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Communiqués de presse

LES DELEGATIONS PLAIDENT POUR UNE VALORISATION DE LA CONTRIBUTION DES FEMMES A TOUTES LES ETAPES DU REGLEMENT DES CONFLITS

28 Octobre 2002



Conseil de sécurité
28 octobre 2002
4635e séance – après midi



Il est proposé de créer un poste de conseiller en sexospécificité
au Département des opérations de maintien de la paix


Les souffrances des femmes et des filles durant et après les conflits armés sont amplement démontrées. En revanche, leurs contributions au rétablissement et à la consolidation de la paix demeurent mal connues et insuffisamment valorisées. Ce postulat, contenu dans le dernier rapport du Secrétaire général de l’ONU sur la question des femmes, de la paix et de la sécurité, a été réaffirmé, cet après-midi, devant le Conseil de sécurité qui a entamé un débat sur la question, deux ans après l’adoption de la résolution 1325 du 31 octobre 2000, perçu comme «une étape importante dans la reconnaissance de la contribution des femmes au maintien et la promotion de la paix et de la sécurité».

Présent à ce débat auquel devraient participer une trentaine de délégations, le Secrétaire général de l’ONU, M. Kofi Annan a étayé le contenu de son rapport en soulignant que si les femmes souffrent, de façon disproportionnée, des conflits, elles détiennent aussi la clef de leur résolution. Il a, en conséquence, plaidé pour une plus grande représentation des femmes aux négociations de paix en soulignant les conditions préalables que sont la volonté politique et un financement adéquat. Ces propos ont recueilli l’adhésion des délégations qui se sont, dans l’ensemble, réjouies de la qualité des 21 recommandations du Secrétaire général, en particulier celles relatives aux besoins et à l’implication des femmes dans les processus de paix notamment les opérations de maintien de la paix, les opérations humanitaires, les efforts de reconstruction et le désarmement.

Des mesures précises ont été présentées, au cours du débat. Aussi, à l’instar d’autres intervenants, le représentant de la France a-t-il souhaité qu’un point d’information sur la situation des femmes et des petites filles dans les conflits armés ait lieu devant les membres du Conseil lors de l’examen des situations de conflits et non plus seulement dans le cadre des débats thématiques. Dans le même ordre d’idées, le représentant du Royaume-Uni a suggéré que le Conseil charge, chaque année, une délégation de superviser les avancées en matière de sexospécificité, en liaison avec le Secrétariat.

De nombreuses délégations ont appuyé l’idée de créer un poste de conseiller pour les questions de genre au sein du Département des opérations de maintien de la paix pour, comme l’a expliqué le représentant français, systématiser l’intégration d’une perspective sexospécifique dans le travail et dans les missions du Département. Liée à cette proposition, l’objectif d’une répartition égale des postes entre hommes et femmes au Secrétariat de l’ONU, d’ici 2015, a été largement appuyé par les délégations. En ce qui concerne les opérations de maintien de la paix, le représentant des Etats-Unis a néanmoins jugé l’idée irréaliste craignant qu les questions de sexospécificité prennent le pas sur les compétences réelles des candidats.

La question de la tolérance zéro, au sein et en dehors de l’ONU, face aux crimes commis contre les femmes et les fillettes dans le cadre des conflits armés a été évoquée par de nombreux intervenants. Faisant part de l’intensification des efforts de l’ONU en la matière, le Secrétaire général de l’ONU a fait valoir l'enquête menée par le Bureau des services de contrôle interne concernant les allégations d'abus sexuels commis en Afrique de l'ouest et le Plan d'action pour la prévention de l'exploitation et de la violence sexuelles dans les situations de crise humanitaire, mis au point par le Comité permanent interinstitutions.

Outre les délégations citées, les représentants des pays suivants ont pris la parole: République arabe syrienne, Mexique, Bulgarie, Fédération de Russie, Irlande, Colombie, Chine, Maurice, Singapour, Norvège, Cameroun, Danemark, au nom de l’Union européenne, Liechtenstein et Fidji.

Le Conseil de sécurité poursuivra son débat demain mardi 29 octobre à partir de 11 heures.



LES FEMMES, LA PAIX ET LA SÉCURITÉ

Rapport du Secrétaire général (S/2002/1154)

Les femmes et les petites filles doivent pouvoir jouer un plus grand rôle dans les processus de paix et doivent être plus souvent associées aux négociations, recommande le rapport du Secrétaire général sur les femmes, la paix et la sécurité. Reconnaissant que ce sont elles qui souffrent le plus dans les conflits armés, le rapport énumère 21 mesures pour intégrer les femmes à toutes les phases des opérations de maintien de la paix, de règlement des conflits et de consolidation de la paix, y compris lors des opérations humanitaires et des programmes de reconstruction, de réhabilitation et de désarmement. Ces mesures ont pour objectif d’accélérer la mise en œuvre des objectifs et recommandations contenus dans la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité.

