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Communiqués de presse

LE RENFORCEMENT DE L'ECOSOC DOIT LUI PERMETTRE DE JOUER SON ROLE DANS LA MISE EN ŒUVRE DES OBJECTIFS DE DEVELOPPEMENT DU MILLENAIRE

27 Novembre 2002



Assemblée générale
27 novembre 2002
61ème séance – matin



Quelques mois après la session de fond de l'été 2002, qui a marqué une nouvelle étape dans la réforme du Conseil économique et social, son Président a présenté ce matin son rapport devant l'Assemblée générale. M. Ivan Simonovic (Croatie) a exposé les avancées réalisées au cours de l'année et qui ont permis au Conseil de jouer pleinement son rôle dans la mise en œuvre des orientations définies lors de la Conférence de Monterrey et du Sommet de Johannesburg pour atteindre les objectifs de la Déclaration du Millénaire. Pour son Président, la session 2002 a montré que l'ECOSOC était capable de faire face à cette tâche et qu'il pouvait également aider l'Assemblée générale dans ce domaine.

La session de fond, a-t-il expliqué, a permis à l'ECOSOC de se consacrer au travail de ses organes subsidiaires, au renforcement de leur rôle et de leur complémentarité. Il est essentiel, a insisté M. Simonovic, que l'ONU montre qu'elle peut adopter une attitude concrète et ceci est encore plus vrai en période d'incertitude économique et compte tenu de la rapidité de la mondialisation, a-t-il insisté. La promotion d'une réponse et d'un suivi intégrés de ces conférences est donc un domaine où l'Assemblée générale et l'ECOSOC doivent étroitement coopérer. M. Simonovic a d'ailleurs plaidé pour un renforcement de la coordination et des synergies entre ces deux organes et en particulier entre l'ECOSOC et la deuxième Commission.

Le Président du Conseil économique et social a également jugé essentiel de renforcer la coopération entre l'ECOSOC et les institutions de Bretton Woods, car elle permettra d'agir sur une plus vaste échelle et dans une perspective plus large.

S’exprimant à leur tour, les représentants de Bahreïn et du Danemark, qui intervenaient au nom de l’Union européenne et des pays associés, ainsi que celui du Cameroun, ont salué la création par l’ECOSOC, en juillet 2002, d’un Groupe consultatif spécial pour les pays africains sortant d’un conflit. Ils ont en outre souhaité que ce mécanisme renforce la collaboration entre l’ECOSOC et le Conseil de sécurité dans le domaine de la consolidation de la paix et du règlement des différends et exhorté les Présidents des deux organes à maintenir leurs consultations régulières. Le Président de l’ECOSOC a annoncé que le premier pays à avoir sollicité la création d’un Groupe consultatif spécial est la Guinée-Bissau où s’est d’ores et déjà rendue une mission d’évaluation qui devrait présenter son rapport en janvier 2003.

L’Assemblée générale se réunira de nouveau le vendredi 29 novembre à 15 heures.


RAPPORT DU CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL POUR 2002 (A/57/3)

Le rapport est une version préliminaire des sections du rapport du Conseil économique et social sur sa session d'organisation pour 2002 et la reprise de cette session ainsi que sur sa session de fond de 2002. Le premier chapitre résume les résolutions et décisions qui exigent une décision de l'Assemblée générale adoptées en 2002 par le Conseil.

