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Communiqués de presse Organes conventionnels

LE COMITÉ DES DROITS ÉCONOMIQUES, SOCIAUX ET CULTURELS POURSUIT L'EXAMEN DU RAPPORT DE L'IRLANDE

05 Mai 1999


MATIN
HR/ESC/99/16
5 mai 1999



Le Comité des droits économiques, sociaux et culturels a poursuivi, ce matin, l'examen du rapport de l'Irlande. L'attention s'est portée en particulier sur les questions relatives au droit à la sécurité sociale, au droit à un niveau de vie suffisant, au droit du travail.

La délégation irlandaise a notamment indiqué que le problème du vieillissement de la population et ses conséquences sur les retraites allait se poser avec une grande acuité, quoiqu'avec retard par rapport aux autres pays de la Communauté européenne, compte tenu des particularités démographiques de l'Irlande. La délégation a aussi attiré l'attention sur la stratégie globale et pluridimensionnelle mise en place par le gouvernement pour lutter contre la pauvreté.

En ce qui concerne le droit du travail, la délégation a notamment indiqué que le gouvernement est déterminé à fixer un salaire minimum pour tous les secteurs d'activité.


Le Comité achèvera cet après-midi, à partir de 15 heures, sa discussion sur le rapport de l'Irlande.


Aperçu de la discussion sur le rapport de l'Irlande

Plusieurs experts s'étant inquiétés des disparités salariales entre hommes et femmes, la délégation irlandaise a indiqué que l'égalité de salaire était garantie dans le secteur public, mais a reconnu que, dans le privé, le salaire des femmes était inférieur d'environ 10% à celui des hommes.

Répondant à des questions sur la sous-représentation des femmes en politique et dans les professions juridiques, la délégation irlandaise a reconnu que le nombre de femmes élues était encore beaucoup trop faible, mais a signalé une augmentation du nombre de femmes qui se présentent à des postes électifs.

Interrogée sur les mesures prises par le gouvernement pour faire face aux problèmes posés par le vieillissement de la population et ses conséquences sur les retraites, la délégation a indiqué que, dans le système actuel, les retraités perçoivent un revenu de base complété par une couverture d'assurance sociale financée par l'impôt à l'intention des revenus les plus bas. Les revenus plus élevés font, quant à eux, appel aux fonds de pension. La délégation a ajouté que le problème des retraites allait se poser avec une grande acuité, quoiqu'avec retard par rapport aux autres pays de la Communauté européenne, compte tenu des particularités démographiques de l'Irlande. La création d'un groupe de réflexion a d'ailleurs été décidée pour examiner cette question. Le débat est donc engagé et toutes les options sont envisagées, que ce soit l'élévation de l'âge de la retraite et donc du nombre d'années de cotisations, la création de fonds de pension supplémentaires ou la fiscalisation.

La délégation a rappelé que le chômage élevé a longtemps représenté un grave problème pour le Gouvernement irlandais. En particulier, le chômage de longue durée s'établit à 3,9% alors que le chômage touche 6,3% de la population active, estimée à 1,5 million. Elle a ajouté que 44000 travailleurs sont étrangers, dont 9900 sont originaires de pays extra-communautaires.

La délégation a indiqué que le gouvernement est déterminé à fixer un salaire minimum national et que le processus législatif sur cette question est déjà engagé, en consultation avec les partenaires sociaux. Actuellement, seuls 10% de la population active, soit seulement 130000 travailleurs, bénéficient de dispositions relatives au salaire minimum. La Commission nationale du salaire minimum, créée par le gouvernement, a déjà fait des recommandations tendant, notamment, à fixer le salaire minimum à 4,4 livres irlandaises l'heure.

Répondant à de nombreuses questions sur la lutte contre la pauvreté, la délégation a déclaré que l'amélioration de la conjoncture économique et de la situation sur le marché du travail ont contribué a créer les conditions permettant de réduire le taux de chômage. Elle a expliqué que la stratégie mise en place depuis deux ans est pluridimensionnelle et prévoit des dispositions d'assistance financière, mais aussi dans le domaine de la santé et de l'éducation. Les autorités ont pris des mesures pour identifier les populations en situation précaire afin de réorienter le programme social afin notamment, de favoriser le retour au travail, le retour aux études et fournir un soutien aux parents célibataires en difficulté et aux personnes âgées.

S'agissant du droit de grève, la délégation irlandaise a indiqué que, pour des raisons historiques, les syndicats jouissent d'une immunité en ce qui concerne les préjudices économiques subis dans le cadre de conflits de travail. C'est pourquoi les syndicats n'ont jamais revendiqué la reconnaissance formelle du droit de grève, semblant lui préférer ce système d'immunité contre les poursuites. Les tentatives visant à légiférer sur le droit de grève se heurteraient à l'hostilité du monde du travail, a estimé le représentant.

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