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Communiqués de presse

PAIX, COOPERATION INTERNATIONALE, SOLIDARITE ET BONNE GOUVERNANCE RECONNUES COMME VITALES POUR LE DEVELOPPEMENT SOCIAL

08 Octobre 2002



Troisième Commission
8 octobre 2002
10e et 11e séances – matin et après-midi



Dans un monde interdépendant, la réalisation du développement social se fonde à la fois sur l'intégration des politiques sociales et économiques, sur une meilleure distribution des ressources, et sur la création d'un environnement international plus juste. Elle dépend de la solidarité des nations et de tous les membres de la société. C'est ce qu'ont exprimé les délégations devant la Troisième Commission, qui achevait aujourd'hui l'examen des questions relatives au développement social.

Compte tenu de la gravité de la situation, a déclaré la représentante du Bénin au nom des Etats d'Afrique de l'Ouest, l'aide au développement ne doit plus dépendre de conditionnalités mais devenir un acte de générosité. Plusieurs délégations, à l'instar du Malawi, ont lié la réalisation des objectifs du développement social à l'éradication de la pauvreté, qui prive les populations de leurs droits fondamentaux à la santé, au logement, à l'éducation et au travail. Elles ont appelé les donateurs à honorer leur engagement de consacrer 0,7% de leur produit national brut à l'aide publique au développement. Comme l'a observé la représentante de l'Indonésie, les pays en développement ont pris conscience de leurs responsabilités et font des efforts considérables, mais ils continueront à se heurter à des obstacles insurmontables si l'aide publique au développement continue de stagner autour de 0,2%.

Selon, le représentant de la Tunisie, le renforcement de la coopération internationale devrait aussi favoriser la propagation des bonnes pratiques. Faisant ainsi écho à plusieurs délégations, dont celle du Cameroun, il s'est félicité de la décision prise lors du Sommet mondial sur le développement durable, tenu en septembre dernier à Johannesburg (Afrique du Sud), d'établir un Fonds mondial de solidarité qui témoigne d'une prise de conscience universelle de l'interdépendance des intérêts des nations. Les délégations africaines ont par ailleurs attiré l'attention sur le Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD), particulièrement approprié à l'instauration d'une nouvelle forme de partenariat.

Au-delà de la solidarité internationale, plusieurs délégations, dont la Thaïlande, ont rappelé qu'on ne saurait bâtir une société solide et juste sans une forte solidarité entre tous ses membres. Dans les pays en développement, l'intégration des jeunes et des personnes âgées s'opérait traditionnellement dans le cadre de la famille élargie. Toutefois, comme l'a remarqué la représentante de l'Ouganda, la pandémie du VIH/sida et la pauvreté ont ébranlé les fondements de ce réseau de solidarité que constituait la famille. Ainsi ce sont aujourd’hui les personnes âgées qui, en Afrique subsaharienne, prennent en charge les mourants et les orphelins du sida. Elles se voient souvent contraintes de vendre leurs possessions pour payer les médicaments dont ont besoin leurs enfants.
Outre les délégations déjà citées, les représentants des pays suivants ont pris la parole: Myanmar, Nigéria, Turquie, Ethiopie, Haïti, République arabe syrienne, Madagascar, République dominicaine, Saint-Marin, Ghana, Chili, Kazakhstan, Jamahiriya arabe libyenne, Bélarus, Pakistan, Surinam, Maroc, Israël, Sri Lanka, République du Congo, Indonésie, Jordanie et Koweït. Un représentant de l'organisation de la Conférence islamique a également fait une déclaration.

La Commission entamera demain, mercredi 9 octobre, à partir de 10 heures, son débat général sur les questions relatives à la promotion de la femme.


SUITE DONNÉE AU SOMMET MONDIAL POUR LE DÉVELOPPEMENT SOCIAL ET À LA VINGT-QUATRIÈME SESSION DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE

DÉVELOPPEMENT SOCIAL, Y COMPRIS LES QUESTIONS RELATIVES À LA SITUATION SOCIALE DANS LE MONDE ET AUX JEUNES, AUX PERSONNES ÂGEES, AUX HANDICAPÉS ET A LA FAMILLE

SUITE DONNÉE À L’ANNEE INTERNATIONALE DES PERSONNES AGEES: DEUXIÈME ASSEMBLÉE MONDIALE SUR LE VIEILLISSEMENT

Débat général


U DENZIL ABEL (Myanmar) s'est félicité du fait que la deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement ait porté une attention particulière au phénomène du vieillissement dans les pays en développement. Il a estimé que le Plan d'action de Madrid constituait un véritable jalon, en plaçant les questions relatives au vieillissement dans la perspective du développement. Le phénomène du vieillissement est une révolution silencieuse, une force dont l'ampleur est tout aussi considérable que la mondialisation, a-t-il rappelé, faisant écho au Secrétaire général. La région Asie-Pacifique compte 60% de la population mondiale et une forte proportion de personnes âgées, a-t-il expliqué. En Asie, ce sont principalement les familles qui sont les principales responsables des soins apportés aux personnes âgées, mais une aide complémentaire de l'État est souvent nécessaire. Par ailleurs, les organisations religieuses et bénévoles prévoient un filet de sécurité pour les personnes âgées isolées. Les foyers d'accueil gérés par ces organisations reçoivent une aide du Gouvernement. Il a expliqué que les personnes âgées perçoivent des retraites.

