Skip to main content

Communiqués de presse Procédures spéciales

République du Congo : Selon une experte de l'ONU, la reconnaissance juridique exemplaire pour les peuples autochtones doit donner lieu à une action concrète

25 Octobre 2019

​anglais

GENÈVE (25 octobre 2019) - La République du Congo est en tête de la région en matière de reconnaissance juridique des droits des peuples autochtones, mais elle doit intensifier ses efforts pour transformer ses engagements en réalités, a déclaré la Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones au terme d'une visite dans ce pays.

"Les peuples autochtones continuent d'être victimes de discrimination, d'exclusion et de marginalisation, notamment dans leur accès aux services de santé, à l'éducation, à l'emploi et à la participation politique ", a déclaré Victoria Tauli-Corpuz.

"Au cours de ma visite, des membres de communautés autochtones m'ont parlé de la stigmatisation à laquelle ils sont confrontés lorsqu'ils cherchent à obtenir des soins médicaux. J'ai pu constater de mes propres yeux l'état désastreux des installations médicales et l'incidence élevée de maladies évitables sur leur territoire. Les services de soins de santé doivent être plus accessibles et doivent être conçus de manière à prendre en compte les questions liées au genre et à la culture."

La Rapporteuse spéciale a également abordé des questions telles que l'éducation, la justice, l'emploi, la conservation et la participation politique, dans une déclaration préliminaire à la fin de sa visite.

En ce qui concerne l'éducation, Tauli-Corpuz a déclaré que l'existence de plans d'action nationaux n'avait pas enraillé les taux élevés d'abandon scolaire chez les enfants autochtones, du fait de la stigmatisation, des coûts et de programmes scolaires qui ne tiennent pas compte du mode de vie et de la culture autochtones, notamment de l'importance de l'éducation en langue maternelle des jeunes enfants.

La Rapporteuse spéciale a également mis en lumière des problèmes importants en matière d'emploi. "Les peuples autochtones sont pour de multiples raisons exclus des possibilités de travailler dans les domaines de la foresterie et de la conservation, et sont régulièrement arrêtés par des éco-gardes pour braconnage ", a-t-elle dit. 

"Les mesures de conservation de la faune et de l'environnement doivent être élaborées et mises en œuvre en consultation avec les peuples autochtones concernés, et ne doivent pas les priver de leurs propres moyens de subsistance et de développement. J'exhorte le gouvernement à financer des activités génératrices de revenus qui reconnaissent et contribuent à renforcer la culture et les moyens d'existence traditionnels des peuples autochtones".

Au cours de sa visite, la Rapporteuse spéciale a tenu des réunions à Brazzaville, visité des communautés autochtones dans plusieurs localités du département de la Sangha et rencontré des représentants autochtones des départements de la Lekoumou, du Pool et des Plateaux.

Le rapport final de sa mission sera présenté au Conseil des droits de l'homme en septembre 2020.

ENDS

Mme Victoria Tauli Corpuz (Philippines) a été nommée Rapporteuse spéciale sur les droits des peuples autochtones en 2014 par le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU, pour une période initiale de trois ans. En tant que Rapporteuse spéciale, elle est indépendante de tout gouvernement ou organisation et sert à titre individuel. Elle est une activiste autochtone issue du peuple Kankana-ey Igorot de la région de la Cordillère aux Philippines et est l’ancienne présidente du Forum permanent des Nations Unies sur les questions autochtones (2005-2010). Elle a participé activement à la rédaction et à l'adoption de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones en 2007.

Les Rapporteurs spéciaux font partie de ce que l’on appelle lesProcédures Spéciales du Conseil des droits de l'Homme. Les procédures spéciales, le plus grand groupe d'experts indépendants du système des droits de l'homme de l'ONU, représentent un ensemble de mécanismes d’enquête et de suivi indépendants établis par le Conseil des droits de l’Homme et qui traitent soit de situations nationales spécifiques soit de questions thématiques au niveau mondial. Les experts des procédures spéciales travaillent sur la base du volontariat ; ils ne font pas partie du personnel de l'ONU et ne reçoivent pas de salaire pour leur travail. Ils sont indépendants de tout gouvernement ou organisme et siègent à titre personnel.

Page d’Accueil du Haut-Commissariat aux droits de l’Homme sur le Congo  -République du Congo

Pour d’avantage d’information sur cette visite et toute demande médiatique, veuillez contacter: Mme Claire Morclette (+41 22 928 9437 ou, jusqu’au 26 Octobre +242 06 875 00 03 / cmorclette@ohchr.org )

Pour toute demande médiatique concernant d’autres experts indépendants des Nations Unies, veuillez contacter M. Jeremy Laurence (+41 22 917 9383 /jlaurence@ohchr.org)

Suivez les nouvelles concernant les experts indépendants des Nations Unies sur Twitter @UN_SPExperts.


VOIR CETTE PAGE EN :