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Communiqués de presse

LE PROGRAMME D’ACTION DE BRUXELLES EN FAVEUR DES PMA TARDE A ETRE TRADUIT EN ACTIONS CONCRETES, OBSERVENT LES DELEGATIONS

04 Novembre 2002



Deuxième Commission
4 novembre 2002
25e séance – après-midi



“Deux ans après son adoption à Bruxelles, aucune action et aucune réalisation concrètes du troisième Programme d’action en faveur des pays les moins avancés (PMA III) ne peuvent être observées sur le terrain”, a déclaré cet après-midi le représentant du Bénin, dont le pays occupe, pour cinq ans, le poste de Coordonnateur des PMA, devant la Commission économique et financière (Deuxième Commission). En faisant ce constat, le représentant exprimait l’inquiétude des délégations de ce groupe de pays qui sont les moins favorisés de la planète, et qui ont peur de voir leur nouveau Programme d’action “connaître dès sa naissance le même sort que les deux programmes qui l’ont précédé”.

Illustrant la situation difficile que traversent les 49 pays les plus pauvres et les plus vulnérables de la planète, dont la majorité se trouve en Afrique subsaharienne, le représentant du Togo a déclaré pour sa part que les 600 millions de personnes qui habitent ces pays se sentent complètement exclus de l’économie mondiale. Selon des statistiques de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), 307 millions d’habitants des PMA vivent avec moins d’un dollar par jour, et 495 millions d’entre eux avec moins de deux dollars par jour. La mise en œuvre du Programme d’action couvrant la période 2001-2010, et convenu il y a plus d’un an à Bruxelles, a pris du retard à cause du manque de soutien de la communauté des donateurs aux gouvernements des PMA et aux institutions multilatérales qui les appuient, ont déclaré les délégations qui se sont exprimées cet après-midi. Cette situation fait craindre que les Objectifs de développement du Millénaire ne soient pas atteints dans ces pays, ont-ils souligné.

Tout en se félicitant de la création du Bureau du Haut Représentant, les intervenants, dont ceux du Bénin, du Togo, du Bhoutan, de la Malaisie, du Bangladesh et de la République populaire démocratique lao, ont regretté que cette structure d’appui aux PMA ne dispose pas encore des moyens financiers et des personnels qualifiés indispensables à la poursuite et à la réalisation des tâches et du mandat qui lui ont été assignés.

Intervenant au nom de l’Union européenne, le représentant du Danemark a rappelé que les pays de l’Union européenne se sont engagés à prendre des mesures favorables à un meilleur accès des produits des PMA sur leurs marchés. L’Union européenne, a-t-il dit, s’est aussi engagée à augmenter son aide publique au développement (APD) à destination des PMA. Prenant la parole, le représentant de la Norvège s’est félicité que les PMA se soient engagés, dans la Déclaration ministérielle adoptée à l’issue de la Conférence organisée par le gouvernement du Bénin au mois d’août dernier à Cotonou avec l’assistance du Danemark, à prendre eux-mêmes, au niveau national, la direction de la mise en œuvre du Programme d’action de Bruxelles qui est complémentaire des projets contenus dans le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD). Abordant la question de l’APD, le représentant du Japon a indiqué pour sa part que chaque citoyen japonais versait 100 dollars par an aux pays en développement, ce qui représente le cinquième de l’APD mondiale.

Au cours du débat, toutes les délégations ont relevé l’importance des questions commerciales pour les PMA. A cet égard, M. Anrawul Karim Chowdhury, Haut Représentant pour les PMA, pour les pays en développement sans littoral et pour les petits Etats insulaires en développement s’est félicité des liens de travail que son Bureau a pu établir avec la CNUCED. Cette collaboration s’est traduite par l’annonce récente de la création d’une Unité chargée des PMA au sein du Conseil pour le commerce et le développement de la CNUCED. Par ailleurs, a déclaré M. Chowdhury, l’Organisation mondiale du commerce (OMC) a décidé d’inscrire l’impact des engagements de Doha en faveur de nouvelles négociations commerciales, sur la mise en œuvre de la Déclaration de Bruxelles dans les PMA.

