Skip to main content

Communiqués de presse Organes des Nations Unies

DANS LA PERSPECTIVE DES TROIS CONFERENCES INTERNATIONALES A VENIR, LA PROBLEMATIQUE HOMME/FEMME EST EXAMINEE DANS UN CONTEXTE PLUS LARGE DU DEVELOPPEMENT

04 Mars 2002



Commission de la condition de la femme
1ère et 2ème séances - matin et après-midi
4 mars 2002
 
 
La Commission de la condition de la femme
ouvre les travaux de sa quarante-sixième session
 
 La contribution de la Commission de la condition de la femme à la série de conférences et sommets internationaux organisés par les Nations Unies au cours des six prochains mois a marqué l’ouverture aujourd’hui des travaux de sa quarante-sixième session.  Placés sous le thème de l’élimination de la pauvreté, notamment grâce au renforcement du pouvoir des femmes à l’heure de la mondialisation, et de la gestion de l’environnement, les travaux de la Commission ont été perçus comme s’inscrivant dans le cadre des préparatifs de la Conférence internationale sur le financement du développement qui aura lieu du 18 au 22 mars à Monterrey au Mexique, de la deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement qui se tiendra du 8 au 12 avril à Madrid en Espagne, et du Sommet mondial sur le développement durable qui est organisé à Johannesburg en Afrique du Sud en août prochain.
 M. Nitin Desai, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, plaçant la session de la Commission dans la perspective de ces trois évènements, a rappelé que le Sommet de Rio sur l’environnement et surtout la Quatrième Conférence sur les femmes de Beijing de 1995 avaient marqué un tournant.  Depuis, il ne s’agit plus de faire uniquement référence à l’égalité entre les sexes mais également à l’intégration des sexospécifités qui doit désormais être vue dans un contexte plus vaste du développement et du renforcement du pouvoir de la femme.  L’accès au crédit, aux ressources naturelles et à l’éducation sont des éléments indispensables à l’autonomisation des femmes.  M. Desai a également relevé que le vieillissement démographique touche en particulier les femmes, ce qui exige la nécessité de tenir compte de cette dimension lors de l’examen en particulier de la question de la féminisation de la pauvreté.  Cette analyse a été partagée par Mme Angela King, Sous-Secrétaire générale et Conseillère spéciale pour la parité entre les sexes et la promotion de la femme, qui a expliqué que les Nations Unies et la communauté internationale ont consacré davantage d’attention à l’égalité entre les sexes tant il est apparu que l’élimination de la pauvreté, la protection de l’environnement, la paix et le développement étaient indissociables de cette question.
 Le débat général à permis à divers ministres, responsables d’institutions spécialisées, et représentants d’ONG de rappeler que l’élimination de la pauvreté doit constituer l’un des défis majeurs que doit relever la communauté internationale, en particulier depuis l’avènement de la mondialisation qui a eu un impact profond sur les paramètres du développement social.  L’une des manifestations de ce phénomène est la féminisation de la pauvreté.  La complexité des circonstances donnant lieu à des catastrophes naturelles - l’habitat, les infrastructures, le système judiciaire et les politiques publiques - ainsi que leurs conséquences ont également été relevées par diverses délégations.  La représentante du Venezuela, qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a regretté que la perspective sexospécifique en vue d’atténuer l’impact négatif des catastrophes naturelles ait été intégrée uniquement du point de vue de la vulnérabilité et de la participation des communautés sans que le rôle de la femme n’ait été suffisamment pris en compte aussi bien pour ce qui est de la prévention que de l’atténuation des conséquences négatives des catastrophes naturelles.  La Ministre pour l’égalité des sexes de la République de Corée, Mme Han Myrung-sook, a signalé le degré élevé de créativité dont font preuve les femmes face aux catastrophes naturelles et face à la pauvreté.  Par conséquent, elles doivent pouvoir jouer un rôle central dans la protection de l’environnement, d’autant qu’elles savent compenser les effets négatifs du développement sur l’environnement
      Les Ministres et Vice-Ministres des affaires sociales, de la promotion de la femme et de l'égalité des sexes, ainsi que les représentants des pays suivants ont pris part au débat: Espagne(au nom de l’Union européenne); Norvège; Pérou; Suède, République de Corée; Allemagne, Venezuela (au nom du Groupe des 77 plus la Chine), Afrique du Sud, Israël, Thaïlande, Canada, Costa Rica (au nom du groupe de Rio), Danemark, Suisse, Jamaïque, Japon et Rwanda se sont également exprimés.  L’Observateur de la Suisse, ainsi que les délégués de la FAO, du FIDA et de l’OMS, ont également pris la parole.
 Outre les personnalités et représentants déjà cités, la Commission a entendu aussi le Président du Conseil économique et social, la Directrice de la Division de la promotion de la femme, la Directrice exécutive adjointe de l’UNIFEM, la Présidente du Comité pour l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’encontre des femmes, qui ont fait une déclaration préliminaire.  Les représentantes des ONG suivantes sont intervenues: Groupes de travail sur les jeunes filles représentant un caucus d’ONG; Project 5-0; Caucus des jeunes; Réseau international de sensibilisation sur les questions de santé; et Commission nationale des femmes du Royaume-Uni.
 En début de séance, la Commission a élu une partie de son Bureau, en portant à la présidence de sa 46ème session, M. Othman Jerandi (Tunisie).  Le Président élu a dit la fierté qu’il éprouve à servir la Commission de la condition de la femme qui a été à l’avant-garde de la promotion des droits de l’homme.  La Commission porte l’espoir de millions de femmes qui attendent l’amélioration de leur condition au quotidien et l’égalisation de leurs droits.  La Présidente des 44ème et 45ème sessions de la Commission, Mme Dubravka Simonovic (Croatie), a relevé que, pour la première fois dans son histoire, la Commission sera placée sous la présidence d’un homme.
       Les postes de Vice-Présidents ont été attribués aux représentants suivants: Mme Kyung-wha Kang (République de Corée), M. Fernando Estellita Lins de Salvo Coimbra (Brésil); Mme Birgit Stevens (Belgique).  Le poste Vice-Président pour le groupe des Etats d’Europe orientale ainsi que celui de Rapporteur seront pourvus à une date ultérieure.  La Commission a également désigné un groupe de travail composé de cinq membres chargé des communications dont est saisie la Commission.
      La Commission poursuivra son débat général, demain mardi 5 mars à 10 heures.
 
"LES FEMMES EN L'AN 2000: ÉGALITÉ ENTRE LES SEXES, DÉVELOPPEMENT ET PAIX POUR LE XXIe SIÈCLE"
 Mesures prises et progrès réalisés pour ce qui est du suivi et de la mise en oeuvre de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes et de la session extraordinaire de l’Assemblée générale intitulée « Les femmes en l’An 2OOO : égalité entre les sexes, développement et paix pour le XXIè siècle », s’agissant en particulier de l’adoption par les organes et organismes des Nations Unies d’une démarche tenant compte des sexospécificités (E/CN.6/2002/2)
 
Dans ce rapport, qui couvre essentiellement les activités du deuxième trimestre de 2001, le Secrétaire général considère que les entités du système des Nations Unies ont continué de prendre des mesures diverses, conformément aux dispositions de leur mandat, pour appuyer l’application de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing et des documents publiés à l’issue de la vingt-troisième session extraordinaire de l’Assemblée générale.  Elles ont utilisé de manière accrue la stratégie d’intégration des questions sexospécifiques pour la réalisation des objectifs de l’égalité entre les sexes.  Le système des Nations Unies, juge-t-il, a réagi rapidement et d’une manière concertée face aux nouveaux défis et aux nouvelles possibilités pour la promotion et l’égalité entre les sexes.  Sont ainsi cités en exemples la situation des femmes en Afghanistan et l’intégration d’une perspective sexospécifique dans le processus préparatoire de la Conférence internationale sur le financement du développement.  En conclusion, le Secrétaire général suggère que la Commission, pendant sa 46ème session, prenne note des activités entreprises par les entités du système des Nations Unies et les encourage à poursuivre leurs efforts en ce qui concerne les sexospécificités et l’intégration des questions de parité entre les sexes dans les politiques sectorielles.  La Commission pourrait également encourager ces entités à identifier les nouveaux défis et les nouvelles possibilités d’y faire face d’une manière coordonnée.
 
La situation des femmes palestiniennes et l’aide à leur apporter (E/CN.6/2002/3)
 
Ce rapport couvre la période allant de septembre 2000 à septembre 2001 et se fonde sur les informations communiquées par les organismes des Nations Unies qui suivent la situation des Palestiniens dans les territoires occupés y compris Jérusalem et dans les camps de réfugiés installés en Jordanie, au Liban et en République arabe syrienne.  Au cours de la période considérée, la violence du conflit israélo-palestinien a eu des répercussions considérables sur les femmes palestiniennes; nombre d’entre elles ont été tuées, blessées, ont perdu leur mari, leur enfant ou un membre de leur famille.  La crise a également eu des incidences graves sur la situation économique et sociale des femmes, la pauvreté a continué de s’accroître et l’accès aux services de base, notamment dans les domaines de la santé et de l’éducation a diminué.  Les organismes et institutions spécialisées des Nations Unies, en conséquence, sont passés des projets de développement à long terme à des programmes d’assistance humanitaire visant à répondre aux besoins pressants des femmes.  En conclusion, le Secrétaire général juge essentiel que les organismes des Nations Unies poursuivent leurs activités dans ces territoires et ces camps.
 
      Libération des femmes et des enfants pris en otage lors de conflits armés, y compris de ceux qui sont emprisonnés ultérieurement (E/CN.6/2002/4)
 
Ce rapport est présenté conformément à la résolution 45/1 de la Commission de la condition de la femme, compte tenu des éléments d’informations fournis par les Etats et les organisations internationales compétentes.  Les Gouvernements de Bolivie et d’Ouganda ont ainsi informé de la situation dans leur pays.  Celui du Royaume-Uni remarque pour sa part qu’il est de plus en plus inapproprié de considérer ces deux groupes démographiques distincts -femmes et enfants- comme une seule entité, les questions abordées dans la résolution 45/1 pouvant affecter les femmes et les enfants de façons bien différentes.  Le Gouvernement britannique juge donc fortement souhaitable que ces deux groupes démographiques fassent l’objet de deux rapports distincts.  Par ailleurs, plusieurs missions des Nations Unies, en Sierra Leone, au Kosovo, en Géorgie, au Timor oriental notamment, ont apporté des informations pour l’établissement de ce rapport.
 
