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Communiqués de presse

L’ECOSOC ENTAME SON DEBAT SUR L’APPLICATION ET LE SUIVI DES GRANDES CONFERENCES ET SOMMETS

18 Juillet 2002



Conseil économique et social
Session de fond de 2002
18 juillet 2002
29 et 30èmes séances plénières – matin et après-midi




Le tabac tuera 4,2 millions de personnes d’ici 2020


L’application et le suivi intégrés et coordonnés des résultats des grandes conférences et réunions au sommet organisées sous l’égide de l’Organisation des Nations Unies ont fait, ce matin, l’objet d’un débat général du Conseil économique et social. Le rapport oral du Secrétaire général adjoint et Haut Représentant pour les pays les moins avancés (PMA), les pays en développement sans littoral et les petits Etats en développement insulaires, M. Anwarul K.Chowdhury, a particulièrement attiré l’attention des représentants qui ont, en outre, entendu les déclarations liminaires du Sous-Secrétaire général à la coordination des politiques et aux affaires interorganisations, M. Patrizio Civili et de la Directrice exécutive du Programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU-Habitat), Mme Anna Tibaijuka.

Le Haut Représentant a d’abord rappelé que son Bureau a été créé à la suite de la Troisième Conférence des Nations Unies sur les PMA, à Bruxelles en mai 2001, qui a abouti à l’adoption du Programme d’action en faveur des PMA pour la décennie 2001-2010. Le suivi, la coordination, le contrôle et l’examen de la mise en oeuvre de ce Programme ont été confiés au Bureau du Haut Représentant. Ce dernier a expliqué que le Bureau s’attache à la mise en oeuvre du Programme d’action, au niveau des pays, tant dans les PMA que dans les pays donateurs. Dans ce cadre, le Haut Représentant a dit sa détermination à créer des partenariats avec les entités du système des Nations Unies, d’autres organisations multilatérales, la société civile et le secteur privé.
Si plusieurs représentants se sont félicités de la création du Bureau, l’importance d’une répartition claire du travail entre ce dernier et la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) a été relevée, entre autres, par les représentants des Etats-Unis et du Japon. La question de l’efficacité de la mise en oeuvre du Programme d’action a été soulevée par plusieurs délégations. L’intégration des engagements pris dans les stratégies nationales de réduction de la pauvreté a été perçue par le représentant du Danemark, s’exprimant au nom de l’Union européenne, comme un moyen sûr de renforcer cette efficacité. Le groupe des PMA veut des résultats tangibles et concrets, a déclaré le représentant du Bénin, au nom de ce groupe. Il a demandé au Haut Représentant «un tableau synoptique» qui indique les actions attendues et les actions réalisées par chacune des parties prenantes, PMA et donateurs.
Dans ce cadre, l’importance des indicateurs pour évaluer le suivi des conférences a été commentée par de nombreuses délégations dont celles de l’Union européenne et des Etats-Unis qui ont demandé au Conseil économique et social de recourir davantage aux statistiques. A ce propos, le représentant de la Chine a jugé important de dresser une liste restreinte d’indicateurs communs avec l’entière participation de tous les pays. Pour lui, cette liste doit être limitée aux indicateurs qui reflètent les résultats des grandes conférences. Outre les indicateurs sur le suivi au niveau national, le représentant a demandé des indicateurs sur la qualité de la coopération internationale.
Cet après-midi, l’ECOSOC a consacré son débat aux questions de coordination et aux programmes et dans ce cadre a procédé notamment à un échange de vues sur l’Equipe spéciale interorganisations de lutte contre le tabac, organe de liaison sous les auspices de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) permettant de coordonner la collaboration multisectorielle sur les aspects économiques et sociaux de la production et de la consommation de tabac. Dans ce contexte, le représentant de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a précisé que si l’on ne mettait pas un frein à la production de tabac, qui devrait atteindre selon les prévisions 7,1 millions de tonnes en 2010, sa consommation progressera également alors que la croissance démographique a plutôt tendance à ralentir.
Présentée comme un progrès évident en termes de santé publique, la convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac actuellement en négociation a été toutefois jugée, telle qu’envisagée, incomplète par certaines délégations dans la mesure où elle n’aborde le problème que sous ses aspects sanitaires. Ainsi, le représentant du Zimbabwe a précisé que cette industrie représentait plus de 630 millions de dollars de ressources annuelles et la première source de ressources en devises du pays, estimant que ce secteur clé de l’économie se trouverait directement menacé par cette convention. Le représentant de Cuba a également estimé qu’il fallait trouver des solutions alternatives pour les pays en développement qui ont une dépendance économique importante vis-à-vis de la production de tabac afin de pouvoir réorienter l’activité agricole et reconvertir la main d’oeuvre. En réponse à ces préoccupations, la coordinatrice du contrôle du tabac à la Banque mondiale a invoqué un rapport publié en 1999 qui montre que le contrôle du tabac peut être effectué sans provoquer de pertes nettes d’emplois et sans ajouter de poids supplémentaire sur les familles pauvres.

L’ECOSOC poursuivra sa session de fond demain à 10 heures.

APPLICATION ET SUIVI INTÉGRÉS ET COORDONNÉS DES RÉSULTATS DES GRANDES CONFÉRENCES ET RÉUNIONS AU SOMMET ORGANISÉES SOUS L’ÉGIDE DE L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES

Déclarations

M. PATRIZIO CIVILI, Sous-Secrétaire général à la coordination des politiques et aux affaires interorganisations, a remarqué que, cette année, le suivi de la Déclaration du Millénaire et le suivi coordonné des grandes conférences de l’ONU émergent comme les questions clés de la session du Conseil économique et social. En la matière, a-t-il souhaité, le Conseil et ses commissions doivent jouer leur rôle pour offrir des directives en matière de structures économique et sociale de l’ONU. En ce qui concerne les commissions techniques, il a estimé que la Commission de statistique est au premier plan des deux dimensions du suivi des objectifs de développement contenus dans la Déclaration du Millénaire à savoir, la coordination du travail visant à élaborer des indicateurs communément agréés pour le suivi de ladite Déclaration, et la fourniture de directives politiques permettant au système d’appuyer le renforcement des capacités dans la collecte de données et l’analyse.
Poursuivant, M. Civili a estimé que la définition du rôle respectif des commissions, du Conseil et de l’Assemblée générale dans le suivi des grandes conférences est une autre question clé. En ce moment, a-t-il estimé, le premier défi est de concevoir des mécanismes de suivi qui préservent la spécificité des résultats de la Conférence de Monterrey tout en s’en servant pour assurer des progrès dans la réalisation de la Déclaration du Millénaire. Le défi est en fait de renforcer la cohérence des politiques au sein du système de l’ONU, et en particulier entre l’ONU et les institutions de Bretton Woods. L’autre défi, toujours selon M. Civili, est de s’assurer que les résultats de Monterrey sont effectivement intégrés dans le travail global que le Conseil effectue pour appuyer le suivi des grandes conférences de l’ONU et de la Déclaration du Millénaire.
M. Civili a aussi expliqué le travail fait jusqu’ici pour faciliter l’accès aux nouvelles technologies de l’information et de la communication. Il a estimé que par le biais de son Groupe de travail, le Conseil sera en mesure de faire une contribution substantielle au Sommet mondial sur la société de l’information qui doit se tenir en 2003 et à la conférence de suivi prévue pour 2005. Il a aussi abordé la question de la coopération régionale dans le suivi des grandes conférences et de la Déclaration du Millénaire et reconnu qu’il reste beaucoup à faire pour s’assurer que la perspective régionale soit pleinement intégrée dans le travail du Conseil en particulier, en ce qui concerne les politiques de développement et la coordination dans la mise en oeuvre de la Déclaration du Millénaire. M. Civili a conclu en attirant l’attention sur le travail du Conseil de coordination des chefs de secrétariat des organismes des Nations Unies qui remplace désormais le Comité administratif de coordination (CAC).
M. ANWARUL K. CHOWDHURY, Secrétaire général adjoint et Haut Représentant pour les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits Etats en développement insulaires, a indiqué que son Bureau allait s’attacher à la mise en oeuvre du Programme d’action adopté à Bruxelles au niveau des pays, tant en ce qui concerne les pays les moins avancés (PMA) que les pays donateurs, afin de voir s’ils honorent les engagements qu’ils ont pris pour la décennie 2001-2010. Il travaillera, a-t-il précisé, avec toutes les entités pertinentes du système des Nations Unies, avec également d’autres organisations multilatérales, notamment les organisations régionales comme par exemple l’Union africaine, ainsi qu’avec la société civile et le secteur privé.
Il a ajouté qu’un premier plan à moyen terme pour le Bureau est prévu pour la période 2002-2005. Selon ce plan, le Bureau a la responsabilité substantielle pour le suivi et la coordination de la mise en oeuvre du Programme d’action de Bruxelles et il serait donc recommandé que le Bureau adopte une stratégie efficace de plaidoyer. Le Haut Représentant a suggéré de se concentrer sur les «leçons apprises» et de procéder à une analyse des rapports détaillés de contrôle issus des autres entités afin de mettre en évidence les problèmes qui doivent être abordés.
Concernant le rôle de l’ECOSOC, il a rappelé que le Programme d’action de Bruxelles a accordé un rôle spécifique à cet organe pour le contrôle intergouvernemental de sa mise en oeuvre. Il a en outre demandé que l’examen annuel du Programme d’action comprenne le suivi, le contrôle et l’évaluation des progrès dans la mise en oeuvre du Programme d’action aux niveaux national, sous-régional, régional et mondial. Cet examen devrait aussi nourrir une coopération internationale visant à soutenir ce programme. Il devrait offrir l’occasion d’élaborer de nouvelles politiques et des mesures à la lumière des circonstances nationales et internationales changeantes.
Mme ANNA KAJUMULO TIBAIJUKA, Directrice exécutive du Programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU-Habitat), a expliqué la manière dont les mesures prises l’année dernière par l’Assemblée générale ont renforcé le statut d’ONU-Habitat. Elle a ainsi salué une nouvelle fois la décision de l’Assemblée de transformer la Commission des établissements humains en un Conseil d’administration du Programme. Suite à cette décision, a-t-elle indiqué, le statut de l’organe directeur d’ONU-Habitat a été reformé puisqu’il est maintenant un organe subsidiaire de l’Assemblée et plus un Comité permanent du Conseil économique et social. La décision a également renforcé la relation d’ONU-Habitat avec les Conseils d’administration des autres organismes des Nations Unies.
Le Comité des représentants permanents d’ONU-Habitat qui sert maintenant d’organe subsidiaire du Conseil d’administration a aussi renforcé le Programme, a ajouté la Directrice exécutive. Elle a aussi indiqué qu’ONU-Habitat est désormais membre à part entière du Conseil de coordination des chefs de secrétariat des organismes des Nations Unies qui s’est réuni à Rome les 10 et 11 avril 2002. ONU-Habitat participe, par ailleurs, de plus en plus au Groupe des Nations Unies pour le développement, a encore indiqué la Directrice exécutive avant d’attirer l’attention sur les résultats du Forum mondial urbain qu’ONU-Habitat a organisé à Nairobi du 29 avril au 3 mai 2002. Le Forum s’est penché sur la question de l’urbanisation durable en tant que contribution au processus préparatoire du Sommet mondial pour le développement durable, et sur la question des synergies entre les institutions de développement des Nations Unies dans la mise en oeuvre du Programme.
M. THOMAS A CHRISTENSEN (Danemark) s’exprimant au nom de l’Union européenne et des pays associés, s’est félicité de la création du Bureau du Haut Représentant pour les PMA.. Il a encouragé le Secrétaire général à veiller à ce que les ressources soient fournies sans délai au Bureau. Concernant le Programme d’action de Bruxelles, il a estimé que sa mise en oeuvre dépend de l’intégration des engagements dans des stratégies de réduction de la pauvreté appropriées au niveau national. Un dialogue national devrait constituer la base pour l’élaboration de ces stratégies.

Il s’est en outre félicité des récentes décisions de l’UNICEF concernant la mise en oeuvre du Programme d’action et a souhaité que d’autres organisations des Nations Unies adoptent des mesures similaires. Il a dit attendre avec impatience qu’un débat de haut niveau soit consacré à l’examen et à la coordination du programme d’action, mais il a estimé qu’il faut auparavant prendre les mesures nécessaires pour assurer un contenu à ce débat.

M. AARDAL (Norvège) a jugé important que le processus de suivi des conférences soit étroitement lié aux efforts conjoints visant à réaliser les objectifs de la Déclaration du Millénaire. Le suivi des questions critiques doit être assuré et coordonné par le Conseil économique et social et ses commissions, a insisté le représentant avant de se pencher sur le suivi de la Conférence de Monterrey. Il a ainsi appelé le Conseil économique et social à mobiliser un appui constant et à mobiliser un véritable engagement politique en faveur des résultats de Monterrey et ce, par des initiatives substantielles novatrices visant la réalisation des Objectifs de développement du Millénaire. Le Conseil doit, a insisté le représentant, impliquer un large éventail d’acteurs du domaine du développement.
Parmi ces acteurs, le représentant a cité les ministres, en particulier les ministres des finances, la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI), l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et l’Organisation pour le développement et la coopération économiques (OCDE), les banques régionales de développement et les fonds de développement ainsi que la société civile, en particulier les investisseurs, les hommes d’affaires et les ONG. Dans ce cadre, la réunion conjointe entre le Conseil et les institutions de Bretton Woods doit devenir un évènement politique important.
M. CRISTIAN MAQUIEIRA (Chili) a estimé que l’ECOSOC doit établir une base pour son interaction avec les institutions de Bretton Woods. Il est important qu’il puisse traiter des thèmes liés les uns aux autres dans le contexte du Consensus de Monterrey. Toute l’importance de l’élément social doit être reconnue, a-t-il fait observer.
Concernant Haïti, il a estimé qu’il ne s’agit pas seulement de trouver les mécanismes permettant d’obtenir un progrès économique et social mais surtout d’évaluer la façon dont le Conseil opère sur ce type de question. Il s’est aussi dit satisfait du bon fonctionnement du Forum permanent chargé des questions autochtones, tout en rappelant qu’il ne constitue pas une commission technique du Conseil. Pour ce qui est enfin du suivi intégré des grandes conférences, il a estimé que le Conseil doit trancher pour certaines questions en suspens comme par exemple la fréquence des suivis.
M. SICHAN SIV (Etats-Unis) a appuyé le rôle de la Commission de statistique dans l’harmonisation des indicateurs de suivi de la mise en oeuvre des résultats des grandes conférences de l’ONU. Il a encouragé l’ONU et les donateurs bilatéraux et multilatéraux à appuyer, développer et fournir une assistance technique pour renforcer la capacité des Etats membres en la matière. Le Conseil, a-t-il ajouté, doit promouvoir le recours aux statistiques pour appuyer les politiques de développement et la bonne gestion des affaires publiques, au niveau national. Parlant de l’organisation de sessions de suivi des grandes conférences, le représentant a estimé que le Conseil économique et social et ses commissions devraient en assumer la responsabilité dans le cadre des programmes de travail existant.
M. XIAOBO SUN (Chine) a estimé qu’il est important de mettre en place un suivi intégré et coordonné des conférences internationales qui se sont tenues sous l’égide des Nations Unies. La mise en œuvre intégrée des recommandations issues de ces conférences doit être fondée sur les objectifs, les principes, les engagements et les consensus qui ont été approuvés par les différents acteurs. La communauté internationale doit également conserver pour objectif premier la formulation de solutions pour le développement, en particulier en faveur des pays les plus pauvres. Dans ce contexte, des ressources adéquates, des termes préférentiels pour les transferts de technologies et le renforcement des capacités sont les éléments vitaux du processus de suivi. La mise en oeuvre du Consensus de Monterrey doit être aujourd’hui la priorité de la communauté internationale et, alors que cette session de l’ECOSOC examine la question du mécanisme de suivi du Consensus de Monterrey, il est indispensable de collaborer avec la Banque mondiale, le Fonds monétaire international et l’Organisation mondiale du commerce.
En ce qui concerne les indicateurs appropriés pour mesurer les progrès accomplis dans la mise en œuvre des recommandations des conférences, le représentant a souhaité que leur définition soit établie avec la pleine participation des Etats Membres et approuvée par les organes intergouvernementaux pertinents. De même, ces indicateurs doivent tenir compte des conditions spécifiques propres à chaque pays, des différences des niveaux de développement d’un pays à l’autre et des capacités statistiques nationales. Enfin, les études menées sur la base des indicateurs ne doivent pas être seulement fondées sur les actions entreprises au niveau national mais être menées selon une perspective globale.
M. EVGENY A. STANISLAVOV (Fédération de Russie) a estimé que la Déclaration du Millénaire qui fait la somme des grandes conférences de l’ONU est une bonne base pour mettre en place une approche intégrée de l’examen de ces conférences. Pour ce qui est de l’organisation des examens quinquennaux de suivi, il a appelé à plus de souplesse quant à leur niveau politique et à leur organisation. Il serait plus efficace, a-t-il estimé, de recourir aux mécanismes existants tels que les sessions extraordinaires de l’Assemblée générale. Le représentant a conclu sur le Programme ONU-Habitat en soulignant que la reclassification de son statut crée les conditions nécessaires à une coopération internationale de qualité. Il a appelé à une coopération interorganisations plus efficace et s’est félicité à cet égard du Forum mondial urbain qui s’est penché sur la question de la synergie interagences.
M. OM PRADHAN (Bhoutan) a fait remarquer que plus de deux décennies se sont écoulées depuis la première conférence sur les pays les moins avancés (PMA) sans résultats significatifs. Il s’est cependant dit confiant que le Bureau du Haut Représentant pour les PMA fournira l’élan nécessaire aux efforts pour réaliser le Programme d’action de Bruxelles. Il a en outre souligné que les questions liées au commerce et à l’aide sont l’objet d’une grande préoccupation pour les PMA. Il a noté l’insistance croissante accordée à l’intérêt économique mutuel avec le commerce et non pas l’aide comme objectif ultime des stratégies de développement. Il a cependant estimé que l’accent sur le commerce seul n’est pas suffisant pour le développement durable, rappelant le manque de réseaux efficaces de transport, d’institutions financières et d’infrastructures de communications. En outre, la faiblesse des ressources pour les services sociaux essentiels a des conséquences immédiates sur le processus de développement.
Le représentant a souligné que la communauté internationale a un rôle essentiel à jouer pour combler le manque de ressources des PMA de façon prévisible. Il a enfin prié le Conseil économique et social de continuer à aider l’Assemblée générale pour ce qui est de la coordination, la mise en oeuvre, l’examen et la réorientation des efforts.