M. GEORGES O.O. ALABI (Nigéria) a souscrit à la déclaration du Groupe des 77 et la Chine, et a précisé que le Nigéria avait fait d’importants progrès dans le domaine de l'éducation, grâce à l’institution d’un programme d’enseignement obligatoire et gratuit à tous les enfants de plus de 5 ans. En matière de soutien à la famille, le Gouvernement nigérian a mis en place un programme d'assurance maladie qui s'accompagne d'une sécurité sociale pour toutes les familles. Mais les efforts du Nigéria ne peuvent atténuer les effets négatifs de la mondialisation, a estimé le représentant. La croissance économique est freinée, la faim et la maladie menacent les pays en développement. La seule lueur d'espoir, a expliqué le représentant, peut être décelée dans la volonté du Secrétaire général des Nations Unies de réduire la pauvreté de moitié d'ici à 2015, l'un des objectifs de la Déclaration du Millénaire. Le développement social ne pourra devenir une réalité sans un partenariat efficace entre les Etats membres et la communauté internationale, a-t-il ajouté. C’est pourquoi il faut que les Nations Unies et les Etats Membres garantissent un suivi approprié à toutes les grandes conférences, notamment celles qui concernent le développement social.

Mme BIRCE ARSLANDOGAN (Représentante de la jeunesse de Turquie), a déclaré que venant d'un pays où la moitié de la population a moins de 18 ans, elle estime que les gouvernements devraient confier de plus grandes responsabilités aux jeunes, qui peuvent apporter une réelle contribution au développement de leur pays. Elle a redéfini la notion de jeunesse comme n'étant pas uniquement liée à l'âge mais aux activités intellectuelles. Il s’ensuit que toute stratégie visant au développement de la jeunesse devrait prendre en considération les divers facteurs qui forment les jeunes, tels que la famille, l'environnement scolaire, les pairs et le niveau social. Il importe également que les stratégies élaborées au plan international tiennent compte des différences entre les pays et les cultures et respectent les valeurs de chaque société.

Mme ETSEGENET G/MESKEL (Ethiopie) a souligné l'importance que l'Ethiopie accordait à la mise en œuvre des objectifs du développement social. Or, la pauvreté constitue le défi de notre temps. La sécurité alimentaire, la santé, l'accès à l'eau potable et à l'éducation sont au nombre des priorités que le Gouvernement éthiopien s’attache à résoudre. Mais du fait de ses faibles ressources, l'Ethiopie fait partie des pays les plus pauvres et sa population est parmi les moins favorisées. Si la responsabilité des Etats est première dans la lutte contre la pauvreté, a conclu la représentante, il ne faudrait pas oublier celle de la communauté internationale. Les sommets et grandes conférences des Nations Unies consacrés au développement social ont débouché sur des programmes d'action, et les Etats Membres se sont engagés à les appliquer.

Mme NADÈGE GORDON (Haïti) a regretté le gel injuste de l'aide internationale qui empêche le Gouvernement de concrétiser, comme prévu, ses engagements vis-à-vis de la population, et en particulier des groupes vulnérables. Ainsi, il ne parvient que difficilement à investir dans les programmes sociaux qui devraient favoriser la stabilité de la société, l'équité et la sécurité sociale. Vu ses maigres ressources, l'action du Gouvernement se résume à la gestion des urgences. Toutefois, a-t-elle expliqué, le Gouvernement s'efforce de conjuguer ses efforts avec ceux de quelques partenaires nationaux et internationaux en vue de mettre en oeuvre un programme d'investissement public qui accorde la priorité à la justice, à l'éducation, à la santé et à l'environnement. Elle a fait état de certaines actions qui ont permis d'alléger les dépenses des parents et d'un vaste programme national de lutte contre l'analphabétisme, mis en oeuvre dans les neuf départements par le Président. Ce programme comporte également une composante sur l'environnement grâce à laquelle la population reçoit une formation lui permettant d'améliorer ses conditions de vie. Elle a également fait part d'actions menées dans les écoles, en matière de lutte contre le VIH/sida, afin de prévenir la propagation de la pandémie.

La représentante a expliqué que son Gouvernement travaillait activement en vue de promouvoir des réformes budgétaires susceptibles de dégager des ressources pour le développement social. Ces réformes, a-t-elle précisé, ont permis une amélioration de l'administration publique, de réduire la corruption, d'accroître la transparence, l'équité et l'efficacité. En dernier lieu, elle a exprimé l'espoir que grâce à l'aide de l'organisation des Etats américains et aux efforts du Gouvernement, le pays connaîtra bientôt un dénouement heureux de la crise actuelle qui à son tour permettra la reprise de l'aide suspendue.

Mme RANIA AL HAJ ALI (République arabe syrienne) s’est associée à la déclaration du Groupe des 77 et la Chine et a remarqué que les rapports des Nations Unies font état du décalage entre les objectifs de Copenhague et la réalité. Selon elle, ce décalage est la conséquence de la mondialisation qui fait que les pays riches s'enrichissent alors que les pays pauvres s'appauvrissent. La Syrie espère que les Sommets de Monterrey et de Johannesburg permettront d'atteindre les objectifs d’un développement durable. Pour ce faire, la représentante a préconisé le renforcement de la solidarité de la communauté internationale.