Discrimination à l'encontre des femmes et des filles en Afghanistan (E/CN.6/2002/5)
 Ce rapport donne un aperçu de la situation des femmes et des filles en Afghanistan au cours de l'année 2001, en particulier depuis septembre 2001, date de la chute du régime des Taliban.  Le rapport contient également des informations concrètes sur les mesures prises par le système des Nations Unies et les organismes d'aide en Afghanistan en faveur des femmes afghanes ainsi que des recommandations sur les mesures à prendre dans le futur.

      Le rapport fait part des conséquences du conflit armé sur l'éducation, l'emploi et la situation socioéconomique des femmes avant septembre 2001.  Ainsi, pendant pratiquement toute l'année 2001, les femmes et les filles ont continué d'être en butte à une discrimination systématique dans toutes les parties du pays sous contrôle des Taliban, en particulier dans les zones urbaines.  Le taux de mortalité infantile en Afghanistan est le deuxième dans le monde et l'on évalue à 15 000 le nombre des femmes qui meurent chaque année d'affections gravidiques (liées à la grossesse).  On estime que seulement 23 % de la population a accès à de l'eau salubre.  Quatre pour cent de la population est handicapée principalement à la suite d'accidents causés par les mines terrestres.  L'état mental des femmes est dans l'ensemble médiocre, soixante dix pour cent des femmes exposées aux politiques des Taliban réunissent les critères définissant une dépression profonde.  La mauvaise situation sanitaire est aggravée par le manque de services sanitaires de base.  Le rappport fait également état de la destruction de l'infrastructure éducative, du décret interdisant aux femmes de travailler, des restrictions à la liberté de circulation des femmes imposées par les Taliban et des violations des droits de l'homme, en particulier la violence à l'encontre des femmes et des filles.  Il apparaît que des fillettes et des femmes en nombre de plus en plus élevé ont été enlevées par des combattants taliban.  Cinquante-quatre pour cent des filles de moins de 18 ans sont mariées.
 
      Depuis la mi-mai 2001, la Mission  spéciale des Nations Unies en Afghanistan a été contrainte de réduire sa présence dans le territoire placé sous le contrôle des Taliban à Kaboul.  Le régime des Taliban a restreint les possibilités pour les organismes des Nations Unies d'établir des contacts avec les femmes et les filles.  Certains membres du Programme alimentaire mondial (PAM) ont reçu des lettres de menace les accusant d'être impliqués dans des activités liées à la prostitution qui est un crime passible de la peine de mort.  En juin 2001, quatre femmes travaillant pour le PAM ont été détenues pendant trois jours.  Elles ont ensuite fui à Islamabad.  Le rapport fournit également des indications sur les activités du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), du Programme des Nations Unies pour le contrôle international des drogues (PNUCID), du Programme de relèvement rural pour l'Afghanistan des Nations Unies et du Centre des Nations Unies pour les habitats humains (Habitat).
      Après septembre 2001 l'intervention militaire des Etats-Unis et de leurs alliés a entraîné l'évacuation en grande nombre des zones urbaines ainsi que des pertes en vies humaines, y compris des femmes et des enfants.  Le 3 octobre, M. Lakhdar Brahimi a été nommé de nouveau Représentant spécial du Secrétaire général en Afghanistan.  Pour la première fois, une cellule de mission intégrée a été créée au Siège des Nations Unies.  Les pourparlers des Nations Unies de Bonn ont débuté le 27 novembre sous la direction de M. Brahimi.  Plusieurs femmes y ont pris part en tant que membres de la délégation représentant le processus de Rome.  L'Accord définissant les arrangements provisoires applicables à l'Afghanistan demandait à l'ONU d'aider l'Administration intérimaire, qui est entrée en fonction le 22 décembre 2001, à mettre en place une commission judiciaire, une banque centrale, une commission de la fonction publique et une commission des droits de l'homme.  Aux termes de l'Accord, un cabinet de 29 membres a été formé pour six mois.  Il a été placé sous la direction de M. Hamid Karzaï.  Le Ministère de la condition féminine, créé pour la première fois, est dirigé par Mme Sima Samar.  Mme Suhaila Seddiqi, chirurgienne, a été nommée Ministre de la santé publique.
      Le rapport décrit les activités de secours et de reconstruction menées par les organismes des Nations Unies.  Un rapport commun à la Banque mondiale, à la Banque asiatique de développement (BasD) et au Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) intitulé "Evaluation préliminaire des besoins pour le relèvement et la reconstruction de l'Afghanistan, a été présenté lors de la Conférence internationale sur l'aide et la reconstruction de l'Afghanistan qui s'est tenue à Tokyo les 21 et 22 janvier 2002.  Selon les estimations, la reconstruction de l'Afghanistan exigerait des ressouces d'un montant d'environ 15 milliards de dollars pour les dix prochaines années. 
      Le Secrétaire général recommande que les femmes soient pleinement associées à la prise de décisions politiques.  Pour cela, il recommande entre autres d'inviter l'Autorité intérimaire et l'Autorité de transition à assurer un plein appui à la participation des femmes à la Commission spéciale chargée de convoquer la Loya Jirga d'urgence (grande assemblée traditionnelle de sages) et à Loya Jirga elle même; d'appuyer pleinement les activités du Ministère des questions féminines; à faire en sorte que tous les ministères de tutelle emploient des femmes et intègrent une perspective sexospécifique dans leur programme et à créer un organisme interministériel à cette fin.  Il recommande également que les femmes soient bien représentées au sein de la Commission judiciaire, de la Commission de la fonction publique et de la Commission des droits de l'homme; d'étudier et d'analyser l'impact sur les femmes et les filles du système juridique en vigueur, notamment en ce qui concerne le droit de la famille, le divorce ainsi que les droits de propriété et d'héritage.  D'autre recommandations portent entre autres sur l'adoption de mesures spéciales temporaires comme la mise en place de quotas et la ratification de la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes.
      Le Secrétaire général recommande par ailleurs que le système des Nations Unies aide pleinement l'Autorité intérimaire à respecter les engagements pris dans le cadre de l'Accord de Bonn concernant la participation des femmes; à faire en sorte que le système judiciaire puisse se conformer aux normes internationales relatives aux  droits de l'homme; à appuyer des mesures visant à demander des comptes aux individus responsables de violations flagrantes des droits des femmes.  S'agissant plus particulièrement du relèvement, de la reconstruction et du redressement de l'Afghanistan, les organismes des Nations Unies, les gouvernements donateurs et la société civile, notamment les ONG, devraient, entre autres, nommer un nouveau conseiller principal pour la parité entre les sexes au bureau du Coordonnateur résident pour les affaires humanitaires et/ou au bureau du Représentant spécial du Secrétaire général; élaborer une politique et des programmes sexospécifiques détaillés et garantir la participation des femmes afghanes à toutes les étapes de la programmation; employer des femmes afghanes, notamment à des postes de direction; assurer l'égalité d'accès aux ressources financières des organisations de femmes afghanes; encourager les femmes afghanes ainsi que les organisations féminines afghanes établies à l'étranger à participer à toutes les phases de la consolidation de la paix et de la reconstruction.
 
      Plan de travail commun au Bureau de la Conseillère spéciale pour la parité entre les sexes et la promotion de la femme, à la Division de la promotion de la femme et au Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (E/C:4/2002/82-E/CN.6/2002/6)
 
Ce rapport contient, outre le plan de travail commun pour 2001, le bilan de son application.  Le Secrétaire général y indique notamment que pendant la période d'application du plan de travail, le Haut Commissariat aux droits de l’homme, la Conseillère spéciale et la Division ont continué à échanger des informations.  La Division a, par exemple, continué à proposer au Haut Commissariat des formateurs aux droits fondamentaux des femmes dans le cadre des activités de formation à l'établissement des rapports requis par les instruments internationaux relatifs aux droits de l'homme, et à collaborer étroitement avec le Service d'appui au Haut Commissariat en matière d'établissement de rapports et sur d'autres questions liées aux organes créés en vertu des traités relatifs aux droits de l'homme.
 Le Secrétaire général indique aussi que le Bureau de la Conseillère spéciale, la Division et le Haut Commissariat ont continué à coopérer pour ce qui est de l'entrée en vigueur du Protocole facultatif à la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes.  Ils ont aussi apporté leur appui pour améliorer la coopération entre la Commission de la condition de la femme et celle des droits de l'homme.  La coopération entre trois entités concernant la Commission des droits de l'homme, s'est poursuivie, indique, en outre, le Secrétaire général, ainsi que la coordination concernant la préparation des rapports aux organes intergouvernementaux.
 Pour ce qui est du plan de travail commun pour 2002, le Secrétaire général indique que l'accent sera surtout placé sur l'appui aux travaux des organes créés en vertu des instruments relatifs aux droits de l'homme et à certains dispositifs spéciaux, ainsi que sur la coopération entre les dispositifs nationaux de promotion de la femme et les institutions nationales relatives aux droits de l'homme.  On s'efforcera tout particulièrement, précise le Secrétaire général, de traiter des problèmes rencontrés dans l'exécution des activités en cours et nouvelles et de poursuivre celles qui faisaient déjà partie du plan de travail commun pour 2001.  Parmi les initiatives nouvelles, le Secrétaire général cite l'intention des trois entités d'étudier, en consultation avec le PNUD, les possibilités de coopération dans le cadre du Programme de renforcement de l'action dans le domaine des droits de l'homme (HURIST), mené conjointement par le PNUD et le Haut Commissariat aux droits de l'homme.
 
