Skip to main content

Communiqués de presse Organes conventionnels

LE COMITÉ DES DROITS ÉCONOMIQUES, SOCIAUX ET CULTURELS TERMINE LE DÉBAT SUR LE RAPPORT DE LA BOLIVIE

03 Mai 2001



CESCR
25ème session
3 mai 2001
Matin




La Bolivie demande l'appui de la communauté
internationale pour l'aider à remplacer la culture de coca


Le Comité des droits économiques, sociaux et culturels a conclu, ce matin, son débat sur le rapport de la Bolivie. Il adoptera ses observations finales concernant ce rapport en séance privée et les rendra publiques à la clôture de la session, le 11 mai.

En réponse aux préoccupations des experts concernant le nombre important d'enfants boliviens qui travaillent, la délégation a indiqué que 369 000 enfants travaillent. Il y a 30 ou 40 ans, la réalité sociale faisait qu'il n'était pas rare ni choquant de voir les enfants travailler. Aujourd'hui, compte tenu de l'évolution de la société et grâce aux différentes mesures législatives récemment adoptées par le gouvernement, ce phénomène a été réduit de 80 à 90%. Néanmoins, la Bolivie compte sur l'aide internationale pour pouvoir mettre en œuvre toutes les mesures nécessaires dans ce domaine.

S'agissant du problème de la culture de la coca, la délégation bolivienne a indiqué que 60 000 hectares de plantations de feuille de coca servant à la fabrication de cocaïne ont été détruits. Elle s'est félicitée du fait que l'exportation de cocaïne de Bolivie ait subi une baisse notable depuis l'introduction de cultures alternatives. Elle a ajouté que ces mesures ont également permis le rétablissement d'une certaine sécurité car elles ont limité les activités des «barons de la drogue». Toutefois, les cultures alternatives sont moins rentables pour les paysans que l'exploitation de la feuille de coca. La Bolivie demande donc l'appui des pays étrangers, en particulier les États-Unis, pour l'aider à remplacer la culture de produits illicites.

Cet après-midi, à partir de 15 heures, le Comité tiendra une brève séance privée avant d'entamer un débat sur les relations avec les organismes des Nations Unies et les autres organes créés en vertu d'instruments internationaux.


Fin de l'examen du rapport de la Bolivie

En réponse aux préoccupations des experts concernant le nombre important d'enfants économiquement actifs, la délégation a indiqué que 369 000 enfants travaillent actuellement en Bolivie. Elle a précisé que 7,2% d'entre eux sont âgés de 7 à 9 ans et travaillent en milieu rural; 1,6 % d'entre eux, soit environ 3600 enfants, âgés de 7 à 9 ans, travaillent en milieu urbain. La délégation a indiqué que ces enfants représentent une main d'œuvre bon marché pour leurs parents, en particulier dans le milieu rural. La délégation a indiqué qu'il y a 30 ou 40 ans, la réalité sociale faisait qu'il n'était pas rare ni choquant de voir les enfants travailler. À l'heure actuelle, compte tenu de l'évolution de la société et grâce aux différentes mesures législatives récemment adoptées par le gouvernement, ce phénomène a été réduit de 80 à 90%. Néanmoins, la Bolivie compte sur l'aide internationale pour mettre en œuvre toutes les mesures nécessaires dans ce domaine.

En ce qui concerne les criaditos (enfants autochtones placés dans des familles aisées), la délégation a indiqué que la loi de protection de l'enfance récemment adoptée contient notamment des dispositions relatives à ces enfants afin, en particulier, de leur assurer un accès à des soins de santé et à l'éducation. L'attention de la population est également attirée sur les conséquences néfastes de ces pratiques. La délégation a assuré que la pratique des criaditos était en train de tomber en désuétude.

La délégation bolivienne a indiqué que des dispositions législatives assurent la protection juridique des employés domestiques, dont certains sont regroupés au sein de l'association nationale des employés domestiques. Ces instruments sont chargés de protéger les droits de ces employés, en particulier en ce qui concerne les congés payés. Néanmoins, afin de renforcer leur protection juridique, un projet de loi est en cours d'élaboration afin de répondre aux questions qui restent en suspens, concernant notamment la réglementation des heures de travail et le système de préavis de départ.