Le second chapitre présente le contenu de la réunion spéciale de haut niveau du Conseil avec les institutions de Bretton Woods et l'Organisation mondiale du commerce qui s'est tenue le 22 avril 2002. Les trois premières sections examinent les questions d'actualité relatives au développement et à la situation économique mondiale, le financement du processus du développement et le Consensus de Monterrey et, enfin, la mise en œuvre de ce Consensus. La dernière section rapporte les propositions spécifiques avancées par les intervenants au cours de cette réunion. Un grand nombre d'entre eux ont souligné la nécessité de mettre au point des mécanismes d'application des engagements conclus à Monterrey, et notamment de rendre les futures réunions communes plus efficaces et plus axées sur les résultats. A ce titre, il a été proposé de mettre en place un groupe de contact ou encore d'organiser une série de groupes de travail au niveau intergouvernemental afin de cerner les questions à examiner lors des réunions futures. Une autre proposition a été d'axer ces réunions sur le suivi de la Conférence de Monterrey, et d'examiner chaque année deux des six thèmes du financement pour le développement. Il a également été suggéré d'examiner d'autres thèmes comme la cohérence des politiques et la gouvernance économique mondiale, l'éducation, la santé, le Plan d'action de Doha pour le développement, l'architecture financière internationale, le renforcement des capacités, l'APD, les investissements étrangers directs et la dette extérieure. En outre, plusieurs intervenants ont suggéré la mise en place d'un mécanisme de coordination qui permette aux secrétariats de travailler ensemble, en préparant, par exemple, des rapports conjoints sur des thèmes précis et des questions sectorielles. Une délégation a par ailleurs soutenu l'idée de créer un conseil de sécurité économique.

Le troisième chapitre rapporte le débat de haut niveau de la session de fond de 2002 du Conseil, portant sur le thème intitulé "La mise en valeur des ressources humaines, notamment dans le domaine de la santé et de l'éducation, et sa contribution au développement".


Déclarations

M. IVAN SIMONOVIC, Président du Conseil économique et social (ECOSOC), a souligné qu'il s'était agi d'une année particulièrement importante pour cet organe qui avait permis de faire avancer l'ordre du jour international sur le développement. Exposant les principaux résultats de la session du Conseil, il a indiqué que le segment de haut niveau avait été consacré à la mise en valeur des ressources humaines, en particulier la santé et l'éducation: le segment a adopté une Déclaration ministérielle lançant un appel ferme à débloquer davantage de ressources au bénéfice de l'éducation et de la santé, notamment de la lutte contre le VIH/sida et du Fonds mondial. Il a noté que le segment et ses préparatifs avaient été ouverts à la société civile, notamment par l’intermédiaire du Forum des ONG. Lors du débat consacré aux activités opérationnelles, il a surtout été question du développement et des ressources disponibles et de la façon de simplifier et d’harmoniser les procédures. Le Conseil s'est également attaché à évaluer l'efficacité du système de l'ONU dans ce domaine.

Le segment de coordination a mis l'accent sur le renforcement du Conseil économique et social et l'efficacité de son travail. Le segment a adopté des conclusions pour améliorer la contribution du Conseil au suivi des grandes conférences des Nations Unies. Les conclusions contenaient aussi des éléments importants appuyant l'agenda des réformes en cours de discussion devant l'Assemblée générale. Lors du segment consacré aux affaires humanitaires, l'ECOSOC a fourni quelques recommandations pour renforcer la coordination des activités de l'ONU. Enfin, le segment général a permis au Conseil de se consacrer au travail de ses organes subsidiaires, au renforcement de leur rôle et de leur complémentarité. Le rôle du Conseil est devenu plus important avec le début de la mise en œuvre des Conférences de Monterrey et de Johannesburg et pour la première fois cette année, des réunions ont été organisées avec les présidents de ses commissions fonctionnelles.

S'agissant du suivi des conférences des Nations Unies, au moment où nous passons à la mise en œuvre des objectifs, a souligné le Président, il est essentiel que l'ONU montre qu'il peut adopter une attitude concrète, tenant d'autant plus compte de l'incertitude économique et de la rapidité de la mondialisation. La session 2002 a montré que l'ECOSOC était capable de faire face à cette tâche et qu'il peut aider également l'Assemblée générale dans ce domaine. La promotion d'une réponse et d'un suivi intégrés de ces conférences est un domaine où l'Assemblée générale et l'ECOSOC doivent étroitement coopérer. En 2002, le Conseil a insisté sur l'importance d'utiliser au mieux les organes des Nations Unies pour suivre au plus près le suivi de ces conférences, tout en tenant compte du processus de réforme en cours. Les recommandations de l'Assemblée générale aideront le Conseil à mettre au point une approche plus globale de l'ordre du jour du développement au niveau mondial, a-t-il estimé.

