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Communiqués de presse

LES GOUVERNEMENTS S’ENGAGENT À ADOPTER DES STRATEGIES NATIONALES MULTISECTORIELLES ET A FINANCER DES PLANS DE LUTTE CONTRE LE VIH/SIDA, D’ICI À 2003

27 Juin 2001



Assemblée générale
Vingt-sixième session extraordinaire
27 juin 2001
8ème séance plénière – après-midi



Communiqué final





La Déclaration d’engagement adoptée ce soir est le premier Plan mondial de lutte contre le sida, souligne le Président de la session extraordinaire


En adoptant, ce soir, par consensus la Déclaration d’engagement de la session extraordinaire sur le VIH/sida, les Etats Membres de l’Organisation des Nations Unies ont conclu une manifestation dont l’envergure et le format ont permis, selon l’avis le plus souvent exprimé, une prise de conscience générale de la progression de l’épidémie et des risques croissants qu’elle fait courir à l’humanité en termes de santé mais aussi de développement. L’impact du VIH/sida sur l’économie et son coût social dans les pays en développement et, en particulier les pays africains, où la maladie a annulé l’acquis de décennies d’efforts, a pu être mesuré. La progression du virus dans certaines catégories de population jusque-là épargnées ou moins affectées, comme les femmes et les enfants, a été soulignée. Face à l’évolution de la pandémie dans des régions comme les Caraïbes, l’Asie, le Pacifique, l’Amérique latine et l’Europe centrale et orientale, les pays moins touchés se sont dits préoccupés non seulement au nom de la solidarité mais parce que, comme cela a été dit, le virus ne connaît pas de frontières et d’autant moins en une époque de mondialisation.

La Déclaration d’engagement prend à compte les différents aspects de la problématique tout en fixant des objectifs concrets assortis d’échéances à une action mondiale se voulant à la mesure du fléau et en définissant les principes et les modalités.

Au plan quantitatif, les objectifs fixés au niveau national consistent notamment à concevoir et à mettre en œuvre, d’ici à 2003, des stratégies nationales multisectorielles et à financer des plans de lutte contre le VIH/sida qui s’attaquent directement à l’épidémie et à intégrer la prévention du VIH/sida, les soins, le traitement et l’appui, et des stratégies prioritaires d’atténuation des effets de l’infection dans la planification du développement. Dans le domaine de la prévention, il s’agit d’établir, d’ici à 2003, des objectifs nationaux assortis de délais pour atteindre l’objectif mondial fixé en matière de prévention à savoir réduire l’incidence du VIH parmi les jeunes, hommes et femmes, âgés de 15 à 24 ans, de 25% d’ici à 2005 dans les pays les plus touchés et de 25% à l’échelle mondiale d’ici à 2010. Il est prévu également de réduire de 20%, d’ici à 2005, et de 50% d’ici à 2010, la proportion de nourrissons infectés par le VIH en faisant notamment en sorte que les femmes et les nourrissons infectés par le VIH aient accès à un traitement efficace, afin de réduire la transmission du VIH de la mère à l’enfant.

La stigmatisation et l’exclusion des malades, une question souvent évoquée par les participants à la session extraordinaire, a été prise en compte dans la Déclaration qui affirme la nécessité de respecter les droits des séropositifs et des sidéens par l’adoption de mesures efficaces. Il y est dit notamment que les stratégies et plans de lutte doivent combattre l’opprobre, le silence et la dénégation, et éliminer la discrimination et l’exclusion et une des mesures retenues consiste à promulguer, renforcer ou appliquer, selon qu’il conviendra, d’ici à 2003, des lois, règlements et autres mesures afin d’éliminer toute forme de discrimination contre les séropositifs/sidéens et les membres des groupes vulnérables.

Les partenariats avec la société civile et les milieux d’affaires y sont encouragés. Enfin, au plan des ressources, une campagne mondiale d’appel de fonds, doit être lancée d’ici à 2002 sous la direction d’ONUSIDA, afin d’alimenter le Fonds mondial pour la lutte contre le VIH/sida et pour la santé. Des systèmes de surveillance efficace des progrès réalisés dans l’application de la Déclaration doivent par ailleurs être mis en place d’ici à 2003.

