Skip to main content

Conseil des droits de l’homme

Le Conseil des droits de l'homme tient un débat général sur l'assistance technique et le renforcement des capacités

Assistance technique et renforcement des capacités

29 Septembre 2016

MATIN

GENEVE (29 septembre 2016) - Le Conseil des droits de l'homme a tenu, ce matin, le dernier débat général de cette session, consacré à l'assistance technique et au renforcement des capacités.  Il a dans ce cadre entendu des déclarations de très nombreuses délégations*, dont bon nombre ont dénoncé la politisation des travaux du Conseil en déplorant que ce point de l'ordre du jour, censé traiter des questions de coopération technique, soit détourné à des fins politiques pour pointer du doigt un certain nombre de pays. 

Les principes de non-ingérence et de respect de la souveraineté des États, ainsi que la nécessité de promouvoir le dialogue dans le domaine de l'assistance technique et du renforcement des capacités ont été maintes fois rappelés.  Dans ce contexte, un grand nombre de pays ont apporté leur soutien aux autorités actuelles du Venezuela, pays dont la délégation a tenu à réfuter l'idée selon laquelle il y aurait une crise humanitaire au Venezuela.

La situation au Yémen a également fait l'objet de nombreuses déclarations.  Le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) a attiré l'attention sur l'ampleur de la crise au Yémen, qui a atteint des «proportions catastrophiques» avec plus de dix mille morts depuis mars 2015, dont 1118 enfants tués et 1800 autres blessés.  Le Conseil de coopération du Golfe, par le truchement de l'Arabie Saoudite, a salué l'action du Gouvernement légitime du Président Abd Rabbo Mansour Hadi et a dénoncé les atrocités commises par les comités populaires (milices) houthistes et le fait que la feuille de route issue des pourparlers de Koweït ne soit nullement prise en compte.  Pour le Koweït, toute tentative de soutenir le Yémen doit se baser sur les initiatives des pays du Golfe et sur la résolution 2216 du Conseil de sécurité.  Seul un règlement politique négocié pourra mettre fin au conflit au Yémen, ont souligné d'autres intervenants. 

Certains ont insisté sur la nécessité d'abonder le Fonds de contributions volontaires des Nations Unies pour la coopération technique dans le domaine des droits de l'homme.   De son côté, le Royaume-Uni a noté l'absence d'un mécanisme d'évaluation des résultats dans le domaine de l'assistance technique pour fournir aux pays ce dont ils ont réellement besoin. 

Le Cambodge, le Paraguay, le Venezuela et les Maldives ont exercé leur droit de réponse. 

 

Cet après-midi, le Conseil poursuit ses travaux en se prononçant sur les projets de décision et de résolution dont il est saisi à cette trente-troisième session, laquelle prendra fin demain. 

 

Débat général sur l'assistance technique et le renforcement des capacités

La Slovaquie, au nom de l'Union européenne, a fait part de sa préoccupation face à la situation au Yémen, eu égard à la gravité des violations droits de l'homme dans ce pays – une situation qui ne peut que continuer à se détériorer en l'absence d'un accord de paix menant à une solution durable au conflit.  Elle s'est aussi dite préoccupée par la détérioration de la situation des droits de l'homme au Cambodge.  Elles s'est félicitée toutefois de l'action du Haut-Commissariat aux droits de l'homme en matière de coopération avec les institutions de ce dernier pays.

La Géorgie, au nom d'un groupe de 46 pays, a apporté son appui aux activités du Haut-Commissariat et d'autres institutions onusiennes à Tbilissi.  La Géorgie a pris note de la forte préoccupation exprimée par le Haut-Commissaire aux droits de l'homme à l'ouverture de  la session du Conseil lorsqu'il a mentionné le refus opposé au personnel du Haut-Commissariat de se rendre dans les régions géorgiennes de l'Abkhazie et de la région de Tskhinvali en Ossétie du Sud par les autorités contrôlant ces régions.  La Géorgie a appelé à ce que les mécanismes internationaux et régionaux des droits de l'homme se penchent sur la situation dans ces deux régions pour le bénéfice de toutes les personnes affectées par le conflit.   