Pour sa part, la République arabe syrienne a déjà mis en place des politiques qui protègent les familles, leur accordant l'accès à l'éducation et aux soins de santé. Le Gouvernement s'attache également à offrir un emploi à toute la population active, hommes et femmes. Les Syriens savent que le chemin pour atteindre le développement social est encore long, a-t-elle ajouté, avant de critiquer l’environnement international qui ne reconnaît pas le droit des peuples à l’autodétermination. Elle estime que la situation dans les territoires occupés par Israël est intenable et elle a appelé la communauté internationale à intervenir, pour offrir à tous, sans discrimination, un développement durable.

Mme HELENA RAJAONARIVELO (Madagascar) a déclaré que la lutte contre la pauvreté figurait parmi les priorités du Gouvernement malgache et que son programme national visait à ce que chaque génération apporte sa contribution à l'édification d'une société accueillante pour tous. Ce volet du programme de développement social qui fait partie de la stratégie de lutte contre la pauvreté traite également du renforcement du rôle de la famille, a-t-elle précisé. Toutefois, il faut, pour la réalisation de ces objectifs, que les gouvernements des pays en développement puissent bénéficier d'assistance technique, notamment pour identifier et préciser les questions intéressant directement les familles et renforcer les mécanismes de coordination et de planification.

Compte tenu de la composition de la population malgache, la représentante a expliqué que son gouvernement prêtait une attention particulière à la famille rurale. Ainsi, s'est-il engagé à accélérer le processus d'électrification et l'approvisionnement en eau potable. À court et moyen terme, le Gouvernement envisage le raccordement de 20 000 à 30 000 foyers par an, avec pour objectif de fournir dans les 15 années à venir de l'électricité à quelque 7 300 villages. La réalisation d'un programme aussi ambitieux devra s'appuyer sur des partenariats avec le secteur privé et sur la coopération bilatérale, régionale ou multilatérale, a-t-elle précisé. En conclusion, elle a observé que toutes les grandes conférences tenues au cours de ces deux dernières années ont mis l'accent sur les ressources de financement des programmes de développement et sur les partenariats.

Mme NICOLE ELISHA (Bénin) s'est exprimée au nom des 16 Etats de l'Afrique de l'Ouest. Parmi ces 16 Etats, 13 sont classés parmi les pays les moins avancés et méritent donc une attention particulière de la communauté internationale. Elle a déclaré qu’à Copenhague, la route vers le développement social avait été clairement tracée et s'il y a des progrès de développement social dans la sous-région considérée, ils sont lents par endroit et invisibles dans d’autres. Nombre de ces pays sont rongés par les guerres et les querelles intestines, ce qui aggrave une situation déjà pénible et crée de nouveaux obstacles au développement. La représentante s’est félicitée de la naissance du NEPAD qui, compte tenu de la gravité de la situation, fera en sorte que l'aide au développement ne soit plus liée à des conditionnalités, mais devienne plutôt un secours généreux.

La situation des jeunes est préoccupante, a estimé la représentante. Il faut non seulement leur assurer l'accès à l'éducation et aux soins de santé, mais il faut surtout leur donner un emploi. Elle recommande d'orienter les investissements vers la création d'emplois productifs. Dans la sous-région considérée, l'agriculture emploie 70% des actifs. Les investissements dans le secteur primaire devraient donc être prioritaires, bien qu’il faille encore surmonter l'une des difficultés qui consiste à fixer en dehors de l’Afrique le prix des denrées alimentaires à l'exportation.

M. NOURREDINE MEJDOUB (Tunisie) a estimé que dans un monde devenu interdépendant, la responsabilité du développement doit être une responsabilité partagée qui incombe aussi bien à l'Etat individuellement qu'à l'ensemble de la communauté internationale. S’agissant du développement social, il a plaidé en faveur d'un renforcement de la coopération internationale qui favorise l'échange d'expériences et la propagation des bonnes pratiques, dans le cadre du respect des identités culturelles et des modèles de développement librement choisis.

Le représentant a fourni des détails sur le modèle de développement intégré adopté par la Tunisie qui consacre 50% du budget de l'Etat aux secteurs sociaux. Dans ce contexte, les personnes âgées constituent une cible privilégiée. Le représentant s'est félicité de la décision prise lors du Sommet mondial sur le développement durable, tenu à Johannesburg en septembre dernier, d'établir un Fonds mondial de solidarité, ce qui témoigne de la prise de conscience universelle de l'interdépendance des nations. Il a attiré l'attention sur la situation du continent africain qui continue de souffrir gravement du manque de progrès social et a estimé que le Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD) présentait le cadre idéal d'une nouvelle forme de partenariat. En dernier lieu, le représentant a exprimé sa grave préoccupation face à la détérioration continue de la situation économique, sociale et humanitaire du peuple palestinien et a estimé qu'il était du devoir de la communauté internationale de mettre fin aux pratiques israéliennes.

