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Haut-Commissariat aux droits de l’homme

Note de briefing pour la presse sur la Turquie, la Chine et le Cambodge

Point de presse

07 Juillet 2017

Porte-parole du Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme : Liz Throssell
Lieu : Genève
Date : 7 juillet 2017

(1) Turquie

Des rapports nous sont parvenus concernant la mise en détention sur l’île de Büyükada, au large d’Istanbul, de huit défenseurs des droits de l’homme turcs et de deux experts internationaux le mercredi 5 juillet alors qu’ils participaient à un atelier de formation.

Nous craignons qu’ils risquent maintenant d’être soumis à la torture et à d’autres traitements cruels, inhumains ou dégradants.
Leur période de détention a désormais été étendue à sept jours et ils seraient actuellement interrogés au sujet d’allégations d’" appartenance à une organisation terroriste armée ". Ces faits aggravent nos inquiétudes quant à l’utilisation abusive de la législation antiterroriste en vue d’opprimer des personnes qui tentent d’exercer pacifiquement leurs droits civiques et politiques.

Il est particulièrement préoccupant de constater qu’ils ont été mis en détention lors d’un atelier sur la sécurité numérique et la protection des défenseurs des droits de l’homme.

Parmi les détenus se trouvent des hauts dirigeants du mouvement turc de défense des droits de l’homme. La directrice d’Amnesty International Turquie, Mme Idil Eser İlknur, est parmi eux, de même que d’autres hauts responsables tels que Mme Ilknur Üstün de la Coalition des Femmes; MM. Veli Acu et Günal Kurşun de la Human Rights Agenda Association; Mme Nalan Erkem, M. Şeyhmuz Özbekli et Mme Özlem Dalkıran de la Helsinki Citizens’ Assembly; et M. Nejat Taştan de l’Equal Rights Watch Association.  Un Suédois et un Allemand, tous deux formateurs lors de l’atelier, ont également été incarcérés aux côtés du propriétaire de l’hôtel où se déroulait l’atelier.

Cette nouvelle vague de mises en détention est profondément inquiétante puisqu’elle intervient un mois après l’arrestation de Taner Kiliç, président d’Amnesty International Turquie, et de 22 autres avocats. À ce jour, M. Kiliç et six autres personnes sont toujours en détention provisoire.

Nous sommes aussi extrêmement inquiets au sujet de deux autres défenseurs des droits de l’homme, Mme Nuriye Gülmen, professeur d’université, et M. Semih Özakça, enseignant, qui ont entamé une grève de la faim en mars afin de protester contre leur licenciement arbitraire dans le contexte des purges massives de l’année dernière. Ils ont été arrêtés en mai pour avoir prétendument aidé le terrorisme en rendant publique la problématique des licenciements. Aujourd’hui, après presque quatre mois de grève de la faim, ils seraient si faibles que leur mobilité en serait gravement affectée.

Nous appelons le gouvernement turc à les libérer et à les réintégrer dans leur fonction sans délai, ainsi qu’à assurer une compensation adéquate pour leur arrestation et leur licenciement illégitimes.

Les nombreuses arrestations et détentions arbitraires de défenseurs des droits de l’homme en Turquie nous paraissent profondément préoccupantes. Dans un contexte d’état d’urgence, le gouvernement semble avoir criminalisé l’exercice légitime du droit à la liberté de réunion et d’association pacifiques, et du droit à la liberté d’opinion et d’expression, faisant usage d’ordonnances d’urgence non conformes aux normes internationales en matière de droits de l’homme.

Les défenseurs des droits de l’homme ne peuvent pas être réduits au silence. Nous demandons avec insistance au gouvernement turc de s’assurer qu’ils puissent poursuivre leur travail légitime dans un environnement sûr et favorable, et non dans la peur.

(2) Chine

Des rapports extrêmement inquiétants font état d’une grave détérioration de l’état de santé de Liu Xiaobo au cours des dernières 24 heures. Comme vous le savez, nous avons abordé avec les autorités chinoises la situation de Liu Xiaobo et de sa femme, Liu Xia. Nous n’avons toutefois pas reçu de nouvelles informations du gouvernement chinois à leur sujet depuis plus de 24 heures.

Il devrait être donné suite urgemment à la demande opportune d’aide médicale pour Liu Xiaobo et, au vu des dernières informations faisant état de la détérioration de sa santé, nous estimons que l’ONU devrait pouvoir se rendre auprès de Liu Xiaobo et de son épouse.

Étant donné l’urgence de la situation, le haut-commissaire continuera de suivre de près les faits nouveaux les concernant.

(3) Cambodge

Nous nous félicitons sincèrement de la libération sous caution de cinq défenseurs des droits de l’homme cambodgiens, qui étaient en détention provisoire depuis avril 2016, et nous nous réjouissons également de l’abandon de toutes les poursuites à l’encontre d’un membre de notre personnel, M. Soen Sally, qui avait été inculpé dans le cadre de la même affaire. Les accusations à son encontre ont été officiellement abandonnées le 29 juin 2017.

Toutefois, ces nouvelles positives interviennent à un moment où l’environnement des défenseurs des droits de l’homme et des organisations de la société civile au Cambodge donne lieu à des préoccupations majeures.

Parmi les personnes libérées sous caution figurent M. Ny Sokha, M. Yi Soksan, M. Nay Vanda et Mme Lim Mony, tous hauts responsables de l’Association pour les droits de l’homme et le développement au Cambodge (ADHOC), ainsi que M. Ny Chakrya, Secrétaire général adjoint du Comité national des élections. Tous les cinq ont été libérés sous caution le 29 juin 2017.

Nous continuons de craindre que leurs procès se poursuivent en dépit du manque de preuves et de raisonnement juridique permettant de justifier les accusations. Nous continuerons de suivre de près les poursuites à leur encontre, et ce, jusqu’à ce que l’affaire soit définitivement clôturée.

FIN

Pour de plus amples informations et pour toute demande de la part des médias, prière de contacter Liz Throssell (+41 22 917 9466 / ethrossell@ohchr.org).

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