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Communiqués de presse

LES DELEGATIONS SE PENCHENT SUR LES MOYENS DE RENFORCER LE ROLE DE L’ECOSOC DANS LA COORDINATION DES ACTIONS POUR LE DEVELOPPEMENT

10 Juillet 2002



Conseil économique et social
Session de fond de 2002
10 juillet 2002
18 et 19èmes séances plénières – matin et après-midi




Certaines regrettent l’effacement du Conseil
face aux grandes conférences et sommets


En ouvrant ce matin devant le Conseil économique et social le débat consacré aux questions de coordination, la Vice-Secrétaire générale des Nations Unies, Mme Louise Fréchette, a estimé que cet échange devait permettre de définir les voies et moyens de faire de l’ECOSOC un des pivots de l’action des Nations Unies dans le domaine du développement. Elle a mis en avant l’importance de la contribution des commissions techniques de l’ECOSOC à cette fin et souligné le rôle novateur des consultations régulières avec les institutions de Bretton Woods, les organisations non gouvernementales et la société civile.

Interrogé par la Vice-Présidente de l’ECOSOC, Mme Marjatta Rasi (Finlande), sur les mesures à prendre pour accroître l’efficacité et la rentabilité des travaux de l’ECOSOC, le Sous-Secrétaire général à la coordination des politiques et aux affaires interorganisations du Département des affaires économiques et sociales, M. Patrizio Civili, a jugé indispensable de multiplier les analyses des activités entreprises par l’ECOSOC et de parvenir à un consensus clair sur la contribution de chaque analyse dans l’élaboration de nouvelles politiques. Rappelant que le plus important dans cette démarche était de ne pas perdre de vue les principaux objectifs visés par la Déclaration du Millénaire, M. Civili a fait état de plusieurs actions lancées par l’ECOSOC ces dernières années pour aider les pays en développement à tirer parti des avantages de la mondialisation et à intégrer les conclusions des grandes conférences dans leurs programmes nationaux de développement.

Malgré les exemples pris pour illustrer les efforts de réforme entrepris par l’ECOSOC pour engager un dialogue sur des questions telles que l’accès aux marchés pour les pays en développement ou la promotion de la parité dans le processus de développement, des délégations ont jugé que le Conseil économique et social n’avait pas pleinement assumé ses responsabilités. C’est notamment le cas de l’Inde qui a déploré que le Conseil ne se soit jamais saisi de questions aussi essentielles que celles du commerce illicite des ressources naturelles ou de l’impact économique et social des sanctions. Le représentant indien a par ailleurs dénoncé le fait que l’ECOSOC ait implicitement laissé le Conseil de sécurité empiéter sur ses prérogatives notamment dans le cadre du Programme «pétrole contre nourriture» en Iraq ainsi qu’au Timor oriental où le Conseil de sécurité est allé jusqu’à décider du type de programme socioéconomique à mettre en oeuvre alors que ces questions relèvent plus précisément du mandat de l’ECOSOC.

Le représentant de l’Australie a, à son tour, dénoncé les faiblesses de l’ECOSOC qui, selon lui, ont conduit à sa marginalisation dans le suivi et l’organisation des grandes conférences internationales consacrées au développement économique et social. Le représentant australien a imputé ces faiblesses à la composition de l’ECOSOC. A son avis, l’ECOSOC, s’il était un organe à composition limitée, deviendrait le forum principal des questions économiques et sociales. Ceci permettrait d’assurer une division claire du travail entre le Conseil et l’Assemblée générale et à l’ECOSOC de jouer un rôle plus concerté sur les questions liées aux situations post-conflits tout en offrant aux groupes sous-régionaux et régionaux l’occasion de faire entendre leur voix.

La question de l’élargissement du Conseil économique et social a également été soulevée au cours de la table ronde organisée en début d’après-midi sur le thème du renforcement du rôle de l’ECOSOC dans le suivi de la Déclaration du Millénaire et des autres grandes conférences et sommets. S’agissant des mesures concrètes à prendre pour renforcer le rôle de l’ECOSOC dans un tel suivi, les participants à la table ronde ont partagé l’idée avancée par le représentant du Mexique qui a proposé la définition de critères et d’indicateurs précis par l’ECOSOC afin de permettre d’évaluer l’impact des décisions prises lors de ces rencontres internationales.

Outre les personnalités déjà citées, ont pris la parole au cours du débat, le Président de l’ECOSOC, M. Ivan Simonovic (Croatie), ainsi que les représentants des pays suivants: Venezuela, au nom du Groupe des 77 et la Chine; Danemark, au nom de l’Union européenne et des pays associés, Mexique, Fédération de Russie, Bangladesh, Japon; Etats-Unis, Guatemala, Pakistan, Norvège, Chili, Pérou, Chine, République dominicaine, Iran, Ouganda, Inde, Israël. Un représentant de l’Association internationale des Conseils économiques et sociaux et institutions similaires, a fait une déclaration.

Le débat général sur les questions de coordination se poursuivra demain, jeudi 11 juillet, à partir de 15 heures, tandis qu’une table ronde sera organisée à 10 heures.


QUESTIONS DE COORDINATION – RENFORCEMENT DU CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL

Déclarations

Le Président du Conseil économique et social, M. IVAN SIMONOVIC, a déclaré que cette session était importante pour permettre de renforcer le rôle de l’ECOSOC dans la gestion des défis auxquels est confrontée la communauté internationale, au premier rang desquels la mondialisation. Il a annoncé avoir rencontré avant hier les Présidents de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité pour un échange d’idées sur les grandes orientations de l’ECOSOC. M. Simonovic a précisé que l’ECOSOC essaie d’améliorer sa coopération avec les institutions de Bretton Woods, de même que sa coordination avec les agences et institutions spécialisées du système des Nations Unies. Nous sommes également le point d’entrée et de contact des organisations non gouvernementales, a fait observer M. Simonovic qui a souligné le rôle croissant de ces dernières.

Il a évoqué la mise en place du groupe consultatif spécial pour les pays africains émergents de conflits et a assuré que l’ECOSOC jouerait un rôle important pour faire participer les bailleurs de fonds aux travaux de l’Organisation. Il a annoncé qu’il entendait, à court terme, faire participer le secteur privé et les ONG aux travaux des commissions techniques. Plus de 1 200 ONG ont un statut consultatif spécial auprès de l’ECOSOC et 800 demandes sont en attente, a poursuivi M. Simonovic assurant les participants que l’ECOSOC allait se pencher sur les voies et moyens d’améliorer les conditions d’octroi de ce statut. Il a appelé les délégations à dégager, au terme de ce débat, un schéma général d’action pour l’ECOSOC afin de contribuer à la réalisation des objectifs du développement durable et au bien-être économique et social au lendemain de la Conférence de Monterrey et du Sommet de Johannesburg.

La Vice-Secrétaire générale des Nations Unies, Mme LOUISE FRÉCHETTE, a estimé que les efforts déployés en faveur du renforcement du rôle de l’ECOSOC se justifient pleinement au regard de l’ampleur croissante de la pauvreté dans le monde, de l’accroissement des inégalités et de la marginalisation qui a accompagné la mondialisation, phénomène qui pourtant offre d’immenses possibilités pour améliorer le niveau de vie. Il est essentiel que l’ECOSOC poursuive ses débats pour renforcer son efficacité à assurer la cohérence des politiques et l’intégration des activités de suivi et d’aider ainsi au mieux les Nations Unies à relever les défis du développement durable et de la lutte contre la pauvreté, a-t-elle ajouté. Elle a rappelé que les Objectifs de développement du Millénaire définis en 2000 servent de cadre de référence aux actions menées par les Nations Unies dans le domaine du développement économique et social avant de souligner les nouveaux défis auxquels feront bientôt face les pays en développement notamment le vieillissement comme cela a été souligné lors de l’Assemblée mondiale sur le vieillissement de Madrid. Elle a lancé un appel en faveur de l’application des engagements pris à Monterrey et du respect des objectifs de durabilité qui sont au coeur des préoccupations du Sommet de Johannesburg sur le développement durable.