M. APIRATH VIENRAVI (Thaïlande) a déclaré que la communauté internationale devrait assurer un suivi aux grandes conférences sur le développement social, car elles constituent un nouveau pacte social qui lie tous les Etats Membres. Le représentant a, toutefois, insisté sur une approche ciblée des objectifs des sommets dans la mesure où tous ces objectifs n’ont pas le même rang de priorité. Depuis le Sommet de Copenhague en 1995, la Thaïlande s'efforce d'avancer sur la voie du développement social en particulier dans trois domaines: la pauvreté, l'emploi et l'intégration sociale. Le nouveau plan quinquennal place l'être humain au cœur du développement social. La crise économique a montré que la qualité pouvait remplacer la quantité, a déclaré le représentant. Une société ne peut être forte sans solidarité entre ses membres, a-t-il ajouté, c'est pourquoi la famille doit être soutenue car elle est à la base de la notion de communauté. Il a observé qu'un environnement basé sur la paix, la démocratie, la bonne gouvernance, l'Etat de droit et le respect des droits de l'homme constitue un cadre idéal pour le développement social.

M. MANUEL E. FELIX (République dominicaine) a souligné le lien entre le développement social, qui passe par l'élimination de la pauvreté, et la paix dans le monde. Il a décrit son Gouvernement comme un gouvernement à visage humain au service de la population. L'action sociale du Gouvernement est placée sous la responsabilité des ministères de la jeunesse, de l'environnement et de la femme. Les organisations non gouvernementales et les associations participent activement à la mise en œuvre d'initiatives visant à intégrer les communautés et à tracer la voie vers le développement fondé sur la solidarité et le plein emploi, a-t-il précisé. Il a également rendu compte des politiques de son pays en faveur des jeunes et des personnes âgées ainsi que des femmes. C’est pourquoi le nouveau système de protection sociale inclut désormais tous les citoyens qu'ils soient employés dans le privé, dans le public ou qu'ils soient travailleurs indépendants.

Le représentant a également fait état de la politique menée par la République dominicaine en faveur des personnes handicapées et a salué les efforts du Comité spécial chargé d'élaborer une convention sur la promotion et la protection des droits des personnes handicapées. Il s'est félicité des efforts de la Présidente du Comité qui se propose d'organiser, dès l'année prochaine, une conférence régionale d'experts sur ce thème à Quito et a exprimé l’espoir que l'ONU accueillerait favorablement cette initiative de l'Équateur.

Mme ELENA MOLARONI (Saint-Marin) a rappelé qu'il y a quelques siècles les personnes âgées étaient reconnues, considérées et écoutées. Ce n'est plus le cas aujourd'hui, a-t-elle ajouté, tout en déplorant ce manque de considération des personnes âgées dans un monde où elles sont et seront de plus en plus nombreuses. Le développement social doit concerner aussi les personnes âgées, a affirmé la représentante, et elle a demandé à tous, citoyens comme hommes politiques, universitaires comme volontaires dans les associations, de définir un nouveau cadre pour le troisième âge, plus sain et plus satisfaisant. Il faut d'abord corriger l'image des personnes âgées, a-t-elle recommandé. Saint-Marin est particulièrement préoccupé par la discrimination dont souffrent les personnes âgées. Cette discrimination sur l'âge n'est pas encore perçue par tous et pourtant elle existe et requiert une réponse de la communauté internationale. Pour avancer sur la voie du développement social, les pays en développement doivent s'appuyer sur la famille, a-t-elle conclu.

M. ISAAC LAMBA (Malawi) s'est associé à la déclaration faite au nom du Groupe des 77 et la Chine, avant de préciser que la réalisation des objectifs du développement social dans son pays, se heurte à la pauvreté qui touche 65,3% de la population. Parmi les causes de cette pauvreté endémique, il a signalé les difficultés d'accès à la terre, la faible éducation, le mauvais état de santé de la population et le peu de crédits disponibles. Il a expliqué que son Gouvernement s'efforçait d'appliquer des politiques qui préservent l'équilibre entre l'économique et le social afin de réduire les inégalités. C’est ainsi que la stratégie de réduction de pauvreté par l'emploi des pauvres vise les secteurs de l'agriculture, de la santé, de l'éducation, de la parité entre les sexes et de la sécurité intérieure. Dans ce contexte, il a souligné l'importance de l'aide publique au développement, seule capable de dégager le volume de ressources nécessaires à la réalisation des objectifs de développement social dans les pays en développement.

Il a présenté les politiques de son Gouvernement en faveur des personnes âgées, des personnes handicapées, se félicitant de la prorogation jusqu’en 2005 du mandat du Rapporteur spécial sur cette question. Le Malawi, a-t-il déclaré, a nommé un bureau sur la parité entre les sexes, la jeunesse et les personnes handicapées, chargé de mener des campagnes d'information et de sensibilisation.

Mme MAVIS KUSORGBOR (Ghana) s'est associée à la déclaration du Groupe des 77 et la Chine et a ajouté que depuis près de deux décennies le développement social était difficilement réalisable au Ghana comme dans beaucoup d'autres pays africains. L'aspiration légitime à la croissance économique qui servirait de soutient à un système de protection sociale juste et fort où les services sociaux de base seraient à la disposition de toute la population reste un rêve et non une réalité, a déclaré la représentante. La situation des pays d'Afrique pourrait sembler décourageante, a-t-elle ajouté, pourtant, tout espoir n'est pas perdu. Les pays africains poursuivent sans relâche leurs efforts et le Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD) en est la preuve.