M. DER KOGDA (Burkina Faso) a rappelé l’engagement historique pris par la communauté internationale il y a un an à Bruxelles d’aider les pays les moins avancés à sortir du cercle vicieux de la pauvreté. Depuis lors, tous les dispositifs institutionnels de mise en oeuvre du programme d’action en faveur des PMA pour la décennie 2001-2010 ont été mis en place et il ne reste plus maintenant à chaque partie prenante de jouer sa partition. Le programme d’action comporte un ensemble de mesures que les PMA et leurs partenaires au développement se sont engagés à prendre en vue de parvenir à réduire la pauvreté, a souligné M. Kogda, mais pour extraire les PMA du piège infernal de la pauvreté, il faut que chaque engagement pris à Bruxelles soit respecté. Il a également souhaité que le Consensus de Monterrey offre des perspectives favorables aux PMA et que les conclusions du Sommet mondial pour le développement durable de Johannesburg prennent en compte l’objectif primordial de la réduction de la pauvreté dans les pays les plus vulnérables. Il a rappelé les préoccupations des pays en développement portant sur l’aide publique au développement, le renforcement des capacités productives, l’allègement de la dette et l’accès aux marchés.
M.MURARI RAJ SHARMA (Népal) a estimé que la tendance à organiser des examens quinquennaux distincts du suivi des grandes conférences ne mènera pas aux résultats escomptés. Il faut des mécanismes synchronisés, a-t-il dit en insistant sur la cohérence et la coordination. Il s’est ainsi félicité de la création du Bureau du Haut Représentant pour les PMA, les pays en développement sans littoral et les petits Etats insulaires en développement. A ce propos, il a espéré que cette fois, après deux décennies d’échec, la situation des PMA bénéficiera des efforts conjoints de la communauté internationale. Abordant aussi la question des nouvelles technologies de l’information et de la communication, le représentant a souhaité davantage d’efforts pour mettre en oeuvre la Déclaration adoptée par le Conseil l’année dernière. Afin d’éviter la catastrophe qui peut découler de la fracture numérique, a-t-il dit, il faut prendre des mesures dynamiques pour que l’ensemble de la planète puisse avancer de manière plus ou moins semblable. Là aussi, le Conseil aura un rôle à jouer pour assurer la cohérence et la coordination.
Nous sommes à la croisée des chemins dans nos efforts de mise en oeuvre des résultats des conférences internationales. Nous n’avons pas de temps à perdre et il est appréciable que le Conseil ait pris des mesures pour se concentrer cette mise en oeuvre. Il faut continuer cet effort en apportant les réformes nécessaires pour renforcer le Conseil et les mécanismes existants qui ne sont pas à la hauteur de la tâche qui nous attend, a conclu le représentant.
M. FUMIO IWAI (Japon) a fait trois remarques. Il a d’abord répété l’importance d’une division claire du travail entre le Bureau du Haut Représentant pour les PMA et la CNUCED. Le premier devrait être chargé de compétences générales. La mise en oeuvre de projets et de programmes sera effectuée par d’autres organes comme la CNUCED, a-t-il précisé. Il a ensuite appuyé fermement la recommandation pour que l’ECOSOC entreprenne des examens réguliers sur la mise en oeuvre du Programme d’action de Bruxelles. Le Conseil, a-t-il enfin conclu, devrait avoir une démarche axée sur les pays et les résultats pour mesurer les progrès tangibles.
M. OUSSOU EDOUARD AHO-GLELE (Bénin) au nom des pays les moins avancés (PMA) s’est dit attaché à une mise en oeuvre efficace du Programme pour les PMA qui exige la participation de toutes les parties prenantes aux niveaux national, sous-régional, régional et international. Les organismes des Nations Unies, a-t-il aussi souhaité, doivent intégrer le Programme des PMA dans leur programme de travail à l’instar de l’UNICEF et du PNUD. Le représentant a également suggéré au Haut Représentant d’élaborer un tableau synoptique du suivi de la mise en oeuvre du Programme par les parties prenantes. Ce tableau doit indiquer les actions attendues et les actions réalisées par chacune des parties prenantes. En effet, le groupe des PMA voudrait voir des résultats tangibles et concrets. Nous ne voulons pas nous attarder sur des rapports volumineux mais disposer d’indications précises et rassemblées dans un tableau sur des résultats concrets, a insisté le représentant.
Mme FLANNERY ,s’exprimant au nom de l’organisation Sisters of Mercy et d’autres ONG, a expliqué que son organisation était engagée dans la recherche de solutions rapides aux crises provoquées par le poids de la dette dans de nombreux pays en développement. Elle a estimé qu’une solution au fardeau de la dette est un préalable à toute politique d’éradication de la pauvreté et à la mise en oeuvre des Objectifs de développement du Millénaire. La communauté des ONG est fermement attachée à l’annulation des créances des pays les moins avancés et dénonce les ravages causés dans ces pays en raison du poids de la dette. Elle a rappelé que ce n’est qu’au prix de la détermination des ONG que le Consensus de Monterrey a inclus des dispositions relatives à l’annulation de la dette. Elle a regretté l’échec de l’Initiative renforcée pour les pays pauvres très endettés (PPTE) qui a été constaté lors d’une réunion de l’ECOSOC le 22 avril par M. Trevor Manuel, Ministre sud africain des finances et Président de la Commission de développement Banque mondiale/FMI, qui déclarait que l’initiative PPTE renforcée ne permettrait pas à certains pays de parvenir à l’équilibre durable de leur dette. Elle a par conséquent demandé, au nom des ONG, l’annulation immédiate et totale de la dette des PMA et l’adoption d’un mécanisme d’arbitrage transparent et équitable pour régler la dette des autres pays endettés, prenant le cas de l’Argentine où la dette insoutenable a causé une crise socioéconomique sans précédent.
Mme CAROL R. LUBIN, Fédération internationale des habitats et des centres sociaux, s’est dite préoccupée par le fait que les ONG entendent sans cesse que leurs suggestions et recommandations sont respectées alors qu’en réalité elles n’obtiennent aucun vrai contrat de partenariat avec les acteurs de la société civile. De tels partenariats et une réelle participation sont cruciaux pour assurer une évaluation adéquate et déterminer les indicateurs communs visant à informer les donateurs et d’autres partenaires sur les besoins nécessaires pour atteindre les objectifs définis lors des conférences.
M. REMIGIO M. MARADONA, Association mondiale des anciens stagiaires et boursiers des Nations Unies (WAFUNIF), a expliqué que le travail de l’Association porte essentiellement sur le fossé numérique, la coopération technique et le renforcement des capacités. Pour lui, le transfert et le développement des technologies de l’information et de la communication sont une composante essentielle d’une stratégie réussie du développement durable. Partant, des modalités efficaces pour la création, le développement, l’accès aux technologies à des termes concessionnels, préférentiels et non commerciaux doivent être examinées et mises en place. Cela inclut une diffusion adéquate des technologies existantes et l’examen d’autres possibilités d’élaboration de schémas financiers supplémentaires par le biais de partenariats entre le secteur public, le secteur public et la société civile.
Mme JANINE GUSTAFSON (Etats-Unis) a ajouté que son pays appuie fermement la mise en oeuvre coordonnée des trois programmes d’action pour les PMA. Les Etats-Unis appuient la création du nouveau Bureau du Haut Représentant pour les PMA, les pays en développement sans littoral et les petits Etats en développement insulaires. Elle a rappelé les préoccupations de son pays concernant une possible confusion entre les mandats de ce nouveau Bureau et celui de la CNUCED. Il faut éviter tout chevauchement entre les deux organes, a-t-elle précisé. Elle a rappelé que le Bureau du Haut Représentant s’est vu confier la responsabilité de la coordination de la mise en oeuvre du Programme d’action pour les PMA.. Les autres bureaux, a-t-elle estimé, devraient être restructurés ou dissous.