Les 21 mesures recommandées par le Secrétaire général visent à réduire l’impact des conflits armés sur les femmes et les petites filles en agissant sur le cadre juridique international pour leur protection, en répondant à leurs besoins et en augmentant leur rôle dans les processus de paix et les opérations humanitaires. Parmi les recommandations figurent les nécessités de faire cesser les violations des droits fondamentaux des femmes et des petites filles dans les situations de conflit armé, de veiller à ce que les dispositions législatives concernant l’amnistie excluent l’impunité pour tous crimes de guerre, y compris les crimes sexistes, et d’intégrer expressément une perspective sexospécifique dans les mandats des missions du Conseil de sécurité.

Le rapport rappelle que les femmes et les petites filles constituent la majorité des victimes des conflits armés, des réfugiés et des personnes déplacées. Le recours à la violence sexuelle comme arme de guerre accroît pour elles le risque de contracter des maladies sexuellement transmissibles et le VIH/sida. L’impact différentiel des conflits sur les femmes et les petites filles exige des mesures spécifiques de la communauté internationale, conclut le document soumis au Conseil de sécurité.

Le rapport indique que les femmes et les petites filles peuvent être directement impliquées dans les efforts pour la paix et la réconciliation. Mais, reconnaît-il, les femmes manquent d’accès aux mécanismes ou aux filières permettant de donner à leurs priorités et recommandations un caractère formel. Exclues car elles ne sont pas des dirigeants militaires ou politiques, elles ne se voient pas reconnaître le rôle de négociatrices. Le rapport appelle à une plus grande participation formelle et informelle des femmes aux processus et aux opérations de paix. Il recommande aussi de tenir compte des besoins des femmes et des petites filles qui ont participé aux combats dans la conception et la mise en œuvre de programmes de désarmement, de démobilisation et de réinsertion.


Déclarations

M. KOFI ANNAN, Secrétaire général des Nations Unies, a estimé que la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité constituait une étape importante dans la reconnaissance de l'impact des conflits armés sur les femmes et les petites filles: cette résolution a galvanisé le système des Nations Unies, l'amenant à s'interroger en profondeur sur son travail et sur la façon d'intégrer des perspectives sexospécifiques, non seulement aux opérations de maintien ou de rétablissement de la paix, mais aussi aux activités humanitaires, de désarmement et de reconstruction. Le rapport établi conformément à la résolution, a expliqué le Secrétaire général, souligne que les inégalités entre hommes et femmes et les schémas de discrimination sont encore exacerbés par les conflits armés: les femmes et les filles sont alors particulièrement vulnérables à la violence et à l'exploitation sexuelles; elles constituent la majorité des populations réfugiées et déplacées dans le monde; et même les camps de réfugiés ne sont pas pour elles des abris sûrs.

Mais, a poursuivi M. Annan, si les femmes souffrent de façon disproportionnée des conflits, elles détiennent aussi la clef de leur résolution. Il en a voulu pour preuve les nombreux exemples de stratégies et approches novatrices imaginées par les groupes et réseaux de femmes. Notant que, malheureusement, les femmes ne participent généralement pas aux négociations de paix, le Secrétaire général a rappelé que le rapport appelait à assurer leur plus grande représentation. Il a également préconisé la plus ferme réponse possible à l'exploitation sexuelle des femmes et des petites filles, y compris la prostitution et le trafic de personnes: les Nations Unies et les Etats Membres, en particulier les pays fournisseurs de contingents, doivent faire tout leur possible pour s'assurer qu'une présence internationale apportera protection et sécurité à tous, femmes et hommes, filles et garçons. Les Nations Unies ne doivent pas tolérer et ne tolèreront pas d'abus sexuel ou autres formes de violations de la part de leur personnel civil, militaire ou humanitaire, a-t-il prévenu.

Sur ce point, M. Annan a fait état de l'enquête menée par le Bureau des services de contrôle interne concernant les allégations d'abus sexuels commis en Afrique de l'Ouest. Depuis que ces allégations ont été connues, a-t-il expliqué, les Nations Unies ont été déterminées à agir rapidement et fermement, non seulement en Afrique de l'Ouest mais de manière générale. Le Secrétaire général a également mentionné le Plan d'action pour la prévention de l'exploitation et de la violence sexuelles dans les situations de crise humanitaire, mis au point par le Comité permanent interinstitutions. Les mécanismes de protection de ceux qui dépendent de l'aide internationale sont en train d'être renforcés, a-t-il indiqué. Enfin, citant son rapport, il a souhaité que la communauté internationale fasse preuve de volonté politique et apporte les financements nécessaires pour que les femmes jouent pleinement leur rôle dans les négociations d'accords de paix et de reconstruction. Une paix et une sécurité durables ne sauraient être atteintes sans la pleine participation des femmes, dans des conditions d'égalité.