L'Arabie saoudite, au nom du Conseil de coopération du Golfe, a estimé qu'il n'était pas nécessaire de créer une commission d'enquête pour le Yémen, dans la mesure où la Commission yéménite apparaissait comme la meilleure garante du suivi des droits de l'homme.  Elle a salué l'action du nouveau Gouvernement légitime et a dénoncé les atrocités commises par les milices houthistes.  Elle a déploré qu'il ne soit tenu aucun compte de la feuille de route établie lors des pourparlers de Koweït.  Ll'Arabie saoudite a souligné l'importance de fournir une assistance technique aux autorités yéménites légitimes, invitant le Haut-Commissariat aux droits de l'homme à fournir une assistance technique à la Commission nationale yéménite.  Elle a invité la communauté internationale à accroître son soutien financier aux institutions yéménites légitimes.

Singapour, au nom d'un groupe de pays, a estimé que le renforcement de la coopération internationale était essentiel à la promotion et la protection des droits de l'homme.  Toutefois, l'expérience a montré qu'aucun modèle ou système de droits humains ne saurait être transplanté tel quel d'un pays à un autre.  L'assistance technique doit être adaptée aux besoins et priorités des États et fournies avec l'accord de l'État concerné.

Les Pays-Bas, au nom du groupe d'amis de la Responsabilité de protéger, ont relevé qu'il était fréquent que des abus généralisés et systématiques des droits de l'homme constituent le signe précurseur d'un génocide potentiel, du risque de commission de crimes de guerre, de nettoyage ethnique et ou de crimes contre l'humanité.  La responsabilité des États à agir pour prévenir de telles atrocités est bien établie, la communauté internationale disposant d'une boîte à outils dont font partie l'encouragement et l'assistance du Conseil des droits de l'homme, avec l'appui du Haut-Commissariat aux droits de l'homme.  Le groupe d'amis de la Responsabilité de protéger appelle le Haut-Commissariat à renforcer sa capacité préventive et appelle les États à coopérer pleinement avec le Conseil, le Haut-Commissariat aux droits de l'homme et les titulaires de mandat au titre des procédures spéciales.

Le Soudan, au nom d'un groupe de pays, a rappelé qu'un certain nombre de pays – dont la Somalie, la Libye, le Yémen, et lui-même – souffraient d'un certain nombre de plaies majeures.  Le groupe arabe soutient l'assistance technique et la coopération en faveur de ces pays.  Le Conseil des droits de l'homme devrait apporter son appui à une formule unique de soutien au Yémen.  Le consentement des pays concernés est essentiel lorsque l'on décide de  leur octroyer une assistance, a conclu le Soudan. 

Le Paraguay, au nom d'un groupe de pays, a rappelé qu'à l'ouverture de la présente session, le Haut-Commissaire aux droits de l'homme avait exprimé sa volonté de fournir assistance technique et coopération pour améliorer la situation des droits de l'homme au Venezuela.  Le Paraguay a réitéré son engagement à aider, dans le cadre du droit international et du principe de non-ingérence dans les affaires internes, au renforcement de l'état de droit et des garanties pour assurer au peuple vénézuélien la pleine jouissance de ses droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels.  Le Paraguay a condamné la violence sous toutes ses formes et a insisté pour que les efforts de conciliation entre les différentes parties au Venezuela reposent sur un dialogue direct, avec le soutien de médiateurs.  A cet effet, il a salué la volonté du Saint-Siège de contribuer à la facilitation du dialogue politique. 

Cuba, au nom de 88 pays, y compris les États africains et arabes, a rappelé l'importance, préalable à tout, du plein respect des principes de souveraineté et de non-ingérence.  Cuba a ensuite apporté son plein soutien au Gouvernement du Venezuela dans son engagement pour la paix et le dialogue.  Cuba a condamné toute tentative d'atteinte à l'indépendance du Venezuela et à la liberté de ce pays de faire ses propres choix.  Il faut appuyer un dialogue constructif et éviter toute coercition, a insisté Cuba. 