Outre les intervenants ci-dessus mentionnés, la Commission a aussi entendu les représentants du Venezuela (au nom du Groupe des 77 et de la Chine), du Yémen, de la Suisse, de l’Egypte, du Burkina Faso, de la République dominicaine, du Cap-Vert, de l’Angola (au nom de la SADC). Le représentant de l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI) a aussi pris la parole.

La Deuxième Commission poursuivra l’examen de la question relative à la Troisième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés demain, mardi 5 novembre, à 15 heures.


TROISIEME CONFERENCE DES NATIONS UNIES SUR LES PAYS LES MOINS AVANCES
Présentation de rapport

Introduisant ce point de l’ordre du jour de la Deuxième Commission, M. ANRAWUL KARIM CHOWDHURY, Haut Représentant pour les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits Etats insulaires en développement, a présenté le rapport du Secrétaire général intitulé: “Application de la résolution 56/227 de l’Assemblée générale relative à la troisième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés” (A/57/496). Ce rapport met en lumière les mesures qui ont été prises pour rendre opérationnel le Bureau du Haut Représentant, a dit l’orateur. Le Bureau coordonne la mise en œuvre de la Déclaration de Bruxelles, adoptée il y a un peu plus d’un an en faveur des PMA. Malgré des mesures spécifiques adoptées à leur intention dans les années 90, le développement reste un objectif lointain pour les PMA. Ces pays ont, pour la plupart, fait peu de progrès en ce qui concerne la réalisation des Objectifs de développement du Millénaire (ODM). Les ressources en direction des PMA, notamment l’aide publique au développement (APD) ont continué à décroître. Le niveau d’APD qui aurait dû revenir aux PMA, soit de 0,15% à 0,22% du montant total d’APD, n’a pas été atteint. Sans APD, la lutte contre la pauvreté n’aura aucune chance de réussite dans les pays les moins avancés. Depuis son lancement, le Bureau du Haut Représentant a pu tisser des liens de travail avec les autres organes de l’ONU et les autres organes multilatéraux impliqués dans le développement du Groupe de pays dont il s’occupe. Le Bureau devra cependant jouer un rôle de plus en plus accru de plaidoyer, au niveau mondial, pour susciter l’intérêt de la communauté envers les PMA.

Nous avons pris des contacts avec toutes les parties prenantes à la mise en œuvre de la Déclaration de Bruxelles. Nous avons pris la parole devant le Conseil de développement au mois d’octobre, et deux journées ont été consacrées par la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), à sa 49ème session, aux questions spécifiques aux PMA. Le Bureau a aussi pris contact avec la Banque mondiale pour discuter avec cette institution du rôle qu’elle est appelée à jouer dans la mise en œuvre des objectifs contenus dans la Déclaration de Bruxelles. Plus récemment, nous nous sommes rendus à Yaoundé, au Cameroun, où nous avons pris part, au nom du Secrétaire général, aux travaux de la Conférence mondiale des Chambres de commerce. Au mois d’août s’est tenue à Cotonou au Bénin, sous l’égide du Gouvernement de ce pays, soutenu par celui du Danemark, une Conférence ministérielle des PMA. Au cours de cette réunion, les PMA ont réitéré leur souhait de participer effectivement à la mise en œuvre du Plan d’action contenu dans les engagements de la Déclaration de Bruxelles. A Johannesburg, la Déclaration adoptée au niveau ministériel a clairement établi un lien entre la mise en œuvre du nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) et celle du Plan d’action de Bruxelles.

Déclarations

M. LUIS JOSECARPIO GOVEA (Venezuela) a salué la création du Bureau du Haut Représentant pour les pays les moins avancés, les pays en développement, sans littoral et les petits États insulaires en développement conformément à la résolution 56/227 de 2001. A cet égard, il a lancé un appel pour que soit mobilisées les ressources financières nécessaires pour assurer le bon fonctionnement de ce Bureau. Il a formé le vœu que le processus de suivi se concentre sur l’analyse de l’évolution économique et sociale et l’application des obligations des pays les moins avancés comme celles des pays donateurs. Il s’est dit particulièrement favorable à la création d’un Fonds d’affectation spécial à l’intention des PMA. Il a exhorté les différents fonds et programmes des Nations Unies à tenir le plus grand compte des priorités et actions en direction des PMA. En conclusion, il a rendu hommage au travail réalisé par la CNUCED dans le cadre de son mandat visant à assurer la mise en œuvre du programme d’action en faveur des PMA pour la décennie 2001-2010.