M. MIKHAIL WEHBE (République arabe syrienne) a estimé que le fait que les femmes soient touchées par les conflits tout en ayant à jouer un rôle déterminant pour en atténuer les conséquences souligne l’importance de leur place dans le règlement des conflits. Les femmes, a-t-il insisté, demeurent près de la société et en connaissent les besoins. En conséquence, leur rôle dans les opérations de maintien et de consolidation de la paix est une chose importante reconnue d’ailleurs par la résolution 1325 du Conseil de sécurité. Il faut redoubler d’efforts pour mettre en œuvre les recommandations du rapport du Secrétaire général, a souligné le représentant. S’attardant, en particulier, sur le sort des femmes et des enfants vivant dans les territoires arabes occupés, le représentant a attiré l’attention du Conseil sur le fait que la moitié, sinon plus, des victimes des forces israéliennes sont précisément ces femmes et ces enfants. Il a appelé à la fin de l’occupation en prônant une participation active des femmes dans les négociations de paix.

M. JOSIAH ROSENBLATT (Etats-Unis) s’est félicité du rapport du Secrétaire général qui comporte une analyse approfondie des problèmes auxquels sont confrontés femmes et filles en situation de conflit armé et propose un certain nombre de recommandations. Le rapport et l’étude dont il découle documentent la situation des femmes, victimes et protagonistes des conflits. Depuis l’adoption de la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité, les Etats Membres et la communauté internationale ont beaucoup avancé, a estimé le représentant américain, citant notamment la création par le Département des opérations de maintien de la paix (DOMP) de groupes et de conseillers spéciaux pour les femmes au sein de certaines missions et opérations. Néanmoins,il reste encore beaucoup à faire, a-t-il poursuivi. Les rapports offrent des données que tous ceux qui contribuent aux opérations de paix, Conseil de sécurité, Secrétariat général, Etats Membres fournisseurs de contingents, peuvent utiliser pour les intégrer à toutes les activités de paix. Les rapports peuvent aider à atteindre trois objectifs fondamentaux, à savoir l’amélioration de la vie des femmes et filles victimes de conflits armés ; le droit des ex-combattantes à la même assistance que les hommes ; et la participation des femmes à la planification et à la prise de décisions concernant les opérations de paix sur le terrain et au Siège des Nations Unies.

Toutes les données qui concernent spécifiquement les femmes et les filles doivent être communiquées et rendues publiques, a poursuivi le délégué, rappelant la nécessité de tenir également compte de la grande quantité de données déjà disponibles. Il faut, selon lui, voir comment établir des priorités sur les différentes recommandations: par exemple, les Etats-Unis voudraient entendre le DOMP sur les réalisations engagées pour promouvoir une perspective sexospécifique aux opérations de paix. Les Etats-Unis appuient par ailleurs la nomination d’un plus grand nombre de femmes dans les opérations de maintien de la paix et aux postes de représentant spécial ou d’envoyé spécial du Secrétaire général, a-t-il déclaré, en rappelant que son pays avait déjà soumis une liste de femmes très compétentes pour pourvoir certains de ces postes. De l’avis de M. Rosenblatt, indépendamment du sexe des candidats, ce sont les compétences qui devraient constituer la marque même de l’égalité. L’objectif d’une répartition égale des postes, à savoir 50% pour les hommes et 50% pour les femmes, semble irréaliste sur les opérations de paix et risquerait de pousser les questions de sexospécificité au détriment de la qualité. Enfin, le délégué s’est interrogé sur les incidences budgétaires de certaines recommandations du rapport.

M. ADOLFO AGUILAR ZINSER (Mexique) s’est félicité à son tour des recommandations contenues dans le rapport du Secrétaire général. Il a jugé important que les Etats Membres, le système de l’ONU dans son ensemble et la société civile tiennent compte de toutes ces recommandations et les appliquent le plus rapidement possible. Les recommandations des expertes indépendantes, qui correspondent à celles du Secrétaire général, constituent également un instrument important pour réaliser les objectifs fixés, a ajouté le représentant. Il s’est particulièrement attardé sur la recommandation excluant toute possibilité d’amnistie pour les personnes jugées coupables de violations graves des droits des femmes. Il a aussi mis l’accent sur les recommandations relatives à la réintégration des anciennes combattantes et l’intégration d’une dimension sexospécifique dans l’évaluation de l’impact des conflits sur les femmes et leur rôle dans le processus de consolidation de la paix et aux négociations de paix. Concluant, le représentant a tenu à marquer, une nouvelle fois, son attachement à la participation des femmes à tous les stades de la prise de décision en matière de rétablissement, de maintien et de consolidation de la paix.

M. GERARD CORR (Irlande) a rappelé que la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité contenait deux dimensions: l’impact disproportionné des conflits sur les femmes et les enfants et le rôle central que doivent jouer les femmes dans le règlement des conflits. Il est essentiel que les femmes y participent pleinement pour l’établissement d’une paix durable, a-t-il insisté. De l’avis de sa délégation, le rapport du Secrétaire général illustre parfaitement ce qui constitue aujourd’hui l’une des priorités de l’ordre du jour de la communauté internationale. La résolution 1325, a poursuivi le représentant, est une esquisse d’action mais beaucoup reste à faire. Toutefois, les progrès dépendront non seulement de ce que nous faisons ici, au Siège des Nations Unies mais aussi de ce qui se fait sur le terrain.