M. Simonovic a par ailleurs indiqué que la session de juillet du Conseil avait adopté une résolution sur le suivi de Monterrey, soulignant le rôle que devait jouer l'ECOSOC et assurant une mise en œuvre cohérente des objectifs. Le Conseil a réfléchi à la façon de s'acquitter au mieux de son mandat au moyen d'une réunion avec les institutions de Bretton Woods et, pour la première fois l'an dernier, la participation de l'OMC. Une réunion similaire l'année prochaine associera également la société civile, les ONG et le secteur privé, a annoncé le Président. Dans le domaine du maintien de la paix et de la prévention des conflits, l'ECOSOC a favorablement répondu à une requête de l'Assemblée générale lui demandant de créer un Groupe spécial de travail sur les pays africains émergeant d'un conflit, afin d'en examiner les besoins humanitaires les plus urgents et d'établir des programmes de soutien à long terme comprenant aide, secours d'urgence, reconstruction et développement et d'apporter des conseils pour assurer une meilleure coordination de l'aide internationale. La Guinée-Bissau a été la première a demandé la constitution d'un tel groupe consultatif, fondé sur la nécessité d'une représentation efficace des pays pouvant apporter leur aide à ce pays. Le Groupe de travail s'est déjà rendu sur place et le Conseil présentera un rapport d'ici à janvier 2003.

L'année 2002, a poursuivi le Président, a été marquée par une interaction accrue entre l'ECOSOC et le Conseil de sécurité, devant lequel M. Simanovic a précisé qu'il avait pris la parole à quatre reprises dont la dernière fois en octobre. Le président du Conseil de sécurité est lui aussi venu prendre la parole devant l'ECOSOC. Ces échanges se poursuivront car le Conseil est conscient des liens entre paix et sécurité d'une part, développement économique et social d'une autre. Quant à la coopération avec l'Assemblée générale, de nombreuses questions sont traitées par l'ECOSOC qui relèvent également de l'Assemblée générale, aussi faut il renforcer la coordination et les synergies entre les deux organes afin de fournir des recommandations pratiques à la communauté internationale sur le suivi de la Conférence de Monterrey et particulièrement entre l'ECOSOC et la deuxième Commission. Le processus de réforme de l'ECOSOC se poursuit, a assuré M. Simonovic. Il a souhaité qu'il soit décidé au plus tôt des thèmes devant être examinés par le segment de haut niveau et les autres segments afin de mieux les préparer. Il a également jugé essentiel de renforcer la coopération avec les institutions de Bretton Woods, car elle permettra d'agir sur une plus vaste échelle et donc de prendre des décisions plus cohérentes et plus larges au niveau mondial.

M. SALEH (Bahreïn) a salué le travail accompli par le Président de l’ECOSOC, M. Ivan Simonovic (Croatie) pour réformer le Conseil au cours de l’année écoulée. Il existe un besoin de plus en plus pressant de réforme, a-t-il dit, mais le chemin à parcourir reste conséquent pour permettre à l’ECOSOC de traiter avec sérieux les questions de développement économique et social et de jouer son rôle dans la mise en œuvre des objectifs de développement du Millénaire. Le représentant a salué les efforts déployés pour renforcer la coordination entre les comités techniques du Conseil et la présidence de l’ECOSOC afin d’éviter les redondances dans les thèmes abordés, de même que les réunions conjointes organisées avec la deuxième Commission sur les thèmes communs aux deux structures. De même s’est-il félicité des réunions de coordination organisées entre les Présidents de l’ECOSOC, du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale, conformément aux vœux exprimés par les chefs d’État et de gouvernement dans la Déclaration du Millénaire. Il a salué en outre la collaboration étroite instituée entre l’ECOSOC et le Conseil de sécurité, notamment sous la présidence de Maurice qui a permis au Président de l’ECOSOC de participer au débat sur les conflits en Afrique. A l’inverse, a-t-il observé, la session de fond de l’ECOSOC, lors de ses discussions sur la consolidation de la paix en Afrique qui a conduit notamment à la constitution d’un Groupe consultatif sur les pays africains sortant d’un conflit, a permis d’inviter le Président du Conseil de sécurité à apporter sa contribution aux réflexions. Le représentant a enfin invité à renforcer les liens avec les institutions de Bretton Woods, l’Organisation mondiale du commerce (OMC), ainsi qu’avec les organisations non gouvernementales.