Le Nicaragua, au nom d'un groupe de pays et de l'Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique (ALBA), a dénoncé le fait que le Venezuela soit la cible d'une campagne médiatisée sans précédent visant à réduire à néant l'œuvre humaniste enclenchée par l'ex-président feu Hugo Chavez et poursuivie par le Gouvernement de M. Nicolas Maduro Moros.  Le Nicaragua a affirmé qu'au Venezuela, la population jouit des droits de l'homme plus que jamais dans l'histoire du pays et a dénoncé une campagne médiatique obéissant à des fins politiques. 

L'Afrique du Sud, au nom du Groupe africain, a affirmé que la responsabilité première de la promotion et protection des droits de l'homme incombe aux États.  Il s'agit notamment de veiller à la consolidation des institutions nationales qui doivent refléter les priorités du pays.  l'Afrique du Sud a déploré le déficit croissant du Fonds de contributions volontaires pour la coopération technique et a encouragé les États et autres donateurs à y contribuer pour répondre à la demande accrue en matière d'assistance technique et de renforcement des capacités.  

Le Pakistan, au nom de l'Organisation de la coopération islamique (OCI), a souligné l'importance pour tout État de déterminer lui-même ses capacités et ses besoins en termes d'assistance technique.  Il importe que la communauté internationale s'abstienne, ce faisant, d'exercer des pressions ou d'adopter une approche de confrontation avec les États qui sollicitent une telle assistance. 

Le Royaume-Uni, au nom d'un groupe de pays, s'est dit convaincu que le mandat du Conseil et des organes des droits de l'homme bénéficieraient grandement d'un renforcement des méthodes de travail et de la coordination entre les différents mécanismes existants.  Plus les sessions du Conseil se multiplient, plus il devient difficile de faire le bilan et l'inventaire des résultats sur le terrain, a fait observer le Royaume-Uni, déplorant l'absence de mécanisme d'évaluation des résultats pour fournir aux pays ce dont ils ont réellement besoin.  Le Royaume-Uni a recommandé de ne pas se contenter d'un «exercice d'autocongratulation», car la situation des droits de l'homme se heurte à des défis de taille de par le monde. 

L'Allemagne a fait valoir que les efforts d'assistance technique peuvent déboucher sur des résultats positifs pour les populations.  Elle a assuré le Haut-Commissariat de son appui aux efforts dans ce domaine, y compris par le biais de la coopération bilatérale.  S'agissant du Yémen, l'Allemagne a fait part de sa préoccupation face à la crise actuelle qui a abouti à une situation humanitaire intolérable pour la population, en particulier les enfants; l'Allemagne s'est prononcée en faveur d'une évaluation indépendante et impartiale de toutes les violations commises dans ce pays, de préférence par le truchement de la Commission nationale d'enquête.  Elle a encouragé ladite Commission à continuer à œuvrer en vue d'une évaluation impartiale des violations commises par toutes les parties, en étroite coopération avec le Haut-Commissariat.  D'un autre côté, le bureau du Haut-Commissariat au Yémen devrait être renforcé de façon à être en mesure de recueillir et d'archiver toutes les information pertinentes. 

Les Maldives ont attiré l'attention sur le rôle essentiel du Fonds de contributions volontaires pour la coopération technique pour ce qui est de fournir une assistance technique aux petits États insulaires et au pays les moins avancés.  Les Maldives apprécient toutes les activités financées par le Fonds, notamment les bourses et la prise en charge de la participation de ces États aux sessions du Conseil des droits de l'homme.  Même si le Fonds connaît quelques pénuries cette année, la délégation maldivienne se réjouit de l'engagement des contributeurs pour les deux prochaines années.  Compte tenu de l'universalité des droits de l'homme, il est essentiel que la participation de tous soit garantie.  Pour toutes ces raisons, les Maldives réitèrent leur remerciement à ce Fonds.