Le premier problème à régler, selon le délégué, est que les recommandations du Secrétaire général soient appliquées avec cohérence et que tout le système des Nations Unies prenne en considération un certain nombre d’éléments qu’il a énumérés: la dimension sexospécifique doit être intégrée dans tous les mandats des opérations de maintien de la paix; il faut veiller à ce que les ressources financières soient disponibles pour inclure cette perspective sexospécifique, comme la nomination équitable de conseillers et de conseillères qui doivent être déployés dès le début des opérations pour avoir une utilité; il a souhaité une augmentation du nombre des femmes dans les missions notamment au niveau les plus élevés, jugeant qu’elle aurait un impact important sur ces missions. A cet égard, il s’est félicité de l’engagement du Secrétaire général en faveur d’une meilleure parité. Enfin, le rôle de la femme doit être garanti dans les opérations de paix, de la planification à la reconstruction: la pleine participation des femmes aux négociations de paix est essentielle, a-t-il souligné, tout comme dans la conception et la réalisation des programmes de désarmement, de démobilisation et de réinsertion (DDR). Enfin, le représentant a plaidé pour un suivi des recommandations du Secrétaire général et de l’application de la résolution 1325.

M. STEFAN TAFROV (Bulgarie) s’est dit conscient de la valeur particulière de la résolution 1325 et a appelé le Conseil à en assurer le suivi qui, jusqu’à présent, laisse à désirer. Les femmes et les enfants, a-t-il souligné, constituent toujours la majorité des victimes dans les conflits armés et après ceux-ci et les connaissances acquises ne sont toujours pas intégrées dans les politiques de paix, humanitaires ou de reconstruction. Il faut des mécanismes appropriés pour s’assurer de la participation effective des femmes aux décisions relatives à la paix, a plaidé le représentant en se disant convaincu que le débat permettra de donner un nouvel élan à la mise en œuvre de la résolution 1325. Il a aussi tenu à souligner le rôle important des ONG et a appelé le Secrétariat à coopérer avec elles afin de promouvoir la noble cause de «la femme, la paix et la sécurité».

M. SERGEY KAREV (Fédération de Russie) a estimé que la portée pratique du rapport réside dans le fait qu’il avance des propositions concrètes. S’agissant de la recommandation sur la parité dans le cadre des mandats des missions de maintien de la paix, le délégué s’est interrogé sur la question des ressources, notamment en ce qui concerne la nomination de conseillers en questions d’égalité. En outre, il a attiré l’attention sur la section du rapport consacrée au cadre juridique international, à savoir la prise en compte des questions spécifiques aux femmes dans la justice internationale, notant qu’en ce qui concerne la Cour pénale internationale, les considérations de sexe étaient prises en compte de façon adéquate. Le délégué a appelé également à prendre en considération de façon réelle les besoins des femmes et des fillettes de la prévention des conflits aux règlements de paix et à la reconstruction après les conflits.

Notant que ce sont les catégories les plus vulnérables de la population qui sont les principales victimes des situations de crise, il a fait valoir que très souvent aussi, les femmes et filles étaient elles-mêmes combattantes: c’est pourquoi, si on les exclut des processus de négociations et de reconstruction des structures de pouvoir, cela peut représenter une bombe à retardement, a-t-il estimé. En conclusion, le représentant s’est dit convaincu du rôle important que les femmes peuvent jouer dans la prévention des conflits et le rétablissement de la paix, à condition de leur garantir une participation équilibrée en renforçant leur rôle dans les processus de prise de décisions.

M. JEAN-DAVID LEVITTE (France) a estimé d’emblée qu’on ne construira pas la paix à l’écart des femmes ni sans leur implication déterminante. La reconstruction de sociétés qui sortent de conflits armés et l’établissement de nouvelles formes démocratiques de gouvernement doivent se fonder sur la participation active des femmes à la vie politique et publique. Dans ce cadre, le représentant a présenté plusieurs mesures. Il a d’abord plaidé pour la mise en œuvre de mesures spécifiques portant sur la réintégration des petites filles soldats dans les programmes de désarmement, de démobilisation et de réinsertion. Il a ensuite voulu qu’un point d’information sur la situation des femmes et des petites filles dans les conflits armés ait lieu devant les membres du Conseil lors de l’examen par celui-ci de situations de conflit et non plus seulement dans le cadre des débats thématiques du Conseil de sécurité.

Venant au rôle des Nations Unies, le représentant a souhaité que le souci de représentation des femmes dans les processus de retour à la paix se traduise par la présence systématique des femmes dans toutes les composantes des opérations de maintien de la paix. Saluant l’engagement du Secrétaire général adjoint des opérations de maintien de la paix, le représentant a proposé la création d’un poste de conseiller pour la parité entre les sexes au sein de ce Département qui permettrait de systématiser l’intégration d’une perspective sexospécifique dans son travail et dans ses missions. Ce poste permettrait de prendre en compte notamment la formation des personnels qui seront déployés sur le terrain et la définition de normes et de procédures d’opération. Il a illustré ses propos en invoquant le code de conduite du Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR) qui, selon lui, devrait servir de base pour des engagements de même nature pour l’ensemble des personnels agissant dans le cadre d’opérations de maintien de la paix.