M. OLE E MOESBY (Danemark) a déclaré que l’Union européenne resterait engagée aux cotés des PMA pour une mise en œuvre cohérente du Plan d’action de Bruxelles. Nous soutenons le mandat du Bureau du Haut Représentant dans la tâche qu’il a de coordonner cette mise en œuvre. Cette tâche va exiger du Bureau qu’il utilise, dans le maximum de ses moyens, le système de coordonnateurs résidents des Nations Unies. La CNUCED a décidé d’intégrer la mise en œuvre du Plan d’action de Bruxelles à ses missions, et nous encourageons les autres organes du système de l’ONU à faire de même. La réalisation des ODM ne sera possible que si nous aidons les PMA à réaliser effectivement les objectifs du Plan d’action de Bruxelles, qui représentent une feuille de route pour leur sortie assurée de la pauvreté chronique.

M. AHMED AL-HADDAD (Yémen) s’est félicité des efforts déployés par la communauté internationale pour le suivi et la mise en œuvre du Programme d’Action en faveur des PMA (décennie 2001-2010), de même que pour la création du Bureau du Haut Représentant pour les pays les moins avancés. En dépit de l’aide octroyée par la communauté internationale, les résultats, a-t-il dit, sont en dessous des espérances. Il a déclaré que la troisième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés a fourni l’occasion de faire le bilan sur les réalisations effectuées au cours des deux dernières décennies. Nous estimons, a-t-il ajouté, que les modalités de travail devraient être plus efficaces dans un monde marqué par des changements rapides. Le meilleur moyen de réaliser le développement durable dans les PMA est de favoriser leur intégration progressive à l’économie mondiale. Cela passe par l’ouverture des marchés occidentaux aux produits des pays en développement. Les mesures adoptées à Bruxelles, a-t-il ajouté, devraient permettre de faciliter la solution d’un grand nombre de difficultés économiques et sociales auxquelles se heurtent les PMA. Il a formé le vœu que les taxes à l’exportation soient supprimées. La République du Yémen, a-t-il précisé, est en train de mettre en place une politique qui corresponde aux dispositions arrêtées au niveau international en faveur des PMA.

M. JOEL W. ADECHI (Bénin) a accueilli favorablement le rapport présenté par le Secrétaire général et a déclaré, au nom des pays les moins avancés, que les PMA se réjouissaient de la création du Bureau du Haut Représentant. Nous espérons que la création de cette structure permettra d’assurer la mise en œuvre effective et coordonnée du nouveau Programme d’action en faveur des PMA pour la décennie 2001-2010. Nous félicitons aussi les institutions du système de l’ONU qui ont pris la décision d’inclure, dans leurs mandats respectifs, la mise en œuvre du Programme d’action de Bruxelles dans leur programme de travail. Nous exhortons celles qui ne l’ont pas encore fait à en faire de même. Il convient de mentionner ici la création, par les PMA eux-mêmes, de leur Bureau de coordination, dont la présidence a été confiée au Bénin pour un mandat de cinq ans ayant commencé en janvier 2002. Tout en rappelant que le programme d’action en faveur des PMA porte sur la Décennie 2001 à 2010, nous tenons à relever qu’à la fin 2002, aucune action concrète n’a encore été constatée sur le terrain. Le rapport du Secrétaire général reste à cet égard muet. Craignant de voir ce programme d’action connaître le même sort que les deux premiers, les PMA expriment donc ici leur inquiétude. Si le Bureau du Haut Représentant n’est pas équipé à temps des moyens dont il a besoin, notamment de personnel efficace, il lui sera difficile d’exécuter les tâches qui lui sont allouées dans les délais impartis. Réunis, au niveau des Ministres, à Cotonou au Bénin, du 5 au 7 août derniers, les PMA attachent une grande importance à la réalisation de leur nouveau Programme d’action.