Plusieurs experts ayant souhaité un complément d'information s'agissant de la culture des feuilles de coca en Bolivie, la délégation a indiqué que le processus d'élimination de la culture de coca et son remplacement par une culture alternative a été très efficace et 60 000 hectares de plantations de feuille de coca ont été détruits. Ces plantations ne correspondaient pas à une exploitation traditionnelle de la feuille de coca, mais servaient à la fabrication de cocaïne. L'exportation de cocaïne de Bolivie a enregistré une baisse notable depuis l'adoption de ces mesures de remplacement, qui ont également permis le rétablissement d'une certaine sécurité car auparavant, personne ne pouvait s'estimer à l'abri des «barons de la drogue».

Cependant, c'est un fait que les cultures alternatives sont moins rentables que l'exploitation de la feuille de coca. Aussi, la Bolivie a-t-elle besoin de l'appui des pays étrangers, en particulier des États-Unis. Un appui pour l'aider à remplacer valablement et effectivement une exportation illicite par l'exportation de produits agricoles tels la banane ou la papaye, par exemple. La délégation a indiqué que le pays tente également de promouvoir d'autres revenus, à commencer par le tourisme.

Les membres du Comité ayant souhaité connaître la position de la Bolivie concernant le contrôle des naissances, la délégation a indiqué que le pays est loin d'être un pays surpeuplé. Néanmoins, la naissance d'enfants non désirés doit être évitée car les conséquences peuvent être dramatiques. En effet, en cas de grossesse non désirée, il est fréquent de constater l'abandon de ces enfants ou même des femmes enceintes, qui se retrouvent alors avec une famille sur les bras. Aussi, le gouvernement a-t-il adopté des programmes axés sur la contraception et le suivi médical. À cet égard, une couverture sociale entièrement gratuite, tant prénatale que postnatale, a été mise en place. La prise en charge va de la distribution de préservatifs à l'accouchement et a permis une baisse significative du taux de mortalité maternelle et infantile. Par ailleurs, depuis une loi de 1970, l'avortement est légal, notamment pour une femme enceinte à la suite d'un viol. Malheureusement, en raison du manque de moyens financiers, ces différentes politiques restent insuffisantes et ne sont pas appliquées dans leur intégralité.

En réponse aux préoccupations de certains experts concernant l'étendue de l'épidémie du VIH/sida en Bolivie, la délégation a indiqué que même si le nombre de cas a doublé ces dernières années, cela ne représente que 126 personnes atteintes par le virus.

La délégation a reconnu que la population souffre de problèmes d'alimentation, en termes de qualité surtout, et que l'apport en calories est insuffisant, mais la population bolivienne ne meurt pas de faim. La population rurale est en revanche autosuffisante.

En ce qui concerne la réforme agraire de 1953 qui a accordé des titres de propriété aux paysans, la délégation a expliqué que cette loi a été appliquée tardivement car son application était tributaire de la mise en place par toutes les communes de cadastres, ce qui est relativement onéreux.
La délégation a par ailleurs indiqué que la Bolivie a récemment adopté un programme qui a permis de réduire l'exploitation forestière de 70 %. Cette réduction de l'exploitation a eu pour conséquence une baisse des ressources financières du pays, qui lui font cruellement défaut, mais la Bolivie a préféré adopter une politique sur le long terme de protection de l'environnement.

Certains membres du Comité ayant souhaité de plus amples informations concernant les accidents du travail, la délégation a indiqué que le gouvernement est conscient de la nécessité d'adopter de nouvelles mesures à cet égard. En effet, les nouvelles industries qui ont fait leur apparition en Bolivie, comme la pétrochimie, ont donné lieu à de nouveaux types d'accidents du travail. Des négociations avec les travailleurs sont en cours afin d'adopter une législation appropriée.

En réponse aux questions des experts concernant le droit à l'éducation, la délégation a indiqué que la Bolivie accorde la priorité à l'éducation mais se heurte à plusieurs difficultés tels que le manque de moyens financiers et le recours aux enfants pour les travaux des champs. Toutefois, l'enseignement est gratuit, obligatoire et accessible à tous en Bolivie depuis 1952. Par ailleurs, une réforme a été mise en place ces six dernières années avec l'aide de la Banque mondiale afin de dispenser un enseignement bilingue en langue espagnole et autochtone. Les municipalités, qui ont la charge de tout ce qui concerne l'enseignement, tentent d'encourager les enseignants autochtones à retourner dans leur région pour y enseigner.

La délégation a indiqué que les filles fréquentent moins l'école que les garçons car les parents ont tendance à les cantonner à des tâches domestiques. Des efforts sont déployés afin que tous les enfants aillent à l'école, même pendant la période de la moisson.

La délégation a affirmé que la censure n'existe pas en Bolivie, qui est le pays d'Amérique latine où il y a le plus grand nombre de stations de radio par habitant.



* *** *

VOIR CETTE PAGE EN :