Mme Fréchette a souligné l’interdépendance complexe entre les questions traitées par diverses entités du système des Nations Unies et l’ECOSOC ainsi qu’entre les différents protagonistes intervenant dans le domaine du développement durable. Elle a salué les efforts de modernisation de l’ECOSOC, notamment au travers du dialogue avec les institutions de Bretton Woods ou de la simplification des règles de fonctionnement, et salué le rôle de l’ECOSOc qui sert

de point de contact avec la société civile. Elle a estimé que le débat en cours devait permettre de définir les voies et moyens de faire de l’ECOSOC un des pivots de l’action des Nations Unies dans le domaine du développement grâce aux contributions des commissions et des échanges tant avec les agences et institutions spécialisées du système qu’avec les institutions de Bretton Woods ou les ONG et la société civile, et ce afin d’assurer le meilleur suivi des conférences des Nations Unies.

Elle a estimé que le travail mené par l’ECOSOC avec les fonds et programmes des Nations Unies est important et souhaité qu’un partage plus clair des tâches soit défini. Par ailleurs, s’agissant des voies et moyens d’améliorer l’efficacité des Nations Unies dans la mise en oeuvre des programmes de développement conformément aux voeux des États membres, elle a annoncé que cette question fera l’objet d’un rapport du Secrétaire général qui sera soumis à la prochaine Assemblée générale. Est-ce que le partage des tâches entre les différentes entités est suffisamment clair et permet de parvenir au meilleur résultat en matière d’analyse et de suivi, ou comment resserrer les relations entre ces entités notamment au niveau des pays pour renforcer l’efficacité des mesures mises en oeuvre, ce sont autant de questions que le Secrétaire général s’emploiera à éclaircir dans son rapport a précisé Mme Fréchette. Le Secrétaire général fera une série de propositions pragmatiques pour renforcer l’impact de l’action des Nations Unies dans les domaines économique et social, a-t-elle assuré.

M. PATRIZIO CIVILI, Sous-Secrétaire général à la coordination des politiques et aux affaires interorganisations, a rappelé les deux principales tendances de la réforme du Conseil économique et social (ECOSOC) proposée par le Secrétaire général. Il s’agit tout d’abord d’aider à l’exécution des engagements pris lors des conférences et sommets des Nations Unies et, en second lieu, de simplifier et de rationaliser la répartition des responsabilités au sein des organes principaux des Nations Unies. Ces deux questions sont liées et la deuxième doit permettre de faire avancer la première. Il s’agit également d’aider les pays en développement à tirer des avantages de la mondialisation et à intégrer les conclusions de grandes conférences à leurs programmes de développement. Dans ce contexte, il est indispensable de multiplier les analyses et les synthèses des activités entreprises par l’ECOSOC et d’élaborer un consensus clair sur la contribution de chaque analyse à l’élaboration de nouvelles politiques. C’est pourquoi, il ne faut pas perdre de vue les principaux objectifs visés par la Déclaration du Millénaire.

M. Civili a en outre souligné que le fait que l’ECOSOC se soit engagé dans un processus de réforme est le reflet de sa vitalité et de l’importance de la coopération au niveau international. De nombreux facteurs font de cet effort de renforcement de l’ECOSOC un processus prometteur, notamment la réforme générale entreprise au sein des différents organes des Nations Unies ainsi que la réalisation des Objectifs de la Déclaration du Millénaire. En ce qui concerne le suivi des conférences, le Conseil a, au cours de ces dernières années, fait face à des questions très générales telles que l’accès aux marchés ou la parité entre les sexes et a tenté d’analyser la façon dont les thèmes peuvent être rapprochés les uns des autres dans l’objectif d’un renforcement mutuel pour la réalisation des objectifs définis dans la Déclaration du Millénaire. Enfin, M. Civili a précisé que les débats sur les activités opérationnelles doivent permettre au Conseil d’engager un dialogue avec les fonds et programmes des Nations Unies et de donner des orientations générales sur les principales questions transversales.


M. VICENTE E. VALLENILLA (Venezuela), s’exprimant au nom du Groupe des 77 et la Chine, a jugé fondamental le renforcement du rôle et du mandat de l’ECOSOC dans le cadre de la mise en oeuvre des politiques de développement économique et social et de suivi des grandes orientations des conférences. Toutefois, le Groupe des 77 et la Chine estime prématuré de traiter dès à présent du suivi à réserver aux grandes conférences internationales dans la mesure où aucune décision et aucune avancée significative n’ont été enregistrées concernant le Sommet de Johannesburg. S’agissant de l’amélioration des méthodes de travail du Conseil économique et social, il a recommandé un suivi intégré, coordonné et global et également suggéré qu’il soit procédé à un examen transversal de certaines questions communes aux différentes conférences et sommets internationaux telles que la lutte contre la pauvreté par exemple. Il a rappelé ensuite que le suivi des Objectifs de développement du Millénaire incombe en premier lieu à l’Assemblée générale et que l’ECOSOC doit conserver son rôle d’appui aux travaux de l’Assemblée.

Concernant l’amélioration des méthodes de travail de l’ECOSOC, le Groupe des 77 et la Chine attend un véritable débat notamment sur la flexibilité des modalités régissant la convocation des réunions, a dit M. Vallenilla. Il a recommandé une réflexion approfondie sur les questions de partenariats et de coordination dans les domaines de l’action humanitaire ou du développement notamment avant de regretter que la durée de la session de fond de l’ECOSOC soit réduite. Il a réitéré l’importance du rôle de contrôle de l’ECOSOC concernant les travaux des commissions techniques et scientifiques, en particulier celles qui interviennent dans le suivi des conférences et sommets internationaux traitant des questions de développement. Il a réaffirmé le rôle important de la société civile et du secteur privé qui doivent être davantage associés aux travaux de l’ECOSOC.

M. OLE E. MOESBY (Danemark), au nom de l’Union européenne et des pays associés, a indiqué que la question du renforcement de l’ECOSOC est liée à la mise en oeuvre intégrée et coordonnée des recommandations et du suivi des conférences et sommets des Nations Unies ainsi qu’au travail des commissions techniques. Dans ce contexte, l’Union européenne estime que les conférences de suivi «plus 5» et «plus 10» doivent être convoquées sur la base de leurs mérites respectifs et non pas de façon systématique. Les commissions techniques doivent en outre servir au suivi des conférences. Afin de se prémunir contre le double emploi et de mettre en oeuvre les engagements et les accords passés, il n’est en effet pas nécessaire de créer de nouvelles institutions. Dans ce contexte, il est indispensable de renforcer le Conseil dans son rôle de contrôle et de suivi de ces conférences. Lors de la Conférence de Monterrey, les chefs d’Etat et de gouvernement ont réaffirmé leur détermination à renforcer l’ECOSOC ainsi que la coordination entre les secteurs économique, environnemental et social. La question du renforcement de l’ECOSOC est également prioritaire dans le contexte du Sommet mondial de Johannesburg et nous sommes convaincus, a poursuivi le représentant, qu’il est grand temps de faire aboutir la discussion sur ce sujet. Il a également ajouté que l’impulsion et la direction pour faire avancer la Déclaration du Millénaire doivent venir des Nations Unies et de ses Etats Membres. Dans ce cadre, la section «restez engagés» du Consensus de Monterrey est la pierre angulaire de l’édifice. Il est en outre nécessaire d’avoir une vision d’ensemble pour mettre en place un système cohérent. L’Union européenne lance à cette fin un appel en faveur d’une plus grande participation des institutions de Bretton Woods et de l’OMC qui doivent avoir pour priorité d’assurer le suivi du Consensus de Monterrey.

Cette session de l’ECOSOC, a ajouté le représentant, doit organiser les conférences de ces prochaines années et mettre au point les modalités de participation des parties prenantes au suivi de Monterrey. C’est pourquoi nous estimons qu’il est essentiel d’inviter ces parties prenantes, à savoir la société civile, les organisations non gouvernementales (ONG) et le secteur privé, à participer aux consultations privées de l’ECOSOC. L’Union européenne souscrit en outre à l’idée présentée dans le rapport du Secrétaire général selon laquelle l’organisation des sessions de l’ECOSOC doit être revue en vue de pouvoir compter sur la participation de responsables de haut niveau. Cependant, les responsables de l’élaboration des politiques ne viendront que lorsque des débats approfondis auront lieu, cela ne dépend en effet pas seulement de la date à laquelle les sessions sont prévues. Il faut également veiller à ne pas avoir le suivi des conférences comme seul thème du débat de haut niveau de l’ECOSOC.