Les questions de la protection des groupes vulnérables et de l’autonomisation des femmes, qui figuraient parmi les plus controversées lors des négociations, ont été abordées à plusieurs reprises dans la Déclaration. Des représentants d’organisations non gouvernementales (ONG), qui se sont exprimés cet après-midi, ont toutefois regretté que les homosexuels et les prostitués n’aient pas été nommément désignées comme faisant partie des groupes à risques. Le résultat, a fait valoir l’un d’eux, est une Déclaration affaiblie et des milliers de personnes sont toujours mises à l’écart sous prétexte de protéger la sensibilité de certains pays membres.

Ce n’est pas un texte parfait, a déclaré Mme Penny Wensley (Australie), l’un des deux médiateurs du processus, mais c’est cependant un bon texte, complet et pratique qui commence par l’aspect que tout le monde considère comme étant le plus important, le leadership, et s’achève par les questions de suivi. Les rédacteurs étaient très conscients qu’un des buts de ce document était une prise de conscience accrue et ils se sont efforcés de faire passer le message. Une fois adoptée, ce n’est que dans son application que la valeur de la Déclaration se manifestera, a-t-elle conclu. M. Ibra Deguène Ka (Sénégal), le second médiateur du processus, a mis l’accent sur la longueur des négociations qui, lancées le 15 décembre 2000, n’ont abouti qu’hier, 26 juin. Des négociations difficiles, a-t-il indiqué, qui ont révélé la sensibilité extrême de certaines questions mais qui ont pu aboutir à un accord grâce à la capacité de dépassement des uns et des autres.

Après l’adoption de la Déclaration, le représentant du Népal a expliqué son vote. Les représentants du Mexique et de la France, s’exprimant au nom d’un groupe de pays, ainsi que l’Observateur du Saint-Siège ont formulé des observations d’ordre technique.

Les Présidents des tables rondes, M. Denzil Douglas, Premier Ministre de Saint-Kitts-et-Nevis, M. Grzegorz Opala, Ministre de la santé de la Pologne («VIH/sida et les droits de l’homme»), M. Abdul Malik Kasi, Ministre de la santé du Pakistan et Mme Anna Abdallah, Ministre de la santé de la République-Unie de Tanzanie au nom de M. Benjamin William Mkapa, Président de ce pays, ont présenté les travaux de ces évènements parallèles.

Avant la clôture de la session extraordinaire, l’Assemblée générale avait achevé son débat général en entendant les personnalités suivantes : le Vice-Président et Ministre de la santé de Palaos, le Premier Ministre du Niger, ainsi que les Ministres de la santé de la Jamaïque, du Brésil, de Saint-Vincent-et-les-Grenadines et de Tuvalu. Les représentants des pays suivants sont également intervenus : Ethiopie, Grenade, Albanie et Samoa. Se sont aussi exprimés les représentants des organisations intergouvernementales suivantes : Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, Communauté européenne, Ordre militaire souverain de Malte, Organisation internationale pour les migrations, Banque interaméricaine de développement, Secrétariat du Commonwealth, Forum des Îles du Pacifique, Organisation internationale du travail, Centre des Nations Unies pour les établissements humains (HABITAT), Fonds des Nations Unies pour la population, Programme des Nations Unies pour le développement, et Fonds de développement des Nations Unies pour la femme. Ont aussi pris la parole, les représentants des organisations non gouvernementales suivantes : International Community of Women Living with HIV/AIDS, Centre international de recherche sur les femmes, Global Network of People Living with HIV/AIDS, Global Business Council on HIV/AIDS, Commission des Eglises pour les affaires internationales du Conseil oecuménique des églises, International Aids Society, d’International Council of Aids Service Organizations et Communauté des pays lusophones.

