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Communiqués de presse Organes conventionnels

LE COMITÉ DES DROITS ÉCONOMIQUES, SOCIAUX ET CULTURELS TERMINE SON DÉBAT SUR LE RAPPORT DU HONDURAS

26 Avril 2001



CESCR
25th session
26 April 2001
Afternoon






La délégation souligne que le pays consacre 34%
de son budget au remboursement de la dette extérieure




Le Comité des droits économiques, sociaux et culturels a conclu, cet après-midi, son débat concernant l'examen du rapport du Honduras. Le Comité adoptera ses observations finales concernant ce rapport à huis clos et les rendra publiques à la clôture de la session.

La délégation a répondu aux questions des experts concernant, notamment, la violence domestique, le droit à la santé, la pénurie de logement et les enfants des rues.

Répondant aux questions relatives au droit à un niveau de vie suffisant, la délégation a tenu a rappeler au Comité que le Honduras est un des pays les plus endettés au monde. Près de 34% du budget national est en effet consacré au remboursement de la dette extérieure.

Concernant le droit à l'éducation, la délégation a fait valoir que 80% des enfants fréquentent l'école primaire, ce qui correspond à un des taux les plus élevés d'Amérique centrale. Par ailleurs, les importants efforts déployés par le gouvernement en la matière ont porté leur fruits puisqu'il y a quelques années seulement, 197 000 enfants issus des zones rurales ne fréquentaient pas l'école contre 40 000 actuellement.


Demain matin, à 10 heures, le Comité entamera l'examen du rapport de la Chine concernant la Région administrative spéciale de Hong Kong (E/1990/5/Add.43).

Fin de l'examen du rapport

En réponse aux questions relatives au grave problème des enfants des rues, la délégation a indiqué que l'Institut pour l'enfance et la famille, crée en 1998, est chargé de mettre en œuvre des programmes en faveur de la prise en charge de ces enfants des rues, dont 30% sont séropositifs et 40% toxicomanes. Un Comité pour les enfants des rues a été mis en place et un Plan national pour la protection et l'intégration de ces enfants a été mis en œuvre grâce à des accords avec des organisations non gouvernementales qui sont très impliquées dans ce domaine, et ce depuis très longtemps déjà. Le gouvernement, conscient du rôle important joué par les ONG dans la prise en charge de ces enfants, travaille en étroite collaboration avec elles. Le Plan national a également permis le financement de nombreux projets d'assistance aux enfants, à hauteur de 2,2 millions de dollars pour l'an 2000. La délégation a indiqu é que les fonds proviennent des gains de la loterie nationale.

Répondant à des questions sur la prostitution et la traite des enfants, la délégation a regretté de ne pouvoir fournir de statistiques à ce sujet. Néanmoins, elle a assuré le Comité que le gouvernement met en œuvre des politiques en faveur de la protection de l'enfance. Des programmes s'adressant aux enfants de tous les âges et de tous les milieux ont été lancés qui ont notamment permis la création de centres d'accueil et de «conseils municipaux» pour l'enfance.

Un expert ayant interrogé la délégation sur les mesures prises par le gouvernement pour faire face au phénomène de «bandes d'enfants», elle a indiqué qu'en août 2000, un Comité technique pour l'élaboration d'un plan national de lutte contre les bandes d'enfants a été mis en place. L'accent a été mis sur la famille d'origine de ses enfants et sur les raisons pour lesquelles ils se sont retrouvés dans les rues ou dans des bandes. Le plan est en cours d'élaboration et toutes les institutions qui prennent part à sa rédaction se disent prêtes à le mettre pleinement en œuvre.

Revenant sur le problème de pénurie de logement déjà évoqué ce matin, la délégation a indiqué que des progrès ont pu être constatés depuis le passage de l'ouragan Mitch en 1998. En effet, 17 000 logements ont déjà été construits et plus de 26 000 sont encore en cours de construction. Le gouvernement a mis en place près de 550 projets de construction qui devraient permettre de loger, d'ici 2005, deux Honduriens sur trois en zone urbaine. La délégation a ajouté que les autorités ont conscience que de nombreux logements doivent encore être améliorés et que le pays souffre d'un déficit de 600 000 logements, mais les conditions budgétaires du pays réduisent sa capacité d'action.

La délégation a ajouté que le Honduras reçoit une aide internationale importante afin de rétablir les infrastructures du pays, notamment dans le domaine de l'assainissement des logements et de l'accès à l'eau potable.

Plusieurs experts ayant souhaité un complément d'information s'agissant des conséquences du déboisement causé par l'exploitation forestière, la délégation a indiqué qu'un organisme est chargé de l'octroi des licences d'exploitation des forêts selon un plan de gestion très strict. Elle a néanmoins reconnu que la situation est grave et que le Honduras assiste à la disparition chaque jour de plusieurs hectares de forêt. La délégation a ajouté que le déboisement avait de graves conséquences sur l'écosystème car les régions dé boisées sont plus vulnérables aux intempéries et aux ouragans. Elle en a voulu pour preuve que la région du Rio Plátano, peu concerné e par l'exploitation forestière, n'a pas subi d'importants dégâts lors du passage de l'ouragan Mitch.