QUESTIONS DE COORDINATION, QUESTIONS RELATIVES AUX PROGRAMMES ET AUTRES QUESTIONS

Déclarations

Mme ANGELA E.V. KING, Sous-Secrétaire générale et Conseillère spéciale pour la parité entre les sexes et la promotion de la femme, s’est félicitée que la question de l’intégration d’une perspective sexospécifique dans toutes les politiques et programmes du système soit, pour la première fois à l’ordre du jour de la session de fond du conseil économique et social (ECOSOC). Ceci est important et signifie que l’on prête une attention majeure aux aspects sexospécifiques des travaux du Conseil. Ces aspects devraient d’ailleurs être intégrés à tous les domaines du travail des Nations Unies. Il s’agit en effet d’un point essentiel pour la promotion de l’égalité entre les sexes mais aussi pour la réalisation des objectifs de la Déclaration du Millénaire. L’objectif premier de l’inclusion de ce point est de suivre et d’évaluer les progrès réalisés et d’identifier les obstacles persistants en matière d’égalité entre les sexes afin d’envisager d’autres mesures et de renforcer l’intégration de la dimension sexospécifique aux travaux du Conseil.
Le rapport soumis aujourd’hui analyse l’attention donnée à la dimension sexospécifique au niveau intergouvernemental et plus spécifiquement au sein des commissions techniques du Conseil. Le rapport montre également les progrès réalisés et les défis qui restent à relever, notamment au sein des fonds, des programmes et des institutions spécialisées des Nations Unies. Cependant, il montre aussi qu’il n’y a eu aucune évaluation systématique de la façon dont les décisions sexospécifiques sont reflétées dans les décisions de ces organes. La représentante a également fait part de la table ronde qui s’est tenue le 11 juin dernier sur l’intégration des questions sexospécifiques au sein des commissions techniques de l’ECOSOC. La tenue de cette table ronde avant le début de la session a été une bonne chose étant donné la charge de travail à laquelle doit faire face le Conseil. La question qui s’est posée a été celle de savoir comment s’occuper efficacement du suivi des questions sexospécifiques tout en améliorant la mise en oeuvre complète de la stratégie. Il a été discuté de la façon de renforcer les commissions techniques afin qu’elles intègrent les questions sexospécifiques à leurs travaux.
M. THOMAS FRIEDRICH HEINRICH MAZET, Président du Comité du programme et de la coordination (CPC), a présenté le rapport du Comité relatif à sa quarante-deuxième session qui s’est tenue du 10 juin au 9 juillet dernier. Il a mentionné certaines des recommandations faites sur des programmes qui concernent l’ECOSOC notamment celles relatives au Consensus de Monterrey. Le CPC a recommandé au titre du programme Affaires économiques et sociales, la création d’un nouveau sous-programme pour le financement du développement. Il a expliqué que le CPC était parvenu à un consensus concernant le programme sur les droits de l’homme et avait recommandé la création d’un nouveau programme pour les pays les moins avancés, les pays sans littoral et les petits États insulaires en développement. M. Mazet a présenté certaines des recommandations du Comité pour promouvoir la synergie et la cohérence au sein des programmes des Nations Unies. Abordant la question du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), il a précisé que le CPC avait jugé que la coordination interinstitutions devait être renforcée et que cette question devait demeurer prioritaire pour les Nations Unies.
M. YUKIHISA KAGEYAMA, Chef de la gestion des systèmes, Service des opérations, Division de l’informatique, a fait savoir que le groupe de travail spécial sur l’informatique a continué d’être actif et a centré ses travaux sur les questions liées aux technologies de l’information et de la communication (TIC) en étroite collaboration avec le groupe d’étude des technologies de l’information et des communications. Il a également fait savoir que des conférences sur le commerce électronique mondial et sur le fossé numérique ont eu lieu. Des études ont également été menées sur des logiciels antivirus à mettre à la disposition des Etats Membres. Le représentant a fait remarquer que cette année a été particulièrement difficile pour la Division des services des technologies de l’information en raison des restrictions budgétaires. Certains des services fournis aux missions permanentes ont été interrompus ou réduits. La division a cependant accompli une remise en état du système officiel de documentation (ODS) qui est à présent essentiellement basé sur l’Internet. Ce remaniement a fourni de nouvelles possibilités pour l’ODS. On a notamment mis en place une fonction de recherche multilingue en 2002. Tous les documents officiels postés sur le Web peuvent être également directement trouvés sur l’ODS.
Mme VERA DA COSTA E SILVA, Chef de projet sur l’initiative de lutte contre le tabac de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a précisé que l’équipe spéciale interorganisations contre le tabagisme avait été créée en 1998. Elle a estimé à 4,2 millions de morts le nombre de victimes du tabagisme en 2002 et a ajouté que le tabac serait responsable d’une mort sur huit en 2020, dont 70% dans les pays en développement. Le coût pour les non- fumeurs est également très élevé, a-t-elle ajouté, avant de regretter l’impact du tabagisme sur les femmes qui seront 344 millions à fumer dans le monde en 2020. Ces pratiques ont une influence sur le niveau de vie des familles et les effets de la consommation du tabac sur l’humanité sont incalculables, a-t-elle mis en garde. Elle a plaidé en faveur de campagnes plus efficaces, et d’une plus importante taxation du tabac, estimant que les recettes d’impôts augmenteraient pour l’État et que ce qui ne serait pas dépensé pour la consommation de tabac serait réinvesti dans d’autres secteurs de consommation. Pour l’OMS, réduire l’utilisation du tabac est une priorité et la thèse selon laquelle une telle mesure aurait une influence immédiate sur des pertes d’emplois est fausse, a estimé Mme da Costa e Silva, dans la mesure où la prévalence ne peut chuter d’un coup. Elle a expliqué que, au cours des 50 prochaines années, il n’y aurait pas de diminution de la consommation de tabac. Elle a ensuite mentionné la difficulté causée par le commerce illicite qui atteint 8% de la consommation mondiale. S’agissant des partenariats à mettre en oeuvre dans plusieurs domaines pour lutter contre le tabac, la responsable a mentionné une étude de la FAO sur la maîtrise de l’effet du tabac dans le domaine agricole. Assurant qu’aucun pays ne peut lutter seul contre le phénomène du tabac, puisque des facteurs transnationaux tels que le commerce illicite peuvent compromettre leurs efforts, elle a exhorté les États à joindre leurs efforts.