La Fédération de Russie, elle aussi, considère que l'assistance technique et le renforcement des capacités dans le domaine des droits de l'homme doivent demeurer un pilier central des Nations Unies.  Par conséquent, les activités du Haut-Commissariat doivent être revues de fond en combles, compte tenu que nombre de demandes d'assistance technique émanant de pays en développement restent lettre morte.  Il est inacceptable que des ressources soient utilisés à d'autres fins, comme celle visant à compromettre tel ou tel pays, au lieu de fournir l'assistance technique aux États qui la réclament et en ont besoin.  La délégation russe a indiqué qu'elle n'acceptait pas non plus que les ressources du Haut-Commissariat aux droits de l'homme soient utilisés à des fins politisés pour aborder des questions qui ne sont pas de la compétence du Haut-Commissariat.  La Fédération de Russie ne comprend donc pas pourquoi, au titre du point 10 de l'ordre du jour (assistance technique et renforcement des capacités), on évoque la situation de l'Abkhazie et de l'Ossétie du sud – des États indépendants, a déclaré la délégation russe.  Pour sa part, la Fédération de Russie insiste sur la nécessité d'une coopération avec les États et rejette l'imposition de mécanismes à visées politiques.  Pour exemple de sa bonne volonté, la Fédération de Russie a récemment lancé une invitation au Rapporteur spécial sur les mesures coercitives unilatérales; ce dernier pourra visiter la Fédération de Russie aux dates qui lui conviendront, a indiqué la délégation russe. 

L'Arabie saoudite a déploré le manque de coopération dont le Haut-Commissariat fait preuve en ce qui concerne la situation au Yémen, en dépit des demandes et observations de sa délégation.  L'Arabie saoudite espère que la désignation du nouveau directeur du bureau du Haut-Commissariat à Sanaa, la capitale du Yémen changera la donne.  Cela dit, la délégation ne soutient pas la proposition du Haut-Commissariat de créer une commission internationale d'enquête; l'Arabie saoudite est plutôt en faveur de mécanisme national yéménite pour faire la lumière sur les crimes commis par les forces houthistes. 

La France est préoccupée par la situation des droits de l'homme en Iraq et en Libye et notamment par l'impunité qui règne dans ses deux pays.  A cet égard, elle exprime de nouveau son soutien au Gouvernement d'union nationale qui cherche à instaurer en Libye un État de droit et l'encourage à pleinement coopérer avec le Conseil des droits de l'homme et la Cour pénale internationale.  La France est aussi préoccupée par la détérioration continue de la situation au Yémen, où le droit est violé, alors que les combats se poursuivent entre la coalition internationale et les forces houtistes.  La France demande à toutes les parties de respecter le droit international et de permettre un accès humanitaire immédiat aux populations.  Elle soutient par ailleurs l'action du Haut-Commissariat et demande aux autorités de faciliter son travail en toute indépendance. 

La France continue également de suivre l'évolution de la situation en République démocratique du Congo, en République centrafricaine, en Somalie tout comme au  Mali et en Guinée.  Elle appelle les autorités de ce dernier pays à poursuivre leurs efforts de réconciliation et à traduire les auteurs de violations des droits de l'homme en justice.  La situation en Ukraine reste également préoccupante pour la France, qui réitère son appel en faveur de la mise en œuvre des Accords de Minsk. 

Cuba constate qu'à cause de la politisation des travaux du Conseil, le point de l'ordre du jour consacré à l'assistance technique et au renforcement des capacités a perdu de sa crédibilité.  Il est utilisé maintenant pour s'en prendre aux États du Sud, comme le Venezuela par exemple.  Cuba ne cessera d'apporter son soutien à ce pays et à son peuple et rejettera toujours les desseins de ceux qui veulent renverser le Président Maduro et s'accaparer les richesses minières du pays.  Il est temps que l'esprit de coopération qui avait présidé à la création du Conseil revienne, a conclu la délégation cubaine. 