Le représentant a en outre rappelé que l’Union européenne a proposé de faire des biens publics mondiaux le principal thème du débat de haut niveau de l’année prochaine. S’agissant des commissions techniques, il est essentiel que le suivi au quotidien ait lieu là où il y a une expertise, c’est-à-dire au sein de ces commissions, a-t-il dit, ajoutant qu’il est évident que le suivi des conférences relève avant tout de la responsabilité des gouvernements. A cet égard, le représentant a rappelé en conclusion que l’Union européenne a suggéré de favoriser la participation d’experts des pays en développement aux réunions des commissions techniques.

M. SALVADOR DE LARA (Mexique) a souhaité mettre l’accent sur la nécessité d’établir des passerelles entre les différents processus de suivi des conférences et sommets internationaux consacrés au développement. Toutefois, il a jugé qu’il fallait maintenir une distinction entre les divers processus mais estimé que la reconnaissance de leur interdépendance est nécessaire pour faire progresser les Objectifs de développement du Millénaire. Il a recommandé la définition d’une alliance stratégique entre les agences et institutions spécialisées des Nations Unies, y compris les institutions financières, et le secteur privé dans la mise en oeuvre des objectifs de développement durable. Le représentant a prôné le renforcement de la capacité de l’ECOSOC à assurer le suivi des grands sommets des Nations Unies. Il a souhaité la mise en oeuvre d’une plate-forme permettant d’assurer le suivi efficace de Monterrey en associant les institutions de Bretton Woods, l’OMC et les autres organismes de développement bilatéraux et multilatéraux. Il a souhaité également que soient identifiés à l’avance les points clés sur lesquels doivent porter les débats entre l’ECOSOC et les institutions de Bretton Woods.

M. YURIY N. ISAKOV (Fédération de Russie) a indiqué que l’établissement actuel du groupe consultatif spécial pour les pays africains sortant d’un conflit est un bon exemple de coopération entre le Conseil économique et social et le Conseil de sécurité des Nations Unies. Concernant la reconstruction et la transition vers un développement durable, il a souligné l’importance d’assurer un lien efficace entre les secours humanitaires d’urgence et les activités visant à soutenir le développement à long terme et l’intégration sociale des groupes les plus vulnérables. Parmi les tâches les plus importantes de l’ECOSOC figure l’élaboration de mécanismes relatifs au suivi coordonné et intégré de la Déclaration du Millénaire et du Consensus de Monterrey.


Le représentant a également estimé que le nouveau format de travail et les méthodes de travail de l’ECOSOC ont prouvé leur efficacité. Toute modification de ce format devrait être correctement fondée du point de vue de la valeur ajoutée attendue. Il a ajouté que si les changements proposés prennent la forme d’innovations organisationnelles auto-imposées, l’ECOSOC pourrait alors se détourner des problèmes réellement substantiels. En outre, il s’est dit prêt à discuter de propositions constructives concernant la tenue de réunions thématiques pour examiner les problèmes urgents qui nécessitent l’attention du Conseil. Il est également prêt à se concentrer sur le travail des segments de coordination sur la mise en oeuvre des décisions des conférences et des sommets des Nations Unies.

Concernant ensuite les propositions visant à fragmenter et à raccourcir la session de fond de l’ECOSOC, il a souligné qu’il serait plus logique de discuter du rallongement de la durée des travaux du Conseil. Il a par ailleurs regretté que selon certaines propositions les problèmes de secours humanitaires seraient artificiellement séparés de la session de fond, notamment du segment sur les activités opérationnelles. Il a à cet égard fait remarquer que les groupes de questions relatives à l’urgence, la reconstruction et le développement devraient être examinés globalement durant la session de fond. Enfin, pour ce qui est des interactions avec les organisations non gouvernementales (ONG), il s’est dit favorable aux propositions concernant la représentation géographique équitable de ces organisations au segment de haut niveau.

M. IFTEKHAR AHMED CHOWDHURY (Bangladesh) a estimé qu’il y a trois éléments dont il faut tenir compte lorsque l’on examine les moyens de renforcer le Conseil économique et social. D’abord, a-t-il dit, sa relation avec les commissions techniques, puis celle avec les fonds et programmes des Nations Unies, et enfin la relation entre ses différents segments. Le Conseil, a-t-il expliqué, doit assurer l’harmonisation et la coordination des activités, des programmes et des stratégies définies par ses commissions techniques et autres organes subsidiaires qui ont compétence en matière de développement durable. Il pourrait aussi engager les fonds et programmes dans un partenariat stratégique pour la mise en oeuvre des Objectifs de développement du Millénaire. Il faut, a estimé le représentant, une plus grande interaction entre le Conseil et les institutions de Bretton Woods dans le suivi de la Conférence de Monterrey. Pour ce qui est des divers segments, il a souhaité que la mise en oeuvre des politiques et des décisions du Conseil soit surveillée et évaluée sur une base régulière.

Le profil du segment opérationnel et humanitaire doit être renforcé, a-t-il encore dit, en proposant qu’une année sur deux, les réunions de haut de niveau de ces deux segments soient tenues dans le but de faire des recommandations dans les domaines de la coopération pour le développement et des questions humanitaires. Le Conseil devrait être plus souple et être en mesure de répondre aux besoins du moment. Il serait utile, a ainsi expliqué le représentant, que le Conseil puisse convoquer des sessions extraordinaires sur des questions qui intéressent les pays en développement comme les nouvelles technologies de l’information et de la communication, le renforcement des capacités ou encore l’administration publique. Des mécanismes doivent être mis en place pour que la mise en oeuvre des résultats de ces sessions puisse être suivie régulièrement.


M. MASASHI MIZUKAMI (Japon) a souhaité exprimer trois idées. Il a en premier lieu souligné l’importance d’assurer un suivi intégré et coordonné des principaux sommets et conférences des Nations Unies. Il s’est dit fermement convaincu que le processus de suivi peut être orienté sur les résultats, être systématique et peut éviter le double emploi et la fragmentation. Une division claire du travail doit être effectuée au sein de l’assemblée générale, du Conseil et des organes subsidiaires sur le travail de suivi des conférences et des sommets, tout en faisant le meilleur usage de cette structure ternaire. Il a estimé que les organes subsidiaires doivent se concentrer sur des examens techniques réguliers concernant la mise en oeuvre des conclusions des sommets et conférences, en utilisant pleinement leur expertise technique alors que le Conseil devrait examiner les thèmes redondants de ces conférences, y compris les aspects financiers des conclusions. L’Assemblée générale devrait aussi rompre avec son habitude de convoquer des réunions uniquement parce que cinq ou dix ans se sont écoulés depuis la dernière conférence. Il ne faut convoquer des réunions qu’en cas de besoins réels, a-t-il ajouté.

D’autre part, il a souhaité que le Conseil économique et social joue un rôle central dans la coordination des activités de suivi des organes des Nations Unies tels que les fonds et les programmes, les commissions fonctionnelles et régionales et les agences spécialisées afin qu’elles contribuent à l’application du Consensus de Monterrey sans double emploi ni redondance. Il a également jugé vital de placer la réunion du Conseil avec les institutions de Bretton Woods et l’Organisation mondiale du commerce à l’intérieur du cadre global du suivi du Consensus de Monterrey. Nous devons aussi nous efforcer de maintenir la nature holistique et inclusive du processus.

Enfin, il a souligné que tout changement dans les méthodes de travail du Conseil doit contribuer de façon positive au progrès vers les objectifs de développement de la Déclaration du Millénaire. En outre, il a estimé que de tels progrès doivent être examinés sur une base pays par pays de façon à ce que l’on comprenne mieux dans quel domaine il faut concentrer les efforts collectifs à venir afin d’aider les pays en développement à atteindre les objectifs. Le représentant a conclu en estimant utile la proposition du Secrétaire général d’organiser une réunion de haut niveau de deux jours si l’on adopte une approche fondée sur les programmes de pays.