Amélioration de la situation des femmes dans les organismes des Nations Unies (E/CN.6/2002/7)
 Ce rapport a été établi conformément à la résolution 56/126 de l’Assemblée générale.  Il souligne qu’au 30 novembre 2001, 40,4% des postes d’administrateurs et de fonctionnaires de rang supérieur soumis à la répartition géographique au Secrétariat étaient occupés par des femmes.  Celles-ci représentaient 34,6 % des administrateurs et fonctionnaires de rang supérieur du groupe le plus important de fonctionnaires du Secrétariat, titulaires d’un engagement d’au moins un an.  Le rapport détaille les progrès accomplis dans la réalisation des objectifs de parité entre les sexes par organismes et entités. 
 Par ailleurs, il énonce le programme de travail pour 2002, indiquant que la priorité sera accordée à la formulation de stratégies visant à élargir l’offre de candidates aux postes vacants au Secrétariat, y compris dans les missions de maintien de la paix et autres missions spéciales.  Une attention particulière sera portée à la recherche de candidates dans les Etats Membres qui ne sont pas représentés ou sous-représentés au Secrétariat.  Au cours de l’année à venir, le Bureau de la gestion des ressources humaines et le Bureau de la Conseillère spéciale pour la parité entre les sexes et la promotion de la femme procèderont à une évaluation des résultats obtenus par les départements et les bureaux dans la réalisation des objectifs fixés.  Enfin, priorité sera donnée à l’amélioration et à la rationalisation des politiques des Nations Unies visant à empêcher et à gérer le harcèlement, notamment sexuel.
 
      Rapport du Fonds de développement des Nations Unies la femme (UNIFEM) sur l'élimination de la violence à l'égard des femmes (E/CN.6/2002/8)
 Ce rapport fait le point des activités entreprises par UNIFEM en 2002.  Outre l'introduction et la conclusion, le rapport contient trois chapitres consacrés au Fonds d'affectation spéciale pour soutenir les actions qui ont pour objectif de faire disparaître la violence à l'égard des femmes; aux autres programmes d'UNIFEM visant à éliminer la violence à l'égard des femmes; et à l'évaluation des activités d'UNIFEM dans ce domaine.
       UNIFEM indique dans son rapport que, depuis sa création en 1996, le Fonds d'affectation spéciale a accordé des subventions d'un montant de 6,8 millions de dollars à 129 projets en faveur d'actions locales, nationales, régionales et mondiales visant à éliminer la violence à l'égard des femmes dans plus de 73 pays.  Dans les trois dernières années, poursuit UNIFEM, il a vu les demandes de subventions augmenter à un rythme sans précédent puisqu'elles sont passées de 136 en 1999 à plus de 325 en 2001, soit l'équivalent de 17, 5 millions de dollars.  En 2001, pour faire face à l'accroissement de ces demandes, le Fonds d'affectation spéciale s'est soucié encore plus de rationaliser son fonctionnement.  Ainsi, de nouvelles directives tendant à associer davantage les bureaux extérieurs au choix des projets ont été élaborés, permettant à UNIEFM de renforcer son rôle sur le plan de l'assistance technique apportée au stade de l'élaboration, du suivi, et de l'évaluation des projets.
      UNIFEM précise, en conséquence, qu'au cours du cycle de 2001, le Fonds d'affectation a alloué plus d'un million de dollars.  En effet, le Comité d'examen des projets interinstitutions chargé du choix des projets s'est réuni, au Siège des Nations Unies, en juillet 2001 et approuvé 21 projets à travers le monde, visant notamment à lutter contre la violence conjugale, la traite et l'exploitation sexuelle et l'esclavage des femmes.  Les stratégies mises en oeuvre iront de la sensibilisation et de l'éducation du public au plaidoyer, à l'enseignement de notions de droit, à la formation de professionnels, à la prestation de services et à la formation de groupes de femmes.  L'UNIFEM indique, par ailleurs, que cinq organisations ont obtenu des subventions de l'ordre de 50 000 dollars à 100 000 dollars.  Sur plus de 250 projets soumis, ceux qui ont été retenus l'ont été pour leur approche novatrice, et parce qu'ils pouvaient atteindre de nouveaux groupes, établir des partenariats viables avec les professionnels de l'information et de la communication et susciter des changements dans les attitudes et les comportements.  La composante “Apprentissage” du Fonds d'affectation, poursuit UNIFEM, a été davantage axée en 2001 sur le renforcement des capacités, ce qui s'est traduit par l'organisation d'une série de séminaires régionaux sur les stratégies de communication à l'intention des bénéficiaires de subventions du Fonds d'affectation spéciale et du personnel d'UNIFEM sur le terrain.  Outre les subventions versées au titre du Fonds d'affectation spéciale, précise UNIFEM, 12 millions de dollars, ont été versés, au cours de ces quatre dernières années, au financement d'autres programmes visant à  éliminer la violence à l'égard des femmes.
      Enfin sur l'évaluation en cours de ses activités, l'UNIFEM indique qu'outre qu'elle permetttra de réunir des données fondamentales et analytiques destinées à améliorer les indicateurs de progrès dans la lutte contre la violencce sexiste, cette évaluation devrait également aboutir à des recommanaitons qui aideront l'organisation à mieux défnir l'axe de son prrogramme et, partant, mieux l'exécuter et mieux rallier de nouveaux partenaires à sa cause.
 
DÉCLARATIONS LIMINAIRES
 Mme DUBRAVKA SIMONOVIC, Présidente des 44ème et 45ème sessions de la Commission (Croatie), a noté les activités intenses menées par les ONG au cours des deux sessions placées sous sa présidence et s’est félicitée de l’initiative lancée par la mission du Royaume-Uni qui a établi le Groupe des “amis de l’intégration des sexospécificités” ainsi que de celle de la mission du Canada qui a créé le Groupe “femmes, la paix et la sécurité”.   La Présidente a expliqué que les deux sessions précédentes de la Commission ont permis de modifier son ordre du jour dans la mesure où elles ont facilité l’élaboration des documents finaux de la 23ème session extraordinaire de l’Assemblée générale et de les intégrer à son programme de travail.  Ces sessions ont également permis d’adopter un programme de travail pluriannuel pour la période 2002-2006.  La Commission a également relevé le défi de tenir un rôle central en apportant une contribution au Conseil économique et social en matière de promotion et de gestion des politiques relatives aux femmes.
 La Présidente a rappelé que le Conseil économique et social a décidé, sur la base des recommandations de la Commission, de consacrer son segment de haut niveau avant 2005 à l’examen des conclusions concertées sur l’intégration des sexospécificités et d’inclure un nouveau sous-point relatif à l’intégration des sexospécificités dans toutes les politiques et programmes des Nations Unies.  La Commission devra cette année fournir des recommandations au segment de haut niveau  et au segment de coordination du Conseil économique et social pour 2002, notamment sur l’exploitation des ressources humaines comme l’éducation et la santé.  La Commission continuera à examiner l’efficacité de ses méthodes de travail et des projets de décision seront présentés pour adoption.  La Présidente a relevé que, pour la première fois, la Commission de la condition de la femme sera présidée par un homme.
 
M. IVAN SIMONOVIC, Président du Conseil économique et social(Croatie), a jugé utiles les réunions régulières entre le Conseil et le Bureau de la Commission de la condition de la femme, qui permettent notamment de promouvoir les grandes lignes d’une politique claire et de discuter de questions d’intérêt mutuel.  Il s’est également félicité des points de presse réalisés par le secrétariat de la Commission, qui visent à mieux faire partager les informations.  Il a rappelé que le thème du segment de haut niveau porte cette année sur le développement des ressources humaines, notamment dans les domaines de la santé.  Il a enfin félicité la Commission pour les questions thématiques des discussions retenues cette année, à savoir l’élimination de la pauvreté et la réduction des catastrophes naturelles.  Depuis l’adoption par le Conseil de résolutions, il y a cinq ans, sur la sexospécificité, des progrès ont été accomplis dans toutes les institutions des Nations Unies, a-t-il noté.  L’interaction et la coopération entre le Conseil et la Commission sont indispensables pour renforcer la mise en oeuvre des stratégies adoptées, a-t-il conclu.
 
 M. NITIN DESAI, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, a placé les travaux de la Commission dans la perspective des trois évènements majeurs à venir que sont la rencontre de Monterrey sur le financement du développement, la Deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement de Madrid et le Sommet de Johannesburg sur le développement durable.  Les travaux de la Commission prendront toute leur importance, notamment lors de l’examen des deux questions thématiques sur la gestion de l’environnement et l’élimination de la pauvreté.  Il a rappelé que le Sommet de Rio sur l’environnement a marqué un tournant dans la mesure où les groupes des femmes ont fait entendre leur voix et ont exercé leur influence sur Agenda 21.
 Depuis Rio et, surtout depuis la tenue de la Quatrième Conférence sur les femmes de Beijing, nous avons un peu changé de cap.  Il ne s’agit pas de faire uniquement référence à l’égalité entre les sexes mais également à l’intégration des sexospécifités.  La question doit être vue dans le contexte plus vaste du développement et du renforcement du pouvoir de la femme.  L’accès au crédit, aux ressources naturelles à l’éducation sont des éléments indispensables à l’autonomisation des femmes.  L’autonomisation de la femme sera à l’avant-plan lorsque seront étudiées les questions touchant à la gestion de l’eau, à l’environnement, au transport et à la gestion durable des écosystèmes.  Les délibérations de la Commission sur la pauvreté apporteront une grande contribution à la Conférence de Monterrey.  L’accès au microcrédit des femmes sera examiné.  Abordant la contribution de la Commission à la Deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement qui aura lieu à Madrid en avril prochain, il a relevé que le vieillissement démographique touche en particulier les femmes d’où l’importance de ne pas oublier cette dimension lors de l’examen de la problématique homme/femme et, notamment de la féminisation de la pauvreté.
 