M. OLIVIER CHAVE (Suisse) a qualifié la troisième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés de contribution très importante aux efforts visant à atteindre les Objectifs de la Déclaration du Millénaire. Le succès de la mise en œuvre du Plan d’action pour la décennie 2001-2010 ne peut-être obtenu qu’en créant une large alliance au niveau mondial entre toutes les institutions et partenaires concernés. Il a déclaré que le niveau régional offre un cadre stimulant pour cette mise en œuvre et peut assurer une meilleure efficacité de l’utilisation de l’aide publique au développement. Il a également souligné que le Bureau du Haut Représentant pour les pays les moins avancés peut jouer un rôle important en donnant au programme d’action plus de visibilité et une plus grande cohérence. En ce qui concerne la coopération avec les PMA, a-t-il ajouté, l’une des priorités serait de limiter les contraintes auxquelles ils ont à faire face en matière d’accès aux marchés des pays développés. En outre, il a également évoqué l’opportunité que constitue l’intégration économique régionale et sous-régionale pour ces pays en matière d’intégration économique.

M. AHMED SHIHAB (Egypte) a estimé que la Déclaration du Millénaire contenait un engagement en faveur de l’intégration des PMA, qui sont le maillon le plus fragile de la communauté internationale, dans l’économie mondiale. Nous ne pouvons tourner le dos à ces pays et à leurs peuples. La mise en œuvre du Programme d’action de Bruxelles est donc indispensable. Notre pays appuie sans réserve la Déclaration ministérielle adoptée par les Ministres des PMA à Cotonou. Nous lançons un appel à la communauté internationale pour qu’elle soutienne ces pays. Pour sa part, l’Egypte a renforcé la coopération qu’elle entretient, dans la mesure de ses moyens, avec les PMA, notamment à ceux d’Afrique. Des efforts doivent être déployés pour relever le niveau de l’APD qui va vers les PMA et offrir à ces pays et à leurs produits un meilleur accès aux marchés des pays du Nord.

M. MASASHI MIZUKAMI (Japon) s’est félicité des conclusions de la Troisième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés qui s’est tenue en mai 2001 et qui a permis non seulement l’adoption d’un Plan d’action fondé sur les réalisations des deux dernières décennies, mais a également été l’occasion de faire preuve de la détermination de la communauté internationale pour faire face aux défis des pays les moins avancés (PMA) durant la première décennie de ce siècle. Nous sommes persuadés, a-t-il ajouté, qu’il n’y aura pas de stabilité ni de prospérité dans le monde du XXIème siècle tant que les problèmes des PMA, en général, et de l’Afrique, en particulier, ne seront réglés. A cet égard, il a rappelé que 34 des 49 PMA se trouvent en Afrique et que le Gouvernement du Japon organisera en octobre 2003 la Troisième Conférence internationale de Tokyo sur le développement africain (TICADIII).

Par ailleurs, M. Mizukami a déclaré que malgré la situation économique difficile du Japon, il continuera de jouer un rôle déterminant en matière d’aide publique au développement, eu égard à son rang de premier donateur dans le monde. Il a également précisé, à titre d’illustration, que chaque habitant japonais fournit 100 dollars aux pays en développement par an, ce qui fait qu’aujourd’hui un cinquième de l’aide publique totale au développement provient de ce pays. Le représentant a estimé qu'il était impératif de revoir les règles qui régissent les échanges internationaux; il est tout aussi important de tenir compte des intérêts des PMA dans les efforts ayant pour but de garantir des règles équitables pour tout le monde. La plupart des PMA, a-t-il souligné, ouvre leurs marchés sans droits de douane aux produits des pays développés. Il a évoqué la situation des pays très endettés en soulignant la décision prise par le Japon, il ya deux ans, de réduire de 100% la dette de certains pays et de procéder à un allégement important de la dette d’autres pays.