M. ALFONSO VALDIVIESO (Colombie) s’est interrogé sur les moyens de promouvoir une meilleure mise en œuvre de la résolution 1325 (2000): la communauté internationale a reconnu par ce texte le lien indissoluble entre la paix et l’égalité des chances pour les femmes et les hommes, mais beaucoup reste à faire, a-t-il constaté. Pour lui, la mise en œuvre de cette résolution nécessite un processus défini à court, moyen et long termes et une analyse attentive des recommandations du Secrétaire général; il s’agit d’établir un plan d’actions prioritaires et de répartir les responsabilités. Pour la Colombie, il est de la plus grande importance que les efforts du Conseil de sécurité s’articulent avec les travaux de l’Assemblée générale en matière de développement et de suivi des engagements du Plan d’action de Beijing.

Passant en revue les recommandations du rapport, il a souligné la nécessité d’associer les femmes aux processus de paix et à la prise en décisions en général; il a salué le rôle important des ONG et des réseaux de femmes et appuyé l’intention du Secrétaire général de créer une base de données des spécialistes des questions de parité. Sur le maintien de la paix, le représentant a défendu l’importance d’intégrer une perspective sexospécifique dans les mandats de toutes les opérations de maintien de la paix, en incluant des unités avec du personnel qualifié, au Siège et sur le terrain. Enfin, il a souligné l’importance d’élaborer des mécanismes permettant de mettre un terme à l’impunité des auteurs de violences commises à l’encontre des femmes et des fillettes: le renforcement des législations nationales pour châtier de tels crimes est essentiel pour aboutir à la réconciliation, a-t-il estimé. A cet égard, l’appui aux victimes qui survivent à ces actes violents -femmes, fillettes, garçons- dans le cadre de la reconstruction du tissu social est un élément indispensable, qui doit être inclus aux dispositions d’après-conflit, a-t-il conclu.

M. ZHANG YISHAN (Chine) a souhaité que le Conseil entame une réflexion sur la faisabilité des recommandations contenues dans le rapport du Secrétaire général. Il a d’emblée déclaré que ce n’est qu’en promouvant le développement qu’il sera possible de protéger les droits des femmes et des petites filles. Il a appelé à une prise en considération des exigences de la parité entre les sexes et a appuyé la recommandation visant à impliquer les femmes dans les négociations de paix. Appelant le Conseil à redoubler d’efforts pour prévenir les conflits, le représentant a souhaité qu’en toutes choses, ce dernier respecte les mandats respectifs de l’Assemblée générale, du Conseil économique et social et des fonds et programmes des Nations Unies.

Mme BINESHWAREE NAPAUL (Maurice) a estimé que beaucoup avait été fait pour attirer l’attention sur le sort des femmes et des petites filles dans les zones de conflit, mais n’avait pas permis d’améliorer leur situation. Se félicitant des recommandations concrètes du rapport du Secrétaire général, elle a souhaité qu’elles soient appliquées dès que possible. La participation des femmes aux différentes étapes de retour à la paix a été identifiée comme une priorité et devrait être mise en œuvre immédiatement, a-t-elle insisté. Elle s’est également félicitée de l’intention du Secrétaire général de nommer des femmes aux postes d’envoyé ou de représentant spéciaux au nom de la parité; de même, elle a jugé nécessaire que davantage de femmes servent d’exemples dans les missions de paix, jugeant qu’elles contribuent à faciliter les contacts et à donner confiance aux femmes. La déléguée a ainsi cité en exemple le Kosovo et la Bosnie-Herzégovine, où les unités de conseillers ont contribué au renforcement des capacités parmi les femmes locales. Par ailleurs, la formation du personnel des missions de la paix pour permettre aux femmes de jouer leur rôle devrait être renforcée, mais il faut pour cela que les ressources humaines et budgétaires soient disponibles, a-t-elle fait observer. Pour promouvoir réellement la parité, notamment au sein du Département des opérations de maintien de la paix, la représentante a souhaité que l’on s’assure que les ressources seront disponibles et a demandé des mesures concrètes sur ce point.

Dans presque tous les Etats en situation de conflit armé, a-t-elle poursuivi, les femmes ont connu un déni de justice: elles continuent de faire l’objet de violences après les conflits; celles qui ont été la cible de violences sexuelles ont été humiliées; les auteurs de crimes odieux n’ont pas été punis ni leurs victimes indemnisées. Aussi, la déléguée a-t-elle appuyé la recommandation du Secrétaire général visant à attirer l’attention sur les crimes de guerre et crimes contre l’humanité pour qu’ils soient tous poursuivis. Il est urgent, a-t-elle dit, de veiller à ce que les intérêts de toutes les victimes soient protégés. La représentante a souligné également la nécessité de tenir compte des besoins des hommes et des femmes et de l’importance de mettre en place des mécanismes concrets permettant une participation égale de tous à la reconstruction. Il faut mettre en œuvre des programmes qui soient mis en œuvre rapidement au profit des femmes à la fin des conflits, afin de leur garantir une participation aux prises de décisions et le bénéfice des aides extérieures, a-t-elle plaidé.