Les Pays-Bas se sont dits préoccupés par le situation en République centrafricaine et notamment la violence qui s'y poursuit, dans un climat d'impunité.  La délégation néerlandaise appelle donc les autorités de la République centrafricaine à poursuivre leur coopération avec la Cour pénale internationale.  La situation au Yémen exige pour sa part un soutien de la part du Conseil, qui devrait adopter une résolution pour exprimer son appui au peuple yéménite.  Les Pays Bas sont aussi préoccupés par le recours excessif à la force et par les arrestations de militants et opposants politiques en République démocratique du Congo; les Pays-Bas appellent les autorités à libérer les détenus politiques et à ouvrir un dialogue inclusif avec toutes les parties.

La Chine est fermement opposée à la politisation des droits de l'homme et à l'ingérence dans les affaires intérieures des États sous prétexte d'assistance technique et de renforcement des capacités.  La communauté internationale doit accepter et respecter qu'il existe plusieurs modèles différents de développement, ainsi que la souveraineté des peuples qui ont le droit légitime de choisir leur modèle, a souligné la délégation chinoise.

La Suisse s'est dite préoccupée par la situation au Yémen telle que rapportée par le Haut-Commissariat et par le Secrétaire  général.  Elle appelle donc toutes les parties à respecter le droit international et le droit international humanitaire, notamment les principes de distinction, de proportionnalité et de précaution relatifs à la conduite des hostilités.  La Suisse est consternée par la multiplication des attaques contre les infrastructures et les personnels médicaux, ainsi que contre les malades et blessés.  La recherche d'une solution politique durable est cruciale pour mettre fin aux hostilités, a souligné la délégation suisse, encourageant les parties au conflit à reprendre les pourparlers de paix sous l'égide des Nations Unies.  Mais pour parvenir à cette solution politique durable, une enquête objective sur les violations des droits de l'homme et du droit international humanitaire de toutes les parties est primordiale afin de restaurer la confiance, a indiqué la Suisse.

Les Émirats Arabes Unis ont remercié les auteurs du rapport sur le Yémen et ont réaffirmé leur soutien aux autorités légitimes de ce pays, précisant qu'ils continueront leur coopération humanitaire avec elles.

Le Royaume-Uni a fait part de son inquiétude face à la situation au Yémen et a indiqué soutenir les efforts des Nations Unies pour parvenir à une solution politique.  C'est la raison pour laquelle le Royaume-Uni a organisé une série de contacts en marge de l'Assemblée générale des Nations Unies afin d'aller dans ce sens.  Il appuie aussi l'accent mis par le Conseil des droits de l'homme sur le Yémen.  Il se félicite aussi du rapport de la Commission nationale yéménite indépendante d'enquête.  Le Royaume-Uni appelle à la poursuite de la coopération entre le Gouvernement yéménite et l'ONU afin de contribuer à renforcer la protection des droits de l'homme.  Par ailleurs, le Royaume-Uni a exhorté les Maldives à accepter l'offre d'assistance internationale et a appelé de ses vœux la libération des prisonniers politiques.  Enfin, le Royaume-Uni s'est dit inquiet du nombre croissant de victimes provoquées par la lutte contre le trafic de stupéfiants aux Philippines et du projet de cet archipel de réinstaurer la peine capitale.

La Bolivie a rejeté la politisation des travaux du Conseil des droits de l'homme, ainsi que tout discours interventionniste.  Elle a précisé rejeter la morale à géométrie variable promue par certains pays sous couvert de défense des droits de l'homme.  Contrairement à ce que d'aucuns prétendent, on assiste à d'importantes manœuvres de sabotage économique, a ajouté la Bolivie, soulignant qu'elle ne soutiendra jamais la moindre tentative de déstabilisation du Venezuela.

L'Équateur a estimé que le point de l'ordre du jour du Conseil relatif à l'assistance technique, dont les objectifs sont positifs, était détourné par l'introduction de questions critiques relevant du point 4 – qui porte sur les situations relatives aux droits de l'homme requérant l'attention du Conseil.  C'est par ce biais qu'a été mentionné le cas du Venezuela.  L'Équateur défend de manière systématique l'idée que les États doivent résoudre souverainement leurs questions sensibles, dans un cadre démocratique et de dialogue, libre de toute interférence étrangère et de toute pression extrarégionale.  L'Équateur reconnaît le processus de dialogue actuellement en marche au Venezuela. 