M. OLE PETER KOLBY (Norvège) a déclaré qu’il appartient aux PMA de faire ce qui est en leur pouvoir pour bénéficier dans toute la mesure du possible des programmes élaborés en leur faveur. La communauté internationale continuera cependant à les appuyer dans cet effort. Nous nous félicitons des engagements pris par les pays africains dans le cadre du NEPAD et des efforts visant à une meilleure appropriation des projets de développement sur le continent africain. Il est cependant clair que les PMA auront besoin d’un soutien accru en matière d’APD et d’une réduction substantielle de la dette qui les écrase. Ils ont aussi besoin d’un meilleur accès aux marchés des pays développés, si l’on veut leur donner une chance de réaliser les Objectifs de développement du Millénaire (ODM). Nous devons d’autre part favoriser la participation du secteur privé au développement des pays les moins avancés. La Norvège reste disposée à prendre part aux partenariats qui sont nécessaires pour aider les PMA à mettre en œuvre le Programme d’action de Bruxelles.

M. CHEAH SAM KIP (Malaisie) a déclaré que le débat sur le développement des PMA est d’autant plus critique que nous sommes à une étape ou les perspectives de développement restent précaires comme le montre un récent rapport de la Banque mondiale. Il a salué la Troisième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés, qui a permis de faire le point sur la situation et de tenir le plus grand compte des préoccupations des PMA. Il s’est félicité de la Déclaration du Sommet mondial de Johannesburg pour le développement durable et de la Conférence ministérielle des pays les moins avancés, tenue à Cotonou du 5 au 7 août 2002. Au niveau national, a-t-il ajouté, les PMA doivent être les premiers à créer un environnement favorable à l’investissement et à la croissance économique tout en reconnaissant qu’ils ne pourront sortir leurs populations de la pauvreté sans l’appui de la communauté internationale. Cela passe par une assistance internationale continue qui doit se traduire par une augmentation de l’aide publique au développement, l’ouverture des marchés occidentaux et l’allégement de la dette. A cet égard, il a évoqué le rapport 2002 de la CNUCED qui met en évidence que le poids de la dette est une des principales causes de la stagnation économique.

Par ailleurs, il s’est félicité de la création de Bureau du Haut Représentant pour les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement et de la mise en œuvre du Plan d’action pour les PMA pour la décennie 2001-2010. Les PMA ne pourront prendre un nouvel essor qu'à la condition de changements réels et d'efforts substantiels au niveau international. Il faudra, pour ce faire, que tous ces efforts soient coordonnés aux niveaux national et international pour assurer la mise en œuvre des différentes priorités figurant dans le Plan d’action pour les PMA.

M. KODJO MENAN (Togo) a déclaré que la mise en œuvre du Programme d’action de Bruxelles vise à améliorer le sort de plus de 600 millions d’enfants, de femmes et d’hommes vivant dans les 49 PMA. La CNUCED indique dans son rapport de l’année 2002, que le nombre de personnes vivant avec moins de 1 dollar par jour, était de 307 millions à la fin des années 1990, tandis que celui de celles vivant avec moins de 2 dollars par jour était de 495 millions. Se réjouissant de la création du Bureau du Haut Représentant pour les PMA, le Togo est d’avis que pour s’acquitter de son mandat, le Haut Représentant doit bénéficier de l’appui et de la collaboration des organes de l’ONU. Il est également nécessaire que tous les membres de la communauté internationale répondent favorablement à l’appel lancé par le Secrétaire général pour le versement de contributions volontaires au financement du fonctionnement du Bureau du Haut Représentant. Le Togo demande également à l’Assemblée générale de demander au Secrétaire général la création d’un fonds d’affectation spéciale destiné à appuyer la coordination des initiatives en faveur de la mise en œuvre du Programme de Bruxelles, qu’elles soient lancées au niveau national, sous-régional, régional ou mondial.