M. MAMADY TRAORE (Guinée) s’est félicité de la prise en compte dans le rapport du Secrétaire général des considérations socioculturelles, du régime de protection des femmes, de leur participation aux processus de paix, et de l’égalité entre les sexes. Il a souhaité que les questions de la prévention, de l’éducation et de la santé ainsi que les considérations socioéconomiques fassent l’objet d’études approfondies. Il a espéré que la prochaine séance que le Conseil doit tenir sur les femmes et les armes légères et la réunion, prévue au Chili, sur les femmes et le maintien de la paix aboutiront à des mesures déterminantes. Il a dit la disposition de son pays à apporter sa contribution en faveur de l’implication des réseaux de femmes guinéennes dans le rétablissement de la paix dans la région du fleuve Mano. La cessation des hostilités ne signifie pas l’instauration de la paix, a conclu le représentant en soulignant que l’instauration et la consolidation de la paix requièrent une assistance et un réel appui, au niveau international.

M. JEREMY GREENSTOCK (Royaume-Uni) a remercié le Secrétaire général pour son rapport et ses recommandations. Il est important, a-t-il remarqué, de se souvenir que les femmes ne sont pas simplement des victimes de la guerre mais qu’elles apportent aussi une contribution importante à la paix et sont elles-mêmes combattantes. Il faut donc les envisager comme participantes potentielles, notamment aux processus de paix. Ainsi en Irlande du Nord, les groupes féminins ont toujours joué un rôle important, a-t-il rappelé. En outre, le délégué a souligné le rôle important que peuvent jouer les organisations non gouvernementales et la société civile dans la promotion de la paix. Il s’est félicité des nombreux programmes qui s’adressent désormais aux enfants soldats et a noté que les efforts de reconstruction doivent être fondés sur les droits de l’homme sans discrimination; néanmoins, il s’est dit favorable à l’objectif d’atteindre d’ici à 2015 la parité entre les sexes sur la base de 50/50, et a appuyé la création d’une base de données regroupant les experts et conseillers en parité.

Mais au Conseil, a-t-il poursuivi, nous devons surtout axer nos efforts sur l’application de la résolution 1325 (2000), jugeant que la prise en compte des préoccupations sexospécifiques est importante. Dans les zones ravagées par les conflits et les situations de crise, les femmes apportent une approche différente: il faut donc les impliquer dans les décisions qui les concernent, elles et leur communauté, car elles se débrouillent souvent mieux que les hommes, a estimé le représentant en citant notamment la gestion des ressources comme l’eau. Mais pour lui, le système des Nations Unies doit faire vite: le suivi du respect des droits de l’homme doit faire partie du mandat des opérations de maintien de la paix et la perspective sexospécifique doit être intégrée avant le déploiement des missions. Enfin, pour le délégué, les progrès dans le domaine de la parité seront impossibles si toutes les composantes des Nations Unies n’assument pas leurs responsabilités propres. Pour ce qui est de celles du Conseil, il a suggéré qu’il charge chaque année une délégation de superviser les avancées en matière de sexospécificité, en liaison avec le Secrétariat.

Mme CHRISTINE LEE (Singapour) a appuyé, à son tour, les recommandations du Secrétaire général en matière de parité dans les opérations de maintien de la paix et de la participation active des femmes dans les négociations de paix. La représentante a ensuite fait part de la teneur des discussions que son pays a organisées, dans le cadre du Conseil de sécurité, avec la société civile. Pour elle, le Conseil doit hiérarchiser ses priorités. En cela, elle a mis l’accent sur les appels visant à la création d’une unité administrative chargée de la parité entre les sexes au sein du Département des opérations de maintien de la paix. La nomination d’une conseillère exigera, a précisé la représentante, un travail laborieux de définition du mandat. De manière générale, la représentante a dit la disposition de son pays à contribuer activement à l’élaboration d’un plan de mise en œuvre de la résolution 1325 du Conseil de sécurité.