Le Paraguay a déclaré qu'il ne fallait pas craindre certaines déclarations au sein du Conseil: entendre des comptes rendus, des rapports détaillés du Haut-Commissaire, des Rapporteurs spéciaux, relève-t-il d'une ingérence, a-t-il demandé?  Il semble que certains gouvernements en perdent le sommeil, alors qu'ils devraient faire preuve d'ouverture, a souligné le Paraguay. 

Le Qatar a déclaré que la détérioration de la situation au Yémen était essentiellement dues à l'action délétère des milices houthistes que certains s'efforcent de légitimer.  Il faut exercer une plus grande pression en faveur de la reprise du dialogue national, a affirmé le Qatar, avant de saluer le rôle de la Commission nationale yéménite et d'appeler le Haut-Commissariat à lui fournir toute l'assistance nécessaire, notamment aux fins de la collecte de preuves.

Le Venezuela a estimé que les déclarations des États-Unis et du Paraguay constituaient un acte grossier d'interventionnisme.  Il s'agit d'une nouvelle escalade impérialiste qui prétend renverser le Gouvernement légitime du Président Nicolas Maduro.  L'«Empire» et ses «laquais» prétendent, contre toute évidence, qu'il y aurait une «crise humanitaire» au Venezuela.  Le chef du flanc militaire Sud des États-Unis, le général John Kelly, n'a pas exclu une invasion du Venezuela si l'ONU et l'Organisation des États américains (OEA) le demandaient, a ajouté la délégation vénézuélienne.  Les États-Unis et leurs alliés cherchent à saboter le dialogue proposé par le Président Maduro.  La délégation vénézuélienne s'est demandée de quel droit le Gouvernement des États-Unis, qui a commis tant de crimes de guerre et contre l'humanité et qui a assassiné des millions d'innocents de par le monde, osait parler de droits humains.

La Thaïlande a réitéré le rôle essentiel de la coopération technique.  La délégation a annoncé le dépôt d'un projet de résolution qui propose la proclamation d'une «décennie de la coopération dans le domaine des droits de l'homme», pour inciter à une réflexion approfondie sur cette forme de coopération. 

Les Fidji ont considéré que la confiance et le respect mutuel entre les États bénéficiaires de l'assistance technique et le Haut-Commissariat étaient indispensables.  Il s'agit notamment de bien comprendre l'histoire complexe de chaque État. 

Le Pakistan a déclaré qu'en vertu de la résolution 60/251 de l'Assemblée générale, l'assistance technique doit être adaptée au contexte politique, social, économique et culturel des pays.  La déléguée a également rappelé le soutien nécessaire à la participation des petits États insulaires en développement et des pays les moins avancés, en particulier par le biais des fonds de contributions volontaires.  L'assistance technique doit être taillée à la mesure des circonstances particulières des pays, pour garantir l'impact maximal de la coopération. 

Le Brésil a réaffirmé les principes de coopération et de dialogue sincère dans tout processus d'assistance technique, ce pour identifier les moyens les plus efficaces d'épauler les pays dans le développement de leurs capacités relatives aux droits de l'homme. 

Le Canada a fortement appuyé les activités du Haut-Commissariat aux droits de l'homme dans le domaine de l'assistance technique.  Appuyant également le mandat de l'Expert indépendant sur la Somalie et les efforts du Gouvernement fédéral de ce pays visant à la promotion d'une paix et d'une sécurité inclusives et durables, le Canada a encouragé le renforcement de la protection des droits des individus appartenant à des minorités ou à des groupes vulnérables. 