Mme ANGELA KING, Sous-Secrétaire générale et Conseillère spéciale pour la parité entre les sexes et la promotion de la femme, a jugé que l’attention désormais portée à l’égalité entre les sexes était sans précédent.  Les groupes de femmes ont travaillé de façon à ce que les besoins de leurs communautés locales soient visibles : les Nations Unies et la communauté internationale ont été obligées d’apporter beaucoup d’attention à l’égalité entre les sexes tant il est apparu que l’élimination de la pauvreté, la protection de l’environnement, la paix et le développement étaient indissociables de cette question et de la promotion de la femme.  La séxospécificité a été intégrée dans beaucoup de travaux ces derniers mois, lors de la session extraordinaire de l’Assemblée générale sur le VIH/sida et lors de la Conférence mondiale sur l’élimination du racisme et de la discrimination raciale à Durban.  Mme King a encouragé tous les gouvernements, les institutions financières internationales, la société civile et les autres acteurs à rester engagés en ce sens.
 Toutefois, il reste encore beaucoup à faire, a-t-elle poursuivi, en rappelant la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité visant à réduire la victimisation des femmes dans les conflits armés.  Faisant référence à la situation en Afghanistan, elle a rappelé que le pays se trouvait à un moment critique de son histoire et qu’il fallait garantir la place des femmes dans le processus de reconstruction.  La voix des femmes afghanes doit être entendue quand il s’agit de définir les priorités, a-t-elle estimé.  Rappelant que sur les 1,22 milliard de pauvres dans le monde, les femmes en représentent la majorité, elle a indiqué que la Commission voudrait peut-être demander aux Etats Membres de mettre à jour les politiques d’élimination de la pauvreté qui reflètent la sexospécificité et le renforcement des pouvoirs des femmes.  Mme King a également estimé nécessaire d’intégrer la sexospécificité dans les questions sur le vieillissement, pour mieux répondre aux besoins propres des hommes et des femmes âgés.
 Pour Mme King, des progrès considérables ont été accomplis au sein du système des Nations Unies : elle en voulu pour preuve le lancement récent par la Banque mondiale d’une stratégie reconnaissant l’importance de la sexospécificité pour promouvoir les questions de développement.  Au cours de l’année dernière, plusieurs secrétariats et départements ont renforcé leurs capacités en terme de sexospécificité, a-t-elle ajouté.  Les femmes représentent 34,6 % du personnel des Nations Unies ; toutefois, elles ne sont que dix pour cent du personnel aux niveaux des secrétaires généraux adjoints et des secrétaires généraux et aucune femme n’a été désignée, au sein du Département des opérations de maintien de la paix, comme représentante ou envoyée spéciale du Secrétaire général ; enfin, les femmes ne représentent que 6,6 % des fonctionnaires de classe D1 ou plus dans ce département, a souligné Mme King.  En conclusion, elle a indiqué qu’il fallait attirer davantage de femmes qualifiées pour les opérations de maintien de la paix et améliorer la représentativité des femmes aux plus hauts niveaux des Nations Unies
 
      Mme CAROLYN HANNAN, Directrice de la Division de la promotion de la femme, a relevé que les questions thématiques à l’étude au cours de cette session, à savoir l’élimination de la pauvreté et la gestion de l’environnement, contribueront aux préparatifs du Sommet mondial sur le développement durable qui aura lieu au mois d’août prochain en Afrique du Sud.  Elle a précisé que l’impact des catastrophes naturelles sur les femmes n’avait pas reçu suffisamment d’attention dans le passé.  La Commission est donc en mesure de renforcer le cadre permettant d’intégrer les sexospécificités lors de la gestion des catastrophes naturelles et l’atténuation de l’impact de ces catastrophes.  Elle a relevé que le deuxième thème à l’examen, à savoir l’élimination de la pauvreté, a reçu une attention particulière, notamment lors de la Quatrième Conférence sur les femmes à Beijing et la 23ème session extraordinaire de l’Assemblée générale consacrée à son suivi.  Elle a rappelé que la Commission du développement social a examiné comme thème prioritaire la question de l’intégration des politiques sociales et économiques dans le but d’éliminer la pauvreté.  L’élimination de la pauvreté et le développement durable ne pourront être obtenus sans la promotion des droits des femmes, a-t-elle fait observer, en particulier dans le contexte de la mondialisation.  La Commission aura également l’occasion de jouer un rôle de catalyseur lors des processus intergouvernementaux touchant le développement durable et le vieillissement.
      La Commission devra également jouer un rôle moteur en apportant son soutien au processus d’intégration des sexospécificités mené notamment par le Conseil économique et social qui a décidé d’inclure dans son programme de travail un sous-point sur l’intégration des sexospécificités.  La Directrice a également cité le programme de travail conjoint de la Division de la promotion de la femme et du Haut Commissariat aux droits de l’homme comme un exemple du degré d’attention accru accordé aux sexospécifictés.  Elle a également relevé l’interaction entre la Commission de la condition de la femme et la Commission pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes dont la Présidente, Mme Abaka, prendra la parole au cours de cette session.
      Abordant la question des méthodes de travail de la Commission, Mme Hannan a indiqué que le nouveau processus de réflexion lancé l’année dernière a insisté sur la capacité de la Commission de constituer une plate-forme de discussions et d’échanger des expériences nationales par des représentants de haut niveau des gouvernements.  Le Bureau sortant avait suggéré l’organisation de dialogues au niveau ministériel ou de tables rondes de haut niveau qui pourraient accorder une attention particulière au renforcement des capacités institutionnelles, aux bonnes pratiques et aux leçons tirées.  Le Bureau sortant a également consacré ses travaux au format des documents finaux relatifs aux questions thématiques.  La Directrice a rappelé que la Commission joue un rôle central dans le suivi de la mise en oeuvre du Programme d’action de Beijing et des documents adoptés lors de la 23ème session extraordinaire de l’Assemblée générale, ses membres disposant de la possibilité de faire part de leur expertise et de jouer un rôle catalytique, ce qui la distingue des responsabilités du Conseil économique et social et de l’Assemblée générale.
 
Mme JOANNE SANDLER, Directrice exécutive adjointe de l’UNIFEM, a rappelé qu’il y a 25 ans, les femmes ne disposaient pas des engagements politiques, de l’expérience, des structures et es capacités dont elles bénéficient aujourd’hui pour traiter des questions de pauvreté et de protection de l’environnement.  A cette date, a-t-elle poursuivi avant de s’interroger sur les enseignements tirés de cette expérience, UNIFEM n’existait que depuis une année en tant que Fonds d’affectation spécial pour la Décennie des Nations Unies de la Femme.  Il faut aujourd’hui développer des politiques macroéconomiques qui reflètent les préoccupations sexospécifiques et, à cet égard, il est essentiel de combler le fossé artificiel entre politiques économiques et sociales : les politiques sociales ne sauraient corriger les effets pervers de la réduction des dépenses publiques, a-t-elle estimé.  Il suffit de constater la pandémie de sida au Zimbabwe : les filles sont retirées de l’école pour soigner les proches malades et les grand mères s’occupent de plus en plus de leurs petits-enfants.  Nous vivons de plus en plus dans une économie de soins où les jeunes filles et les femmes âgées doivent se sacrifier pour combler les lacunes des gouvernements, a souligné Mme Sandler.  C’est pourquoi, elle a invité les participants à considérer les dépenses prévues pour les filles et les femmes et les comparer à celles engagées pour les jeunes gens et les hommes. 
 En second lieu, il faudrait renforcer la participation des femmes au dialogue social concernant les politiques économiques : les femmes doivent dépasser le stade microéconomique et prendre part à la définition de politiques qui influent sur leur vie.  L’un des moyens de le faire est d’analyser les budgets dans une perspective sexospécifique, a-t-elle dit, invitant les délégations à considérer les dépenses prévues pour les filles et les femmes et à les comparer à celles engagées pour les jeunes gens et les hommes.  UNIFEM, a-t-elle poursuivi, est en faveur de nouvelles initiatives comme celles prises à Carthagène par l’Amérique Latine ou celle de l’Afrique francophone - qui met en place un réseau de femmes économistes - permettant de veiller à ce que les dimensions sexospécifiques de l’Aide publique au développement soient prises en considération.  Il est important d’investir dans le renforcement des capacités sexospécifiques, a-t-elle estimé, et UNIFEM veille à ce que les résultats de travaux de commissions comme la Commission de la condition de la femme ou de ceux des conférences soient utiles à tous et que les femmes aient accès aux informations.
 
 
Mme CHARLOTTE ABAKA, Présidente du Comité pour l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’encontre des femmes, a tout d’abord rappelé que le Comité qu’elle préside, dont la vingt-sixième session s’est achevée le 1er février, avait pour tâche d’examiner les rapports des 168 Etats parties à la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’encontre des femmes.  Le Protocole facultatif est déjà ratifié par 31 Etats.  Le Comité a adopté trois importantes déclarations, a-t-elle fait valoir, la première concernant la solidarité avec les femmes d’Afghanistan soulignant qu’il est essentiel qu’elles participent pleinement au processus de reconstruction et de développement de leur pays.  Il  a également préparé deux contributions au processus préparatoire de la Conférence de Madrid sur le vieillissement et du Sommet mondial sur le développement durable, à Johannesburg.
 Le Comité, a-t-elle ajouté, a souhaité attirer l’attention sur les besoins spécifiques des femmes âgées, souvent mal couvertes par les assurances médicales, et exposées à la violence et à la pauvreté.  Concernant le Sommet sur le développement durable, le Comité a souligné qu’une gestion et un règlement pacifiques des conflits avec la participation des femmes sont essentiels pour atteindre cet objectif.  Elle a souhaité que le concept de développement durable tienne compte d’une approche sexospécifique, centrée sur le développement humain, et basée sur l’égalité et l’équité tout en assurant la participation des femmes dans les gouvernements et au sein de la société civile.  L’égalité entre les sexes devrait donc être inscrite à l’ordre du jour du développement durable, a-t-elle estimé.  Le Comité, a-t-elle poursuivi, attache une grande importance aux méthodes de travail : nos travaux connaissent un grand retard dans leur mise en oeuvre par les Etats et l’Assemblée générale, dans sa résolution 56/229, a approuvé notre demande de convoquer une session extraordinaire, qui se tiendra en août prochain, en consacrée à la mise en oeuvre de nos rapports afin  qu’ils ne restent pas au fond des tiroirs, a conclu Mme Abaka.
 