L’Assemblée générale a observé par ailleurs, une minute de silence consacrée à la prière et à la méditation.


Aperçu des travaux de la session extraordinaire


Au cours de la présente session, quatre tables rondes avaient été organisées. M. Denzil Douglas, Premier Ministre de Saint-Kitts et Nevis, en sa qualité de Président de la première table ronde sur «la prévention et les soins», a expliqué qu’il y a été exposé de nombreuses questions et défis liés à l’amélioration de la prévention et de l’administration des soins jusqu’à un niveau où elles auront un impact important sur l’épidémie de VIH/sida. De nombreux participants ont déclaré que la prévention et les soins sont inséparables et se renforcent mutuellement. Les délégués ont été d’avis qu’il faut répondre aux différents scénarios d’épidémie en tenant compte des différentes situations socioculturelles et économiques qui existent dans chaque communauté. De très forts appels ont été lancés à la communauté internationale et à l’industrie pharmaceutique afin que les ressources et services nécessaires soient fournis et qu’elles aident à construire l’infrastructure et les capacités qui contribueront à la lutte contre le VIH/sida dans les pays les plus sévèrement touchés. Il a été souligné que les traitements contre le VIH/sida, y compris les thérapeutiques antirétrovirales, peuvent être administrés efficacement, et ce, à peu de frais. Les participants ont été d’avis qu’il faut intensifier les efforts en vue d’augmenter la prise de conscience, l’engagement politique et les ressources dans la lutte contre le VIH/sida et contre l’opprobre associé au virus, les inégalités entre les sexes et d’autres facteurs renforçant l’épidémie et son impact.

Pour ce qui est des travaux de la deuxième table ronde sur le «VIH/sida et les droits de l’homme», M. Grzegorz Opala, Ministre de la santé de la Pologne et Président de la table ronde, a fait part d’un accord clair entre les participants quant au fait que le respect des droits de l’homme est essentiel pour prévenir la propagation de l’épidémie. Le respect des droits de l’homme permet aux individus de faire face aux facteurs sociaux, juridiques et culturels, ce qui les rend moins vulnérables au virus. Il permet également aux communautés de mieux réagir à l’épidémie et d’avoir accès aux informations importantes. De nombreux participants ont souligné que la protection des personnes séropositives signifie qu’il ne faut pas les traiter comme des victimes mais comme des personnes ayant des droits. Beaucoup ont dit que le VIH/sida a des incidences sur la réalisation de nombreuses normes telles que le droit à la vie privée, l’égalité entre les sexes, le droit à l’emploi et au développement. Les participants ont indiqué qu’il existe un lien vital entre une réponse efficace à la crise du VIH/sida et le respect de tous les droits de l’homme, en particulier des droits garantissant la non discrimination, l’égalité entre les sexes et la pleine participation des groupes touchés et des groupes vulnérables. Les participants ont noté que la protection des droits de propriété intellectuelle ne devrait pas l’emporter sur le droit à recevoir un traitement approprié. En conclusion, il a été souligné que le moment est venu de briser le silence qui règne autour du VIH/sida, des comportements sexuels, des inégalités et de l’injustice qui sont liés au débat le concernant. En conclusion, il a tenu à souligner que la Déclaration d’engagement est le point de départ de toutes les actions qui seront prises par les gouvernements. Les participants ont aussi salué le fait que, pour la première fois, une telle déclaration reconnaît l’importance de rendre des comptes.

M. Abdul Malik Kasi, Ministre de la santé du Pakistan et Président de la troisième table ronde sur «l’impact socioéconomique de l’épidémie et le renforcement des capacités nationales de lutte contre le VIH/sida» a expliqué que tous les participants ont souligné l’urgente nécessité d’une action collective mondiale contre le VIH/sida et exprimé leur ferme intention de développer une approche commune pour prévenir et combattre cette menace qui pèse sur l’humanité. Les participants sont tombés d’accord sur le fait que le VIH/sida et la pauvreté sont intimement liés et que la lutte contre la pauvreté doit donc être une partie intégrante de toute campagne contre l’épidémie. L’allègement de la dette et une augmentation de l’aide publique au développement sont essentiels dans le cadre de cet effort, ont-ils estimé. Certains intervenants ont introduit le concept de capital social, défini comme un réseau de valeurs partagées renforçant le tissu social et dans lequel les sociétés doivent investir. Ils ont insisté sur le fait que la lutte contre l’épidémie étant un défi commun, elle doit être menée par une approche unifiée, mais il a été souligné qu’une telle approche devrait respecter pleinement toutes les cultures, fois et valeurs.