L'Australie s'est félicitée des efforts récemment déployés par le Gouvernement du Myanmar pour la réconciliation nationale, notamment l'établissement d'une commission consultative sur l'État de Rakhine présidée par l'ancien Secrétaire général des Nations Unies, M. Kofi Annan, ainsi que les progrès réalisés dans le processus de paix.  Elle a exhorté par ailleurs le Gouvernement centrafricain à placer la protection des civils au rang de ses priorités majeures.  L'Australie a déploré enfin le lourd tribut payé par les enfants victimes du conflit en cours au Yémen, et appuyé les négociations sous l'égide de l'ONU en vue d'un processus de paix dans ce pays. 

La Turquie a rappelé qu'elle était l'un des principaux coauteurs des résolutions sur l'assistance technique et le renforcement des capacités.  Au sujet de la situation au Yémen, l'orateur a déclaré qu'en tant que membre du G18, son pays avait appuyé le dialogue politique pacifique et la réconciliation.  Prenant note du rapport présenté par le Haut-Commissaire qui fait état d'une situation humanitaire catastrophique, la Turquie a salué les efforts en vue d'atteindre un règlement durable du conflit au Yémen, susceptibles de restaurer l'autorité constitutionnelle légitime du Président Hadi. 

L'Espagne a salué les progrès enregistrés en République démocratique du Congo, tout en s'inquiétant de la spirale de violence dans laquelle Kinshasa semble s'enfoncer, ainsi que de la suspension abrupte des négociations entre le Gouvernement et l'opposition.  L'Espagne a encouragé le Gouvernement congolais à lutter contre l'impunité, à traduire en justice tous les auteurs de violations des droits de l'homme et à favoriser un climat propice au rétablissement du dialogue national avec l'opposition.  Elle a exhorté d'autre part le Gouvernement de la République centrafricaine à faire comparaître devant la justice tous les auteurs de violations des droits de l'homme et du droit international humanitaire.  L'Espagne s'est en outre alarmée de la persistance des attaques terrestres et aériennes, y compris par des armes à sous-munitions, au Yémen, qui entraînent d'importantes pertes humaines et d'énormes dégâts matériels aux infrastructures publiques et privées. 

Le Fonds des nations Unies pour l'enfance (UNICEF) a déclaré que la crise au Yémen avait atteint des proportions catastrophiques, avec plus de dix mille morts depuis mars 2015, dont 1118 enfants tués et 1800 autres blessés.  Dix mille enfants sont également décédés des suites de maladies prévisibles qui auraient pu être guéries avant le début du conflit.  Plus de 350 000 enfants ne peuvent plus se rendre à l'école, tandis qu'au moins 2,2 millions sont réfugiés.  Cette situation catastrophique exige que les parties au conflit respectent leurs obligations relatives au droit international et au droit international humanitaire; cessent immédiatement leurs attaques contre des installations civiles; libèrent les enfants détenus;  et autorisent l'accès humanitaire aux zones touchées. 

Les États-Unis ont appelé les parties au conflit au Yémen à prendre en considération les observations et recommandations du Haut-Commissariat.  Les États-Unis estiment d'autre part que l'accord de paix signé en Colombie peut significativement améliorer la situation des droits de l'homme dans ce pays.  Ils se félicitent aussi que le Chef de la Mission du Haut-Commissariat au Honduras soit arrivé sur place, et exhortent en conséquence les autorités honduriennes à pleinement coopérer avec lui.  Les États-Unis  attendent enfin de travailler avec le Gouvernement du Myanmar pour évoquer les situations relatives aux droits de l'homme qui les préoccupent. 

L'Égypte a déploré que le rapport du Haut-Commissariat sur le Yémen ne prenne pas en compte les observations et informations fournies par la Commission nationale des droits de l'homme du Yémen, laquelle a documenté plus de 9000 crimes commis par les milices houthistes.

Le Honduras a déclaré que la communauté internationale devait traiter de la question des droits de l'homme dans son ensemble, sans distinction et en tenant compte des particularités de chaque pays.  Dix ans après la création du Conseil, il serait temps de faire le bilan de l'assistance technique, a dit la représentante.

