Notes de conférence de presse Haut-Commissariat aux droits de l’homme
Notes de conférence de presse sur la République-Unie de Tanzanie et la Guinée
05 mars 2013
Porte-parole du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme : Rupert Colville
Lieu : Genève
Date : 5 mars 2013
- Attaque de personnes atteintes d’albinisme en Tanzanie
La Haut-Commissaire va publier aujourd’hui un communiqué de presse sur une série d’attaques et de meurtres choquants contre des personnes atteintes d’albinisme en Tanzanie. Quatre attaques, dont trois contre des enfants, ont été perpétrées au cours d’une période de 16 jours allant du 31 janvier au 16 février. Ces attaques ont été commises dans des circonstances particulièrement horribles, incluant l’amputation de membres de personnes, y compris d’enfants, alors que les victimes étaient encore vivantes.
Pour le texte complet du communiqué de presse (en anglais), voir : http://www.ohchr.org/en/latest
- Guinée
Bien que notre bureau de Conakry fasse état d’une situation plus calme ce matin, nous restons très préoccupés par les violents troubles qui se sont produits en Guinée au cours de la semaine qui vient de s’écouler et qui ont fait plusieurs morts ainsi que de nombreux blessés.
Suite à une marche de protestation de l’opposition au sujet des prochaines élections législatives le mercredi 27 février et à une grève générale le jour suivant, des affrontements inter-communautaires ont éclaté entre Peuls et Malinkés. Les heurts ont commencé dans le quartier d’Hamdallaye, une banlieue de la capitale Conakry, puis se sont étendus à d’autres parties de la ville vendredi et samedi, avec pour conséquences des pertes en vies humaines et d’importants dégâts matériels.
Le bilan de la nuit dernière fait état d’au moins cinq morts, y compris un policier, et de 172 personnes soignées dans des hôpitaux après avoir été blessées par des pierres lancées par des manifestants et par des tirs à balles réelles par les forces de sécurité. Trois de ces morts sont dues à des balles réelles, qui ont aussi fait au moins 12 blessés.
Les affrontements les plus violents se sont produits à Hamdallaye où des manifestants jetant des pierres ont affrontés les forces de sécurité, qui ont répondu en utilisant des gaz lacrymogènes et en tirant à balles réelles. Au moins 128 personnes ont été blessées, dont un policier qui a succombé à ses blessures ultérieurement.
D’après nos sources, certains manifestants ont attaqué des gens sur la base de leur appartenance ethnique, tandis que d’autres pillaient des magasins face à des forces de sécurité débordées et qui peinaient à rétablir l’ordre. Des résidences privées, des véhicules et d’autres biens ont également été attaqués, et dans certains cas détruits.
Selon plusieurs sources, des jeunes Peuls et Malinkés se sont constitués en groupe et ont attaqués les maisons du groupe opposé à Hamdallaye. Des violences se sont également produites dans les quartiers de Koloma, Cosa et Bambeto, où des jeunes ont érigé des barricades et attaqué des passants, les frappant et les dépossédant de leurs biens.
Nous condamnons la violence et la destruction de biens par certains manifestants et les exhortons à s’abstenir de recourir à de telles méthodes. Nous condamnons aussi vivement l’atteinte aux personnes et aux biens pour des motifs ethniques. Nous sommes également préoccupés par l’usage disproportionné de la force par les agents de sécurité dont il a été fait état et qui, dans certains cas, ont conduit à des pertes en vies humaines.
Nous appelons les autorités nationales à veiller à une application stricte de la loi et leur rappelons qu’il est de leur responsabilité de protéger les civils. Nous demandons également l’ouverture d’une enquête rapide, impartiale et efficace pour s’assurer que les auteurs de ces violations des droits de l’homme soient tenues responsables de leurs actes.
Nous saluons les appels au calme lancés par le Président de la Guinée et par différents responsables politiques et religieux, et demandons à toutes les parties en présence d’utiliser des moyens pacifiques pour régler leurs différends.
FIN