M. OLE PETER KOLBY (Norvège) a déclaré que la résolution 1325 (2000) avait inscrit la question de la parité à l’ordre du jour du Conseil, pour assurer l’association des femmes aux décisions de maintien de la paix à tous les niveaux. Toutefois, le chemin sera long avant que l’intégration d’une perspective sexospécifique soit reflétée à tous les niveaux, a-t-il estimé. La paix et la sécurité durables ne sauraient être accomplies sans la pleine participation des femmes. Les femmes ont à jouer un rôle clef en matière de règlement des conflits et de consolidation de la paix à l’issue d’un conflit. Notre préoccupation principale est donc de voir comment veiller à ce que les femmes exercent pleinement leur droit à élaborer un plan de développement pacifique; notre but est de faire en sorte que les questions de sexospécificité aient toute leur place dans les travaux du Conseil, et d’intégrer les perspectives sexospécifiques aux opérations de maintien de la paix. Trop souvent, a-t-il regretté, nos rapports ne comportent pas cet élément de parité. De plus les opérations de maintien de la paix du Conseil doivent veiller à protéger les droits de l’homme pour protéger les droits des femmes.
Le faible niveau de participation des femmes aux opérations de maintien de la paix doit également faire réfléchir, a-t-il poursuivi en souhaitant qu’il soit renforcé. De même, le délégué a insisté sur la nécessité de former le personnel de maintien de la paix à la protection des femmes et des petites filles dans ce type d’opérations. Les questions de parité ont une incidence sur la paix et le développement et les femmes ont un rôle à jouer pour promouvoir l’un et l’autre, a-t-il estimé, soulignant que le Conseil de sécurité avait lui aussi une part importante à jouer sur ce point.

M. MARTIN BELINGA-EBOUTOU (Cameroun) a indiqué que son pays et la région de l’Afrique centrale ont participé activement à la formulation des propositions contenue dans le rapport du Secrétaire général. En effet, une consultation régionale sur le thème «parité et développement: participation de la femme en Afrique centrale» s’est tenue à Douala du 28 au 30 mai 2002. Les travaux de Douala, a-t-il indiqué, ont abouti à l’adoption d’un plan d’action régional qui identifie un certain nombre de problèmes, à la base des conflits dans la région, et leurs conséquences sur les femmes, lesquelles sont liées notamment à la marginalisation des femmes, à la circulation illicite des armes et au non-respect des instruments juridiques nationaux et internationaux pertinents. Le représentant a conclu en se félicitant de la rencontre Aria du 23 octobre 2002 sur la question des femmes, de la paix et de la sécurité qui a été l’occasion de mener une réflexion approfondie avec la société civile sur les moyens de rendre plus efficace la mise en œuvre de la résolution 1325. Les mesures préconisées par la réunion Aria recoupent celles contenues dans le rapport du Secrétaire général, a souligné le représentant qui s’est dit convaincu que leur mise en œuvre aboutirait à une véritable valorisation de la femme et donc à son implication pleine et entière dans la promotion de la paix et de la sécurité.

M. IVAN SIMONOVIC, Président du Conseil économique et social (ECOSOC), a fait remarquer que les femmes et les petites filles étaient souvent les cibles de formes spécifiques de violences et d’abus, notamment la violence et l’exploitation sexuelles, mais que leurs besoins propres et leurs contributions potentielles étaient le plus souvent laissées en marge des efforts destinés à prévenir les conflits armés ou à restaurer la paix et à reconstruire les économies et les sociétés. Aussi, a-t-il considéré la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité comme une étape importante dans la reconnaissance du rôle important que les femmes, dans des conditions d’égalité, pouvaient jouer dans le maintien de la paix et de la sécurité. Il a souligné que l’organe qu’il préside, l’ECOSOC, avait attendu avec impatience le rapport du Secrétaire général et l’étude préalable sur les femmes, la paix et la sécurité qui, tous deux, exigent maintenant des mesures concrètes de la part des Etats Membres, du système des Nations Unies et de la société civile. Il a rappelé que l’étude d’UNIFEM -qui sera rendue publique le 31 octobre prochain- préparée par des experts indépendants pourra fournir également des informations complémentaires et des recommandations sur le même sujet.

Le Président de l’ECOSOC a ensuite rappelé que le Conseil économique et social avait adopté la résolution 2002/23 par laquelle il appelait les Etats Membres et tous les autres acteurs des Nations Unies à agir à tous les niveaux et décidait d’intensifier ses efforts pour assurer qu’une perspective sexospécifique serait partie intégrante de tous leurs travaux et activités. Dans cette résolution, a-t-il expliqué, le Conseil économique et social identifiait plusieurs éléments clefs permettant d’avancer en ce sens: tout d’abord, faire de l’égalité entre les sexes un élément essentiel du développement durable dans son ensemble; faire valoir la nécessité d’associer les femmes à tout processus de planification, prise de décisions et leur mise en œuvre, à tous les niveaux; souligner le lien entre égalité des sexes et droits de l’homme; reconnaître que femmes et hommes sont affectés de différentes manières par les facteurs économiques, politiques, sociaux et que les politiques définies doivent en tenir compte. En conclusion, il a fait observer que paix et sécurité d’une part, affaires sociales et politiques d’autre part, n’étaient pas seulement liées: il faut réaliser que ce sont là les deux faces d’une même médaille.