Mme ELLEN MARGRETHE LOJ (Danemark), intervenant au nom de l’Union européenne et des pays associés, a jugé important de poursuivre la revitalisation de l’ECOSOC et s’est félicitée à cet égard des échanges constructifs qui ont eu lieu dans le cadre de la session de fond de l’été dernier. L’Union européenne considère que le débat ministériel et la déclaration sur le développement des ressources humaines qui ont marqué cette session de fond ont défini certaines mesures concrètes pour atteindre les objectifs de développement du Millénaire, en particulier dans les domaines de la santé et de l’éducation. Mme Loj a encouragé l’ECOSOC à renforcer son rôle dans la coordination et le suivi des grandes conférences et sommets des Nations Unies, à partir des avancées décisives de la session de fond de 2002, et l’a exhorté à intensifier sa collaboration avec les institutions de Bretton Woods et l’Organisation mondiale du commerce (OMC), comme suggéré dans le Consensus de Monterrey. Nous nous félicitons des mesures adoptées par l’ECOSOC pour renforcer l’efficacité de ses méthodes de travail, alléger la documentation, et lui permettre d’assumer son rôle complémentaire avec l’Assemblée générale, a-t-elle ajouté.

La représentante a ensuite salué la création d’un Groupe consultatif spécial pour les pays africains sortant d’un conflit. A cet égard, elle a encouragé la poursuite de contacts étroits entre l’ECOSOC et le Conseil de sécurité dans les domaines de la consolidation de la paix, en particulier pour ces pays. Elle a invité la communauté internationale et les Nations Unies à faire preuve de volonté politique pour s’assurer que l’ECOSOC puisse remplir son rôle dans la mise en œuvre et le suivi des grandes orientations arrêtées lors du Sommet du Millénaire, de la Conférence de Monterrey et du Sommet de Johannesburg.

M. MARTIN BELINGA EBOUTOU (Cameroun) a rappelé qu’il y a un an, l’Assemblée générale avait pris une décision historique en examinant en séance plénière le rapport de l’ECOSOC, afin d’aider le Conseil économique et social à devenir plus efficace. A bien des égards, les résultats des travaux du conseil indiquent le chemin à suivre. Sa déclaration ministérielle sur la santé et l’éducation donne une impulsion directe pour la mise en œuvre des Objectifs de la Déclaration du Millénaire et des autres grandes conférences, et le Conseil a également contribué au suivi de la Conférence de Monterrey. Le représentant a préconisé d’adapter les méthodes de travail du Conseil au “nouveau multilatéralisme” qui a émergé depuis le Sommet du Millénaire et, à cet égard, le Secrétaire général a fixé entre autres objectifs la préparation des sessions du Conseil en mieux ciblant les ordres du jour et leurs structures. Par ailleurs, M. Martin Belinga Eboutou a rappelé que l’Afrique était au cœur des préoccupations de l’ECOSOC, qui avait été le premier organe international à exprimer son soutien au NEPAD. Cette année, avec la création d’un groupe consultatif spécial pour les pays africains, l’ECOSOC a fait un pas supplémentaire de même qu’avec la création d’un groupe de travail sur la situation en Guinée-Bissau. Enfin, le représentant camerounais s’est félicité du renforcement des interactions entre l’ECOSOC et le Conseil de sécurité.




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