Communiqués de presse Haut-Commissariat aux droits de l’homme
Michelle Bachelet condamne l’exécution de mineurs délinquants en Iran
22 avril 2020
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GENÈVE (22 avril) – La Haute-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme Michelle Bachelet a condamné mercredi la deuxième exécution d’un mineur délinquant en l’espace de quatre jours par les autorités iraniennes.
Shayan Saeedpour aurait été exécuté mardi 21 avril à la prison de Saqez, dans la province du Kurdistan. Il avait été condamné à mort pour un crime qu’il aurait commis alors qu’il était âgé de moins de 18 ans, à l’issue d’une procédure judiciaire qui semble avoir été entachée d’irrégularités. M. Saeedpour et quelque 80 prisonniers s’étaient évadés de la prison de Saqez le 27 mars dernier à la suite de protestations contre les conditions de détention face à l’épidémie de COVID-19. Il avait été de nouveau arrêté aux environs du 3 avril.
Samedi 18 avril, Majid Esmailzadeh aurait également été exécuté dans la prison d’Ardabil, située dans la province d’Ardabil. Il avait été arrêté en 2012 et déclaré coupable d’un meurtre qu’il aurait commis alors qu’il avait moins de 18 ans.
La mort d’une troisième personne, Danial Zeinolabedini, également condamné à mort en dépit d’être lui aussi mineur au moment des faits, a été confirmée le 2 avril. Il aurait perdu la vie après avoir été battu par des agents de sécurité dans la prison de Miandoab dans la province de l’Azerbaïdjan occidental. Il y avait été transféré avec d’autres prisonniers qui s’étaient révoltés le 28 mars dernier pour protester contre leurs conditions de détention et l’incapacité des autorités à les libérer temporairement face à la pandémie de COVID-19.
« Les exécutions de ces deux mineurs délinquants sont absolument interdites par le droit international des droits de l’homme », a déclaré la Haute-Commissaire. « De nombreux organismes et experts des Nations Unies ont clairement indiqué à maintes reprises que l’imposition de la peine de mort pour des crimes commis par des personnes âgées de moins de 18 ans au moment des faits est strictement interdite. »
« Malgré les interventions et les communications répétées du Haut-Commissariat auprès du Gouvernement iranien à ce sujet, les condamnations et les exécutions de mineurs délinquants se poursuivent », a-t-elle ajouté. « Ces actes sont regrettables et, compte tenu de leur illégalité, répréhensibles. Je réitère mon appel auprès des autorités iraniennes à honorer leurs obligations internationales en matière de droits de l’homme, à cesser immédiatement toutes les exécutions de délinquants juvéniles et à commuer toutes ces peines de mort. »
« En outre, le décès de Danial Zeinolabedini à la suite des brutalités qu’il a subies alors qu’il était détenu par les autorités constitue une grave violation du droit à la vie, en vertu du droit international des droits de l’homme. »
Mme Bachelet a rappelé aux autorités iraniennes que le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme leur avait demandé de procéder immédiatement à une enquête indépendante et impartiale sur la mort de Danial Zeinolabedini et de traduire les responsables en justice.
« Le fait que deux de ces délinquants juvéniles ayant perdu la vie ces trois dernières semaines avaient été impliqués dans des protestations dues à la crainte de la propagation de la COVID-19 dans les lieux de détention suscite de graves inquiétudes quant à la possibilité d’exécutions accélérées d’autres prisonniers condamnés à mort ayant participé à ces protestations », a-t-elle déclaré.
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