M. SALEUMXAY KOMMASITH (République démocratique populaire lao) a déclaré que la Conférence de Bruxelles a constitué un événement phare dans notre lutte visant à améliorer la situation des plus pauvres de ce monde. Il s’est dit heureux de constater que la communauté internationale a placé la question des PMA au plus haut de ses priorités mondiales, comme en témoignent les contenus de nombreuses conférences internationales, comme la Conférence ministérielle de Doha, la Conférence internationale de Monterrey sur le financement du développement, la Conférence CNUCED X, le Sommet du G8, le Sommet mondial pour le développement durable et d’autres réunions encore. Il s’est félicité que le programme d’action de Bruxelles soit devenu la feuille de route pour l’élimination de la pauvreté et la promotion du développement durable pour 2001-2010. Il a exhorté la communauté internationale à fournir une assistance conséquente aux PMA, afin de leur permettre de répondre à leurs besoins et de gagner le pari de l’intégration à l’économie mondiale. Il a salué la création du Bureau du Haut Représentant pour les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement et l’a encouragé à s’acquitter de ses responsabilités pour une mise en œuvre sans heurt du Programme d’action de Bruxelles.

Il a également évoqué les efforts de son pays, comme en témoigne la tenue d’un forum national sur la mise en œuvre au niveau local des priorités arrêtées au niveau international en matière de lutte contre la pauvreté et de la promotion des activités économiques et sociales.

M. DER KOGDA (Burkina Faso) a déclaré que la Conférence de Bruxelles a permis de préciser les responsabilités des différents partenaires dans la perspective d’une résolution adéquate des problèmes de développement des PMA, à travers la mise en œuvre du programme d’action décennal 2001-2010. Il s’est félicité que ce programme d’action ait été endossé tant par l’Assemblée générale que le Conseil économique et social et les différentes institutions des Nations Unies comme le PNUD, le FENU, l’UNICEF, le FNUAP et l’UNESCO. Dans le même ordre d’idées, il a salué la décision du Secrétaire général de répondre aux recommandations des États Membres en créant un Bureau du Haut Représentant pour les pays les moins avancés, qui est opérationnel depuis avril dernier.

Par ailleurs, il a déclaré que le Burkina Faso demeure convaincu que les PMA doivent gagner le pari de la réduction de la pauvreté, relever le défi de la croissance économique, de la compétitivité et du renforcement de la gouvernance démocratique, en levant les principales contraintes à leur développement, en améliorant leurs atouts compétitifs et en mettant en place des stratégies de renforcement des ressources humaines. Au-delà des bonnes intentions et de la bonne volonté, a-t-il ajouté, il est établi que les PMA ne peuvent pas seuls venir à bout des faiblesses structurelles qui freinent leur développement. Il a précisé que son pays travaille à renforcer son partenariat avec le FMI et la Banque mondiale, mais aussi à développer un système de décentralisation des informations, notamment en mettant en place des outils et mécanismes de collecte, de traitement et d’analyse des données sur les conditions de vie des ménages, en particulier les pauvres. En conclusion, il a appelé la communauté internationale à apporter un soutien effectif au nouveau mécanisme de suivi et d’évaluation, tant au niveau du Conseil économique et social que de l’Assemblée générale et dont l’objectif est l’application coordonnée des engagements en faveur des PMA pour la décennie 2001-2010.

M. IFTEKHAR AHMED CHOWDHURY (Bangladesh) a déclaré que le rôle des coordonnateurs résidents du système de l’ONU est appelé à être renforcé dans le cadre de la mise en œuvre des engagements du Programme d’action de Bruxelles en faveur des PMA. C’est pourquoi notre pays a soutenu les réformes du Secrétaire général allant en ce sens. Nous notons de manière positive les initiatives coordonnées que la CNUCED et le Bureau du Haut Représentant pour les PMA déploient, en vue de faciliter la réalisation des objectifs arrêtés à Bruxelles. Cette coordination est cruciale dans le domaine de la poursuite de l’assistance technique dont les PMA ont besoin en matière commerciale et dans le domaine des investissements. Les travaux de la CNUCED peuvent venir compléter le travail effectué par le Bureau du Haut Représentant. Nous aimerions, conformément aux termes de la résolution 56/227 de l’Assemblée générale, que les capacités de la CNUCED soient renforcées, de manière à mieux appuyer les PMA dans l’application des mesures de l’après-Doha. Nous reconnaissons le rôle important que sont appelées à jouer les Institutions de Bretton Woods et l’OMC, et nous sommes heureux que le Directeur général de l’OMC ait déclaré, le mois dernier, qu’une unité pour les PMA sera créée au sein du Conseil du commerce et du développement de la CNUCED pour s’occuper des pays les plus défavorisés.