Un membre du Comité ayant demandé de plus amples informations sur l'ampleur du phénomène de la violence domestique, la délégation a indiqué qu'une loi sur la prévention de la violence domestique a été adoptée en 1997. Néanmoins, les fonctionnaires de police ne sont pas formés pour faire face à ces situations, qui ont longtemps été considérées comme relevant du domaine privé. Le gouvernement a donc mis en place des formations à l'intention des policiers et des magistrats afin que ceux-ci appliquent strictement et pleinement les dispositions de la loi.

Répondant aux questions relatives au droit à un niveau de vie suffisant, la délégation a tenu a rappeler au Comité que le Honduras est une des nations les plus endettées au monde. Près de 34% du budget national est consacré au remboursement de sa dette extérieure. Néanmoins, le Honduras n'a aucune intention de privatiser les services de santé. La présence de cliniques privées ne modifie en rien la volonté du gouvernement de renforcer les capacités des hôpitaux publics. Les infrastructures de santé ont été renforcées, et les soins ont été améliorés, en particulier en faveur des mères et des enfants.

Certains experts ayant souhaité connaître l'ampleur de l'épidémie du VIH/sida au Honduras, la délégation a indiqué que la pandémie a fait 15 200 victimes jusqu'à présent au Honduras et a laissé 46 000 orphelins. Afin de prévenir et enrayer la propagation du virus, des mesures ont été prises pour assurer la sécurité de la banque du sang. Néanmoins, l'Église catholique est défavorable à l'utilisation de préservatifs et n'encourage pas leur utilisation, a souligné le représentant, qui a ajouté que l'accent est mis sur la dissuasion de pratiques sexuelles favorisant la transmission du virus.

Le programme d'ajustement structurel appliqué au Honduras a suscité la préoccupation des experts, le rapport reconnaissant que ce programme a porté atteinte aux droits reconnus dans le Pacte et a appauvri les groupes déjà défavorisés. La délégation a toutefois affirmé que l'ajustement structurel a également eu des conséquences positives.

La délégation a indiqué qu'un Comité sur la sécurité alimentaire a été mis en place afin d'amé liorer l'accès de la population aux aliments indispensables à son développement. Le pays reçoit de la nourriture, en particulier des céréales, de la part de plusieurs pays. Cette nourriture est stockée et confiée aux soins du Comité pour la sécurité alimentaire.

Certains membres du Comité ont émis des préoccupations s'agissant du taux de mortalité infantile considéré comme l'un des plus élevés d'Amérique latine. La délégation a regretté de ne pas avoir en sa possession de récentes statistiques sur le sujet mais elle a assuré que ce taux avait diminué ces dernières années, de même que le taux de mortalité maternelle. Ces progrès ont pu être enregistrés grâce à l'amélioration du système de santé et à l'augmentation des effectifs de personnel soignant. Le Honduras ne possède toutefois que deux hôpitaux psychiatriques, l'un pour les maladies mentales chroniques et l'autre pour les soins psychiatriques de jour.

Concernant le droit à l'éducation, la délégation a indiqué que 80% des enfants fréquentent l'école primaire, ce qui correspond à un des taux les plus élevés d'Amérique centrale. Alors que le nombre d'années d'études augmente, le nombre d'adultes analphabètes diminue, a fait valoir la délégation. D'importants efforts ont été déployés dans le domaine de l'enseignement, qui a un caractère prioritaire pour le gouvernement. Chaque village a son école, y compris dans les zones rurales les plus éloignées. D'ailleurs, il y a quelques années, 197 000 enfants issus des zones rurales ne fréquentaient pas l'école contre seulement 40 000 actuellement.

S'agissant de l'enseignement bilingue en langue autochtone, la délégation a indiqué que le Honduras s'inspire de l'expérience des pays voisins dans ce domaine. Néanmoins, il n'existe pas d'enseignement uniquement en langue autochtone.

La délégation a reconnu qu'il reste encore des progrès à accomplir dans le domaine de l'enseignement afin que tous les enfants soient scolarisés, mais les faibles ressources budgétaires et la tendance des enfants des zones rurales à ne pas fréquenter l'école ralentissent ces progrès. De plus, la réticence d'un certains nombre d'enseignants à se rendre dans ces zones rurales éloignées contribue au déséquilibre entre les zones urbaines et rurales. Pourtant, ce n'est pas faute d'encourager les enseignants dont on a amélioré le statut et réévalué les salaires, a souligné la délégation.



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