M. THOMAS A. CHRISTENSEN (Danemark), au nom de l’Union européenne et des pays associés, a souhaité un approfondissement du dialogue entre l’ECOSOC et le Conseil de coordination des chefs de secrétariat (CCS) et s’est félicité de la réforme entreprise. L’Union européenne, dans ce contexte, souhaiterait également entendre les vues des différents administrateurs sur leur expérience suite à cette première année de travail dans le cadre de ce nouveau format. Le représentant a également demandé que le CCS analyse la contribution du système des Nations Unies au suivi global et efficace de la Déclaration du Millénaire ainsi que la contribution faite par différents organes à la préparation de la conférence internationale sur le financement du développement. L’Union européenne souhaiterait en outre connaître les points de vue des administrateurs sur les possibilités de soutien à la feuille de route de la réalisation de la Déclaration du Millénaire ainsi que sur l’application coordonnée des engagements pris en matière de lutte contre le VIH/sida.

M. HENRIK BRAHMSEN HAHN (Danemark), au nom de l’Union européenne et des pays associés, a salué l’inscription de la question concernant la sexospécificité à l’ordre du jour des travaux de l’ECOSOC et a souligné son importance en termes d’observation des progrès réalisés dans le domaine. Cela offre en outre la possibilité d’accroître les efforts déployés pour que les questions sexospécifiques soient reflétées dans les discussions et les conclusions des travaux de l’ECOSOC. Le représentant a cependant regretté que les questions sexospécifiques ne soient pas systématiquement prises en compte lors de la définition de programmes politiques.

M. FUMIO IWAI (Japon) a insisté sur l’intégration de la parité et de la dimension sexospécifique dans tous les programmes des Nations Unies. Il a encouragé les efforts des commissions techniques pour mettre en oeuvre les objectifs de parité et a rappelé que les femmes sont à la fois les bénéficiaires mais aussi les acteurs du développement et de la promotion d’idéaux tels que la protection des écosystèmes forestiers et la lutte contre le crime organisé. Il a demandé la mise à disposition de données ventilées par sexe et a recommandé que des discussions aient lieu afin de tirer profit des meilleures expériences en matière de promotion de la parité. Il faut prendre des mesures concrètes pour accroître la participation des femmes à la prise de décisions politiques, a déclaré le représentant qui a donné l’exemple du Japon où ces éléments ont été intégrés dans l’approche de développement économique et social.
Mme ROBYN MUDIE (Australie), au nom de la Nouvelle-Zélande et du Canada, a commenté le sous-thème de l’intégration d’une perspective sexospécifique dans toutes les politiques et dans tous les programmes du système des Nations Unies. Elle a ainsi estimé que pour le Conseil économique et social le grand défi le plus important est de faire en sorte que les institutions, les politiques et les programmes des Nations Unies qui n’ont pas pour tradition de s’occuper de situations spécifiquement féminines ou de questions de parité entre les sexes comprennent clairement la pertinence de ces questions par rapport à leur travail et la manière dont l’intégration d’une perspective sexospécifique peut renforcer leurs activités. Pour ce faire, la représentante a jugé utile de préciser la perception de la neutralité sexospécifique dans les questions-clefs, de combler les lacunes dans la compréhension du concept d’intégration de la perspective sexospécifique et de voir comment l’examen des différences et des inégalités entre les sexes peut apporter un nouvel éclairage sur les politiques et les programmes.

Pour la représentante, il faut aussi tenir compte de l’absence de données fiables et notamment de données ventilées par sexe et par âge et reconnaître la nécessité de mettre l’accent sur des stratégies orientées sur les résultats. Elle a aussi voulu que le Conseil encourage ses organes subsidiaires à adopter des mesures explicites sur l’intégration d’une perspective sexospécifique.

M. CHOULKOV (Fédération de Russie) s’est félicité de l’orientation du Conseil de coordination des chefs de secrétariat (CCS). En ce qui concerne le projet de révision du plan à moyen terme figurant dans le rapport du CPC, il a appuyé les modifications qui ont été faites. Il a en outre souhaité une budgétisation stratégique dans le domaine des échanges d’information. Dans le domaine de l’informatique, le représentant s’est dit favorable à la rencontre de haut niveau sur la société de l’information qui aura prochainement lieu et s’est dit satisfait des résultats de la première session préparatoire qui vient de se tenir à Genève.. Le Sommet ne devra cependant pas se limiter à examiner les aspects techniques de la lutte contre le fossé numérique mais aussi définir un cadre d’action plus large. Il faudra mettre au point des initiatives audacieuses mais réalistes. Les conférences régionales pourront en outre contribuer à ce processus. Il faudra également un bon financement du travail préparatoire.

M. JEAN C. ALEXANDRE (Haïti) a rappelé la recommandation du Conseil économique et social de mettre en place, avec le Gouvernement haïtien, une stratégie et un programme à long terme d’aide à Haïti. Il a indiqué que son Gouvernement est conscient de la gravité de la situation économique du pays. Il a fait observer que, sur le terrain, certains bailleurs de fonds internationaux ont suspendu leur assistance au Gouvernement et conditionnent la reprise de l’aide à une solution politique de la crise en Haïti. Il a affirmé que son Gouvernement souhaite enrayer la crise actuelle. Il a pour cela proposé d’achever les négociations en passant notamment par la démission des sept sénateurs concernés dans le rapport de l’OEA, la réduction de deux ans des mandats de tous les députés et celle des mandats des sénateurs élus le 21 mais 2000. Il a ajouté que le Gouvernement haïtien est en train d’honorer les engagements pris avec l’Organisation des Etats américains, comme l’illustre le déploiement de la Mission spéciale.
Il a en outre profondément déploré l’attitude des partenaires internationaux qui conditionnent la reprise de l’assistance financière internationale à la signature d’un accord qui ne dépend que de la volonté unilatérale de l’une des parties. Une telle attitude maintiendra la pauvreté, a-t-il ajouté, rappelant que le taux de mortalité infantile est de 96 pour 1000 et que la pandémie de sida atteint les 5,7%. Il a demandé que le programme d’aide à long terme doit cesser d’être la proie des aléas de la conjoncture politique.

M. KLENA OUATTARA (Burkina Faso), intervenant sur la question du programme à long terme d’aide à Haïti, a estimé que la situation politico-institutionnelle dans ce pays ne pouvait être analysée ni interprétée sans tenir compte des répercussions qu’elle peut avoir sur le plan socioéconomique. En ces moments difficiles, l’engagement de la communauté internationale auprès d’Haïti ne doit pas faillir, a-t-il estimé, et le système des Nations Unies doit rester engagé aux côtés de ce pays en continuant d’apporter l’assistance aux millions d’Haïtiens vivant dans la pauvreté. De même, tous les partenaires au développement doivent poursuivre leurs efforts en vue d’aider Haïti à faire face aux défis qui se posent à lui, a estimé M. Ouattara.

Mme CONNIE TARACENA SECAIRA (Guatemala), intervenant sur la question de l’intégration d’une perspective sexospécifique dans toutes les politiques et dans tous les programmes du système des Nations Unies, s’est félicitée du fait que l’ECOSOC aborde cette question pour la première fois. Elle a salué la mise en place d’un Groupe de travail présidé par Mme Angela King en relation avec le Conseil de coordination sur les questions sexospécifiques. Elle a mentionné les efforts du Guatemala en matière de promotion de la parité, notamment par le biais des mesures prises par le Secrétariat présidentiel pour les droits de la femme. Elle a annoncé la mise en place d’un plan en neuf points pour assurer, entre autres, l’équité en matière de travail, de droits civils, d’éducation, de participation sociopolitique. Elle a regretté le manque de données ventilées par sexe et le manque de données précises qui constituent un handicap pour intégrer la dimension sexospécifique. Elle a encouragé une évaluation complète des progrès et des difficultés rencontrées dans la promotion de la parité.

M. RAMON OSIRIS BLANCO DOMINGUEZ (République dominicaine) a souhaité que le transfert de technologies et surtout l’accès aux nouvelles technologies de l’information et de la communication (TIC) deviennent les axes principaux des initiatives prises par les gouvernements et s’est félicité des efforts déployés par le système des Nations Unies pour que les pays en développement puissent en bénéficier. Cela permettra en effet une meilleure mise en oeuvre des plans de développement.