M. SICHAN SIV (États-Unis) a rappelé les objectifs ambitieux de la Déclaration du Millénaire et souligné que les grandes conférences des années 1990 ont forgé et consolidé un consensus sur les priorités dans le domaine du développement reposant sur la consolidation d’une économie de marché, celle de la démocratie ainsi que sur la promotion de la bonne gouvernance. Nous sommes passés aujourd’hui à des objectifs définis et réalistes, s’est félicité M. Siv avant de rappeler que l’ECOSOC a un rôle unique à jouer en tant qu’organe de coordination. Il constitue le cadre où l’on peut évaluer les progrès et les insuffisances dans la mise en oeuvre des objectifs de développement et des engagements internationaux pris ces dernières années, notamment à Monterrey. Le représentant a souligné que la réforme de l’ECOSOC est un processus évolutif et qu’il faut que cet organe soit mieux coordonné, mieux intégré pour promouvoir son rôle dans le domaine du développement. Le grand défi pour l’ECOSOC est d’appliquer et de suivre la mise en oeuvre des grandes orientations du développement notamment après la Déclaration du Millénaire, après Doha et Monterrey.


M. GERT ROSENTHAL (Guatemala) a estimé qu’il est indispensable de définir plus précisément le rôle du Conseil économique et social en prenant pour point de référence les rôles respectifs de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité. En effet, plutôt que d’examiner le rôle de chaque organe séparément et afin d’introduire plus de rationalité et de cohérence, il faut élaborer un système de spécialisation technique de chaque organe à partir du rôle dévolu à l’Assemblée générale. Lorsqu’il s’agit de débattre du développement économique et social, de la formulation de politiques et de l’adoption d’actions concrètes, il faut en effet trouver un accord sur la répartition des tâches entre l’Assemblée, en particulier ses deuxième et troisième commissions, et l’ECOSOC. En outre, il serait sage, a poursuivi le représentant, de déléguer aux commissions économiques régionales la responsabilité première d’orienter les activités des institutions des Nations Unies. Il faut donc mettre en place un cadre décentralisé au sein duquel la fonction principale de l’ECOSOC consiste à rendre cohérentes, à offrir une vision commune et à formuler les orientations stratégiques de l’Assemblée générale. Pour ce faire, il est nécessaire d’améliorer les mécanismes de communication, d’information et de consultation entre les multiples instances qui composent le système des Nations Unies.

Le représentant a également souhaité une redéfinition de la relation entre l’ECOSOC et le Conseil de sécurité eu égard à la question de la consolidation et de la construction de la paix. Il s’est en outre félicité des efforts récemment déployés pour faire de l’ECOSOC l’organe central chargé d’examiner les questions qui relèvent des sphères économiques et sociales. Cela a notamment permis de mieux comprendre les questions émergentes telles que celle soulevée dans la Déclaration ministérielle sur le rôle de la technologie de l’information dans le contexte d’une économie mondiale fondée sur le savoir.

M. MUNIR AKRAM (Pakistan) a indiqué que grâce au mandat très large que la Charte des Nations Unies lui confère, le Conseil économique et social (ECOSOC) est très bien placé pour servir de générateur de coopération et de partenariats internationaux entre les gouvernements, le secteur privé et la société civile. A cet égard, le rapport du Secrétaire général contient plusieurs recommandations utiles. En effet, alors que le suivi de la Déclaration du Millénaire relève de l’Assemblée générale, le Conseil peut jouer un rôle important pour tout ce qui relève des aspects de développement en coordonnant les activités de ses organes subsidiaires. L’ECOSOC doit également se charger de la responsabilité de promouvoir la coordination économique au niveau mondial pour que les politiques des organisations internationales et des principaux acteurs économiques soient cohérentes. L’ECOSOC peut en outre bénéficier de la compétence particulière d’autres organisations telles que la CNUCED dont l’analyse politique est clairvoyante et profonde. L’ECOSOC doit aussi resserrer le rôle qu’il a à jouer pour faire participer ces organisations. A cet égard, le consensus de Monterrey incite l’ECOSOC à dialoguer avec les institutions de Bretton Woods et l’OMC. Il doit s’agir d’un dialogue de fond pour un meilleur suivi des recommandations et des engagements issus des conférences. Ces engagements ont été pris par les pays dont les actions aux niveaux national et international doivent être évaluées par l’ECOSOC. Enfin, le représentant a précisé que les rôles des principaux organes des Nations Unies sont de plus en plus interdépendants et doivent devenir complémentaires.


M. OLE PETER KOLBY (Norvège) souscrivant à la proposition de raccourcir la session de fond du Conseil économique et social, a expliqué qu’une session courte dotée d’une structure plus serrée et de discussions plus ciblées augmenterait l’intérêt porté au Conseil et stimulerait la participation de tous. Il a aussi argué qu’une plus grande souplesse dans le calendrier des sessions, des segments et des réunions, tout au long de l’année, permettrait au Conseil de traiter des questions urgentes sur une base continue. Il a, par ailleurs, accepté l’idée de tenir le segment sur les questions de coordination juste après le segment de haut niveau et ce, sur le même thème. Ceci, a-t-il reconnu, exigerait une réelle division de travail entre les deux segments consistant à ce que le segment de haut niveau porte sur un débat politique substantiel et le segment de coordination sur le suivi par le système de l’ONU des discussions de haut niveau.

Le représentant a ensuite appuyé la proposition de tenir des réunions avec les conseils d’administration des fonds, programmes et institutions spécialisées des Nations Unies pour faciliter l’interaction entre le Conseil et la partie la plus opérationnelle du système. Qualifiant de «talon d’Achille» du Conseil le segment général, le représentant a voulu que «les questions domestiques» dont il traite soient confiées aux sessions du printemps et de l’automne pour, a-t-il dit, assurer un débat politique plus substantiel, fournir des directives claires aux organes subsidiaires et aux commissions techniques et renforcer ainsi le rôle de gestionnaire du Conseil. Le représentant a aussi appuyé les propositions visant à réexaminer le format des résultats des différents segments, à améliorer la qualité de la documentation soumise au Conseil; et à renforcer le rôle de la réunion entre le Conseil et les institutions de Bretton Woods. Si cette réunion a vraiment pour objectif de coordonner le suivi de la Conférence de Monterrey, elle devrait durer toute la journée, a dit le représentant, et être préparée par le Conseil, ses institutions et l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Le représentant a conclu sur la nécessité pour le Conseil de prendre des mesures lui permettant de participer plus avant aux efforts de consolidation de la paix et de prévention des conflits et sur celle de faciliter un partenariat fort entre le secteur privé, les ONG, les gouvernements et les institutions internationales.

M. CRISTIAN MAQUIEIRA (Chili) s’est prononcé pour le renforcement du rôle de l’ECOSOC et l’amélioration de ses méthodes de travail afin de le rendre plus efficace. Il a souligné les nouveaux défis posés, notamment le suivi des objectifs du Millénaire, de Monterrey et du prochain Sommet mondial pour le développement durable de Johannesburg, qui exigent la poursuite du processus de revitalisation de l’ECOSOC. Ce processus s’inscrit dans le contexte plus global des réformes en cours à l’Assemblée générale et au sein du Secrétariat entreprises pour renforcer l’efficacité de l’Organisation des Nations Unies, a-t-il ajouté. Il a recommandé aux délégations de procéder, au cours de ce débat, à une analyse honnête et complète de la manière dont l’ECOSOC doit s’acquitter de son mandat. Il a recommandé une série de reprises successives dans le courant de l’année, chacune consacrée à des thèmes précis et distincts.