Le Ghana a mis en place une stratégie de réduction de la pauvreté dans laquelle l'éducation a une importance capitale et c’est pourquoi un programme d'éducation libre et gratuite est actuellement appliqué au Ghana. Ce programme permettra de remédier à la lenteur des progrès enregistrés dans la scolarisation des jeunes au cours des années 90. Des formations professionnelles vont être proposées pour permettre aux jeunes de trouver un emploi. La représentante a insisté sur l'importance qu'il y avait à appliquer les accords conclus internationalement, afin d'alléger le fardeau qui pèse sur les pays en développement.

M. JUAN GABRIEL VALDES (Chili) a rappelé que selon l'Organisation mondiale de la santé, 7,5 à 10% de la population des pays en développement souffrent d'un handicap à divers degrés. Cela signifie qu'au Chili, on compte 1,4 million de personnes handicapées. C’est la raison pour laquelle le Chili a modifié sa politique en leur faveur de façon à allouer directement des ressources aux organisations de la société civile travaillant dans ce domaine. Une telle politique permet de favoriser l'intégration sociale, ainsi que la participation des personnes handicapées à l'emploi et à l'éducation. Cette politique d'inclusion reconnaît les personnes handicapées comme des sujets de droit à part entière et bénéficie à la société dans son ensemble. Le représentant a estimé que les initiatives de son pays dans ce domaine ont permis une véritable évolution culturelle en créant de véritables possibilités de participation. Cependant, la réussite de telles actions repose sur la conscience et la connaissance que les personnes handicapées ont elles-mêmes de leurs droits, a-t-il précisé. Au Chili, le fonds national pour les handicapés a financé 130 projets en 2002, qui mettent l'accent sur la prévention, la réhabilitation, l'accessibilité, l'emploi, l'éducation, la culture et les activités récréatives. Il s'est félicité de l'apport positif de la société civile chilienne à la réalisation de ces projets.

Le représentant s'est par ailleurs félicité des travaux du comité créé en juillet dernier en vue d'élaborer une convention sur la protection des droits et de la dignité des personnes handicapées. Cet instrument permettra de définir des normes applicables à quelque 600 millions de personnes dans le monde, dont 80% se trouvent dans les pays en développement. Il a estimé que le prochain instrument devrait comprendre des principes généraux concernant les droits généraux et spécifiques des personnes handicapées, ainsi que des initiatives de développement. À cet égard, il a réaffirmé le principe de la responsabilité des Etats en matière de développement et souligné l'importance de la coopération internationale.

Mme MADINA B. JARBUSSYNOVA (Kazakhstan) a remarqué que le Sommet du développement social avait posé un jalon dans l'histoire de la communauté mondiale en précisant les trois éléments prioritaires pour arriver au développement social. La représentante estime cependant que les moyens ne sont pas à la hauteur des objectifs. Son pays est certain que le renforcement des capacités des pays en développement par l'apport d'une assistance technique serait un moyen sûr d’atteindre plus rapidement les objectifs du développement social. Le Kazakhstan s’est fixé comme priorité la protection sociale de sa population et pas moins de 40% du budget de l'Etat y est consacré. La famille est particulièrement protégée car elle est au centre du développement social. L'un des objectifs du Gouvernement est de mettre en place un système dual de retraite, public et privé. Pour tous les objectifs sociaux de développement, la représentante a salué le soutien du système des Nations Unies.

Mme CATHERINE OTITI (Ouganda) a expliqué que l'effondrement de la famille élargie avait rendu nécessaire l'intervention de l'Etat dans les soins apportés aux personnes âgées. Elle a attiré l'attention sur la pandémie du VIH/sida et sur la pauvreté qui aggravent la situation des personnes âgées et accélèrent l'éclatement du tissu social et des réseaux traditionnels de solidarité. Ainsi, les personnes âgées en Afrique se voient chargées des soins à apporter aux mourants et aux orphelins du sida. Dans la plupart des cas, ce sont souvent les femmes qui se retrouvent chargées d'apporter des soins aux personnes âgées et aux enfants. De nombreuses personnes âgées se voient donc contraintes de vendre leurs biens pour couvrir les frais médicaux de leurs enfants atteints du sida, négligeant ainsi leurs propres besoins. Une telle situation met en évidence la nécessité de leur venir en aide, notamment par des programmes de microcrédits.

La représentante a également relevé que le nombre de personnes âgées avait considérablement augmenté dans les zones rurales sous l'effet de l'émigration des jeunes vers les zones urbaines. Il faut savoir que la sécurité alimentaire, le marché du travail, la production agricole et les services de santé sont affectés par cette évolution, a-t-elle indiqué. En effet, ces personnes âgées n'ont ni la force ni les compétences nécessaires pour utiliser des équipements sophistiqués et ne peuvent pas non plus bénéficier des retraites. Selon les prévisions, le nombre de personnes âgées en Afrique devrait être multiplié par six au cours des 50 prochaines années. Dans ces conditions a-t-elle expliqué, il n'y a pas de solution modèle applicable à tous les pays et il incombe à chacun d'élaborer les politiques les mieux adaptées à sa situation.