Le représentant a en outre estimé que le rôle de l’ECOSOC doit être renforcé en ce qui concerne le suivi des décisions des conférences et des sommets des Nations Unies car cela représente son principal défi. Enfin, il a fait savoir que son pays est pleinement en accord avec ce qui est dit dans le rapport concernant l’intégration d’une perspective sexospécifique dans tous les programmes des Nations Unies et réitéré son appui au peuple d’Haïti.

M. OLE PETER KOLBY (Norvège) a salué les nouveaux progrès dans la mise en oeuvre d’une perspective sexospécifique dans toutes les politiques et dans tous les programmes du système des Nations Unies. Il a estimé que ce processus s’inscrit dans la durée et exige beaucoup de ressources. M. Kolby a également souhaité des données plus ventilées par sexe afin de pouvoir évaluer les progrès réalisés.

M. CARLOS VALERA (Mexique) a regretté que la crise politique et la baisse de l’aide étrangère accordée à Haïti aient contribué à une détérioration de la situation économique de ce pays. Il a par conséquent souhaité un retour de l’aide internationale et a souscrit au consensus qui s’est dégagé dans le cadre des consultations officieuses sur la nécessité de maintenir ce point à l’ordre du jour de l’ECOSOC l’année prochaine. Il faut en outre tenir compte des propositions haïtiennes concernant le renforcement des secteurs de la santé, de l’éducation, du commerce et du renforcement des institutions. Il faut aussi poursuivre la lutte contre le VIH/sida et la pauvreté dans un esprit de coopération.

Le représentant s’est en outre félicité des efforts pour intégrer une perspective sexospécifique aux programmes et politiques du système. Il a fait savoir que son pays participe de façon constante à cet effort. Au niveau national, un Institut national des femmes a été créé. Il s’agit d’un organisme public décentralisé disposant d’une autonomie de gestion et qui a lancé un programme national pour l’égalité des chances.

M. MISHECK MUCHETWA (Zimbabwe) intervenant sur la question du tabac et la santé, a rappelé que la production de tabac est la première ressource en devises du Zimbabwe. Ce secteur représente plus de 633 millions de dollars et est aussi le premier employeur du pays, a-t-il ajouté. Telle qu’envisagée, la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac, constitue une menace pour l’avenir de la production zimbabwéenne, a jugé le représentant, souhaitant que la Convention n’aborde pas uniquement la question du tabac sous l’aspect de la santé. Il a recommandé des analyses économiques fiables afin de pouvoir tenir compte des économies agricoles qui doivent pouvoir bénéficier de compensations qui devraient être précisées dans la Convention. Il a regretté l’absence de consultations avec les différents partenaires préalablement à la rédaction de la Convention et a souligné que le tabac n’est pas plus mortel que le sida et le paludisme. Il a souhaité une assistance pour pouvoir permettre aux agriculteurs zimbabwéens de passer à des cultures de substitution.

M. CLAUDIO ROJAS (Chili) intervenant sur le programme à long terme d’aide à Haïti, a estimé que les modalités énoncées dans le rapport du Secrétaire général concernant l’assistance à apporter à ce pays sont satisfaisantes. Il a affirmé que le Chili avait tout fait pour trouver une solution à la crise en Haïti, notamment au sein de l’Organisation des États américains, et exhorté l’ECOSOC à promouvoir le développement économique et social d’Haïti en encourageant une dynamique démocratique. Il a plaidé en faveur d’une aide financière et a réitéré l’engagement du Chili en faveur du peuple haïtien et de la stabilité du pays.

M. CARTER (Etats-Unis) a apporté son appui aux efforts concernant la question des droits de l’homme dans le contexte du programme d’appui à Haïti. Les Etats-Unis ont en outre l’intention de présenter une résolution qui demande à l’ECOSOC de mettre la question du programme d’appui à Haïti à son ordre du jour de 2003.
M. OUSSOU EDOUARD AHO-GLELE (Bénin) a souhaité que le programme d’aide à Haïti soit maintenu et que, quelle que soit la décision qui sera prise, aucune référence politique ne soit faite car il faut alléger le fardeau subi par les populations sans autre considération.
M. JULIO CESAR REYES RODRIGUEZ (Cuba) a estimé que si une conférence des Nations Unies a réellement joué un rôle important, c’est celle de Beijing qui a permis de mettre l’accent sur les droits des femmes et de renforcer leur rôle dans le développement. S’agissant du Comité du programme et de la coordination, il a réalisé un travail satisfaisant, a estimé le représentant. Il a partagé ensuite la préoccupation du Zimbabwe concernant la lutte contre le tabagisme et la Convention-cadre, ce dans la mesure où son pays est un grand producteur de tabac. Il a souhaité que les Nations Unies soient aussi enthousiastes dans la lutte contre l’alcoolisme que dans le combat engagé contre le tabagisme. Cuba considère qu’il faut trouver des solutions réelles pour les pays en développement qui ont une dépendance économique importante vis-à-vis du tabac. Le représentant de Cuba a apporté son appui à l’assistance à Haïti.
M. MOIR, Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), a expliqué, concernant la lutte contre le tabac, que la FAO avait réalisé des projections concernant l’impact de la production sur la consommation. Il a précisé que la production de tabac devrait continuer d’augmenter pour atteindre en 2010, 7,1 millions de tonnes à l’échelle mondiale alors même que la croissance démographique ralentit. Cela implique que la consommation continuera d’augmenter si l’on ne fait rien pour inverser la tendance, aussi bien en termes de production, que de lutte contre la consommation. D’autres propositions ont été faites par la FAO concernant l’impact d’une taxe sur la consommation de tabac ou encore sur la baisse des subventions à la culture du tabac. Concernant les pays en développement, il a expliqué que le constat a été dressé par la FAO selon lequel les agriculteurs produisent du tabac car il est le plus rentable, d’où la nécessité de trouver des mesures d’ajustement pour éviter les pertes de revenus en cas de réorientation de la production vers d’autres produits. Par ailleurs, le représentant de la FAO a également évoqué des mesures spécifiques de reconversion pour les milliers de travailleurs dans le secteur de la production de tabac.

Mme CARIN HAKANSTA, Organisation internationale du travail, commentant le sous-point tabac ou santé, a voulu que les décideurs politiques gardent à l’esprit les principes du droit à un lieu de travail sûr et sain et de l’intégration des stratégies professionnelles de santé et de sécurité dans un cadre global compte tenu du lien entre les problèmes psychosociaux et les autres problèmes de santé. Au titre des principes, la représentante a aussi cité celui de la non-discrimination envers les travailleurs fumeurs et celui de l’universalité des mesures sur les lieux de travail qui doivent s’appliquer à tous et à tous les lieux de travail. Compte tenu de l’impact du tabac sur la santé des femmes, la représentante a jugé important que ces dernières participent à tous les processus menant à la création de lieux de travail non-fumeurs.
La mise en oeuvre réussie d’une politique sur le tabac au travail dépend de la coopération et de la confiance entre les employeurs, les travailleurs et leurs représentants, a ajouté la représentante en appelant les gouvernements à offrir aux partenaires sociaux un environnement favorable à l’élaboration de telles politiques. Elle a conclu sur l’importance de la prévention et de l’appui à apporter aux non- fumeurs qui ont le droit de respirer de l’air pur sur leur lieu de travail et à ceux qui veulent renoncer au tabac.
Mme JOY DE BEYER, Coordonnatrice du contrôle du tabac à la Banque mondiale, s’est exprimée au nom du groupe de travail interorganisations de l’ONU sur le contrôle du tabac. Elle a invoqué un rapport publié par la Banque mondiale en 1999 qui a conclu que, dans tous les pays, le contrôle du tabac peut être effectué sans provoquer de pertes nettes d’emplois et une augmentation substantielle du trafic. Il peut aussi se faire sans ajouter un poids supplémentaire sur les familles pauvres. Depuis lors, a-t-elle poursuivi, les études ont montré que de nouveaux emplois peuvent être créés dans de nouveaux secteurs. De plus, les personnes qui ont renoncé à fumer ont tendance à réaffecter les 5% de leurs dépenses totales consacrées auparavant au tabac à d’autres biens et services. Elle a néanmoins appelé à des mesures spéciales pour aider les pays qui pourraient être affectés par le déclin de l’industrie du tabac. Ce faisant, a-t-elle prévenu, il ne faut pas perdre de vue les gains considérables en matière de santé, de productivité et de durée de vie que des mesures peu coûteuses de contrôle du tabac peuvent générer. Il faut aussi garder à l’esprit, a-t-elle ajouté, que le nombre de fumeurs et la quantité de tabac augmentent dans le monde entier. Nous devons inverser cette tendance et prévenir des morts et des maladies inutiles, a-t-elle conclu.

