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Haut-Commissariat aux droits de l’homme

Notes pour la presse au sujet de la République démocratique du Congo et du Guatemala

Notes pour la presse: RDC, Guatemala

14 Février 2017

Porte-parole du Haut-Commissaire aux droits de l’homme des Nations Unies: Liz Throssell
Lieu: Genève
Date: 14 février 2017

(1) République démocratique du Congo

De troublants rapports font état d’au moins 101 personnes tuées en République démocratique du Congo par des soldats lors d’affrontements avec des membres d’une milice locale entre le 9 et le 13 février.

Ces affrontements auraient eu lieu sur le territoire de Dibaya dans la province du Kasaï-Central entre les forces armées (FARDC) et les membres de la milice Kamuina Nsapu, fidèles à un chef local tué par l’armée le 12 août dernier.

Une grande partie des violences les plus récentes auraient eu lieu dans et autour de la ville de Tshimbulu. Selon des informations provenant de plusieurs sources, les soldats des FARDC ont ouvert le feu aveuglément lorsqu’ils ont vu les miliciens, armés principalement de machettes et de lances. Environ 39 femmes auraient été prises dans les échanges de tirs et figureraient parmi les personnes décédées.

Nous sommes profondément préoccupés par le nombre élevé de décès qui, s’il est confirmé, suggère un usage excessif et disproportionné de la force par les soldats.

Nous condamnons tout recours excessif à la force et appelons les soldats des FARDC à se conformer à des normes acceptables du droit national et du droit international relatif aux droits de l’homme dans leurs réponses, notamment à faire preuve de retenue et à recourir à la force uniquement lorsque cela est nécessaire et de manière proportionnée à la menace, à minimiser les dommages et préjudices et à respecter et préserver les vies humaines.  Nous exhortons les commandants militaires à renforcer ce message auprès de leurs troupes.

La milice Kamuina Nsapu tire son nom d’un chef coutumier qui a été tué par les FARDC en août 2016. Nous condamnons la pratique de la milice consistant à recruter des enfants dans ses rangs ainsi que le fait qu’elle cible des symboles et des institutions de l’État comme les bâtiments gouvernementaux, des postes de polices et des églises.

Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme cherche à établir un bilan précis des pertes humaines.  Nous appelons à une enquête complète et indépendante sur ces dernières violences. Depuis le mois d’août, nous documentons les atrocités perpétrées des deux côtés et nous offrons notre soutien aux autorités pour enquêter sur les graves violations des droits de l’homme commises dans le contexte du conflit en cours au Kasaï-Central, tant par les FARDC que par la milice.

Compte tenu de la violence toujours en cours, nous réitérons également notre appel à redoubler d’efforts pour trouver des solutions durables aux conflits avec les chefs coutumiers dans la province du Kasaï-Central. 

(2) Guatemala

Nous sommes profondément préoccupés par les campagnes de désinformation et de dénigrement visant la Commission internationale contre l’impunité au Guatemala et son chef Iván Velásquez, qui se sont intensifiées la semaine dernière, en particulier sur les médias sociaux.

Avec le soutien de la Commission, connue sous ses initiales espagnoles CICIG, le Guatemala a progressé de manière remarquable dans la lutte contre l’impunité et la corruption ces dernières années. En collaboration avec le Bureau du Procureur général, la CICIG a enquêté et poursuivi des organisations criminelles qui ont infiltré des institutions de l’État dans les trois branches du gouvernement, sapant ainsi les progrès réalisés depuis la fin du conflit armé interne en 1996 dans le but de renforcer la démocratie au Guatemala.

M. Velásquez a décrit la semaine dernière les campagnes de désinformation constantes contre la CICIG «comme une sorte de guerre psychologique vers laquelle les structures criminelles se tournent pour éviter d’être éliminées».

Dans le contexte de la promotion des droits de l’homme, la CICIG est un allié crucial de notre Bureau au Guatemala et nous nous faisons l’écho du ferme soutien à la Commission et à M. Velásquez exprimé par le Secrétaire général des Nations Unies M. Antonio Guterres.

Le Bureau des droits de l’homme des Nations Unies au Guatemala travaille depuis plusieurs années en étroite collaboration avec la CICIG afin de contribuer à la création et au renforcement d’un système de justice indépendant et impartial. Récemment, cette collaboration incluait le soutien apporté à l’élaboration de réformes constitutionnelles qui sont actuellement débattues par le Congrès et visent à résoudre des problèmes structurels de longue date dans le système judiciaire.

Pour de plus amples informations et les demandes des médias, veuillez contacter Rupert Colville (+41 22 917 9767 / rcolville@ohchr.org) ou Liz Throssell  (+41 22 917 9466 / ethrossell@ohchr.org ) ou Ravina Shamdasani (+41 22 917 9169 / rshamdasani@ohchr.org)

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