DÉBAT GÉNÉRAL
 
Mme PULIDO, s’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine (Venezuela), a souligné que l’élimination de la pauvreté constitue l’un des défis majeurs que doit relever la communauté internationale.  La mondialisation et les transformations économiques ont eu un impact profond sur les paramètres du développement social et, dans de nombreux cas, a exacerbé la pauvreté que connaissent des millions de personnes, en particulier ceux qui vivent dans les pays en développement.  L’une des manifestations de cette tendance est la féminisation de la pauvreté.  L’autonomisation des femmes implique une transformation des relations de subordination qu’elles entretiennent avec le pouvoir afin qu’elles assument le contrôle de leur existence, notamment par leur participation aux activités propres à générer des revenus.  La représentante a souligné l’importance du projet de document final de Monterrey sur le financement du développement qui reconnaît la nécessité de promouvoir l’égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes comme des moyens efficaces de combattre la pauvreté, la faim, les maladies et de stimuler le développement.  La représentante a précisé que l’élimination de la pauvreté, tout au long du cycle de vie dans le contexte de la mondialisation ,présente un intérêt particulier pour le Groupe des 77 et de la Chine dans la mesure où les difficultés que connaissent les pays en développement dans le cadre de la libéralisation de l’économie sont bien connues. 
 A la lumière des délibérations de la deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement qui aura lieu à Madrid, la situation des femmes âgées présente également un intérêt certain.  Il est un fait que les changements démographiques ont mené à un accroissement des femmes âgées.  Un autre sujet de préoccupation pour le Groupe des 77 et de la Chine porte sur l’impact négatif des catastrophes naturelles sur les pays en développement qui sont souvent associées aux attitudes humaines et aux schémas d’habitation.  Les circonstances menant à ces catastrophes ainsi que leurs conséquences sont si complexes qu’il est nécessaire de mettre en oeuvre des approches multidimensionnelles.  Le Plan d’action de Yokohama a reconnu l’importance de l’action multidisciplinaire en appelant les Etats à promouvoir la participation des communautés et des femmes.  La représentante a relevé que la perspective sexospécifique en vue d’atténuer l’impact négatif des catastrophes naturelles a été intégrée uniquement du point de vue de la vulnérabilité et de la participation des communautés sans que le rôle de la femme n’ait été suffisamment pris en compte aussi bien pour ce qui est de la prévention que de l’atténuation des conséquences négatives des catastrophes naturelles.
 La vulnérabilité sociale, a relevé la représentante, résulte de la combinaison de divers facteurs comme l’habitat, les infrastructures, le système judiciaire et les politiques publiques.  La délégation vénézuélienne fait sienne l’analyse du Secrétaire général selon laquelle la réduction des risques exige qu’un lien soit établi entre une gestion saine de l’environnement et le développement durable.  La gestion des risques doit faire partie d’un processus général de développement intersectoriel tenant compte des sexospécificités.  Nous sommes d’avis que davantage d’attention doit être accordée aux aspects internationaux de la prévention des catastrophes naturelles et au processus de reconstruction.  En outre, la représentante a fait état des effets dévastateurs de la dette sur les pays en développement qui ne sont pas en mesure d’intégrer des stratégies visant à atténuer l’impact négatif des catastrophes naturelles dans leurs programmes de développement.  Elle a indiqué que le Groupe des 77 et de la Chine présentera des projets de résolution sur l’aide à apporter dans le cadre des catastrophes naturelles et sur les femmes palestiniennes.
 
Mme CONCEPCION DANCAUSA TREVINO, Vice-Ministre des Affaires sociales de l’Espagne, qui s’exprimait au nom de l’Union européenne et des pays associés, s’est félicitée des progrès déjà accomplis en termes d’égalité des sexes et de la prise en compte de la sexospécificité et de l’égalité homme/femme dans les problématiques de développement durable.  Néanmoins, il reste beaucoup de fillettes et de femmes qui ne sont toujours pas associées au développement, ne jouissent pas de leurs droits humains ni des libertés fondamentales à égalité avec les hommes.  La pleine participation des femmes au règlement des conflits et à la promotion de la paix et de la sécurité sont des questions pleinement mises en lumière par la situation en Afghanistan.  Aussi, l’Union européenne juge-t-elle le moment propice pour assurer le respect et le plein exercice de tous les droits de femmes et filles afghanes et mettre fin aux discriminations dont elles ont souffert.  A cet égard, l’Union européenne salue le Plan d’action adopté à l’issue de la table ronde internationale consacrée au rôle des femmes dans la reconstruction de l’Afghanistan et appelle les Nations Unies à nommer très rapidement auprès de M. Brahimi un conseiller spécial chargé des questions d’égalité entre les sexes.
 Soulignant que les droits humains des femmes sont inaliénables et parties intégrantes des droits de l’homme en général, Mme Dancausa Trevino a jugé que la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’encontre des femmes et son protocole facultatif constituaient des instruments clefs pour garantir l’égalité des sexes.  L’Union européenne appelle donc les Etats qui ne l’ont pas encore fait à ratifier et adhérer à ces deux textes et à retirer leurs réserves incompatibles avec la Convention.  La violence sous toutes ses formes contre les femmes et fillettes représente un obstacle grave à l’égalité entre les sexes, a-t-elle ajouté.  C’est pourquoi, l’Union européenne demande aux Etats de punir toutes formes de violences à leur encontre, notamment la violence au sein de la famille.  Concernant les trafics de femmes et fillettes à des fins d’exploitation sexuelle et économique, elle a appelé au nom de l’Union européenne à la mise en place d’une vaste stratégie pour s’y opposer, comprenant des campagnes de prévention et d’information ainsi que des programmes d’assistance aux victimes.
 Enfin, elle a plaidé pour que soit accrue la représentativité des femmes aux postes de décision.  A cet égard, elle a félicité les différentes entités des Nations Unies pour leurs efforts en faveur de l’intégration d’une dimension sexospécifique à leurs travaux.  Soulignant que les femmes continuent de souffrir de la pauvreté d’une façon disproportionnée par rapport aux hommes, elle a indiqué que l’Union européenne rejoignait la Déclaration du Millénaire qui vise à promouvoir l’égalité entre les sexes comme un moyen efficace d’éliminer la pauvreté.  Pour l’Union européenne, a-t-elle poursuivi, l’égalité entre hommes et femmes est un principe fondamental: l’Union a déjà mis en application cinq programmes d’action pour la promotion de l’égalité des sexes, dont le dernier assure notamment un salaire égal pour travail égal et l’égalité dans le processus de prise de décisions.  Pour l’Union européenne, l’égalité ne peut être atteinte que sur la base de politiques adoptées par les gouvernements, mais ne réussissent qu’à condition qu’hommes et femmes soient activement engagés en ce sens.
 
Mme LAILA DAVOY, Ministre de l’enfance et des affaires familiales de la Norvège, a évoqué les discriminations et les “crimes d’honneur“ dont sont victimes les femmes appartenant à des groupes minoritaires dans les pays scandinaves.  Les “crimes d’honneur” sont autant honteux que les mutilations génitales et les mariages forcés.  Les effets visibles de cette double discrimination ont exigé que nous modifions nos politiques nationales  Nous mettons actuellement en place des réseaux et des centres d’aide et de soutien.  Nous ne pourrons obtenir le développement durable si nous ignorons le rôle clé joué par les hommes et leur pouvoir.  En tant que pays hôte, nous devons offrir à tous les immigrants, femmes et hommes, de réelles opportunités économiques, sociales et politiques.  La promotion de l’égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes constitue un moyen efficace de lutter contre la pauvreté.  Nous souhaitons que la présente session de la Commission permette de faire un pas dans la bonne direction et de contribuer ainsi réellement au Sommet sur le financement du développement et à celui sur le développement durable. 
 La Ministre a annoncé que son Gouvernement a présenté ce matin un programme d’action de lutte contre la pauvreté dans les pays en développement.  L’un des efforts doit porter sur l’égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes, la promotion des droits de l’homme, de la démocratie et de la bonne gouvernance.  Ce programme d’action coïncide avec le 50ème anniversaire du programme norvégien de coopération en faveur du développement.  La Ministre a annoncé par ailleurs que son pays déposera demain ses instruments de ratification au Protocole facultatif à la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes.
 
Mme VIOLETA BERMUDEZ, Vice-Ministre du Pérou pour la promotion de la femme et le développement humain, a rappelé que son pays avait présidé, en mars 2000, le Mécanisme régional pour la femme en Amérique Latine et dans la région des Caraïbes, lors de la huitième conférence régionale sur le sujet.  Cette région s’est concentrée ces dernières années sur les politiques sociales pour émanciper les femmes tout au long de leur vie, a-t-elle insisté.  Au niveau régional, le Sommet ibéro-américain a reconnu l’importance du rôle de la femme dans nos sociétés et a voulu garantir la vie des femmes, leur donner accès à tous les moyens de production et garantir leur participation à la société.  La Ministre a fait valoir que pauvreté et inégalité étaient incompatibles avec les valeurs des droits de l’homme.  D’où le défi, à relever, d’éliminer la pauvreté.  Dans ce contexte, une des priorités du Président Toledo est le respect des droits de la personne, a-t-elle assuré.  Le Gouvernement péruvien, avec la société civile et les ONG, a cherché à mettre en place un système de protection sociale fondé sur l’éducation, la santé et la sécurité alimentaire.  A moyen terme, a-t-elle néanmoins souligné, des progrès doivent être accomplis pour faire changer les mentalités de la population face aux responsabilités qui incombent aux hommes et aux femmes.
 
Mme MARGARETA WINBERG, Ministre pour l’égalité des sexes de la Suède, a estimé que les femmes comptaient parmi les plus pauvres des pauvres.  Elles travaillent la terre mais n’en sont pas propriétaires.  Les hommes ont accès à l’héritage, ce qui n’est parfois pas le cas des femmes.  Nous devons reconnaître que les femmes ne sont pas nées vulnérables mais ont été rendues vulnérables d’un point de vue juridique, économique et social.  Nous devons donc nous attaquer aux structures qui sont à l’origine de la féminisation de la pauvreté des femmes.  La Ministre a indiqué que son pays a lancé une étude sur la discrimination fondée sur le sexe et la pauvreté qui sera achevée en 2003.  Les femmes jouent un rôle essentiel pour la sécurité alimentaire et c’est dans ce contexte que la Suède accueille très chaleureusement le Programme d’action lancé par l’Organisation des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO).  La Ministre a indiqué que la FAO et la Suède organisent en juin prochain un évènement, en marge du Sommet mondial sur l’alimentation, qui s’attachera à étudier le rôle vital que jouent les femmes rurales dans l’agriculture et dans la lutte contre la faim et la pauvreté.
 