Par ailleurs, il a souhaité que, parallèlement à la Banque mondiale, à l’OMC, et aux autres agences spécialisées des Nations Unies, l’Organisation internationale du travail soit associée aux consultations avec l’ECOSOC. Il a recommandé la création d’une structure permanente du Conseil chargée du suivi du dialogue avec la société civile ainsi qu’un dialogue continu entre l’Assemblée générale et l’ECOSOC. S’agissant du rôle important de l’ECOSOC en matière de prévention des conflits et de consolidation de la paix, M. Maquieira a proposé que les réunions entre le Président de l’ECOSOC et celui du Conseil de sécurité associent les futurs présidents du Conseil au cours des cinq mois suivants afin de garantir un suivi. Enfin, il a proposé que le Bureau de l’ECOSOC soit élargi à quinze membres, au lieu des cinq actuels, à raison de trois représentants par espace régional.

M. DAVID STUART (Australie) a tenu à relever et à expliquer les faiblesses actuelles du Conseil économique et social. Il a d’abord estimé que l’ordre du jour abondant des Deuxième et Troisième Commissions de l’Assemblée générale contient des questions qui devraient revenir de droit au Conseil. Il a ainsi regretté que, pour de nombreuses questions, les délégations se voient obligées de se répéter inlassablement au sein des Commissions, au Conseil puis, une troisième fois, à l’Assemblée générale. Ce double emploi a affaibli le Conseil, a insisté le représentant en arguant que le fait que le Conseil et l’Assemblée soient chargés de la promotion de la coopération économique et sociale ne les oblige pas à se répéter et n’autorise encore moins l’Assemblée à supplanter progressivement les fonctions confiées au Conseil par la Charte. Le représentant a aussi estimé que l’activisme de plus en plus porteur des commissions a fini par éroder le rôle et le profil du Conseil. Ce dernier doit revendiquer le caractère distinct de son rôle et agir dans les domaines qui nécessitent une coordination.

Au titre des faiblesses, le représentant a aussi cité la composition du Conseil en accusant certains de ses membres d’y être entrés dans le seul but de d’assurer un droit de vote ou une élection dans d’autres organes. Le Conseil, a poursuivi le représentant, est aussi la «victime la plus spectaculaire» de la tendance à recourir à des processus multiples pour traiter des questions dont est saisie l’ONU. Le représentant a ainsi dénoncé les grandes conférences et les sommets dans lesquels le Conseil a été réduit à un rôle marginal. Il faut analyser les coûts de ces réunions et l’opportunité de tenir des conférences de suivi coûteuses. De tels rassemblements ne peuvent, selon le représentant, qu’affaiblir l’engagement international en faveur des objectifs agréés sur le plan international. Le Conseil économique et social doit non pas être au centre de la rhétorique mais au coeur de la mise en oeuvre des objectifs en raison des liens qu’il entretient avec les organes chargés de fournir les programmes et l’assistance technique.

Le représentant a poursuivi en citant comme dernière faiblesse le caractère limité de la composition du Conseil. Le Conseil, a-t-il dit, est devenu un «club privé» dont de nombreux membres ne le voient pas vraiment comme l’organe principal pour les questions économiques et sociales. Le Conseil doit désormais être un organe à composition non limitée, a plaidé le représentant. Selon lui, cela aurait l’avantage de confirmer le rôle du Conseil comme forum principal des questions économiques et sociales; d’assurer une claire division du travail entre le Conseil et l’Assemblée générale; de permettre au Conseil de jouer un rôle plus concerté sur les questions liées aux situations post-conflit; d’offrir aux groupes sous-régionaux et régionaux l’occasion de faire entendre leur voix; et de dépasser le débat sur la répartition géographique équitable des sièges.

M. MARCO BALAREZO (Pérou) a estimé qu’il est essentiel que le Conseil économique et social s’efforce de faire en sorte que la mondialisation bénéficie à tous les pays et garantisse la cohérence des systèmes commerciaux et financiers dans une perspective de développement. De même, il faut renforcer le rôle de l’ECOSOC en tant que mécanisme de coordination des activités opérationnelles du système des Nations Unies de façon à rendre les orientations politiques claires et à améliorer la pertinence et l’impact des interventions des fonds et des programmes de l’ONU. L’ECOSOC doit également être renforcé en tant qu’organe de supervision chargé de faciliter la mise en oeuvre globale et intégrée des accords internationaux adoptés dans les sphères économique et sociale. A cette fin, il est indispensable d’améliorer la capacité d’action et les méthodes de travail du Conseil. Le Pérou appuie par conséquent l’idée de rationaliser son programme de travail, d’élever le profil politique de ses différents segments et de parvenir à une meilleure articulation des ordres du jour de ses commissions techniques. Il faut aussi que l’ECOSOC incorpore de nouveaux contenus, coordonne mieux ses activités et utilise l’expertise de plusieurs associations. De même, il faut procéder à un examen global des thèmes, éviter le double emploi et favoriser la participation de différents acteurs tels que la société civile, le secteur privé et les organisations non gouvernementales (ONG). Le Conseil doit également revoir plus avant ses relations avec les deuxième et troisième Commissions de l’Assemblée générale et jouer un rôle fondamental dans le suivi des conférences des Nations Unies.

Le Pérou approuve en outre l’idée selon laquelle il faut déployer davantage d’efforts dans les domaines de la lutte contre la pauvreté, de la bonne gouvernance, du respect des droits de l’homme. Cependant, a précisé le représentant, cela ne suffit pas. Les pays pauvres doivent pouvoir profiter d’une forte croissance économique et entrer dans le jeu de la concurrence sur les marchés internationaux. Le Pérou souscrit également à l’idée que la prévention des conflits et la construction de la paix méritent une approche globale centrée sur les causes profondes des conflits. Le Pérou appuie par conséquent la proposition qui consiste à faire en sorte que l’ECOSOC incorpore ces questions dans ses responsabilités. A cet égard, il faut renforcer le dialogue entre l’ECOSOC et Conseil de sécurité et faire du cas d’Haïti un exemple de succès.

M. SUN XIAOBO (Chine) a souligné que la réforme des travaux et des méthodes de travail du Conseil économique et social devrait être menée en conformité avec son rôle tel qu’il est défini dans la Charte des Nations Unies. Elle devrait aussi respecter les principes qui permettent à l’ECOSOC de mieux remplir son rôle au sein des Nations Unies, notamment son assistance aux pays en développement. Le représentant a en outre indiqué que parmi les propositions du Secrétaire général à cet égard, certaines nécessitent un examen plus attentif. Il s’est cependant dit prêt à participer aux consultations dans un esprit positif et constructif. D’autre part, le représentant a soutenu l’ECOSOC concernant son rôle positif dans la mise en oeuvre intégrée et coordonnée du suivi des différents sommets et conférences.


M. BLANCO DOMINGEZ (République dominicaine) a souligné la nécessité et l’urgence du renforcement du rôle de l’ECOSOC grâce à des mécanismes efficaces de suivi des rencontres internationales mais aussi grâce à une meilleure coordination des actions menées par les différents organismes et programmes des Nations Unies dans le domaine du développement. Il a recommandé à l’ECOSOC de convoquer des réunions de coordination avec le secteur privé et la société civile à l’image des réunions de concertation régulières avec les institutions de Bretton Woods. Le représentant a estimé ensuite que les conditionnalités définies dans le cadre des Objectifs de développement du Millénaire, telles que la bonne gouvernance et la démocratisation, peuvent parfois être des contraintes aux efforts de développement comme le démontre la situation en Haïti. Le représentant a exhorté la communauté internationale à accorder une attention particulière à la situation de ce pays et à lui consentir une aide humanitaire et économique substantielle. Haïti doit être pris comme un exemple de la capacité de l’ECOSOC à mobiliser des ressources et à mieux coordonner son action en faveur du développement des États Membres a jugé M. Domingez.

M. NASROLLAH KAZEMI KAMYAB (Iran) a estimé que la question du renforcement de l’ECOSOC est un problème complexe qui exige beaucoup de patience. Nous souhaitons par conséquent qu’un échange ouvert et constructif s’établisse dans cette enceinte. Il s’est en outre félicité du rôle plus actif joué par le Conseil sur les questions sociales et économiques et a notamment cité comme exemple de réussite le partenariat élaboré pour réduire le fossé numérique. Ce dernier est un exemple d’initiative constructive. De même, le représentant a salué le dialogue que le Conseil a entamé avec l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et les institutions de Bretton Woods.

