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Notes de conférence de presse Haut-Commissariat aux droits de l’homme

Burkina Faso : meurtres de civils

25 Avril 2023

Prononcé par

Ravina Shamdasani, porte-parole du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme

Lieu

Geneva

Nous demandons qu’une enquête complète et indépendante soit menée sur le récent massacre effroyable de civils au Burkina Faso et que les personnes responsables répondent de leurs actes.

Les rapports reçus indiquent que plusieurs hommes armés en uniforme, qui seraient des membres des forces de défense et de sécurité accompagnés d’auxiliaires paramilitaires connus sous le nom de Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP), ont encerclé le village de Karma le 20 avril dernier, dans la province du Yatenga, au nord du pays, et ont tiré au hasard sur des habitants. Selon les informations disponibles, au moins 150 civils auraient été tués et de nombreux autres blessés. Les hommes armés ont ensuite pillé les maisons, les magasins et les mosquées.

Des sources de la ville voisine de Ouahigouya ont rapporté avoir entendu des coups de feu à 7 heures du matin le 20 avril, trois heures après avoir vu des hommes en tenue militaire sur des véhicules et des motos se diriger vers Karma.

Le 23 avril, le procureur de Ouahigouya a annoncé que 60 personnes avaient été tuées et qu’une enquête sur l’attaque était en cours. Cette enquête doit être immédiate, approfondie, indépendante et impartiale et doit déboucher sur des poursuites crédibles, si l’on veut mettre fin à ces violations flagrantes.

Ces meurtres font suite à l’attaque d’une base des VDP le 15 avril, au cours de laquelle, selon le gouverneur de la province, 8 soldats et 32 VDP ont été tués et plus de 30 autres blessés. Selon plusieurs témoignages crédibles, les assaillants ont accusé les habitants du village d’abriter des membres du groupe musulman Jamāʿat nuṣrat al-islām wal-muslimīn (JNIM), affilié au groupe État islamique, et d’autres groupes armés non étatiques.

Nous appelons toutes les parties au conflit dans le pays à respecter leurs obligations en vertu du droit international humanitaire, notamment en s’abstenant de prendre pour cible les civils et les biens de caractère civil. Le fait de prendre délibérément pour cible des civils ou des personnes qui ne participent pas directement aux hostilités constitue un crime de guerre.

Cette attaque s’ajoute à plusieurs autres signalées contre des civils par les forces armées et les VDP au cours des derniers mois. Le 9 novembre dernier, au moins 50 civils avaient été tués lorsque des membres présumés du 14e régiment ont attaqué quatre villages près de la ville de Djibo, dans la province de Soum. Lors d’un autre incident, au moins 28 personnes ont été tuées dans la ville de Nouna, dans la province de Kossi, les 30 et 31 décembre 2022. Les autorités ont annoncé l’ouverture d’enquêtes. Nous exhortons les autorités à publier les résultats de ces enquêtes.

Remarque : ce texte a été modifié le 30 juin 2023 pour corriger le nom et la description de la Jamāʿat nuṣrat al-islām wal-muslimīn (JNIM) et la description du VDP.

Pour plus d’informations et pour toute demande de la part des médias, veuillez contacter :

À Genève
Ravina Shamdasani : + 41 22 917 9169 / ravina.shamdasani@un.org ;
Liz Throssell : + 41 22 917 9296 / elizabeth.throssell@un.org ;
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