Mme HAN MYUNG-SOOK, Ministre pour l’égalité des sexes de Corée, a souligné que face aux catastrophes naturelles, les femmes sont fortes et créatives pour lutter contre la pauvreté ; c’est pourquoi, elles doivent jouer un rôle central dans la protection de l’environnement, d’autant qu’elles savent compenser les effets négatifs du développement sur la détérioration de l’environnement.  Rappelant que son ministère avait été créé il y a un an, la Ministre a passé en revue la situation dans son pays : ainsi, les congés maternité en Corée sont passés de 60 à 90 jours, pour permettre à la femme de jouer son rôle dans la société coréenne tout en préservant la vie familiale.  Les recrutements de femmes se sont accélérés dans les postes élevés de la fonction publique, mais aussi dans les universités où l’on recherche des chercheurs femmes.  Le Code civil coréen sera prochainement révisé pour éliminer les discriminations existantes.  Le Gouvernement de la République de Corée reste pleinement engagé en faveur de l’égalité entre les sexes, a-t-elle assuré.
 
M. DUMISANI S. KUMALO (Afrique du Sud) s’est félicité du thème choisi pour cette session, à savoir l’élimination de la pauvreté tout au long du cycle de vie des femmes.  Cette discussion prend toute son importance pour un pays comme l’Afrique du Sud qui a fait de l’élimination de la pauvreté une de ses priorités.  Il a précisé que les programmes principaux d’élimination de la pauvreté traitent de l’autonomisation économique des femmes.  En avril de cette année, l’Afrique du Sud publiera son deuxième rapport sur “les hommes et les femmes” en Afrique du Sud qui compile des données ventilées par sexe sur la situation des hommes et des femmes.  Le rapport tient compte de facteurs ayant un impact au quotidien sur la vie des femmes comme l’accès à l’eau potable et à l’électricité.  Le rapport de 1995 avait montré que 25 % de tous les foyers utilisaient du bois comme leur principal source d’énergie pour faire la cuisine.  En 1999, ce chiffre est tombé à 20 %.
      L’Afrique du Sud reconnaît que la pauvreté et les inégalités sont les menaces principales au développement durable.  Nous admettons qu’il faut davantage reconnaître la contribution des femmes au développement durable lors des processus de prise de décisions relatifs à l’intégration des politiques sociales et économiques et la formulation des politiques relatives à l’environnement.  Le représentant a relevé que lors des préparatifs relatifs au Sommet sur le développement durable, la gestion des catastrophes naturelles est une question qui prend de plus en plus d’importance.  Il a rappelé que son pays a accédé un à certain nombre de conventions internationales relatives à la protection de l’environnement et que des programmes sont mis en oeuvre.  Il s’agit désormais de veiller à ce que de tels programmes tiennent compte des conséquences des catastrophes naturelles sur la situation économique des femmes.  Il a également fait référence au Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) qui constitue un engagement important de la part des dirigeants africains en faveur de l’élimination de la pauvreté.
 
Mme SHAPIRO (Groupe de travail sur les jeunes filles représentant un caucus d’ONG) a évoqué la féminisation de la pauvreté, phénomène qui est largement ignoré par l’ensemble de la communauté internationale.  Une fille née dans la pauvreté se mariera tôt et aura un enfant au cours de son adolescence.  Il faut donc rompre le cycle de la pauvreté en investissant dans l’avenir des jeunes filles.  Elle a expliqué que la femme et la fillette sont vulnérables dans la mesure où elles ont peu accès à l’éducation et font l’objet de nombreuses formes de violence.  La représentante a tracé un lien entre la féminisation de la pauvreté et les conflits armés qui séparent les familles et détournent les ressources allouées à l’éducation et aux dépenses sociales.  Nous demandons instamment à la Commission d’accorder une attention particulière à la résolution 1325 de l’Assemblée générale sur les femmes, la paix et la sécurité qui insiste sur les besoins spécifiques des fillettes qui se trouvent dans des situations de conflits armés.
      La représentante de l’ONG a demandé à la Commission de se joindre aux initiatives des Nations Unies relatives à la pauvreté, à la mondialisation, au développement, aux sexospécificités et aux droits de l’homme.  Sans une approche qui intègre ces divers paramètres, nos efforts échoueront, a-t-elle mis en garde.
 
M. PIROMSAKDI LAPAROJKIT, Secrétaire adjoint du cabinet du Premier Ministre de Thaïlande, a expliqué que son Gouvernement avait créé un Fonds pour les villages et les villes au sein duquel siégeait un nombre équivalent de femmes et d’hommes, de façon à assurer que les femmes participeraient au processus décisionnel dans les domaines qui affectent directement leur vie.  Il a estimé par ailleurs que le gaspillage des ressources naturelles et la dégradation de l’environnement étaient l’une des causes majeures de la pauvreté en milieu rural et aggravaient l’impact des catastrophes naturelles.  Il a noté à cet égard que les femmes avaient joué un rôle important dans la gestion et conservation des ressources.  Les principaux travaux de la Thaïlande dans l’application des recommandations de Beijing ont été la mise en place d’un plan directeur pour garantir la parité et les efforts visant l’élimination de la violence.  Le Gouvernement thaïlandais, en coopération avec les ONG, s’est employé à définir un certain nombre d’actions dans ce sens.  Nous avons également souligné les campagnes pour augmenter la représentativité des femmes dans les processus décisionnels, notamment au niveau local, promouvoir leur participation et leurs capacités dans un partenariat sur le développement durable, et défendre l’exercice de leurs droits.  Un réseau de femmes a été ainsi créé pour mettre en lumière les questions de parité dans les médias.
 
Mme PNINA HERZOG (Project 5-0), prenant la parole au nom de cinq ONG, a estimé qu’un développement réussi exige une approche multidisciplinaire.  La pauvreté est souvent définie par l’absence de nourriture, de logement, de terre et d’autres biens matériels.  Toutefois, la pauvreté est synonyme d’absence d’indépendance et de pouvoir de décision.  Trop souvent, a dénoncé la représentante, les femmes pauvres sont victimes d’harcèlement sexuel.  Dans les pays industrialisés, la discrimination à l’encontre des femmes existe également.  Même si la législation le permet, la femme n’a pas accès au crédit sur le même pied d’égalité que les hommes ni au même salaire.  Dans de nombreux pays, les personnes âgées sont délaissées et la majorité d’entre elles qui sont des femmes, se trouvent dans un état de vulnérabilité important.  Dans les pays qui connaissent un taux élevé du VIH/sida, les femmes âgées ont la responsabilité d’élever les enfants de parents atteints du VIH/sida.  Il est donc indispensable de fournir un accès aux services de santé de base, à l’éducation, à la formation professionnelle et à l’information.  Il est également indispensable que les gouvernements adoptent une législation appropriée et garantissent la distribution équitable des services publics.
 
Mme MINA WESTMAN (Israël) a noté que, pour la première fois, le Gouvernement israélien comptait trois femmes ministres et deux autres vice-ministres.  En 1998, un Bureau a été créé auprès du Premier Ministre pour faire avancer la promotion de la femme, chargé de la parité au plan national et M. Ariel Sharon a récemment institué un Comité interministériel pour l’égalité des chances.  Ceci prouve qu’en dépit de la situation sécuritaire difficile, Israël considère qu’il revient à toute la société de relever le défi de la parité.  Il s’agit désormais de voir comment soulager les femmes de leurs fardeaux actuels.  La politique macroéconomique d’Israël vise à réduire la pauvreté et les écarts encore importants dans la société, notamment en termes de salaires.  Un fonds de crédit a été récemment créé et encourage les femmes qui en bénéficient à suivre une formation.  La représentante a précisé que des ONG assistent les femmes, musulmanes notamment, qui entendent créer leurs propres entreprises.  Israël entend enfin reconnaître que des progrès ont été accomplis en faveur de la parité au sein des Nations Unies et dans le processus de mondialisation.
 
      Mme FLORENCE IEVERS (Canada) a fait part de l’expérience de son pays dans la lutte contre la pauvreté.  Elle a expliqué que bon nombre de femmes au Canada sont vulnérables en raison de leur situation économique, sociale ou géographique.  Les femmes autochtones ou les membres des minorités visibles, les migrantes, les handicapées, les mères monoparentales et les femmes âgées risquent tout particulièrement de connaître la pauvreté au cours de leur vie.  Elle a expliqué que son pays a ainsi adopté une approche multidisciplinaire qui favorise la collaboration avec le gouvernement, le secteur privé et les bénévoles.  Pour éliminer la pauvreté des femmes et des filles, il est essentiel de comprendre leur situation sur les plans politique, économique, social et culturel.  Il faut renforcer l’autonomie des femmes dans toutes les sphères d’activités, notamment en favorisant leur autonomie économique et leur participation au processus de prise de décisions.
      La représentante a également évoqué les catastrophes naturelles qu’a subies son pays.  Elle a expliqué que lorsque les droits fondamentaux des femmes sont respectés et que les femmes participent aux processus de prise de décisions, en particulier dans le domaine de la gestion de l’environnement et de la prévention des catastrophes naturelles, la collectivité s’en trouve renforcée.  Les questions de gestion de l’environnement et de prévention des catastrophes naturelles font partie intégrante de l’enjeu plus général du développement durable.  Il est reconnu que le renforcement de l’autonomie des femmes et l’égalité des sexes sont les conditions préalables au développement durable.  Il est impossible de se pencher sur la problématique du développement durable sans aborder les aspects économiques, politiques, culturels, et environnementaux.
 