M. WAHBA, Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), a fait savoir que le PNUD a participé au processus préparatoire de la Conférence sur le financement du développement et a ainsi pu faire partager l’expérience de plus de 130 pays. Cependant, il s’est dit préoccupé par le suivi de la conférence de Monterrey et par l’application de ses recommandations au niveau des pays. Dans ce contexte, un examen approfondi de la situation effectué par la PNUD pourrait être utile dans le cadre du suivi des conférences. De même, sa participation au dialogue annuel avec les institutions de Bretton Woods et l’Organisation mondiale du commerce (OMC) peut représenter une valeur ajoutée et apporter une perspective de terrain importante dans le cadre de la mise en oeuvre des recommandations issues des conférences et des sommets des Nations Unies.

Mme SIDIKOV, Coopération internationale pour le développement et la solidarité, a demandé aux Nations Unies de prendre des mesures concrètes pour assurer la mise en oeuvre du Consensus de Monterrey. Elle a réitéré la proposition de création d’un Conseil de sécurité économique et sociale ayant le même statut pour les questions de développement que le Conseil de sécurité concernant le maintien de la paix et la sécurité. Elle a estimé que les gouvernements devraient faire participer tous les ministères aux travaux en relation avec l’ECOSOC. Elle a recommandé la création d’un mécanisme formel de coordination entre l’Organisation mondiale du commerce (OMC), les institutions de Bretton Woods et l’ECOSOC pour le suivi de Monterrey. Par ailleurs, elle a estimé qu’il fallait accorder une place plus importante aux organisations non gouvernementales et à la société civile dans le suivi des grandes conférences consacrées aux questions de développement.

DOCUMENTATION

Mise en oeuvre coordonnée du Programme pour l’habitat (E/2002/48)

Outre l’introduction, ce rapport du Secrétaire général comprend deux chapitres, l’un consacré aux progrès accomplis dans la mise en œuvre du Programme ONU-Habitat et l’autre consacré aux recommandations.
Il est ainsi rappelé qu’à sa cinquante-sixième session, l’Assemblée générale a décidé de transformer la Commission des établissements humains en Conseil d’administration du Programme des Nations Unies pour les établissements humains, un organe subsidiaire de l’Assemblée générale dénommé ONU-Habitat. Celui-ci peut renforcer la capacité du système de coordonnateurs résidents d’offrir des services plus efficaces en offrant des connaissances spécialisées. Il permettrait également de consolider les progrès considérables accomplis en vue de promouvoir la coordination et de renforcer le rôle des pouvoirs locaux et des grands groupes de la société civile dans la mise en œuvre du programme pour l’habitat.
Le Secrétaire général rappelle que l’objectif de développement de la Déclaration du Millénaire, qui est un élément central du Programme pour l’habitat adopté à Istanbul en juin 1996, représente un défi majeur pour ONU-Habitat et pour l’ensemble du système des Nations Unies.
Dans ses recommandations, le Secrétaire général indique que l’une des principales fonctions d’ONU-Habitat consiste à fournir des services consultatifs et à mettre en œuvre des programmes concernant les établissements humains à la demande des Etats Membres. Il recommande donc de renforcer le rôle opérationnel d’ONU-Habitat en vue d’une collaboration plus productive et plus efficace avec les autres organismes et considère qu’ONU-Habitat pourrait jouer un rôle plus prospectif, celui d’un centre hautement spécialisé capable d’aider à faire face à de nouveaux problèmes et à promouvoir de nouveaux partenariats.

Rapport intérimaire sur les indicateurs de base sur l’application et le suivi intégrés et coordonnés à tous les niveaux des grandes conférences et des réunions au sommet organisées sous l’égide de l’ONU (E/2002/53)

Le Secrétaire général divise ce rapport en cinq chapitres concernant le renforcement des capacités statistiques et la coopération des donateurs; l’examen des indicateurs utilisés par l’ONU; le rôle de coordination de la Commission de statistique et la définition d’une liste restreinte d’indicateurs; les indicateurs sur les moyens d’exécution; et le rôle de coordination de la Division de statistique de l’ONU. En annexe, le Secrétaire général présente les 31 recommandations du groupe spécial d’experts sur les indicateurs des Amis de la présidence de la Commission de statistique.
Dans ce rapport, le Secrétaire général s’attarde, entre autres, sur l’initiative PARIS 21 - Partenariat statistique au service du développement à l’aube du XXIème siècle - lancé pour mobiliser des ressources aux fins du renforcement des capacités statistiques et encourager la coordination des programmes en la matière. Ce partenariat a été lancé par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), la Banque mondiale, le FMI, le Secrétariat de l’ONU et un certain nombre de donateurs bilatéraux.
Le Secrétaire général rend aussi compte de l’évaluation de la qualité technique de plus de 280 indicateurs utilisés dans les 100 bilans communs de pays. Il indique ainsi que l’analyse a montré que le processus de sélection des indicateurs propres à chaque pays varie considérablement d’un pays à l’autre et que la disponibilité des données est souvent un facteur décisif pour déterminer les indicateurs qui seront choisis. L’analyse, ajoute le Secrétaire général, fait aussi apparaître que les bilans communs de pays, en général, et la compilation d’indicateurs, en particulier, sont liés à des instruments de planification nationale et de développement international, tels que les documents de stratégie de réduction de la pauvreté. Elle révèle, en outre, que les indicateurs des bilans communs jouent un rôle utile pour déterminer les lacunes des systèmes statistiques des Etats membres. Enfin elle souligne que les indicateurs devront être modifiés au fil du temps compte tenu de l’expérience acquise et des nouvelles priorités de développement.
Le Secrétaire général attire également l’attention sur les travaux du groupe d’experts concernant l’élaboration d’une liste restreinte d’indicateurs. Ainsi, le groupe a proposé un schéma où les indicateurs sont répartis selon trois niveaux de priorité. Chaque niveau comporte environ 40 indicateurs statistiques. Une catégorie complémentaire regroupe les indicateurs qui seraient utiles à quiconque chercherait à comprendre un domaine plus en détail. Le schéma est agencé en fonction des grands domaines d’intervention importants. Toutefois, des domaines d’intervention importants transcendent cette répartition et débordent aussi celle des responsabilités entre les ministères. Il s’agit notamment de la lutte contre la pauvreté, des questions de parité entre les sexes et de la protection de l’enfance. Les indicateurs correspondants sont intégrés au schéma. Il y a par ailleurs, ajoute le Secrétaire général, des domaines où les indicateurs appellent des améliorations comme ceux sur le VIH/sida ou même qui n’existent pas et doivent être définis comme ceux sur les droits de l’homme ou la bonne gouvernance.

Application et suivi intégrés et coordonnés des résultats des grandes conférences et réunions au sommet organisées sous l’égide de ONU, y compris le Sommet du Millénaire (E/2002/57)

Dans ce rapport, le Secrétaire général fait des recommandations liées au suivi au niveau intergouvernemental des grandes conférences et sommets; au suivi de la Déclaration du Millénaire; et aux autres faits nouveaux liés au suivi des conférences. Ainsi, en ce qui concerne les procédures d’examen des conférences, le Secrétaire général préconise la prise en compte par l’Assemblée générale des options qu’il a proposées et des directives du Conseil économique et social. L’Assemblée devrait aussi, selon le Secrétaire général, réaffirmer le rôle du Conseil pour le suivi concerté des objectifs des conférences et donner aux thèmes intersectoriels une place prépondérante lors de l’examen de ces manifestations.
Elle devrait aussi souligner le rôle du Conseil pour ce qui est de regrouper les activités de suivi de la Déclaration du Millénaire, de la Conférence internationale sur le financement du développement et d’autres conférences. S’adressant cette fois au Conseil, le Secrétaire général lui demande de veiller à ce que les acteurs de la société civile, du secteur privé et d’autres parties prenantes soient systématiquement associés à ses travaux de suivi des conférences.


