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Notes de conférence de presse Haut-Commissariat aux droits de l’homme

Afghanistan : la loi répressive doit être abrogée immédiatement

27 août 2024

Le 22 août 2024. En Afghanistan, les Taliban ont appliqué de nouvelles lois obligeant les femmes à se couvrir le corps et le visage en public, ces mesures étant jugées nécessaires pour promouvoir la vertu et prévenir le vice, a déclaré le Ministère de la promotion de la vertu et de la prévention du vice.
© EPA-EFE/QUDRATULLAH RAZWAN

A partir de

Ravina Shamdasani, porte-parole du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme

Lieu

Genève

La loi sur la « promotion de la vertu et la prévention du vice » récemment adoptée par les autorités de facto en Afghanistan consolide les politiques qui effacent complètement la présence des femmes en public, en les réduisant au silence et en les privant de leur autonomie individuelle, tentant ainsi de faire d’elles des ombres sans visage et sans voix.

Cela est totalement inadmissible. Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, demande l’abrogation immédiate de cette loi scandaleuse.

La longue liste de dispositions répressives que cette loi impose aux femmes renforce de nombreuses restrictions existantes qui violent leurs droits humains fondamentaux, notamment leur liberté de mouvement, leur liberté d’expression et leur droit de vivre sans discrimination. La loi prévoit l’obligation de porter des vêtements qui couvrent entièrement le corps de la tête aux pieds, y compris le visage, l’interdiction pour les services de transport de transporter des femmes à moins qu’elles ne soient accompagnées d’un membre de la famille de sexe masculin et l’interdiction d’entendre la voix des femmes en public.

D’autres restrictions prévues par la loi, définies de manière vague, affectent d’autres droits humains, tels que le droit de pratiquer librement sa religion. La loi accorde également aux agents de l’État des pouvoirs étendus et discrétionnaires pour détenir des personnes, leur infliger des sanctions ou saisir les tribunaux.

La loi renforce encore l’emprise sur le secteur des médias, en interdisant la publication d’images d’êtres humains, vraisemblablement aussi celles des fonctionnaires de facto.

Nous demandons aux autorités de facto d’abroger immédiatement cette législation, qui constitue une violation flagrante des obligations de l’Afghanistan en vertu du droit international relatif aux droits humains.

Le fait de rendre impuissante, invisible et sans voix la moitié de la population afghane ne fera qu’aggraver la crise des droits humains et la crise humanitaire dans le pays. Il s’agit plutôt de rassembler l’ensemble de la population afghane, indépendamment de son sexe, de sa religion ou de son appartenance ethnique, afin de contribuer à résoudre les nombreux problèmes auxquels le pays est confronté.

Pour plus d’informations et pour toute demande de la part des médias, veuillez contacter :

À Genève
Ravina Shamdasani : + 41 22 917 9169 / ravina.shamdasani@un.org 
Thameen Al-Kheetan : + 41 76 223 77 62 / thameen.alkheetan@un.org

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