M. BERND NIEHAUS, s’exprimant au nom du Groupe de Rio (Costa Rica), a relevé que des obstacles continuent d’entraver la promotion de la femme, en donnant pour preuve que le Gouvernement costa-ricien ressent le besoin d’intégrer la parité dans ses politiques sociales ainsi que dans ses stratégies pour le développement social et économique et la promotion de la démocratie.  Des millions de femmes vivent sous l’oppression, l’intolérance, et leurs droits continuent d’être violés et niés; c’est pourquoi, il faut adopter des mesures concrètes et efficaces pour éliminer les injustices.  Les femmes autochtones et migrantes sont particulièrement vulnérables.  Il faut donc lutter contre les entraves culturelles qui empêchent de surmonter la pauvreté.  De l’avis de M. Niehaus, il est nécessaire de donner aux femmes un meilleur accès aux moyens de production et au processus décisionnel.  Ayant à l’esprit la volonté de réduire la pauvreté, il faut créer des mécanismes adéquats pour les femmes dans les domaines du commerce pour qu’elles profitent des occasions fournies par la mondialisation.
 S’agissant de la gestion et de la préservation de l’environnement, le représentant du Costa Rica a réaffirmé l’engagement de son pays à oeuvrer pour que le Sommet sur le développement durable qui se tiendra en août prochain en Afrique du Sud permette de déboucher sur des actions concrètes au niveau mondial.  Il ne fait aucun doute, a-t-il poursuivi, que la femme joue un rôle capital dans ce domaine.  Il est donc indispensable de prendre en compte l’impact que les changements climatiques peuvent avoir sur les questions de parité.  Des phénomènes comme les inondations, la désertification ou l’érosion de la terre, communs dans nos régions, forcent souvent les familles à abandonner leurs terres et à se déplacer, a rappelé M. Niehaus, tout en faisant observer que le poids de ces bouleversements est souvent supporté par les femmes.
 
      Mme ELLEN MARGRETHE LOJ (Danemark) a indiqué que son pays lancera le 8 mars prochain un Programme d’action national de lutte contre la violence à l’égard des femmes qui repose sur quatre domaines d’action prioritaires, à savoir le renforcement du réseau d’aide aux victimes; la formation des travailleurs sociaux et des professionnels de la santé ainsi que les volontaires dans ce cadre; le traitement et la réhabilitation des auteurs de violence et l’élaboration de statistiques sur l’ampleur de ce phénomène.  Un accent particulier sera mis sur les enfants, les femmes des minorités ethniques ainsi que sur les femmes handicapées.  Evoquant les thèmes à l’examen que sont l’élimination de la pauvreté et la gestion de l’environnement, la représentante a appuyé le projet de déclaration finale de la Conférence sur le financement du développement qui aura lieu à Monterrey au Mexique, faisant référence à plusieurs reprises à l’intégration des sexospécificités, notamment dans les politiques de développement.
 La représentante a aussi souligné l’importance de la participation égale des femmes au développement durable, à la gestion de l’environnement et à la prévention des catastrophes naturelles.  Elle a indiqué que son Gouvernement a décidé de consacrer un budget distinct de 9,5 millions de dollars des Etats-Unis aux activités relatives aux sexospécificités et plus particulièrement aux activités en faveur des femmes et fillettes vulnérables.  Mme Loj a par ailleurs fait part de son appui aux réformes des méthodes de travail de la Commission pour ce qui touche aux communications et à la proposition de nommer des rapporteurs spéciaux chargés d’étudier dans le détail les communications.
 
     M. JENÖ STAEHELIN (Suisse) a indiqué que son pays avait déjà établi les premier et second rapports périodiques relatifs à la mise en oeuvre des dispositions de la Convention sur l’élimination de toutes formes de discrimination à l’égard des femmes.  Il en ressort qu’au cours de ces deux dernières décennies, la parité s’est améliorée en Suisse, a-t-il dit.  Mais des inégalités subsistent, notamment dans la participation aux processus décisionnels ou dans la formation supérieure et la vie professionnelle.  Au cours de la présente session, la Suisse entend mettre l’accent sur l’élimination de la pauvreté, d’autant que nous sommes à la veille de trois conférences importantes qui traitent de l’élimination de la pauvreté et du rôle que devront jouer tous les acteurs concernés, a-t-il poursuivi.  Donnant l’exemple de la Suisse, il a indiqué que 80 % des femmes en âge de travailler y exercent une activité lucrative mais leurs revenus restent modestes et la plupart des tâches domestiques ne sont pas rémunérées.  C’est ainsi qu’à la naissance des enfants, les revenus des femmes baissent alors que ceux des hommes augmentent.  La Suisse attend donc des travaux de la Commission de la condition de la femme qu’ils mettent en évidence de manière précise les besoins et les ressources spécifiques des femmes dans la lutte contre la pauvreté, afin qu’on en tienne compte dans les travaux des trois grandes conférences à venir, a-t-il conclu.
 
      Mme PATRICIA DURRANT (Jamaïque) a fait part des travaux menés les 25 et 26 février dernier par le Comité consultatif d’UNIFEM pour examiner les progrès réalisés par le Fonds dans la mise en oeuvre de son Plan stratégique pour 2000-2003.  Elle a rappelé que le cadre général des activités d’UNIFEM consiste en la mise en oeuvre du Programme d’action de Beijing et de la Convention des Nations Unies sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes.  Le Comité consultatif a particulièrement soutenu l’accent placé par UNIFEM sur l’intégration des sexospécificités lors de la Conférence sur le financement du développement ainsi que l’accent mis sur les femmes, la paix et la sécurité.  Nous soutenons également l’initiative visant à procéder à une évaluation de l’impact des conflits armés sur les femmes et du rôle des femmes dans les processus d’édification de la paix.  Notant avec préoccupation le fossé grandissant entre le niveau du Fonds d’affection spéciale d’UNIFEM en faveur des activités de lutte contre la violence à l’égard des femmes et le nombre élevé de demandes de subventions, le Comité a encouragé UNIFEM à lancer des appels de fonds spécifiques.  Le Comité a également relevé les progrès réalisés dans le renforcement des partenariats avec diverses institutions du système des Nations Unies.
 
Mme MARION THIELENHAUS, Ministre d’Allemagne aux affaires de la famille, des personnes âgées, des femmes et de la jeunesse, a indiqué que son pays considère la Déclaration du Millénaire sur l’égalité des sexes comme un moyen efficace de lutter contre la pauvreté, notant qu’avec le Programme d’action 2015, le Gouvernement allemand cherchait à diminuer de moitié le nombre de personnes pauvres dans le monde.  A cet égard, l’égalité hommes/femmes figure en tête des priorités de ce Programme, car les femmes jouent un rôle clef pour surmonter la pauvreté.  Par conséquent, tout doit être entrepris pour tenir compte des besoins propres aux femmes et aux hommes, a-t-elle estimé.  Promouvoir le rôle de la femme c’est renforcer leur influence politique et sociale, c’est-à-dire assurer notamment la sécurité des femmes et des fillettes, garantir un accès égal à l’éducation, lutter contre le trafic de femmes et d’enfants.  La lutte contre la pauvreté est intimement liée à la lutte contre la violence à l’encontre des femmes et des fillettes, a-t-elle poursuivi.  Cette violence transcende toutes les classes de la société, les religions et les groupes d’âges.  En lançant un programme national d’action, le Gouvernement allemand a accordé une grande importance à cette lutte et une loi a été adoptée l’année dernière pour protéger les femmes contre la violence domestique.  La Ministre a enfin exprimé sa solidarité avec les femmes afghanes en souhaitant qu’aux côtés de l’aide humanitaire soit accordée une attention particulière à la participation des femmes à la reconstruction du pays et au processus décisionnel à long terme.
 
Mme YORIKO MEGURO (Japon) a fait part des efforts que son pays a déployés pour promouvoir l’égalité entre les sexes, en créant notamment un Conseil pour l’égalité des sexes et le Bureau pour l’égalité des sexes.  Le Gouvernement envisage également de prendre des mesures concrètes pour donner suite à la 23ème session extraordinaire de l’Assemblée générale.  Le Parlement, reconnaissant que la violence à l’égard des femmes est une violation des droits de l’homme, a adopté en avril 2001 une loi sur la prévention de la violence au sein de la famille et la protection des victimes.  Il s’agit du premier texte législatif global dans ce domaine.  Nous avons également développé la création de coopératives agricoles et la création d’un fonds accordant des prêts sans taux d’intérêt.  Le Gouvernement japonais insiste particulièrement sur la formation professionnelle et technologique des femmes dans le domaine de la gestion de l’environnement en vue d’une production agricole durable.
      Sur le plan international, la représentante a estimé que l’aide fournie aux pays en développement doit combiner la protection de l’environnement.  Pour parvenir au développement économique et social, il est important de reconnaître l’importance du rôle et du statut de la femme.  L’Initiative du Japon relative aux femmes et le développement repose sur l’éducation, la santé et la participation aux activités socioéconomiques.  Ces efforts portent sur la promotion de l’éducation des femmes, la planification familiale, l’autonomie économique par le biais de l’octroi de microcrédits, la formation professionnelle et l’amélioration des conditions de travail.  Evoquant la Conférence de Tokyo sur la reconstruction de l’Afghanistan, elle a souligné qu’il est essentiel de promouvoir l’autonomisation des femmes afghanes si l’on veut établir une société juste et durable.  Evoquant ensuite la question de l’exploitation sexuelle des enfants, la représentante a rappelé que son pays a accueilli le deuxième Congrès mondial contre l’exploitation sexuelle des enfants.
 
Mme MAYSSOUN CHAKIR (Caucus des jeunes) a appelé les institutions de l’Organisation des Nations Unies à tenir compte du fait que les jeunes femmes qui se marient trop jeunes et ont rapidement un enfant n’ont guère de perspectives d’avenir.  Au plan des catastrophes naturelles et du développement durable, elle a jugé que la Commission de la condition de la femme a une responsabilité envers les générations futures, exprimant le voeu que les jeunes femmes soient intégrées à tous les efforts de secours et être ensuite habilitées à participer activement à  la reconstruction de leur pays, que ce soit en milieu urbain ou rural.  La représentante de l’ONG a par ailleurs suggéré que les conclusions et mécanismes de la Commission soient revus, estimant que la Commission devrait être l’instance appropriée pour traiter de nouvelles questions.  Une plus grande participation des jeunes devrait être encouragée, a-t-elle estimé, demandant aussi que le processus d’accréditation des ONG soit élargi notamment pour les ONG non accréditées par le Conseil économique et social.  Les jeunes femmes doivent avoir leur place dans la communauté internationale et nous lançons un appel aux gouvernements pour que des représentants des jeunes siègent au sein de leurs délégations, a-t-elle conclu.