M. AHMED YAGOB (Jamahiriya arabe libyenne) a indiqué que le développement social est le moyen d'éliminer la pauvreté. Il estime que la mondialisation accentue les écarts entre les pays riches et pauvres et multiplie les obstacles sur la voie des pays en développement. Pour atteindre les objectifs du développement social, il est nécessaire de mettre en place des conditions propices et éviter toute politique unilatérale, a déclaré le représentant. La condition sine qua non pour éliminer la pauvreté est le soutien de la communauté internationale, a déclaré le représentant, et les pays développés doivent honorer leurs engagements en particulier ceux qui concernent les pays les moins avancés. Or, l'Aide au développement n'est pas encore à la hauteur de ces engagements. Pour la Libye, l'éducation, la santé, l'agriculture, l'eau potable sont des secteurs auxquels un rang de priorités élevé est accordé.

M. ALEG IVANOU (Bélarus) a indiqué que son pays s'employait à instaurer une économie de marché et qu'il a, pour ce faire, adopté divers plans de développement économique et de développement durable susceptibles de permettre au Gouvernement de mieux servir ses citoyens. Il s'est félicité de l'élaboration en cours en vue d'une Convention sur les droits et la dignité des personnes handicapées et à cet égard il a mis l'accent sur la prévention et la réhabilitation sociale et professionnelle des personnes handicapées. L'enjeu est, a-t-il déclaré, de permettre aux handicapés d'avoir un accès sans limite à toutes les structures et à tous les niveaux de la société.

Le représentant a ensuite tracé les grandes lignes de la politique de la famille adoptée par son pays, qui se fonde sur la solidarité et la parité entre les sexes. Il a indiqué que son pays était prêt à participer aux célébrations du dixième anniversaire de la Journée internationale de la famille, notamment par des campagnes d'information. Abordant les questions relatives au vieillissement, il a fait savoir que 26% de la population active du Bélarus était composée de personnes âgées. Il a par ailleurs réaffirmé l'engagement de son pays en faveur du développement social et a insisté sur les valeurs de solidarité pour réaliser ces objectifs ambitieux.

M. ISHTIAQ HUSSAIN ANDRABI (Pakistan) s'est associé à la déclaration du Groupe des 77 et la Chine et a ajouté que le développement social dépend de la mise en place d'un environnement international propice à ces idéaux. Comme la paix, les droits de l'homme et la justice, le développement social doit concerner tous les hommes, a-t-il ajouté. Il faut mettre un terme à la discrimination et à la violence, car elles sont des obstacles au développement social. L'harmonie religieuse et culturelle est une contribution clef au développement, tout comme la paix, a estimé le représentant du Pakistan.

Les pays développés et ceux en développement doivent partager leurs expériences et se soutenir. Le fardeau de la dette, la baisse de l'aide publique au développement et le régime injuste des changes constituent aux yeux du représentant des freins au développement. Il a déclaré que son pays était sur la voie du développement durable et s’est particulièrement félicité de ce que le travail des enfants ait quasiment disparu de son pays.

M. IRMA LOEMBAN TOBING-KLEIN (Surinam) a exprimé sa consternation devant la pauvreté qui crée des conditions de vie inhumaines, privant les populations de leurs droits à la santé, au logement et au travail. Elle a attiré l’attention de la communauté internationale sur le fait qu'elle s'était fixée pour objectif de réduire l'extrême pauvreté de moitié d'ici à 2015 et il importait à présent de tenir les promesses faites lors des grandes réunions de Doha à Monterrey et de Madrid à Johannesburg. La responsabilité en incombe donc aux gouvernements, aux partenaires en développement, et aux institutions financières internationales. Si les pays développés respectaient leur engagement de consacrer 0,7% de leur PNB à l'aide publique au développement, cela permettrait de porter le montant de l'APD à 50 milliards de dollars, base nécessaire à la mise en oeuvre du consensus adopté lors de la Conférence sur le financement du développement de Monterrey (Mexique). Elle a fait état des difficultés auxquelles est confronté son pays depuis une vingtaine d'années et qui compromettent la réalisation de ses objectifs de développement social.

La représentante a attiré l'attention sur le vieillissement de la population des pays en développement, soulignant la nécessité d'intégrer les personnes âgées à tous les stades des stratégies de développement. À cet égard, elle s'est déclarée favorable à la nomination d'un rapporteur spécial sur le vieillissement, chargé de surveiller la mise en oeuvre du Plan d'action de Madrid. Elle a appuyé les travaux du comité chargé d'élaborer une convention sur la protection des droits et de la dignité des personnes handicapées.