M. OSIRIS BLANCO (République dominicaine) s’est félicité des progrès accomplis au sujet de l’application de la résolution 56/227 de l’Assemblée générale. À cet égard, il a salué la création du Bureau du Haut Représentant pour les pays les moins avancés. En ce qui concerne la troisième Conférence des Nations Unies sur les PMA, il a déclaré qu’elle a été l’occasion de mettre en lumière les progrès réalisés et le chemin qui reste à parcourir. Dans ce contexte, il a regretté que peu de progrès aient été réalisé par rapport aux objectifs de la deuxième Conférence des PMA qui s’est tenue à Paris en 1990. Les PMA, a-t-il ajouté, sont plus affectés que jamais. C’est pourquoi, il a exhorté la communauté internationale à mettre un terme à la détérioration économique et sociale de ces pays. Même si la principale responsabilité en matière de développement incombe aux pays eux-mêmes, le moment est d’agir du côté des gouvernements et des organisations internationales.

Par ailleurs, il s'est déclaré convaincu que la promotion du bien-être à l'échelle planétaire est une condition essentielle pour réaliser le développement durable et obtenir la paix dans le monde. Aussi, il a regretté que l’aide des pays développés soit tout à fait disproportionnée par rapport aux engagements pris il y a dix ans. Il a salué l’effort de ces rares pays qui ont effectivement accordé 0,15 % de leur PNB aux PMA. Il a formé le vœu que tous les accords et résolutions se traduisent en actes réels, afin que l’on puisse réduire l’écart qui se creuse entre les pays développés et les pays en développement, notamment les pays les moins avancés.

M. TSHERING GYALTSHEN PENJOR (Bhoutan) a déclaré que bien que la création du Bureau du Haut Représentant pour les PMA ait permis à cette structure de commencer à préparer son fonctionnement, sa délégation note que le Bureau ne dispose pas encore des personnels qualifiés et des moyens dont il a besoin pour assumer son mandat. Les postes approuvés par l’Assemblée sont, pour le moment, sans titulaires. Le Bhoutan apprécie que des organes de l’ONU comme la CNUCED, le PNUD, le FNUAP, l’UNICEF, l’UNESCO, joints par l’Organisation mondiale du commerce (OMC), aient inscrit la mise en œuvre du Plan d’action de Bruxelles dans leurs programmes de travail. Nous appelons les autres institutions à faire de même, et notons que leur engagement et leur participation effective sont nécessaires à la mise en œuvre des programmes arrêtés à Bruxelles. La CNUCED a en particulier un rôle crucial à jouer à cette fin. La Conférence ministérielle organisée à Cotonou au Bénin au mois d’août avec le soutien du Gouvernement du Danemark a été le signe de l’engagement des PMA à se prendre en charge et à participer pleinement à la mise en œuvre du Plan d’action de Bruxelles. A la clôture de cette Conférence ministérielle, les participants ont demandé la création d’un fonds d’affectation spéciale pouvant soutenir l’action des PMA dans la mise en œuvre du Plan de Bruxelles. Le Bhoutan exprime ici sa reconnaissance au Bénin, qui a organisé cette Conférence, et au Danemark, qui a aidé à son organisation.