      Mme ANGELINA MUGANZA, Ministre pour l’égalité des sexes, les questions féminines, les femmes et le développement du Rwanda, a rappelé qu’en 1995, au moment où se déroulait la Quatrième Conférence sur les femmes à Beijing, le Rwanda connaissait l’expérience la plus traumatisante de son histoire conduisant à l’extermination de plus d’un million de Rwandais.  Les femmes rwandaises ont, dans une certaine mesure, plus souffert que les hommes. Celles qui ont échappé au génocide ont connu le viol, l’humiliation et se sont retrouvées veuves.  Malgré ces évènements, le Gouvernement rwandais a adopté le Programme d’action de Beijing et lancé des initiatives pour trouver des solutions aux 12 domaines critiques identifiés.  L’autonomisation économique des femmes en vue de l’élimination de la pauvreté et la gestion de l’environnement en font partie.  Faisant le bilan de l’action gouvernementale, la Ministre a précisé que, pour lutter contre la féminisation de la pauvreté, le Gouvernement avait mis en place, en 1997, 121 Fonds communaux pour les femmes leur accordant des microcrédits.
      Le Gouvernement a également fait usage de l’intégration des sexospécificités comme un outil stratégique pour tenir compte des préoccupations des hommes et des femmes dans les programmes de développement.  Les études ont montré que les femmes rwandaises constituent 54% de la population, plus de 90 % des fermiers et sont davantage touchées par la pauvreté que les hommes.  Plus de 62 % des femmes à la tête de foyers vivent en dessous du seuil de pauvreté par rapport aux 54,32 % d’hommes chefs de foyer.  Les priorités du Gouvernement en matière de lutte contre la pauvreté portent sur le développement rural et la transformation de l’agriculture; le développement des ressources humaines; les infrastructures économiques; le développement du secteur privé; et l’édification des capacités institutionnelles.  La Ministre a précisé que la détérioration de l’environnement était liée à la pauvreté.  La majorité des catastrophes naturelles sont le résultat d’une mauvaise gestion de l’environnement. Le Rwanda est un petit pays qui dispose de peu de ressources naturelles.  Le manque de terres et la pauvreté mènent ainsi à une surexploitation des ressources et donc à la dégradation de l’environnement.
 
Mme SISSEL EKAAS (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, FAO) a énuméré les mesures prises en faveur de la parité au sein de son Organisation.  Elle a indiqué que la FAO avait participé l’an dernier à deux ateliers sur le sujet, en Mongolie et en Turquie, cette dernière réunion ayant mis l’accent sur les catastrophes naturelles.  Il a ainsi été reconnu que, dans ce type de situation, les filles et les femmes n’ont plus la capacité d’assurer le rôle habituel, qui est de nourrir la famille.  Pour mieux comprendre les besoins des femmes, la FAO et le PAM (Programme alimentaire mondial) ont préparé un nouveau manuel actuellement à l’essai sur le terrain.  Les catastrophes peuvent aussi être liées à la guerre et aux conflits en général, a-t-elle poursuivi, notant qu’elles avaient en ce cas un impact tout aussi dévastateur sur les femmes.  Le 8 mars, a-t-elle annoncé, la FAO se joindra aux autres institutions des Nations Unies pour exprimer sa solidarité avec les femmes d’Afghanistan. 
 La FAO tend à assurer une sécurité alimentaire dans le monde, a repris sa représentante, mais pour ce faire, il faudrait éliminer tous les obstacles pour que femmes et hommes bénéficient du développement agricole.  Evoquant le Plan d’action sur la parité et le développement mis au point par la FAO pour la période 2002-2007, elle a expliqué qu’il avait donné lieu à la mise en place d’un réseau de contacts sur ce point.  Ce plan représente la pierre angulaire des efforts de la FAO pour la promotion de la femme rurale et l’égalité des sexes, a-t-elle souligné, et permet à la FAO de redoubler d’engagements et d’efforts en faveur d’une approche sexospécifique du secteur agricole.  En conclusion, elle a fait valoir que la FAO avait prouvé qu’aucune solution durable aux problèmes les plus menaçants ne saurait être trouvée sans la participation et l’émancipation des femmes dans le monde.  La représentante s’est dite convaincue que le Sommet alimentaire mondial, qui se tiendra du 10 au 13 juin prochain à Rome, reconnaîtra pleinement ce fait et confirmera la volonté politique au plus haut niveau de mettre en oeuvre les engagements pris en 1996.
 
Mme VON LILIEN-WALDAU, Fonds international pour le développement de l’agriculture (FIDA), a rappelé que plus de 1,2 milliard de personnes vivent avec moins d’un dollar par jour et que 75% vivent dans des zones rurales.  Les femmes rurales constituent la majorité des pauvres en milieu rural.  Malgré le rôle joué par les femmes en matière de sécurité alimentaire et leurs responsabilités familiales, a relevé la représentante, précisant qu’elles ont peu accès aux ressources financières qu’offre la société.  Elles exercent également moins d’influence au niveau du processus de prise de décisions.  Ces inégalités affectent la capacité des femmes à jouer leur rôle de base.  L’expérience a montré que les femmes pauvres des zones rurales peuvent contribuer considérablement au changement dans leurs communautés si elles en ont l’occasion.  Des succès ont été remportés dans le cadre du microcrédit et de la formation professionnelle des femmes.  Des résultats positifs ont également été obtenus quand le droit des femmes à la propriété a été garanti.  La réduction des inégalités et la promotion des capacités des femmes rurales n’est donc pas seulement une question de justice sociale mais également une nécessité si l’on veut atteindre les objectifs fixés dans le cadre de la Déclaration du Millénaire.
 
Mme SUAD TAHER YASIN AL DASOURI , s’exprimant au nom du Réseau international de sensibilisation sur les questions de santé, a cité l’exemple de la Jordanie pour illustrer un moyen d’assistance aux femmes dans la lutte contre la pauvreté.  Le développement social et économique de ce pays a été entravé par plusieurs facteurs, a-t-elle dit, notamment le manque de soutien à l’éducation des filles, le taux de fertilité élevé, le manque de professeurs et de services de santé.  Dans le cadre de la lutte contre la pauvreté, quatre projets ont été développés pour faire face aux différents aspects de la pauvreté, portant  en particulier sur la création de centres d’entraînement des jeunes diplômés, un projet de développement économique et culturel des femmes rurales, l’apprentissage de l’artisanat, la création d’ateliers de couture.  S’agissant de la violence contre les femmes, elle a estimé que plusieurs formes existaient mais qu’elles étaient liées au manque de prise de conscience à la pauvreté et à la culture, citant à cet égard les meurtres pour l’honneur (concernant les femmes adultères ou violées).  En conclusion, a-t-elle dit, le problème de la pauvreté est souvent le reflet de ce que vivent les femmes rurales ou des quartiers urbains comme les bidonvilles.  C’est pourquoi, le Réseau met en place des projets spéciaux visant à accorder des prêts aux femmes, leur dispenser une assistance technique et des qualifications administratives.
 
Mme DRUMEN-LITTEL, Organisation mondiale de la santé (OMS), a tracé un lien entre la santé, la réduction de la pauvreté et la croissance économique sur le long terme.  Ce lien est beaucoup plus fort qu’on ne le pense.  La représentante a également évoqué le phénomène de féminisation de la pauvreté qui est de plus en plus reconnu par l’ensemble de la communauté internationale.  Compte tenu du fait que l’impact de la pauvreté est influencé par les sexospécificités, les interventions doivent être élaborées dans le but de garantir l’égalité entre les sexes et d’atténuer les conséquences des inégalités entre les sexes.  Pourtant, peu de politiques de lutte contre la pauvreté intègrent la problématique homme/femme.  Nous ne disposons pas non plus de suffisamment d’informations sur l’état de santé de 20 % des plus pauvres dans le monde dont les femmes en constituent la majorité.  Nous ne disposons pas non plus d’informations suffisantes sur le lien entre les inégalités basées sur le sexe et les diverses formes d’appauvrissement des femmes.
 Les recherches ont montré que les femmes disposant de ressources, même modestes, investissent davantage que les hommes dans l’éducation et la santé de leurs enfants.  Les sociétés qui limitent l’accès des filles à l’éducation en paient le prix en termes de santé de leur population et donc en termes de croissance économique.  La représentante a ajouté qu’il était important de pouvoir comprendre la problématique homme/femme si l’on voulait améliorer l’état de santé des individus dans le monde, les facteurs de risques et les expositions aux risques différant de l’homme à la femme.  La mondialisation, par ailleurs, contribue à la fuite des cerveaux, aux réductions d’impôts qui rendent difficiles les investissements dans le secteur de la santé; à un taux élevé de transmission des maladies en raison des possibilités accrues de voyager et à la dérégularisation de certains secteurs de l’industrie pharmaceutique.
 
Mme INDIRA PATEL , représentante de la Commission nationale des femmes du Royaume-Uni, a expliqué que cette Commission représentait 220 organisations de femmes.  Elle s’est dite particulièrement concernée par la disparité entre riches et pauvres dans son pays, résultant selon elle des facteurs de sexe, de race et d’âge.  Les gouvernements, en particulier, ont la responsabilité de s’assurer qu’ils ont pris toutes les dispositions pour permettre à tous les membres de la société d’avoir accès à un minimum de revenu, a-t-elle insisté.  Pour la représentante, ils doivent également veiller à garantir une retraite aux femmes qui se sont occupées des autres toutes leur vie et qui ont été pauvrement payées en retour.  Nous demandons aux gouvernements, a-t-elle insisté, de s’atteler de manière urgente à la dimension sexospécifique de la pauvreté et de s’assurer que toutes les femmes, veuves, mariées, migrantes, demandeuses d’asile ou victimes de trafics soient entendues et prises en compte dans les stratégies en faveur des femmes.

 
*   ***   *

VOIR CETTE PAGE EN :