Présentant au nom de M. Benjamin William Mkapa, Président de la République-Unie de Tanzanie ainsi que de la quatrième table ronde sur «le financement international et la coopération», les résultats de cette réunion, Mme Anna Abdallah, Ministre de la santé de ce pays, a déclaré que mobiliser un niveau de ressources proportionnel à l’ampleur de la crise du VIH/sida est une tâche qui exigera des partenariats entre les gouvernements, la société civile, le secteur privé, les organes bilatéraux et internationaux, les fondations et les groupes communautaires. Dans le cadre de la table ronde, l’Administrateur du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), M. Malloch Brown, a déclaré que le chiffre de 9,2 milliards de dollars proposé pour le futur Fonds mondial représente une estimation réaliste et raisonnable du coût d’une campagne efficace de lutte contre le VIH/sida. Une partie de cette somme devrait provenir de sources nationales, et c’est aux responsables politiques nationaux qu’il reviendra de mener la lutte car chaque pays a des priorités et des caractéristiques différentes, a-t-il également suggéré. Certains participants ont, pour leur part, estimé que ce Fonds devrait être mené par ONUSIDA tandis que d’autres suggéraient qu’il soit géré par un organe intergouvernemental de l’Assemblée générale. Nombre d’entre eux ont souligné que les ressources allouées au Fonds devraient s’ajouter à celles déjà consacrées à la lutte contre le VIH/sida. Ils ont souhaité que les négociations sur ce point soient conclues d’ici à la fin de l’année 2001. Au cours du débat général, les intervenants avaient également mis l’accent sur l’importance d’un engagement politique au plus haut niveau et ont cité, à cet égard, la Déclaration d’Abuja comme une expression tangible de l’engagement des dirigeants des pays africains. Certains représentants ont, toutefois, rappelé que la prise en charge d’une personne séropositive est très coûteuse et peut rivaliser avec d’autres prestations telles que l’éducation.

Lors de ces trois jours de session, douze chefs d’Etats dont un roi, quatorze chefs de gouvernement, cinq Vice-Présidents, un Vice-Premier ministre, et plus de cent ministres et hauts fonctionnaires, se sont succédé à la tribune des séances plénières. Nombreux sont ceux qui ont également participé aux quatre tables rondes qui se sont tenues en parallèle et auxquelles participaient également d’autres représentants de la société civile : institutions de recherche, fondations et grandes entreprises privées. De nombreuses conférences, conférences de presse, portes ouvertes, des débats, rassemblements, veillées, réunions d’informations ont été organisées au cours de ses trois jours au siège de l’ONU et à l’extérieur. On estime à plus de 3 000 personnes le niveau de la participation à la session.

L’adoption de la Déclaration d’engagement dont une synthèse est présentée ci-après, constitue le point d’aboutissement des discussions engagées au niveau des Etats. La session extraordinaire dont un des objectifs, était de lever des ressources qui viendraient alimenter le Fonds mondial pour la lutte contre le sida et la santé, a été l’occasion pour plusieurs délégations d’annoncer leurs contributions : la Norvège pour 110 millions de dollars, l’Ouganda pour 2 millions de dollars, l’Autriche pour 1 million de dollars, le Libéria pour 25 000 dollars, le Mali pour 50 000 dollars. Le Royaume-Uni a, pour sa part, porté son engagement de contribution de 100 à 200 millions de dollars. D’autres pays, comme les Pays-Bas, ont indiqué que si des critères précis, transparents et garants d’efficacité étaient définis, ils apporteraient leur contribution, et parfois à un niveau substantiel, au Fonds. Plusieurs pays comme Cuba et Israël ont proposé une aide technique.




