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Notes de conférence de presse Haut-Commissariat aux droits de l’homme

Note de conférence de presse sur la Syrie

11 Octobre 2019

Porte-parole du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme : Rupert Colville
Lieu : Genève
Date : 11 octobre 2019
Objet :  Syrie

SYRIE

Nous avons commencé à recevoir des informations faisant état de victimes civiles. la date de la nuit dernière, sept civils, dont deux femmes et un garçon, ont été tués et un autre garçon blessé au cours des deux premiers jours de l'offensive turque. En outre, un civil aurait été tué à Jarablus le 9 octobre et une femme et un garçon auraient été blessés hier lors de contre-attaques et de frappes au sol par des groupes armés kurdes non étatiques.

Nous avons reçu des informations inquiétantes selon lesquelles des frappes aériennes et des attaques au sol de l'armée turque et de groupes armés affiliés auraient affecté des infrastructures et des biens civils clés tels que des stations de pompage d'eau, des barrages, des centrales électriques et des champs de pétrole. Le 9 octobre, la principale station d'approvisionnement en eau située dans la région d'Alouk dans la province d'Al-Hassakeh aurait cesser de fonctionner à la suite de frappes aériennes. Il est probable que des milliers de personnes soient privées d'un accès adéquat à l'eau propre dans la région desservie par cette station.

Nous également entendu dire que plusieurs régions du nord de la Syrie, dont celles d'Afrin, d'al-Bab, de Jarablus, et d'Azaz, qui étaient déjà sous le contrôle des forces turques ou de groupes armés affiliés, continuent de faire face à l'anarchie, à la criminalité et à la violence. Nous avons reçu des informations spécifiques d'intimidation, de mauvais traitements, d'assassinats, d'enlèvements, de pillages et de saisies de maisons par des groupes armés soutenus par la Turquie dans ces régions. Des civils auraient été saisis chez eux ou à des postes de contrôle par des membres de ces groupes et accusés d'appartenance à des groupes armés ou politiques kurdes spécifiques. Le sort de beaucoup de ces civils et le lieu où ils se trouvent restent inconnus.

Alors que les opérations turques continuent en Syrie, nous souhaitons souligner les points suivants.

  • Les opérations militaires doivent être menées conformément au droit international humanitaire, en particulier aux principes de distinction, de proportionnalité et de précaution.
  • Les parties au conflit devraient éviter d'utiliser des armes explosives ayant des effets étendus dans des zones peuplées. De par leur nature, les armes à tir indirect, telles que l'artillerie, augmentent les risques pour les civils et les infrastructures civiles.
  • Les civils et les infrastructures civiles doivent être protégés des attaques et des conséquences des hostilités. En cas de déplacement, les civils déplacés doivent être assistés et protégés jusqu'à ce qu'ils puissent rentrer chez eux ou se réinstaller ailleurs, volontairement, dans la sécurité et la dignité.
  • Il est interdit d'attaquer ou de rendre hors d'usage les objets indispensables à la survie de la population civile, tels que les installations d'approvisionnement en eau et d'assainissement.
  • Toutes les parties doivent respecter toutes les obligations qui leur incombent en vertu du droit international humanitaire et du droit international relatif aux droits de l'homme à l'égard des personnes résidant sur le territoire sur lequel les forces militaires turques et les groupes armés affiliés exercent un contrôle. Cela inclut, sans toutefois s'y limiter, le respect et la protection des droits à la vie, à la liberté et à la sécurité des personnes, à l'accès aux services de base (soins de santé, éducation, etc.), à la liberté d'expression et d'opinion et à la protection contre la discrimination fondée sur la race, la religion, l'opinion politique ou autre opinion.

 

 


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