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Le Comité pour l’élimination de la discrimination raciale ouvre les travaux de sa cent-dixième session
07 août 2023
Le Comité pour l’élimination de la discrimination raciale a ouvert ce matin les travaux de sa cent-dixième session, qui se tiendra à Genève jusqu’au 31 août sous la présidence de Mme Verene Albertha Shepherd et au cours de laquelle il examinera les rapports présentés par la Croatie, l’Italie, la Namibie, le Sénégal, le Turkménistan et l’Uruguay au titre de la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale.
Ce matin, le Comité a entendu une déclaration de M. Abdoul Aziz Thioye, Chef par intérim du Service de l’état de droit, de l’égalité et de la non-discrimination au Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme, avant d’adopter l’ordre du jour provisoire de sa session.
Dans sa déclaration d’ouverture, M. Thioye a rappelé que 2023 marquait le trentième anniversaire de l'adoption de la Déclaration et du Programme d'action de Vienne, dans lesquels les États ont notamment appelé à la protection des droits des groupes – minorités, peuples autochtones, réfugiés et demandeurs d'asile, apatrides ou encore personnes déplacées à l'intérieur de leur propre pays – qui, en raison de l'héritage historique de la discrimination raciale et du racisme, sont souvent au centre des dialogues du Comité avec les États parties à la Convention.
Aujourd'hui, les engagements pris à Vienne sont loin d'être une réalité pour tous, a regretté M. Thioye, évoquant la situation très préoccupante des migrants souvent victimes d'actes effroyables de discrimination raciale et de violences racistes pouvant aller jusqu'à la mort. M. Thioye a encouragé le Comité à continuer d'aborder la question de la discrimination raciale à l'encontre des migrants sous toutes ses formes, y compris dans le contexte des crises humanitaires et des situations d'après-conflit.
M. Thioye a aussi évoqué les changements climatiques, « un défi mondial qui n'affecte pas tout le monde de la même manière » : ainsi, les personnes dont le mode de vie est intimement lié à l'environnement – à savoir principalement les peuples autochtones – sont-elles les plus immédiatement touchées, a-t-il souligné. M. Thioye a rappelé que le Comité avait déjà eu l’occasion d’affirmer que « les effets des changements climatiques menaceront une multitude de droits de l'homme, tels que les droits au travail, à la santé et au logement, et auront un impact disproportionné sur certains groupes ou communautés, créant des disparités encore plus grandes et les marginalisant encore davantage ».
M. Thioye a ensuite évoqué les activités récentes de l’Instance permanente des Nations Unies pour les personnes d'ascendance africaine, qui a été créée au début de 2022 et a tenu deux sessions de travail depuis lors, ainsi que les activités du Groupe de travail d'experts sur les personnes d'ascendance africaine, notamment son appel lancé en mai dernier en faveur d'une deuxième décennie pour les personnes d'ascendance africaine.
M. Thioye a aussi fait savoir que le Haut-Commissaire présenterait au Conseil des droits de l’homme, en octobre prochain, un rapport sur la justice raciale et l'égalité pour les Africains et les personnes d'ascendance africaine – rapport qui mettra l'accent sur la nécessité du « démantèlement du racisme systémique ». Enfin, a indiqué M. Thioye, le Haut-Commissariat a déployé des conseillers régionaux en matière de discrimination raciale dans cinq bureaux régionaux – à Bangkok, Bruxelles, Beyrouth, Pretoria et Santiago – pour, entre autres, contribuer à une meilleure compréhension de la Convention et à une meilleure mise en œuvre de cet instrument aux niveaux national et régional.
De son côté, Mme Shepherd a assuré que, face à des violations de la Convention de plus en plus fréquentes, y compris le profilage racial et l’assassinat de jeunes hommes noirs, le Comité continuerait à défendre les droits de tous les peuples marginalisés. Le Comité « croit aux libertés et aux droits fondamentaux inscrits dans les instruments internationaux adoptés après la Seconde Guerre mondiale, en réponse aux atrocités de la guerre » et entend protéger les droits de l'homme, la dignité intrinsèque et l'égalité des droits de la famille humaine, a souligné Mme Shepherd.
Toute la documentation relative à cette cent-dixième session du Comité, en particulier son programme de travail, est disponible en ligne sur le site Internet du Haut-Commissariat aux droits de l’homme.
Demain après-midi, à 15 heures, le Comité entamera l’examen du rapport de l’Italie.
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