EXAMEN DU PROBLÈME DU VIRUS DE L’IMMUNODÉFICIENCE HUMAINE ET DU SYNDROME D’IMMUNODÉFICIENCE ACQUISE SOUS TOUS SES ASPECTS

Déclaration d’engagement sur le VIH/sida (A/S-26/L.2)

Aux termes de ce texte, les chefs d’État et de gouvernement et représentants d’État et de gouvernement, s’engagent à rechercher des solutions à la crise du VIH/sida en adoptant les mesures suivantes.

Au niveau national, ils s’engagent à concevoir et à mettre en œuvre, d’ici à 2003, des stratégies nationales multisectorielles et de financer des plans de lutte contre le VIH/sida. Ces stratégies et plans doivent s’attaquer directement à l’épidémie et intégrer la prévention du VIH/sida, les soins, le traitement et l’appui. Ils doivent combattre l’opprobre, le silence et la dénégation, traiter des aspects de la maladie en termes de sexe et d’âge, éliminer la discrimination et l’exclusion; encourager la formation de partenariats avec la société civile et les milieux d’affaires et la participation active des personnes atteintes du VIH/sida, des personnes appartenant à des groupes vulnérables, notamment les femmes et les jeunes; défendre et protéger activement tous les droits de la personne et les libertés fondamentales; intégrer une démarche soucieuse d’équité entre les sexes.

Dans le domaine de la prévention, ils ont convenu d’établir des objectifs nationaux assortis de délais pour atteindre l’objectif mondial fixé en matière de prévention. Cet objectif est de réduire l’incidence du VIH parmi les personnes âgées de 15 à 24 ans de 25% d’ici à 2005 dans les pays les plus touchés et de 25% à l’échelle mondiale d’ici à 2010. Des objectifs de prévention devront être établis au niveau national, afin d’identifier et de prendre en compte les facteurs qui facilitent la propagation de l’épidémie et augmentent la vulnérabilité des populations. D’ici à 2005, la lutte contre le VIH/sida dans le monde du travail devra être renforcée, faisant notamment en sorte que les séropositifs et les sidéens trouvent un soutien sur leur lieu de travail. Des stratégies spécifiques pour les migrants et les travailleurs mobiles devront être élaborées, ainsi que des mesures systématiques de précaution dans les établissements de soins pour prévenir la transmission du VIH.

D’ici à 2005, les Etats Membres s’engagent à veiller à ce qu’il existe dans tous les pays, en particulier dans les pays les plus touchés, un large ensemble de programmes de prévention tenant compte des valeurs éthiques et culturelles locales, y compris des programmes d’information dans des langues largement comprises par les communautés locales, respectueux des particularités culturelles, visant à réduire la fréquence des comportements à risque et à encourager un comportement sexuel responsable, incluant l’abstinence et la fidélité; assurant un accès élargi à des articles indispensables, tels que les préservatifs masculins et féminins et les seringues stériles; comportant des programmes de réduction des dangers de la toxicomanie; assurant un accès élargi aux services de conseils et de dépistage volontaires et confidentiels, la fourniture de produits sanguins non contaminés et un traitement rapide et efficace des infections sexuellement transmissibles.


Les Etats Membres s’engagent à réduire de 50% d’ici à 2010 la proportion de nourrissons infectés par le VIH en veillant notamment à ce que 80% des femmes enceintes consultant pour des soins prénatals reçoivent des informations sur la prévention de l’infection par le VIH, et en favorisant l’accès aux traitements, en particulier à la thérapie antirétrovirale et à des produits de remplacement du lait maternel.