M. OMAR KADIRI (Maroc) s'est associé à la déclaration du groupe des 77 et la Chine et a déclaré que la Déclaration de Copenhague et le Programme d'action sur le développement social avaient balisé la voie permettant de venir à bout des maux sociaux qui affectent en particulier les pays en développement. Néanmoins, a-t-il ajouté, malgré les efforts des gouvernements, des institutions internationales et de la société civile, l'engagement de réduire de moitié la pauvreté d'ici à 2015 est loin de portée. La pauvreté reste le problème fondamental de l'humanité. Selon le représentant, elle est la conséquence de la difficulté pour les produits provenant de pays en développement d'accéder aux marchés internationaux, des effets de la mondialisation, du fardeau de la dette et de la diminution de l'aide au développement. Il a rappelé que le Maroc, bien qu'étant lui-même un pays en développement, avait décidé d'annuler la dette des pays africains les moins avancés et de lever toutes les barrières douanières sur les exportations de ces pays vers le Maroc.

Au niveau national a déclaré le représentant, le Maroc s'est engagé sur la voie du développement social, en améliorant en particulier l'accès des populations aux services sociaux de base et à l'emploi, en généralisant la couverture sociale, en investissant pour permettre l'accès à l'eau potable, à l'électricité et à l'enseignement. Pour lutter contre le chômage, le Gouvernement marocain a stimulé le secteur privé et appuyé la création d'entreprises. Enfin, a indiqué le représentant, le Maroc s'est engagé dans les domaines promus par les Nations Unies, comme la famille, les jeunes, les handicapés et les personnes âgées. La lutte contre l'illettrisme est l’une des priorités du gouvernement, a-t-il ajouté. Désormais, l'enseignement est obligatoire à partir de 6 ans et le Gouvernement s'est fixé comme objectif de permettre à 60% d'une classe d'âge d'atteindre le niveau du baccalauréat et à 40% d'entre eux d’être diplômés. Il a déploré la détérioration de la situation du peuple palestinien du fait de l'occupation israélienne dans les territoires occupés.

M. GARY KOREN (Israël) a fait part de son appui sans réserve au processus d'élaboration d'une convention sur la protection des droits et de la dignité des personnes handicapées. Le phénomène du vieillissement pose deux défis principaux, a-t-il poursuivi. Il convient d'une part d'envisager des stratégies pour répondre au vieillissement des populations dans les pays développés et d'aborder également ce phénomène sous l’angle de leurs circonstances socioéconomiques.

Le représentant a replacé les objectifs du développement social dans le contexte des changements qui sont intervenus dans le monde ces dernières années. Dans cette nouvelle société du savoir, la richesse mondiale est déterminée par le savoir-faire et non plus par les ressources du sol. Ainsi les pays qui disposent d'une certaine expertise ont le devoir de la partager avec les pays en développement. Il a rappelé qu'Israël partageait son expérience dans ce domaine avec de nombreux pays par l'intermédiaire de MASHAV--centre pour la coopération internationale--qui a formé quelque 80 000 personnes dans plus de 150 pays. Il a aussi apporté quelques précisions sur les programmes de MASHAV en faveur des jeunes, des handicapés, des personnes âgées, des populations rurales, et de la famille. Aussi, dans la perspective du dixième Anniversaire de l'Année internationale de la famille, MASHAV a prévu un cours sur la gestion des services communautaires en faveur des familles.

Mme MAHISHINI COLONNE (Sri Lanka), après s’être associée à la déclaration du Groupe des 77 et la Chine, a exprimé son inquiétude de voir que les questions de pauvreté, de faim, de maladie, d'ignorance et d'injustice étaient toujours d'actualité. Depuis la création des Nations Unies, des réponses à ces questions ont été formulées, des engagements ont été pris, des politiques ont été expérimentées, et pourtant, ces problèmes sont toujours loin d'être résolus. C’est pourquoi le Sri Lanka se réjouit de voir que la communauté internationale ait réaffirmé une fois encore sa détermination de résoudre ces problèmes, a déclaré la représentante.

Le Sri Lanka, a-t-elle poursuivi, a beau être un pays à faible revenu par habitant, il n’empêche qu’il a atteint un niveau respectable de développement humain. Les gouvernements successifs ont réaffirmé leur attachement à la justice sociale et à l'Etat de droit. Près de 90% des garçons et des filles sont alphabétisés, a-t-elle précisé, et les taux de mortalité ont baissé alors que l'espérance de vie des hommes et des femmes augmentait. Parallèlement, le taux de fertilité de la population a baissé. Conjugués, ces phénomènes ont conduit à un vieillissement de la population. La prise en charge des plus âgés n'est pas une nouveauté au Sri Lanka, a ajouté la représentante, mais l'ampleur du phénomène modifie cependant la situation.

Mme CATHÉRINE MAHOUVE SAME (Cameroun), considérant que la pauvreté ne cessait de croître dans la majorité des pays africains, a appelé les pays développés à prendre les dispositions qui s’imposent pour honorer l'engagement qu'ils ont pris de verser une contribution représentant 0,7% de leur PNB à l'aide publique au développement. A cet égard, elle s'est félicitée de la proposition visant à la création d'un Fonds mondial de solidarité qui fonctionnerait en tant que fonds d'affectation spéciale dont le PNUD assumerait la gestion. Elle a indiqué que le Cameroun avait déjà franchi une étape décisive de son développement, marquée par l'instauration de la paix, de la bonne gouvernance et de la démocratie. D’où les changements significatifs qu’on observe sur les plans culturel et social. Toutefois, la situation économique et financière du Cameroun reste vulnérable et la pauvreté touche encore plus de la moitié de la population.