Application des conclusions concertées 2001/1 du Conseil économique et social relatives au rôle des Nations Unies dans la promotion du développement, s’agissant en particulier de l’accès aux connaissances et aux technologies, surtout dans le domaine de l’information et de la communication, et de leur transfert, notamment grâce à des partenaires institués avec les intéressés, y compris le secteur privé (E/2002/64)

Parmi ses conclusions et recommandations, le Secrétaire général demande à la communauté internationale de continuer ses efforts soutenus pour permettre aux pays en développement de suivre les progrès rapides de la technologie et de tirer pleinement avantage des possibilités numériques et technologiques.
En outre, notant qu’aucun mécanisme n’a été mis en place, à l’échelle du système, pour évaluer l’efficacité des initiatives de partenariat dans les transferts de connaissances et de technologie, le Secrétaire général a proposé de mettre en place un mécanisme commun, en s’appuyant sur les informations et les ressources disponibles auprès des différents organismes.
Il a également suggéré au Conseil économique et social de continuer de jouer un rôle de catalyseur dans la préparation du Sommet mondial sur la société de l’information en associant toutes les parties prenantes. Il a enfin proposé que le Groupe d’étude sur les technologies de l’information et de la communication contribue à la préparation du Sommet en mobilisant un consensus régional sur des questions fondamentales.

Rapport d’ensemble annuel du Conseil de coordination des chefs de secrétariat des organismes des Nations Unies pour 2001 (E/2002/55)

Le Rapport présente les actions menées par le système des Nations Unies face à la mondialisation ainsi que les suites données par les organismes des Nations Unies aux résultats du Sommet du Millénaire. Il aborde également les actions menées dans le cadre du renforcement de l’appui du système des Nations Unies au développement durable ainsi que la question de la réforme du mécanisme interorganisations. Le rapport souligne qu’en 2001, les chefs de secrétariat ont poursuivi leur réflexion sur la mondialisation en notant la nécessité de remédier à ses aspects négatifs, notamment en ce qui concerne la pauvreté, la faim, la santé, l’éducation, l’emploi, ainsi que concernant l’environnement ou encore les liens entre les migrations et les problèmes que posent les réfugiés et les personnes déplacées.
Le rapport ajoute que l’axe principal du Conseil de coordination des chefs de secrétariat (CCS) pour l’année 2001 était de veiller au suivi systématique et efficace de la Déclaration du Millénaire et, en particulier, de faire en sorte que le système dans son ensemble apporte une réponse concertée à la réalisation des Objectifs de développement pour le Millénaire. Le CCS a adopté à cette fin une stratégie à deux volets orientée vers la mobilisation des ressources aux niveaux national, régional et mondial pour la réalisation des Objectifs de développement du Millénaire d’une part, ainsi que vers la création de mécanismes de contrôle et d’examen du processus. Le CCS a également accordé une grande attention au renforcement de l’appui à l’échelle du système pour le développement durable en Afrique dans le cadre du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD). Selon le CCS, le NEPAD offre au système des Nations Unies un cadre d’intervention pour l’appui au développement de l’Afrique et il a décidé d’appuyer sans réserve l’ambition des dirigeants africains de prendre en main leur propre développement.
Le CCS et sa structure subsidiaire ont réussi en 2001 à passer d’un système hiérarchique et rigide de comités interinstitutions à des «réseaux» de spécialistes dans différents domaines, dialoguant au moyen de technologies modernes de l’information, et à des groupes spéciaux interinstitutions à orientation pratique limités dans le temps. Le CCS s’est doté au cours de la même période d’un secrétariat central.


Préparatifs du Sommet mondial sur la société de l’information (E/2002/52)

La note du Secrétaire général transmet à l’ECOSOC et à l’Assemblée générale le rapport du Secrétaire général de l’Union internationale des télécommunications (UIT) sur les préparatifs en cours du Sommet qui doit se dérouler en deux phases, la première à Genève en 2003 et la deuxième en Tunisie en 2005.
Le Comité préparatoire consacrera trois séries de réunions à l’organisation du Sommet tandis que des conférences préparatoires régionales auront lieu dans toutes les régions du monde pour examiner les questions les plus importantes. l’UIT assumera le rôle de chef de file dans les préparatifs.

Suivi et état d’avancement de l’application de la Déclaration et du Programme de Beijing et des textes issus de la vingt-troisième session extraordinaire de l’Assemblée générale (E/2002/66)

Le rapport examine la mesure dans laquelle les perspectives sexospécifiques ont été intégrées dans les travaux du Conseil en 2001, ainsi que dans les activités des commissions techniques qui se sont réunies en 2002.
Il apparaît ainsi que bien qu’elle soit de plus en plus prise en compte, la question de l’égalité entre les sexes n’est toujours pas systématiquement étudiée. Il semble en outre que les mécanismes intergouvernementaux accordent une plus grande attention aux questions sexospécifiques et à la problématique hommes-femmes lorsque les rapports qui leur sont présentés mettent eux-mêmes l’accent sur ces points. Dans ce contexte, le Conseil pourrait inviter ses organes subsidiaires à examiner les questions sexospécifiques dans l’optique des thèmes figurant dans leurs programmes de travail pluriannuels. Le Conseil pourrait également inviter ses commissions techniques, lorsqu’elles établissent leurs programmes de travail pluriannuels, à définir les solutions prioritaires pour la prise en compte des sexospécificités.

Equipe spéciale interorganisations de lutte contre le tabac (E/2002/44)

Le Secrétaire général indique qu’avec le VIH/sida, le tabagisme est responsable du nombre de décès dont la progression est la plus forte dans le monde. Selon des estimations récentes, il y aura 4,2 millions de décès dus au tabagisme dans le monde; ce nombre devrait passer à quelque 8,4 millions en 2020. Compte tenu des tendances actuelles du tabagisme, on prévoit que celui-ci provoquera à peu près un décès sur huit dans les années 2020 et que ces décès surviendront pour 70% dans les pays en développement. Les maladies liées au tabac sont en outre la principale cause de décès dans le monde. Le rapport précise également que le tabagisme impose des coûts souvent élevés aux non-fumeurs. Alors qu’on s’accorde à reconnaître que le tabagisme nuit à la santé, beaucoup de gouvernements montrent peu d’empressement à appliquer des politiques antitabac efficaces car ils redoutent les conséquences économiques nuisibles d’une diminution de la consommation de tabac. Or, il ressort de données de plus en plus nombreuses que ces craintes économiques sont largement injustifiées.
En ce qui concerne la coopération interorganisations, le rapport indique que de très nombreuses activités ont été lancées et ont été menées à bien ou sont sur le point de l’être. Il s’agit notamment d’études menées par l’OIT, la FAO, la Banque mondiale et l’OMS. Les Etats Membres du Conseil économique et social peuvent aider l’Equipe spéciale en intégrant la lutte antitabac aux programmes prioritaires des organismes des Nations Unies ou en facilitant notamment la réalisation d’études axées sur la diversification des cultures et la recherche d’autres activités rémunératrices dans les pays tributaires de la culture et de la production de tabac.

Rapport du Comité du programme et de la coordination sur les travaux de sa quarante-deuxième session (10 juin - 9 juillet 2002) (A/57/16)

Le rapport du Comité du programme et de la coordination (CPC) (A/57/16) aborde l’examen de l’efficacité du fonctionnement administratif et financier de l’Organisation des Nations Unies. Il dresse à ce titre une esquisse budgétaire pour l’exercice biennal 2004-2005 et propose des pratiques efficaces et économiques permettant d’améliorer la gestion, de même que différentes méthodes de nature à corriger le déséquilibre géographique constaté dans le recrutement des consultants. Le rapport contient également un chapitre consacré à l’exécution des programmes de l’ONU pour l’exercice biennal 2000-2001, et un autre contenant un projet de révision du plan à moyen terme pour la période 2002-2005. Ces programmes couvrent notamment le domaine des affaires politiques, du désarmement, des opérations de maintien de la paix, des affaires juridiques, des affaires économiques et sociales, du Nouvel ordre du jour pour le développement de l’Afrique, de l’environnement, des établissements humains, de la prévention du crime et de la justice pénale, du contrôle international des drogues, et du développement économique et social dans les différentes régions.




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