La finance verte, une transition juste pour protéger les droits des Peuples Autochtones
Publié par
Rapporteur spécial sur les droits des peuples autochtones
Appel terminé
Soumissions maintenant en ligne (voir ci-dessous)
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Le Rapporteur Spécial consacrera son prochain rapport thématique sur la finance verte, une transition juste pour protéger les droits des Peuples Autochtones, qui sera présenté au Conseil des droits de l’homme lors de sa 54ème session en septembre 2023.
La finance verte consiste en toute actions et opérations financières qui favorisent la transition énergétique et la lutte contre le réchauffement climatique. Il s’agit d’une étape fondamentale pour atteindre les objectifs de développement durable et les cibles fixées par les accords de la Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique et le Cadre mondial de la biodiversité post-2020 de la Convention sur la Diversité Biologique, qui doivent toutes pleinement tenir compte des droits des Peuples Autochtones reconnus par le droit international. Le rapport formulera des recommandations pour les États en matière de réglementation du secteur financier, mais aussi pour les institutions financières de développement, pour les bénéficiaires de fonds internationaux tels que les entreprises privées, ainsi que pour les institutions des Nations Unies en leur capacité d’acteur de financement. Le rapport proposera des conseils aux institutions de financement afin de renforcer leurs structures de gouvernance et mécanismes de redevabilité envers les populations affectées, et ainsi réduire les répercussions négatives de leurs investissements sur les droits des Peuples Autochtones et faciliter l’accès des Peuples Autochtones aux opportunités économiques et aux marchés mondiaux. Le rapport abordera également les bonnes pratiques en matière de financement direct des initiatives de conservation et des projets d’énergie renouvelable dirigés par les Peuples Autochtones.
Une « transition juste » doit prévoir les actions et les garanties en matière sociale et environnementale nécessaires pour protéger les droits et les moyens de subsistance des Populations Autochtones, lorsque les économies optent pour des projets de développement durable pour lutter contre le changement climatique et le déclin de biodiversité. Une transition juste et équitable doit garantir à ceux qui sont les plus touchés par les dommages environnementaux, qu’ils ne subissent pas de surcroît le coût de la transition et qu’ils participent à l’élaboration de solutions politiques et qu’ils bénéficient équitablement des opportunités économiques émergentes.
L’impact de la finance verte sur les droits des Peuples Autochtones doit être compris et abordé dans le cadre des instruments internationaux et régionaux relatifs aux droits humains, en particulier l’article 39 de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des Peuples Autochtones qui prévoit le droit des Peuples Autochtones d’accéder à l’assistance financière et technique de la part des États et dans le cadre de la coopération internationale pour jouir de leurs droits énoncés dans la Déclaration. Les États ont également l’obligation, en vertu de l’article 29, d’établir et de mettre en oeuvre, sans discrimination d’aucune sorte, des programmes d’assistance aux Populations Autochtones afin de conserver et de protéger l’environnement et les richesses de leurs terres ou territoires et ressources. Les bailleurs de fonds privés ont une responsabilité de respecter les droits humains conformément aux Principes directeurs des Nations Unies relatifs aux entreprises et aux droits humains (UNGP). Cette étude explorera les pratiques d’investissement suivant les critères Environnement, Sociaux et de bonne Gouvernance (ESG) ainsi que les pratiques de vérification de respect des ces critères dans le secteur privé, en tenant compte du devoir de redevabilité des bailleurs de fonds envers les populations affectées en vertu des Principes directeurs de l’ONU (UNGP) de respecter les droits des Peuples Autochtones.
Le rapport traitera également du rôle et des potentiels effets sur les droits des Peuples Autochtones des mécanismes internationaux de financement climatique, des marchés des crédits-carbone, des organisations internationales de conservation et leurs investisseurs, des institutions financières internationales et des agences des Nations Unies finançant des projets d’énergie verte et de développement durable, des programmes REDD+ et des objectifs de biodiversité. Ces projets ont typiquement attrait à la réduction de la déforestation ; à la construction de parcs éoliens et solaires; à l’extraction de lithium pour les batteries de véhicules électriques, à la production de biocarburants, aux barrages hydroélectriques et autres projets d’énergie renouvelable, à l’atténuation et l’adaptation aux changements climatiques; et à la création de zones protégées pour la conservation de la biodiversité.
Le Rapporteur spécial s’appuiera sur les conclusions précédemment formulées par son mandat dans ses rapports au Conseil des droits de l’homme sur les « Impacts du changement climatique et du financement climatique sur les droits des Peuples Autochtones (2017) A/HRC/36/46; « Accords internationaux d’investissement, y compris les accords bilatéraux d’investissement et les chapitres des accords de libre-échange consacrés aux investissements » (2016), A/HRC/33/42; et dans le rapport à l’Assemblée générale intitulé « Les aires protégées et les droits des Peuples Autochtones : les obligations des États et des organisations internationales » (2022), A/77/238, qui a noté comment les pratiques de conservation exclusives privent les Peuples Autochtones de la gestion et du contrôle de leurs terres souvent sous l’influence d’organisations internationales de conservation financièrement puissantes.
Le Rapporteur spécial sollicite les contributions des États Membres et des entités intergouvernementales, des organismes des Nations Unies, des Peuples et organisations autochtones, des acteurs de la société civile, des organisations de défense des droits des femmes, des organisations humanitaires et de développement, des institutions nationales de défense des droits de l’homme, des représentants des entreprises et d’autres parties prenantes, afin de contribuer à l’élaboration du rapport. Les soumissions peuvent être soumises à hrc-sr-indigenous@un.org avant le 21 avril 2023 en anglais, français ou espagnol en format Word.
Veuillez indiquer dans l’objet de votre e-mail « Soumission au rapport de la 54ème session du Conseil des droits de l'Homme ». Veuillez limiter vos contributions à 10 pages.
Les soumissions seront publiées sur la page Web du mandat telles qu’elles ont été reçues. Veuillez indiquer si vous ne souhaitez PAS que votre soumission soit rendue publique.
Questionnaire
Le Rapporteur spécial est particulièrement intéressé par les contributions sur l’une ou l’ensemble des questions suivantes, y compris des études de cas et des exemples spécifiques de bonnes pratiques menées par des Peoples Autochtones ainsi que des initiatives prises par des États et des organisations internationales.