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Communiqués de presse Organes conventionnels

LE COMITÉ DES DROITS DE L'ENFANT ACHÈVE L'EXAMEN DU RAPPORT DU VENEZUELA

21 Septembre 1999

APRES-MIDI HR/CRC/99/40
21 septembre 1999


Il se penche en particulier sur les questions de santé et d'éducation; des experts sont préoccupés par le grand nombre de grossesses précoces


Le Comité des droits de l'enfant a achevé, cet après-midi, l'examen du rapport du Venezuela en portant son attention en particulier sur les questions relatives à la santé et à l'éducation.

La délégation a indiqué qu'elle transmettrait par écrit au Comité, avant la fin de la session, les réponses aux questions des experts restées en suspens, notamment en ce qui concerne l’administration de la justice pour mineurs. Les membres du Comité ont donc décidé de ne pas faire, à ce stade, d'observations préliminaires. Le Comité adoptera, lors de séances à huis clos, ses observations finales sur le rapport du Venezuela avant de les rendre publiques à la fin de la session, le vendredi 8 octobre 1999.

Cet après-midi, la délégation vénézuélienne, dirigée par le Représentant permanent du Venezuela auprès des NationsUnies à Genève, M.Victor Rodríguez Cedeño, a notamment reconnu que la fourniture de services de base est insuffisante dans les régions frontalières du sud du pays, en particulier en ce qui concerne le logement, la santé et l'éducation. La délégation ayant reconnu qu'environ une femme sur cinq a une expérience de grossesse précoce au cours de sa vie, plusieurs membres du Comité ont fait part de leur préoccupation face à l'ampleur de ce phénomène.

En réponse à certaines préoccupations exprimées par des membres du Comité, la délégation a rappelé que le Gouvernement vénézuélien a déjà clairement fait savoir qu'aucun enfant, même sans papiers, ne devait être exclu du système scolaire.

Le Comité poursuivra ses travaux en séance publique demain après-midi, à 15 heures. Il examinera les questions relatives à sa coopération avec les institutions du système des NationsUnies.

Examen du rapport du Venezuela

Interrogée sur les mesures prises pour garantir l'accès de tous aux services de base, la délégation du Venezuela a notamment reconnu que ces services sont insuffisants dans les régions frontalières du sud du pays, en particulier en ce qui concerne le logement, la santé et l'éducation. Bien que ces régions représentent 58% du territoire national, la présence institutionnelle de l'État y est trop faible pour que puisse s'exercer le contrôle nécessaire sur la prostitution, la contrebande, le trafic de stupéfiants et la guérilla.

S'agissant des questions de santé, la délégation a indiqué que le taux de fécondité au Venezuela est de 2,4 enfants par femme et que plus de la moitié des naissances concerne des femmes âgées de moins de 24 ans. Les naissances de mères adolescentes âgées de 15 à 19 ans représentent 19,9% du total des naissances. Environ une femme sur cinq a une expérience de «mère précoce» au cours de sa vie, a précisé la délégation. Elle a également souligné que les complications liées à la grossesse constituent la troisième cause de décès des adolescentes. En 1995, 4067mères de moins de 15 ans ont accouché.

Plusieurs experts ayant fait part de leur préoccupation face au nombre élevé de grossesses précoces, la délégation a souligné que le Gouvernement a décidé de s'attaquer à ce problème en élaborant un programme spécifique de prévention dont la mise en oeuvre requiert une concertation des différents acteurs sociaux concernés. Il est prévu que des commissions d'État, au nombre de 24, seront créées pour assurer cette prévention.

La délégation vénézuélienne a par ailleurs reconnu que la fragmentation et la dissolution de la famille, ainsi que l'augmentation du nombre de familles monoparentales, constituent des problèmes de plus en plus aigus dans le pays. En 1993, 39% des foyers se trouvaient en situation de pauvreté, a-t-elle également précisé.

Un membre du Comité s'est enquis des recours juridiques dont disposent les femmes victimes de violence au sein de la famille, après avoir relevé que ce phénomène semble assez répandu au Venezuela. Un expert s'est inquiété d'informations indiquant qu'au Venezuela, l'auteur d'un viol n'est pas poursuivi s'il épouse la victime.

S'agissant des questions relatives à l'éducation, la délégation a expliqué que la valorisation du capital humain se fait à deux niveaux, à savoir au sein du système éducatif et au sein de la famille. Le Venezuela s'est efforcé de procéder à une réorientation pédagogique accordant la priorité à l'éducation officielle du secteur rural et des zones frontalières et autochtones. Actuellement, le gouvernement déploie de nombreux efforts pour restructurer le système d'éducation primaire, a assuré la délégation. Un expert a regretté que les enfants sans papiers ne puissent apparemment pas obtenir de certificat de fin de scolarité élémentaire. La délégation a souligné que le Gouvernement vénézuélien a déjà clairement fait savoir qu'aucun enfant, même sans papiers, ne devait être exclu du système scolaire.

La délégation a déclaré que le Venezuela s'efforce d'éliminer progressivement le travail des enfants de moins de 12 ans, qui est incompatible avec une éducation adéquate.

Plusieurs experts se sont enquis des procédures exactes régissant l'administration de la justice pour mineurs. Certains ont relevé que les mineurs délinquants semblent être très fréquemment arrêtés et traités de la même façon que les adultes. Certes, selon la législation, les enfants ne sont pas responsables du point de vue pénal avant l'âge de 18 ans, mais quelles dispositions régissent le traitement de la délinquance juvénile, a demandé un membre du Comité ?

Un membre du Comité a souhaité que la délégation fournisse davantage d'informations sur la situation et la réglementation en vigueur en ce qui concerne les réfugiés, en particulier les réfugiés colombiens dont un certain nombre sont «volontairement rapatriés» dans leur pays. La délégation a assuré que le rapatriement qui n'est pas librement consenti n'est pas autorisé au Venezuela. Sur ce point, le Venezuela privilégie la coopération bilatérale, et même trilatérale, puisqu'elle implique le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).

La délégation a indiqué qu'elle transmettrait par écrit au Comité, avant le 1er octobre 1999, les réponses aux questions des experts restées en suspens.

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