Le représentant a en outre souhaité que le Conseil soit plus actif en ce qui concerne les activités opérationnelles et apporte les directives à appliquer en matière de questions transversales. Son rôle au niveau des pays doit également être renforcé. Par ailleurs, étant donné le rôle du Conseil en tant qu’enceinte de coopération, son renforcement exige une approche globale qui ne pourra pas être mise en oeuvre si l’on réduit la durée consacrée à certains débats. Des changements de structures et d’ordre du jour des débats n’apporteront pas forcément les changements nécessaires. Il faut au contraire allonger les réunions si le besoin s’en fait sentir.


M. HAROLD ACEMAH (Ouganda) a estimé que l’évolution du système économique mondial exige du Conseil économique et social qu’il adopte des approches plus souples dans l’organisation de son travail. Selon le représentant, le Conseil devrait, à cet égard, s’impliquer davantage dans la coordination des politiques définies au plus haut niveau, en particulier en ce qui concerne les questions économiques. Le représentant s’est, par conséquent, félicité de la convocation régulière de réunions de haut niveau entre le Conseil, les institutions de Bretton Woods et l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Pour lui, ces réunions devraient désormais inclure un segment intergouvernemental et un dialogue avec la société civile et le secteur privé. Se prononçant, à son tour, en faveur de la tenue de segments et de réunions tout au long de l’année, il a aussi souscrit à l’idée de raccourcir la session de juillet pour permettre la tenue d’autres sessions avant ou après cette période.

Pour le représentant, la qualité et l’impact du travail du Conseil pourraient, par ailleurs, être renforcés par un recours plus accru aux groupes de travail spéciaux impliquant des ministres ou tout autre représentant de gouvernement doté d’une certaine autorité politique. Le représentant a aussi encouragé le recours à des panels d’experts indépendants pour accroître l’influence du Conseil dans des domaines tels que la politique économique. Par ailleurs, a-t-il poursuivi, des consultations plus nombreuses entre le Conseil, les groupes régionaux et les commissions économiques de l’ONU renforceraient le profil du Conseil comme principal organe de l’ONU étant donné leur rôle accru dans la coordination des politiques. Le représentant a aussi plaidé pour un rôle du Conseil dans la consolidation de la paix qui devrait consister à traiter des causes des conflits et de la place du développement dans la prévention des conflits.

M. B.S.BISHNOI (Inde) a estimé d’emblée que trop souvent le Conseil n’a pas pleinement assumé ses responsabilités. Ainsi, il a, par exemple, déploré que le Conseil ne se soit jamais prononcé sur le commerce illicite des ressources naturelles ni sur l’impact économique et social des sanctions. Bien au contraire, a indiqué le représentant, le Conseil a permis au Conseil de sécurité de prendre des décisions sur les violations des droits de l’homme dans les situations de conflit même s’il n’a jamais été prouvé que ces violations constituent en elles-mêmes une menace à la paix et à la sécurité internationales. De plus, le Conseil de sécurité s’est autorisé à confier aux opérations de maintien de la paix des mandats incluant des projets à impact rapide et la fourniture d’une assistance humanitaire et, a poursuivi le représentant, dans les «opérations de tutelle» comme le Kosovo, le Programme pétrole contre nourriture ou le Timor oriental, le Conseil de sécurité est allé jusqu’à décider du type de programmes socioéconomiques à mettre en oeuvre et du montant du financement. Or, le Conseil économique et social ne s’est toujours pas prononcé sur ces questions même si elles se rapprochent davantage de son mandat que celui du Conseil de sécurité.

En conséquence, le représentant a jugé difficilement acceptable l’idée que le Conseil économique et social traite de la prévention des conflits. Pour lui, le Conseil n’y aurait un rôle que lorsqu’il s’est avéré que l’absence de développement économique et social est à l’origine du conflit. Selon le représentant, les tentatives de s’immiscer dans les mandats d’autres organes auraient en outre le désavantage de détourner l’attention des besoins socioéconomiques des pays en développement sur lesquelles le Conseil doit

précisément se concentrer. La confiance des Etats Membres dans le système des Nations Unies dépend d’une claire distinction entre les rôles politique, de maintien de la paix, des droits de l’homme, du développement et des affaires humanitaires, a prévenu le représentant. Il a jugé urgent que le Conseil s’attaque au suivi des grandes conférences et, constatant que le système des Nations Unies s’est proposé, sans mandat des Etats Membres, de mener une évaluation de la réalisation des objectifs de développement, a appelé le Conseil à fournir des directives claires, en la matière.

M. RON ADAM (Israël) a souhaité que dans le domaine du développement, l’ECOSOC devienne l’interlocuteur principal du système des Nations Unies chargé de favoriser une interaction entre les gouvernements, la société civile et les institutions spécialisées. Cependant, il a estimé qu’il n’est pas efficace de créer des équipes spéciales, comme par exemple celle consacrée aux nouvelles technologies de l’information, si elles ne sont pas dotées de moyens suffisants. Le représentant a en outre souhaité que le Conseil se réunisse régulièrement pour traiter des questions urgentes. Il doit en effet être l’organe qui réagit et coordonne la surveillance des travaux qui ont trait au développement sans toutefois remplacer les commissions régionales et techniques. Enfin, il a indiqué qu’il est possible de procéder à une véritable réforme des travaux de l’ECOSOC dans le cadre des ressources existantes. En somme, nous devrions parler moins et agir plus, a-t-il conclu.

M. MOHAMED SALAH MENTOURI, Association internationale des Conseils économiques et sociaux et institutions similaires (AICESIS), a indiqué que l’Association regroupe aujourd’hui plus de 40 Conseils nationaux et trois à caractère continental ou régional et qu’il se crée de plus en plus de Conseils économiques et sociaux dans le monde. Cette tendance traduit la prise de conscience de l’utilité et de la nécessité d’une concertation permanente, organisée et structurée face à l’ampleur des nouveaux défis. La complexité des rapports économiques internationaux, a-t-il poursuivi, postule une concertation permanente et constructive au service du développement et de la paix. Les Conseils économiques et sociaux s’emploient à fournir leur contribution à cet effort et ont entrepris de se rencontrer régulièrement depuis treize ans pour mieux se connaître, réfléchir ensemble sur des thèmes d’intérêt commun et faire reculer les incompréhensions et les méfiances.

L’ECOSOC s’est affirmé comme un espace privilégié d’études et de propositions susceptibles d’être nourries par nos propres travaux et nous estimons que ces apports sont de nature à renforcer son image et à faire apparaître plus clairement aux yeux de tous son rayonnement et son influence. Les objectifs assignés par la Déclaration du Millénaire, a ajouté le représentant, en dessinant un horizon commun à toutes les organisations internationales, appellent un effort accru de coopération entre elles. Dans ce contexte, les Conseils économiques et sociaux nationaux, grâce à leur enracinement dans leurs sociétés respectives, peuvent imprimer une dynamique de promotion et de valorisation des travaux des différentes branches de l’ECOSOC et assurer un élargissement conséquent de leur champ d’écoute.


Table ronde

Le thème du renforcement du rôle du Conseil économique et social dans le suivi de la Déclaration du Millénaire et des autres grandes conférences et sommets était au coeur de la table ronde qui a réuni M. Adolfo Aguilar Zinser (Mexique), le Vice-Président de l’ECOSOC, M. Dumisani S. Kumalo (Afrique du Sud), le Vice-Président du Comité préparatoire de la session extraordinaire de l’Assemblée générale consacrée aux enfants, M. Hanns Heinrich Schumacher (Allemagne) et M. Anwarul Chowdury, Secrétaire général adjoint des Nations Unies, Haut Représentant pour les pays les moins avancés, les pays sans littoral et les Etats insulaires en développement.

