions sur une économie déjà affaiblie par d'autres facteurs. En plus de ces cyclones, s'ajoute la sécheresse dans certaines régions. Les autorités nationales, en dépit de la faiblesse des moyens, ont toujours déployé d'énormes efforts tant au niveau de la prévention qu'au niveau des secours. Depuis le début de 2001, une stratégie nationale de gestion et de prévention des risques et des catastrophes est en cours d'élaboration. Ces efforts sont soutenus par une importante solidarité de la communauté internationale.

Il n'en demeure pas moins que les secours en cas de catastrophe requièrent d'importants moyens et que les opérations de relèvement et de reconstruction sont souvent gigantesques et exigent un engagement financier considérable qui n'est pas toujours à la portée des pays pauvres, de surcroît privés de rentrées d'importantes recettes qu'ils auraient pu tirer de l'exportation des produits agricoles de base détruits par les cyclones. Dès lors, la communauté internationale devrait s'impliquer davantage, a conclu la représentante malgache.

MME OLMEDA RIVERA RAMÍREZ (Honduras) a déclaré que le Honduras était convaincu que la volonté politique est le point de départ de l'aide humanitaire internationale. Toutes les Nations du monde sont témoins de déplacements massifs et le Honduras souhaite remercier la communauté internationale qui s'attache à mobiliser des ressources pour préserver l'autonomie de ces populations. Le Honduras a souffert des conflits de ces voisins et est très vulnérable aux catastrophes naturelles. Il tente tout de même, en collaboration avec les Nations Unies, de renforcer ces capacités de réponse aux situations de crises. Mme Rivera Ramirez a déclaré que les mesures destinées à la reconstruction devaient englober la société civile ainsi que les autorités et les communautés locales. À cet égard, le Honduras a mis en place des réformes en faveur du développement telles que la lutte contre la pauvreté. Les leçons tirées montrent qu'il est possible de mettre en place des mesures pour éviter ou diminuer les situations de crise. En conclusion, Mme Rivera Ramirez a salué la contribution précieuse des Nations Unies à la reconstruction au Honduras.

M. ALHOUSSEINE THIAM (Guinée) a rappelé que son pays est un «grand pays d'asile» qui abrite, depuis plus d'une décennie, quelque 700 000 réfugiés provenant des pays voisins. À ce titre, elle est particulièrement consciente de la complexité et de l'ampleur des questions humanitaires. Le représentant guinéen a souligné que son pays soutient l'idée du renforcement du Bureau de la coordination des affaires humanitaires dont une cellule vient d'être mise en place en Guinée. Pays pauvre et en développement, la Guinée ne peut à elle seule, nonobstant la tradition de solidarité de sa population et la volonté de son gouvernement d'améliorer le sort de toutes les personnes déplacées internes, assurer à la fois la protection des réfugiés et sa sécurité intérieure, a poursuivi le représentant. C'est pourquoi la mobilisation des ressources pour l'élimination des séquelles de la présence prolongée des réfugiés, la réhabilitation des zones affectées par les agressions armées dirigées contre son territoire ainsi que le retour des populations déplacées constituent autant d'actions urgentes que la communauté internationale devra encourager et soutenir par des actions concrètes. S'agissant des localités ayant subi des attaques, plus de 300 000 personnes se sont dirigées vers les centres urbains, plongeant ainsi dans la précarité et la promiscuité environ un million d'individus, a précisé le représentant guinéen. La récente rencontre des chefs d'État de la Guinée et de la Sierra Leone illustre parfaitement la volonté d'instaurer enfin un climat de paix durable, de stabilité, de concorde et de coopération dans la sous-région, a déclaré le représentant guinéen.



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