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Communiqués de presse Procédures spéciales

LE RAPPORTEUR SPÉCIAL SUR LA SITUATION DES DROITS DE L'HOMME EN RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO PRÉSENTE SA DÉMISSION

18 Octobre 2001



18 octobre 2001





M. Roberto Garretón, Rapporteur spécial sur la situation des droits de l'homme en République démocratique du Congo, a présenté hier sa lettre de démission au Président de la Commission des droits de l'homme des Nations Unies.

M. Garretón a indiqué qu'il avait remis sa démission car les nouvelles fonctions qu'il est appelé à assumer sont incompatibles avec le statut d'expert indépendant qui caractérise le mandat de Rapporteur spécial.

L'avocat chilien a adressé hier une lettre au Président de la République démocratique du Congo, le Major général Joseph Kabila, et au Secrétaire général des Nations Unies, M. Kofi Annan, pour les informer de sa démission.

M. Garretón a indiqué que son successeur devra être nommé rapidement par la Commission des droits de l'homme. En effet, a-t-il rappelé, une mission exploratoire, composée du Rapporteur spécial sur la République démocratique du Congo et du Rapporteur spécial sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires, ainsi que d'un membre du Groupe de travail sur les disparitions forcées ou involontaires doit se rendre en République démocratique du Congo dans les premiers mois de 2002 pour initier l'enquête sur les allégations de massacres et de violations du droit international humanitaire commis dans ce pays en 1996 et 1997, conformément aux résolutions de la Commission des droits de l'homme sur la question.

L'ancien Rapporteur spécial a précisé que ces crimes, qui sont des crimes contre l'humanité, sont imprescriptibles et que la réconciliation en République démocratique du Congo et, au delà, dans la région des Grands Lacs, ne pourra se faire que s'il est mis un terme au cycle de l'impunité. «L'identification et la traduction en justice des responsables de ces massacres sera un pas important en ce sens et il est impératif que la vérité soit établie pour ces milliers d'hommes, de femmes et d'enfants qui ont été tués», a-t-il ajouté.


M. Garretón a déclaré qu'il souhaitait ardemment voir l'avènement en République démocratique du Congo d'un pays à même de disposer et d'exploiter l'ensemble de ses ressources naturelles en vue d'améliorer la vie quotidienne de ses populations, en particulier des femmes et des enfants, si durement éprouvés et qui aspirent à un avenir meilleur.

Suite à sa démission, le Rapporteur spécial a rendu publique aujourd'hui une lettre ouverte à l'intention des Congolaises et des Congolais afin de remercier toutes celles et tous ceux qui l'ont aidé et soutenu au cours des huit années durant lesquelles il a assumé cette fonction.

M. Garretón a indiqué que, bien qu'il ne soit plus Rapporteur spécial pour la République démocratique du Congo, tâche la plus importante qu'il ait accomplie dans sa vie après la lutte contre la dictature de Pinochet, il continuera à suivre avec la plus grande attention, par devoir, par solidarité mais aussi et surtout pour honorer la mémoire de ces milliers de Congolaises et de Congolais, jeunes et moins jeunes, célèbres et inconnus, qui ont été, au cours de cette dernière décennie, victimes de violations de leurs droits fondamentaux et inaliénables, la situation de «ce pays qui est devenu aussi, au fil des années, un peu le mien».

Rapporteur depuis 1994

M. Roberto Garretón, avocat chilien, Vice-Président de la Conférence mondiale pour les droits de l'homme qui s'est tenue à Vienne en 1993, a été nommé, en 1994, Rapporteur spécial sur la situation des droits de l'homme au Zaïre par la Commission des droits de l'homme. Depuis sa nomination, il a effectué neuf missions en République démocratique du Congo (Kinshasa, Lubumbashi, Goma, Bukavu, Gbadolite, Mbuji Mayi, Bunia, Beni et Gemena). Sa dernière mission a eu lieu du 19 juillet au 2 août 2001. Il lui a été interdit pendant près de deux ans par les autorités de l'Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo/Zaïre (AFDL) de se rendre au Congo suite à la publication d'un rapport où il indiquait que des milliers de réfugiés rwandais avaient été massacrés en 1996 et en 1997.

En sa qualité de Rapporteur spécial, il a été invité à trois reprises (novembre 2000, février et mai 2001) par le Conseil de sécurité à faire une présentation sur la situation des droits de l'homme en République démocratique du Congo. Son prochain rapport, le dernier, sera examiné par l'Assemblée générale des Nations Unies le 8 novembre 2001.

Les rapports précédents de M. Garretón ainsi que les résolutions de la Commission des droits de l'homme et de l'Assemblée générale sur la situation en République démocratique du Congo peuvent être consultés sur le site internet du Haut Commissariat aux droits de l'homme (http://www.unhchr.ch/html/menu2/7/a/mcon.htm).



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