Mme ELLEN MARGRETHE LOJ (Danemark), s’exprimant au nom de l’Union européenne et des pays associés, a estimé que les 21 points du Plan d’action contenus dans le rapport du Secrétaire général constituent des recommandations concrètes tout à fait réalisables; mises en œuvre, elles permettront d’assurer une véritable représentation des femmes à tous les stades d’un conflit et de son règlement. La déléguée s’est ensuite arrêtée sur quatre points du rapport du Secrétaire général: l’Union européenne, a-t-elle indiqué, est favorable à l’intégration d’une perspective sexospécifique à tous les mandats d’opérations de la paix. Ceci nécessitera des moyens spécifiques et l’Union européenne attend avec impatience la publication du guide des opérations multidimensionnelles actuellement en préparation au Département des opérations de maintien de la paix, et qui prévoit un chapitre sur la dimension sexospécifique des opérations de paix. En deuxième lieu, la représentante a appuyé la création de bureaux de la parité dans toutes les missions et souhaité qu’ils bénéficient du soutien nécessaire. Elle a ensuite regretté l’absence d’équilibre dans le recrutement des hommes et femmes dans les opérations de maintien de la paix, saluant toutefois les efforts du Secrétaire général pour promouvoir la nomination de femmes aux postes importants du Secrétariat, notamment d’envoyé ou de représentant spécial. Enfin, l’inclusion des femmes, filles, enfants soldats dans les programmes de Désarmement, de démobilisation et de réinsertion (DDR) sont des enseignements importants qui doivent être soigneusement pris en compte dans les futures missions.

En revanche, Mme Loj a regretté que le Secrétaire général ne mentionne pas dans son rapport son bulletin sur le respect du droit international humanitaire, qui contient des points importants sur la parité. Pour l’Union européenne, toutes les missions militaires sous mandat des Nations Unies devraient opérer en conformité avec ce bulletin. Enfin, a-t-elle prévenu, nous allons attendre des recommandations sur la marche à suivre, mais la pleine association des femmes aux processus de paix relève de la responsabilité de tous, Etats Membres, système des Nations Unies, ONG, société civile et autres.

M. CHRISTIAN WENAWESER (Liechtenstein) a apporté son appui aux recommandations formulées dans le rapport du Secrétaire général sur les femmes, la paix et la sécurité, en particulier celles concernant la nécessité, pour ces dernières, de participer activement au processus de prise de décision s politique, juridique, économique et militaire aux niveaux local, national et international. Le rétablissement, le maintien et la consolidation de la paix de même que la construction post-conflit et l'assistance humanitaire ne peuvent être réalisés sans la participation active des femmes. Dans ce contexte, nous saluons l'appel lancé à la communauté internationale pour qu'elle identifie les initiatives informelles de consolidation de la paix émanant de femmes, leur fournisse un appui technique et financier et établisse des mécanismes permettant de transformer ces initiatives en des processus formels de défense de la paix.

Nous nous félicitons en outre que l'étude accorde une attention particulière au problème de la sous-représentation des femmes dans la fonction de représentant ou d'envoyé spécial. Nous estimons également que la Cour pénale internationale permettra d'accélérer les progrès réalisés dans la lutte contre la violence à l'égard des femmes. Le Statut de Rome et ses documents additionnels contiennent des dispositions détaillées définissant les crimes commis sur la base du sexe et les violences sexuelles de crime de guerre, contre l'humanité et de génocide. Ceci permettra aux victimes d’obtenir réparation pour le préjudice subi et de faire progresser le droit au niveau international. Les efforts déployés actuellement pour intégrer la définition de ces crimes dans la législation nationale sont également importants dans la mesure où ils permettront aux Etats d'enquêter sur de tels crimes et de les punir. Le Liechtenstein accorde également une importance particulière à la question de la représentation des femmes dans l'administration et la justice internationale et ce, aux plus hauts niveaux.

M. AMRAIYA NAIDU (Fidji), au nom du Forum du Pacifique Sud, a indiqué qu’en cette période où les conflits inter-Etats ont cédé la place aux conflits internes, l’impact psychologique du conflit est exacerbé du fait que l’Etat est perçu comme l’auteur de la violence, ce qui le disqualifie pour défendre ou protéger ses citoyens. Ce nouvel aspect du multilatéralisme dans les dernières décennies requiert des interventions appropriées. Dans la région du Pacifique Sud, les femmes sont de longue date impliquées dans la construction de la paix, comme en témoigne leur rôle dans la résolution du conflit de Bougainville. A Fidji et dans les Iles Salomon, un réseau de groupes de femmes a activement soutenu les efforts en faveur de la paix. Le Forum du Pacifique est convaincu que ces activités informelles devraient être transférées dans les domaines formels de la consolidation de la paix, de la prise de décisions en temps de conflit et de la mise en place de mécanismes d’alerte. Ce n’est qu’ainsi que les changements dans la répartition des rôles entre les hommes et les femmes au niveau local pourront être accompagnés de changements aux niveaux politique et organisationnel. Le Forum soutient le processus d’examen annuel de la résolution 1325 et souhaite que cela constitue l’occasion d’étendre les résultats positifs de l’engagement des femmes dans les processus de paix et de sécurité.




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