En matière de soins, d’appui et de traitement, les objectifs fixés visent notamment à assurer progressivement et de manière durable le niveau de traitement du VIH/sida le plus élevé possible, en ce qui concerne notamment la prévention et le traitement des infections opportunistes et l’utilisation effective de thérapies antirétrovirales faisant l’objet de contrôle de qualité; à coopérer de manière constructive au renforcement des politiques et pratiques dans le domaine pharmaceutique, y compris celles applicables aux médicaments génériques et aux régimes de propriété intellectuelle, afin de promouvoir l’innovation et le développement d’industries locales conformes au droit international.

Afin d’éliminer toute forme de discrimination contre les séropositifs/sidéens et les membres des groupes vulnérables, les Etats Membres s’engagent à promulguer, renforcer ou appliquer, des lois, règlements et autres mesures d’ici à 2003. Compte tenu du fait que les femmes et les filles sont touchées de manière disproportionnée par le VIH/sida, ils s’engagent également à promouvoir l’autonomisation des femmes et à permettre à celles-ci de jouir pleinement de tous les droits fondamentaux; à encourager les hommes et les femmes à assumer une responsabilité partagée concernant la pratique de rapports sexuels sans danger; à donner aux femmes les moyens d’exercer un contrôle sur les questions liées à leur sexualité et de prendre à ce sujet des décisions en toute liberté et de manière responsable afin de les aider à mieux se protéger contre l’infection par le VIH.

En vue de mieux protéger les personnes vulnérables, c’est-à-dire les groupes dont on sait qu’ils sont plus vulnérables face à l’infection sous l’influence de facteurs comme les origines locales de l’épidémie, la pauvreté, les pratiques sexuelles, certaines formes de toxicomanie, les moyens de subsistance, le placement dans une institution, les bouleversements de la structure sociale et les mouvements de population forcés ou volontaires, il est prévu d’élaborer des stratégies, politiques et programmes au niveau national.

Afin de réduire l’impact social et économique de la maladie, il a été prévu de mettre en place, d’ici à 2003,à l’échelle nationale un cadre juridique et directif assurant la protection, sur le lieu du travail, des droits et de la dignité des séropositifs/malades du sida et des personnes affectées par le VIH/sida et de celles qui sont le plus exposées au risque d’infection.

En ce qui concerne les ressources, il est prévu d’atteindre d’ici à 2005, par étapes successives, un montant annuel de dépenses globales de 7 à 10 milliards de dollars des États-Unis pour la lutte contre l’épidémie; il est également prévu de mettre en oeuvre immédiatement l’Initiative renforcée en faveur des pays très endettés et de décider d’annuler toutes les dettes publiques bilatérales de ces pays, et d’insister pour que les économies réalisées au titre du service de la dette servent à financer des programmes d’éradication de la pauvreté, de prévention et de traitement du VIH/sida. Les Etats se sont engagés à appuyer la création, à titre prioritaire, d’un fonds mondial pour la lutte contre le VIH/sida et pour la santé destiné, d’une part, à financer une action urgente et de grande envergure visant à combattre l’épidémie, fondée sur une approche intégrée de la prévention, des soins, du soutien et du traitement à apporter aux personnes atteintes et, d’autre part, à aider les gouvernements dans les efforts qu’ils entreprennent notamment pour combattre le VIH/sida, la priorité étant accordée, comme il se doit, aux pays les plus touchés, en particulier ceux de l’Afrique subsaharienne et des Caraïbes, et aux pays à haut risque.

En outre, il est prévu de lancer avant 2002 une campagne mondiale d’appel de fonds visant le grand public et le secteur privé, sous la direction d’ONUSIDA et avec le soutien et la collaboration de partenaires intéressés à tous les niveaux, afin de contribuer au fonds mondial pour la lutte contre le VIH/sida et pour la santé.

Enfin, les Etats Membres se sont engagés à mettre en place avant 2003 des systèmes de surveillance effectifs des progrès accomplis dans la mise en œuvre des engagements de la Déclaration ainsi que de consacrer au moins une journée entière, pendant la session annuelle de l’Assemblée générale, à l’examen d’un rapport du Secrétaire général sur ces progrès.



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