M. RENE NSEMI (Congo) s'est associé à la déclaration du Groupe des 77 et la Chine et a rappelé que dans sa volonté de lutter contre le terrorisme, la 56e Assemblée générale avait insisté sur la nécessité de s'attaquer aux racines du terrorisme, c'est-à-dire à la pauvreté. Il a déploré le fossé toujours plus grand entre les pays riches et les pays pauvres, le poids insupportable de la dette extérieure, une mondialisation inhumaine, des relations commerciales iniques et la baisse drastique de l'aide au développement. Tous ces maux continuent de compromettre la situation des pays en développement, a déclaré le représentant.

Il a salué le retour de la paix dans son pays et la mise en place d'institutions républicaines. Parmi les priorités de son gouvernement en faveur du développement social, figurent la lutte contre l'illettrisme, l'accès à l'éducation et le soutien aux familles. Enfin, le Congo appuie les travaux du comité chargé d'élaborer une convention internationale sur la défense et la promotion des droits et de la dignité des handicapés.

Mme ANDALUSI ARISTAPUTRI (Indonésie) a rappelé les trois domaines d'action identifiés lors du Sommet mondial pour le développement social qui s’était tenu à Copenhague en 1995, à savoir: l'éradication de la pauvreté, le renforcement de l'emploi et la réduction du chômage, et l'intégration sociale. Toutefois, nonobstant les engagements pris pour réduire la pauvreté, un milliard de personnes vivent dans des conditions de pauvreté extrême dans les pays en développement, tandis que quatre milliards de personnes restent vulnérables, sujettes à l'insécurité et à l'accroissement de la pauvreté.

Dans un tel contexte, la communauté internationale se doit d'instaurer un environnement propice au développement social. Un tel environnement demande l’intégration des politiques économiques et sociales. Il demande aussi la participation de tous les segments de la société et une distribution équitable des ressources du développement. Il demande enfin une forte coopération internationale en vue de mobiliser les ressources nécessaires au développement. Pour leur part, les pays en développement ont pris conscience de leurs responsabilités et s'efforcent d'améliorer les conditions de vie de leurs populations, mais ils continueront d'être confrontés à des difficultés insurmontables si les donateurs n’honorent pas leurs engagements, a-t-il estimé. Elle a observé que le niveau de l'APD plafonnait autour de 0,2% du PNB des pays développés, soit 51 milliards de dollars de moins que les 0,7% auxquels ils se sont engagés. Rappelant que les pays donateurs s'étaient engagés lors de la Conférence de Monterrey sur le financement du développement à augmenter leur aide de 12 milliards de dollars par an, il a estimé que c'était un pas dans la bonne direction.

M. MU’TAZ HYASSAT (Jordanie) a rappelé l'intérêt que portait son pays au développement social et notamment à la famille qui est considérée comme la cellule de base de la communauté. Son Gouvernement a l'intention de se pencher sur la violence au sein de la famille, en la distinguant des autres formes de violence. Il cherche par ailleurs à réduire l'illettrisme et s'attache à définir des politiques spécifiques pour les jeunes. Quant à la protection des personnes âgées, a déclaré le représentant, la Jordanie s'en remet aux enseignements du Coran qui prône le respect des personnes âgées.

Dans ce contexte, la Jordanie a une définition large de la famille, ce qui explique que beaucoup de personnes âgées sont à la charge de leur famille. Le représentant a précisé qu'une loi pour la protection des handicapés avait été promulguée. Il s'est félicité des travaux du comité chargé de l'élaboration d'une convention internationale en faveur des droits et de la dignité des personnes handicapées.

M. HAYATI (Koweït) a également mis l'accent sur la lutte contre la pauvreté qui est un élément indispensable du développement durable. Il a estimé qu'il fallait également veiller à réduire la pauvreté au sein des nations elles-mêmes. Ainsi, le Koweït s'est attaché à la réalisation du développement humain et à la participation de tous à la société. Il a illustré son propos en expliquant la politique de son pays à l'égard des personnes handicapées. Ainsi le Koweït a créé un Conseil national supérieur chargé de veiller au respect des droits des handicapés. Le représentant s'est également félicité des travaux du comité chargé de l'élaboration d'une convention sur la protection des droits et de la dignité des handicapés.

M. SYED SHAHID HUSAIN, Observateur de l'organisation de la conférence islamique, a salué le rôle catalyseur de la Commission des affaires sociales. La famille naturelle est le pilier de la société, a-t-il déclaré; il est donc important de la renforcer. Les transformations récentes de la famille, qu'elles soient liées à des évolutions démographiques ou économiques, doivent être prises en compte dans l'élaboration des plans et des programmes de développement. Il a demandé que les chefs d'Etat s'expriment publiquement en faveur de la famille et a souhaité l'élaboration d'une convention internationale sur ce sujet. D'autre part, il estime que les parents devraient faire l'objet d'une attention particulière.

Pour le représentant, la célébration du dixième Anniversaire de l'Année de la famille en 2004 sera l'occasion de faire le point sur les politiques en faveur des familles. L'organisation de la conférence islamique est favorable à une politique interactive en faveur des familles.




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