Skip to main content

Communiqués de presse Organes conventionnels

LE COMITÉ DES DROITS ÉCONOMIQUES, SOCIAUX ET CULTURELS ACHÈVE L'EXAMEN DU RAPPORT INITIAL DE L'IRLANDE

05 Mai 1999


APRÈS-MIDI
HR/ESC/99/17
5 mai 1999



Le Comité des droits économiques, sociaux et culturels a achevé, cet après-midi, l'examen du rapport initial de l'Irlande. Le Comité adoptera, lors de séances privées, ses observations et recommandations sur le rapport de l'Irlande, qui seront rendues publiques à la fin de la session, le vendredi 14 mai.


La délégation a répondu aux questions des membres du Comité en ce qui concerne la lutte contre la pauvreté, la réalisation du droit à la santé et la situation relative au droit à l'éducation. S'agissant des mesures prises pour assurer le droit à un niveau de vie suffisant, la délégation a notamment indiqué que la stratégie de lutte contre la pauvreté mise en oeuvre par le gouvernement s'attachait en priorité à réduire le chômage de longue durée, identifié comme la cause principale de la pauvreté dans le pays.

Dans le domaine de l'éducation, la délégation a notamment déclaré que le Conseil de l'éducation assure le contrôle de la validité des enseignements dispensés tant dans le secteur privé que public et est habilité à prendre des mesures afin de remédier aux carences. Si la constitution autorise les parents à éduquer leurs enfants à l'extérieur du système d'enseignement officiel, très peu de parents choisissent de le faire.

Le Comité entamera demain matin, à partir de 10 heures, l'examen du deuxième rapport périodique de la Tunisie (E/1990/6/Add.14).


Fin de l'examen du rapport de l'Irlande

Relevant que l'Irlande occupe la deuxième place européenne en ce qui concerne la pauvreté des enfants et que les allocations versées au titre de la lutte contre la pauvreté sont parmi les plus basses d'Europe, le Comité a demandé quelles mesures sont envisagées pour répondre à cette situation. La délégation irlandaise a indiqué que les allocations familiales ont augmenté depuis 1995 de 72% pour les allocations les plus faibles et de 43% pour les plus élevés.

La délégation a insisté sur le fait que la stratégie de lutte contre la pauvreté s'attachait à réduire les causes profondes de la pauvreté et que le chômage, et en particulier le chômage de longue durée, avait été clairement identifié en tant que cause principale. Le programme mis en oeuvre il y a seulement deux ans, a déjà eu des effets positifs et doit être poursuivi, a déclaré la délégation.

D'autres mesures qui ont été prises dans le cadre de cette stratégie contre la pauvreté, notamment dans le domaine de l'éducation, afin de rompre le cercle vicieux de la pauvreté et lutter contre l'abandon scolaire, en particulier par le biais d'une assistance psychologique.

Interrogée sur le nombre de sans-abri en Irlande et les mesures prises pour apporter une réponse à ce problème, la délégation a répondu que le gouvernement ne disposait pas de chiffres à ce sujet mais qu'une évaluation était en cours. Elle a fait état d'une expérience réalisée depuis 1996 à l'intention des sans-abri, avec la participation d'organisations non gouvernementales à Dublin, qui a permis d'ouvrir un foyer qui fait oeuvre à la fois de logement et de centre de formation.

En ce qui concerne les mesures juridiques et pratiques envisagées pour doter le pays d'un système de protection et de soins modernes pour les malades mentaux et les handicapés mentaux, la délégation a attiré l'attention sur l'adoption de principes directeurs et de critères précis concernant les responsabilités des professionnels de la santé. Elle a ajouté qu'afin d'assurer le respect de ces normes, la compétence de l'inspection des services sociaux, qui était précédemment limitée à la protection de l'enfance, a été étendue aux malades et aux handicapés mentaux. En outre, une augmentation significative du budget alloué à ce secteur de la santé a permis une avancée réelle des services offerts au public concerné. La délégation a déclaré que le gouvernement est fermement engagé dans ce domaine.

Des membres du Comité ayant voulu connaître les résultats obtenus dans le cadre de la politique nationale relative à la lutte contre l'alcoolisme, la délégation irlandaise a déclaré que plusieurs mesures ont été prises qui impliquent à la fois les ministères de la santé et de l'éducation, ainsi que la prévention routière. Des dispositions ont été prises en matière de réglementation des ventes et de la publicité. L'impact de ce programme ne pourra être évalué que dans trois ans, a indiqué la délégation.

Répondant à une question similaire au sujet du tabac, le représentant irlandais a déploré que l'évaluation du programme engagé selon les recommandations de l'Organisation mondiale de la santé semble indiquer qu'il s'avère sans effets significatifs sur le tabagisme. Ce programme comprend, notamment, l'augmentation régulière du prix du tabac, l'interdiction de fumer dans un nombre croissant de lieux publics, des restrictions imposées à la publicité et au parrainage sportif et la mise à disposition d'un «numéro vert» fournissant une assistance aux personnes qui souhaitent arrêter de fumer.

Les experts ayant demandé des explications sur la politique de l'Irlande en matière d'interruption de grossesse, la délégation a reconnu que les femmes qui veulent pratiquer une IVG se rendent au Royaume-Uni. La préoccupation principale du gouvernement est semblable à celle des autres pays européens : réduire les grossesses non désirées. Cet objectif ne pourra se réaliser qu'avec un travail d'éducation de longue haleine. La délégation a informé le Comité qu'un programme de planification des naissances pour les 15-35 ans a été doté d'un budget d'un million de livres irlandaises.

En ce qui concerne le droit à l'éducation, les membres du Comité ont souhaité obtenir des renseignements complémentaires sur le droit des parents, garanti par la constitution, d'éduquer leurs enfants en dehors du système d'enseignement officiel. La délégation a rappelé que la constitution de l'Irlande datait de 1937 et a estimé que ce droit ne serait pas remis en question. Elle a ajouté que très peu de parents choisissent de se prévaloir de ce droit. Elle a précisé que le Conseil de l'éducation, auprès duquel les élèves qui ne sont pas scolarisés dans le système public sont obligatoirement enregistrés, assure le contrôle de la validité des enseignements dispensés dans l'enseignement privé et est habilité à prendre des mesures afin de remédier aux carences.

Un expert du Comité s'étant inquiété du nombre important d'élèves quittant prématurément l'école, la délégation a fait état des mesures de soutien aux écoles identifiées comme étant défavorisées. Ces mesures de soutien ne concernent pas seulement les élèves en difficulté scolaire mais aussi les parents et l'entourage, afin d'aider l'élève à conserver un intérêt pour l'école.

VOIR CETTE PAGE EN :