Faisant état des négociations qui ont ponctué le processus préparatoire de la session extraordinaire consacrée aux enfants de mai dernier, M. SCHUMACHER a fait part des nombreuses difficultés rencontrées notamment du fait de la volonté manifeste de certaines délégations de renégocier d’anciens textes agréés notamment en ce qui concerne la santé reproductive. Par ailleurs, certaines délégations ont la fâcheuse tendance de vouloir négocier par «paquet» au cours de négociation de dernière minute et de pratiquer le «donnant-donnant» sur des sujets sensibles. Se penchant plus spécifiquement sur les travaux de l’ECOSOC, M. Schumacher a regretté que les délibérations de l’ECOSOC ne soient pas suffisamment médiatisées, à l’inverse des travaux du Conseil de sécurité ou du débat sur la Cour pénale internationale. Par ailleurs, il a recommandé un examen attentif du rôle clé de l’ECOSOC dans la relation entretenue entre les Nations Unies et le secteur privé ou la société civile et a suggéré que ces partenaires soient associés au suivi des conférences et des sommets.

Pour M. ZINSER l’ECOSOC doit permettre aux Nations Unies d’assurer pleinement le rôle de direction du processus de développement durable. Il a rappelé que chaque conférence ou sommet des Nations Unies avait fixé un cadre de réflexion et d’intervention et donné lieu à la définition d’objectifs et d’engagements clairs qui doivent être relayés par l’ECOSOC. S’agissant du Sommet de Johannesburg, M. Zinser a proposé de définir le cadre permettant d’intégrer tous les efforts cumulés au cours des dernières années (Sommet du Millénaire, Conférence de Monterrey) et a appelé l’ECOSOC à définir des critères et des mécanismes, de même que des indicateurs pour assurer le suivi des engagements pris lors de ces réunions ainsi que de ceux qui sortiront de Johannesburg. Il a proposé en outre la mise en place conjointe par l’Assemblée générale et l’ECOSOC d’un mécanisme de suivi du Consensus de Monterrey.

La réduction de la pauvreté et le rôle de la communauté internationale dans ce domaine ont été au coeur de l’intervention du Vice-Président de l’ECOSOC, M. KUMALO. Il a estimé que les Nations Unies échoueront si elles ne parviennent pas à privilégier une synergie dans les programmes mis en oeuvre par les différents organes et institutions spécialisées de l’ONU. C’est pourquoi il faut élaborer de nouvelles méthodes de travail et établir une corrélation avec les institutions de Bretton Woods et l’OMC. Du point de vue du développement durable, l’ECOSOC devra mettre en oeuvre les stratégies pour améliorer la coordination dans ce domaine et favoriser une meilleure coordination des travaux des commissions techniques.


S’agissant des voies et moyens de mettre en oeuvre les décisions issues des grandes conférences des Nations Unies. M. CHOWDHURY a suggéré à l’ECOSOC d’encourager les partenariats stratégiques entre les organes et institutions spécialisées des Nations Unies. L’ECOSOC doit également se concentrer sur la mise en oeuvre des recommandations issues des conférences au niveau des pays et favoriser la participation de la société civile au suivi des conférences. Le Conseil devrait aussi donner une orientation claire et spécifique aux commissions techniques.

Au cours de la discussion, certaines délégations se sont interrogées sur la possibilité d’élargir la composition de l’ECOSOC de manière illimitée tandis que d’autres ont, à l’instar de la Belgique, demandé quelle valeur ajoutée l’ECOSOC pouvait-il apporter dans le contexte de mise en oeuvre des objectifs du développement définis au cours de la dernière décennie. Pour ce qui est de l’élargissement du Conseil, M. Kumalo a dit douter qu’une telle mesure puisse être déterminante dans le renforcement du rôle de l’ECOSOC. M. Chowdhury a également souligné l’importance de la mise en place d’indicateurs par l’ECOSOC en matière de suivi du développement et estimé que ce serait là un des éléments de valeur ajoutée de l’ECOSOC. Pour sa part, le représentant de la Fédération de Russie a mis en garde contre le risque de surcharger l’ordre du jour de l’ECOSOC et son mandat en multipliant les tâches qu’il devrait assumer en ce qui concerne le suivi des conférences et des sommets.


Documentation

Création d’un groupe consultatif spécial pour les pays africains qui sortent d’un conflit (E/2002/12 et Corr.1)

Le Rapport du Secrétaire général rend compte des vues des États membres concernant la création du groupe consultatif spécial pour les pays africains sortant d’un conflit. C’est suite à une proposition du Groupe de travail spécial de l’Assemblée générale, à composition non limitée, chargé d’examiner les causes des conflits et la promotion d’une paix et d’un développement durables en Afrique, entérinée elle-même en décembre 2000 par l’Assemblée générale, que le groupe consultatif a été créé par le Conseil économique et social (ECOSOC). L’objectif de ce groupe consultatif est d’évaluer les besoins des pays qui sortent d’un conflit sur les plans humanitaire et économique, et d’élaborer puis exécuter un programme d’aide à long terme. En juillet 2001, l’ECOSOC a prié le Secrétaire général de solliciter les vues des États membres sur la question du groupe consultatif et de lui présenter des propositions concernant le mandat, la composition et les modalités de travail du groupe.

Le rapport précise le contexte et la raison d’être du groupe consultatif qui s’inscrit dans les activités de consolidation de la paix en favorisant une démarche commune et intégrée (entre représentants d’États membres, autorités nationales, gouvernements de la sous-région, autres partenaires et parties prenantes). Concernant les éléments pouvant permettre une approche coordonnée, le rapport propose que le mandat du groupe consultatif consiste à organiser des consultations avec les autorités, les représentants et responsables compétents d’organes nationaux et internationaux et d’autres entités afin de recueillir des éléments d’information nécessaires. Il consisterait également à évaluer les

besoins de la sous-région ou du pays concerné, dans les domaines humanitaire et économique, à élaborer un programme d’appui à long terme, et à fournir des conseils sur les moyens de faire en sorte que l’assistance offerte par la communauté internationale à l’appui de la sous-région ou du pays concerné soit adéquate, cohérente, bien coordonnée et efficace. Le groupe consultatif aurait également pour tâche de formuler des recommandations à l’ECOSOC en tenant compte du caractère et des besoins uniques des pays concernés.

Concernant la composition du groupe consultatif, le rapport propose qu’il soit formé d’un nombre limité d’ambassadeurs choisis parmi les membres de l’ECOSOC et ses observateurs, à l’issue de consultations au sein des groupes régionaux, et qu’il comprenne des pays susceptibles d’apporter une contribution particulière au pays considéré. Le rapport recommande aussi une démarche flexible de la part du groupe qui devrait établir des liens de coordination avec le groupe spécial du Conseil de sécurité sur la prévention et le règlement des conflits en Afrique. Le groupe serait également chargé de mener des consultations avec les autorités nationales du pays concerné, les représentants du Département des affaires politiques (DPA), du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), du Département des affaires économiques et sociales (DESA), du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) et du cabinet du Secrétaire général. Des consultations devraient être menées en outre avec les responsables des institutions de Bretton Woods et d’autres institutions financières internationales ainsi qu’avec les autres partenaires bilatéraux et multilatéraux.

Rapport du Secrétaire général sur le programme à long terme d’aide à Haïti(E/2002/56)

Le Secrétaire général indique que du fait de l’impasse des négociations politiques et du manque de légitimité de la législature à la suite des élections contestées de 2000, le pays rencontre de plus en plus de difficultés à bénéficier de l’aide publique au développement (APD). Le montant total de l’APD n’a cessé de baisser tombant à environ 225 millions de dollars au cours de l’exercice 2000/2001, soit quasiment la moitié des décaissements dont il a bénéficiés au cours de l’exercice 1997/1998. En outre, selon les projections, l’APD devrait continuer de baisser pour atteindre un montant estimé à 138 millions de dollars pendant l’exercice 2001/2002.

La Banque mondiale, la Banque interaméricaine de développement, l’Union européenne et les principaux organismes de coopération bilatérale ont réduit leur aide. Lors d’une réunion du Groupe de contact sur Haïti en février 2002, les donateurs ont fixé trois conditions à la reprise de l’aide en faveur d’Haïti: le règlement de la crise politique; l’établissement d’un bilan faisant état d’une gestion macroéconomique prudente attestée par au moins six mois d’application d’un programme suivi par le FMI; et l’engagement en faveur de la bonne gouvernance.