M. LUIS DE MATOS MONTEIRO DA FONSECA (Cap-Vert) s’est félicité de la création du Bureau du Haut Représentant pour les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement en formant le vœu qu’il permette aux pays concernés de réaliser les Objectifs inscrits à la Déclaration du Millénaire. Il a souligné la contribution déterminante que constituent le Plan d’action de la Barbade et le Plan d’action de Bruxelles pour les PMA pour la décennie 2001-2010. Il a formé l’espoir que des moyens suffisants seront accordés au Bureau du Haut représentant pour qu’il puisse s’acquitter de ses responsabilités. Comme notre pays est à la fois PMA et petit état insulaire, a-t-il ajouté, nous allons travailler en coopération étroite avec ce Bureau pour trouver des solutions aux problèmes qui nous frappent. Il a évoqué les problèmes auxquels font face les PMA en matière de manque de capacités humaines et institutionnelles et tout particulièrement les efforts du Cap-Vert en matière de bonne gouvernance. Il a déclaré que la question de la dette relève de la plus grande importance en formant le vœu que la dette des pays les plus endettés soit annulée. Il a appelé l’attention sur le processus d’examen qui aura lieu l’année prochaine pour le classement des pays en PMA. A cet égard, il a évoqué certains indicateurs qui masquent la dépendance du Cap-Vert et sa grande vulnérabilité.

Mme MARGARIDA ROSA DA SILVA IZATA (Angola) a déclaré, au nom des Etats membres de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), que la SADC a accueilli positivement la Déclaration ministérielle de Cotonou, dans laquelle les PMA disaient clairement qu’ils sont les premiers responsables de leur propre développement. La SADC se félicite de la création du Bureau du Haut Représentant pour les PMA et de la nomination de M. Chowdhury à sa tête. La SADC réaffirme son attachement à la réalisation des ODM et à la mise en œuvre du NEPAD, qui est la réponse de l’Afrique aux défis de la pauvreté. Nous sommes conscients que le NEPAD et le Programme d’action de Bruxelles ont des complémentarités qui permettraient d’aider les PMA à sortir de leur situation actuelle. La pandémie du VIH/sida est une question face à laquelle la SADC demande le plein soutien de la communauté internationale. Nous demandons aussi une assistance d’urgence pour faire face à la menace de famine et de malnutrition qui menace en ce moment certaines régions d’Afrique australe victimes de l’extrême sécheresse qui les a frappées ces dernières années.

M. CASADO (Organisation des Nations Unies pour le développement industriel - ONUDI) s’est félicité que la Troisième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés ait souligné que les initiatives en faveur de ces pays relèvent d’une question d’éthique. Il a évoqué deux programmes spécifiques de l’ONUDI pour le développement de petites entreprises dans les PMA. Tout d’abord un programme de développement de petites entreprises de pêcheries au Sénégal grâce aux soutiens du PNUD, de la France, de l’Autriche et du Luxembourg, puis un programme de renforcement des capacités institutionnelles d’institutions intermédiaires de différents pays en développement. Il a également souligné les efforts de l’ONUDI dans le domaine de la promotion de la biomasse et de l’énergie solaire dans 6 pays. En conclusion, il a déclaré que son organisme attend avec intérêt la possibilité de coopérer avec le Bureau du Haut Représentant pour les PMA dans le souci de contribuer de la meilleure façon au Programme d’action des PMA pour la décennie 2001-2010.

M. HABIB OUANE (Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement CNUCED) a déclaré que l’objectif de la CNUCED est de permettre de dégager des consensus sur les voies et moyens d’intégrer les PMA à l’économie mondiale. Il a évoqué les préparatifs nécessaires à la tenue de la prochaine session exécutive de la CNUCED, à laquelle plusieurs ministères ont confirmé leur participation. Il a émis l'espoir que cette session offrira l’occasion de tenir un débat de haut niveau avec la participation du monde universitaire. Il a également évoqué la contribution de la CNUCED dans la détermination des avantages découlant du statut des PMA et des critères qui permettent de définir la sortie progressive de certains pays de cette catégorie. En outre, il a précisé qu’une des contributions de son organisme est de fournir un travail analytique sur les PMA, comme un outil d’anticipation des États Membres. Il a mis l’accent sur la priorité à accorder à la mise en valeur des ressources humaines des PMA. Car, a-t-il ajouté, le renforcement des capacités de ces pays est indispensable pour la mise en œuvre de politiques solides dans une économie de plus en plus marquée par l’évolution des connaissances.




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