Concernant le système des Nations Unies, le Secrétaire général indique que le Plan-cadre des Nations Unies, approuvé par le Gouvernement haïtien pour la période allant de 2002 à 2006, a principalement pour objet de promouvoir un développement humain durable en luttant contre la pauvreté et l’exclusion sociale, en renforçant l’état de droit, et en favorisant la promotion, le respect et la protection des droits de l’homme. Durant la période du Plan-cadre, les organismes des Nations Unies présents en Haïti axeront leurs activités sur la mise en oeuvre de trois grands programmes portant sur la gouvernance, les services sociaux de base, et la sécurité alimentaire et le développement rural durable. Les organismes du Groupe de développement des Nations Unies ont harmonisé leurs cycles de programmation pour qu’ils coïncident avec la période du Plan-cadre.

Rapport du Secrétaire général sur la manière de renforcer davantage le Conseil économique et social en mettant à profit ses succès récents, pour l’aider à remplir le rôle qui lui a été assigné dans la Charte des Nations Unies, conformément à la Déclaration du Millénaire (E/2002/62)

Dans ce rapport de trois chapitres sur les nouveaux défis, la réforme du Conseil, et les conclusions et recommandations, le Secrétaire général souligne d’abord que le Sommet du Millénaire et la Conférence de Monterrey ont, plus que jamais, mis l’accent sur la nécessité d’assurer la cohérence des politiques et d’élaborer des stratégies complètes et multisectorielles, fondées sur les partenariats et une coopération internationale solide. En tant que principal organe de coordination du système des Nations Unies, le Conseil se doit de relever ces défis. Le Consensus de Monterrey, souligne aussi le Secrétaire général, prévoit le renforcement des interactions entre le Conseil et les directeurs des institutions de Bretton Woods ainsi que les représentants de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

Pour le Secrétaire général, l’élaboration des modalités d’application de ce volet essentiel du Consensus de Monterrey présente trois difficultés étroitement liées. La première est de mettre à profit les partenariats créés lors du processus préparatoire de la Conférence, entre l’ONU, les institutions de Bretton Woods et l’OMC ainsi que le secteur privé et la société civile. La deuxième consiste à créer un processus intergouvernemental qui, tout en restant centré sur l’ONU, fait également appel aux organes intergouvernementaux et à d’autres institutions, par l’intermédiaire de divers mécanismes. La troisième est de trouver les moyens de fournir un appui concret dans les domaines variés tout en se maintenant à l’avant-plan politique dans le domaine des activités de suivi.

Dans les mois à venir, ajoute le Secrétaire général, le Conseil devra aussi déterminer comment améliorer encore sa participation aux efforts visant à placer les objectifs économiques, sociaux et écologiques au coeur de son action en faveur de la cohérence générale des politiques, dans le cadre du suivi du Sommet mondial pour le développement durable. Le Secrétaire général estime qu’à mesure qu’il renforce son rôle d’interlocuteur privilégié des institutions commerciales et financières, le Conseil pourrait également contribuer à la stabilité économique et sociale nécessaire à la réalisation progressive des objectifs de la Déclaration du Millénaire. Pour ce faire, prévient le Secrétaire général, il conviendrait de modifier de manière significative ses méthodes de travail.


Un autre enjeu fondamental, toujours selon le Secrétaire général, est de promouvoir globalement la prévention des conflits, la consolidation de la paix et le développement compte tenu de l’interaction entre l’aide humanitaire, le relèvement, la reconstruction et le développement à plus long terme pour consolider la paix.

Aujourd’hui, constate le Secrétaire général, le Conseil a intensifié ses activités et adopté un calendrier plus ambitieux que par le passé, qui comprend, outre ses sessions de fond du moins de juillet, les réunions spéciales de haut niveau qu’il tient chaque année avec les institutions de Bretton Woods; des réunions thématiques avec les institutions spécialisées; des tables rondes et réunions de groupes d’étude; des séances d’information sur l’issue des réunions du Conseil des chefs de secrétariat pour la coordination (CEB), et diverses réunions d’organisation et reprises de session.

Toujours selon le Secrétaire général, les activités qui seront entreprises pour donner suite à la Conférence de Monterrey devraient être l’occasion de donner une orientation plus claire aux rencontres avec les institutions de Bretton Woods, de faire en sorte qu’elles débouchent sur des résultats plus concrets et d’accroître la participation de l’OMC aux travaux du Conseil. En ce qui concerne le contrôle des activités menées par le système des Nations Unies pour assurer le suivi des grandes réunions au sommet et conférences, le Secrétaire général voit un écart important entre les orientations fournies par le Conseil et les travaux réalisés par le système. Il attribue ce fait à la non-harmonisation des approches adoptées au niveau national mais aussi à la forme adoptée pour la présentation des résultats des débats.

Le Secrétaire général préconise donc le renforcement du rôle du débat consacré aux questions de coordination afin que le travail de fond accompli par le système des Nations Unies soit plus cohérent. En ce qui concerne le contrôle des activités opérationnelles du système des Nations Unies au service de la coopération internationale pour le développement, le Secrétaire général estime qu’il reste encore au Conseil à définir plus clairement son rôle dans les activités opérationnelles par rapport à l’Assemblée générale et aux conseils d’administration des fonds et programmes de l’ONU. A ceux-ci, il doit fournir des orientations plus claires et assurer, par ailleurs, la participation de décideurs de haut niveau dans le domaine de la coopération pour le développement, tant ceux des pays développés que ceux des pays en développement tout comme les chefs de secrétariat des fonds et programmes. Le Conseil, préconise encore le Secrétaire général, doit envisager de faire participer systématiquement les ONG, le secteur privé, les autorités locales, les parlementaires, les universités et autres entités non étatiques à ses activités pour assurer un plaidoyer efficace des questions dont il est saisi.

Rapport de synthèse sur les travaux des commissions techniques du Conseil économique et social en 2002 (E/2002/73)

Le rapport du Secrétaire général vise à aider le Conseil à donner des orientations à ses commissions techniques et à coordonner leurs travaux. En conséquence, il répertorie les liens et les thèmes communs et les problèmes de coordination concernant les travaux des commissions en 2002. Les premières sections du rapport portent sur les travaux de fond des commissions qui se sont efforcées de contribuer au débat sur la création d’un environnement favorable à la

diffusion des avantages de la mondialisation, tandis que les suivantes fournissent une vue d’ensemble des aspects de procédure, y compris les méthodes de travail et les relations des commissions entre elles et avec le Conseil. Le rapport analyse également les pratiques des commissions techniques concernant l’élaboration de projets de résolution appelant le Conseil et l’Assemblée générale à l’action. Le rapport indique que, pour l’année 2001, les commissions ont dans l’ensemble donné suite aux orientations données par le Conseil.

Le rapport invite le Conseil à attirer l’attention de l’Assemblée générale sur l’utilité des travaux de ses commissions techniques sur les thèmes fondamentaux de la Déclaration du Millénaire et, par voie de conséquence, pour les débats de l’Assemblée consacrés à la mise en oeuvre de la Déclaration du Millénaire. Il est également invité à prendre note de la contribution de ses commissions techniques à son débat de haut niveau et à s’en inspirer lors de la rédaction de sa déclaration ministérielle. Les commissions devraient, dans les projets de recommandations et de résolutions qu’elles soumettent au Conseil pour adoption, mettre en évidence les domaines et questions qui ont trait à certains aspects des travaux d’autres commissions techniques et qui présentent de l’intérêt pour ces travaux. Le rapport recommande également au Conseil d’inviter de nouveau les commissions techniques à élargir encore les possibilités de partage de l’expérience nationale au cours des sessions annuelles et à les encourager à échanger, de façon régulière, des informations et leurs vues sur la suite qu’elles donnent aux grandes conférences et aux réunions au sommet organisées sous l’égide des Nations Unies, en définissant les domines où leurs interventions pourraient davantage se compléter.








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