Le Koweït a lui aussi demandé au Conseil de prendre en compte l'enquête de la Commission nationales des droits de l'homme du Yémen.  Toute tentative de soutenir le Yémen doit se baser sur les initiatives des pays du Golfe et sur la résolution 2216 du Conseil de sécurité, estime le Koweït.

Le Soudan aussi déplore que les droits de l'homme soient utilisés à des fins politiques pour soumettre et humilier certains États.  Le Conseil doit se tenir à l'écart de cette attitude, a dit le représentant, déplorant qu'en dépit des demandes de son pays, aucune assistance technique ne lui est fournie.  Pendant ce temps, l'Expert indépendante sur la situation des droits de l'homme au Soudan ne cesse de publier des rapports relatant des faits erronés et sans fondement, a regretté le représentant soudanais.

L'Irlande a dit être préoccupée que le Gouvernement du Cambodge continue de restreindre l'espace démocratique, ainsi que par le fait qu'au Yémen, les journalistes continuent d'être attaqués et les installations médicales ciblées par les belligérants.

La Nouvelle-Zélande a fait part de sa sérieuse préoccupation au sujet du conflit au Yémen, la priorité absolue devant aller à la recherche d'un règlement politique.  Elle appuie lancement d'une enquête indépendante et transparente au sujet de la situation des droits de l'homme dans ce pays.  Par ailleurs, la Nouvelle-Zélande a rappelé avoir contribué à l'adoption de la résolution 2286 du Conseil de sécurité en mai dernier relative à la protection des travailleurs de la santé dans les conflits armés.  La Nouvelle-Zélande exprime sa profonde déception face aux atteintes contre les hôpitaux au Yémen. 

Bahreïn a salué le premier rapport de la Commission nationale d'enquête au Yémen, estimant qu'il n'y avait aucune nécessité de créer une commission d'enquête spécifique.  Il estime que doit être appuyée la poursuite du dialogue national et enjoint les putschistes à trouver la voie de la paix.  En conclusion, Bahreïn estime que l'assistance technique à un pays doit toujours se faire avec l'assentiment du Gouvernement concerné.

L'Organisation internationale de la francophonie (OIF) a estimé que, sans créer une hiérarchisation des points à l'ordre du jour du Conseil, il serait important de donner plus de consistance et de visibilité au point relatif à l'assistance technique et au renforcement des capacités, en insistant notamment sur les avancées et les résultats positifs obtenus par les programmes mis en œuvre par les États.  Le Conseil gagnerait à parler davantage des progrès obtenus dans le cadre de la coopération avec certains États et à promouvoir un partage des bonnes pratiques. 

La Jordanie a exprimé sa grave préoccupation face à la situation humanitaire au Yémen.  Il s'agit de rechercher les voies  pour aboutir à une issue politique.  Elle accueille favorablement le rapport de la Commission d'enquête yéménite, estimant nécessaire de l'assister afin de renforcer ses capacités.  La poursuite des pourparlers politiques sous l'égide des Nations Unies est essentielle.

L'Ukraine a fait part de sa préoccupation face à la situation au Yémen et exhorté les parties à œuvrer en faveur d'un règlement pacifique et durable.  L'Ukraine soutient la proposition du Haut-Commissaire en faveur de la création d'une commission internationale indépendante afin d'enquêter de manière objective et globale sur les violations des droits de l'homme au Yémen. 

Le Nicaragua a réitéré son appui et sa solidarité au peuple et au Gouvernement de la République bolivarienne du Venezuela et rejeté les ingérences contre le Gouvernement du Président Nicolas Maduro Moros qui sont en contravention des principes du droit international et de la Charte des Nations Unies.  Il a rappelé qu'en matière d'assistance technique l'accord du pays concerné était essentiel.  Sous prétexte de défendre les droits humains, on ne saurait ainsi violer la souveraineté et le droit à l'autodétermination de peuples et gouvernements légitimes, ni instrumentaliser le Conseil contre certains pays.

La République arabe syrienne, qui a rappelé que l'assistance technique obéissait à des règles établies, a aussi rappelé qu'il s'agissait de renforcer les capacités des États à leur demande.  L'assistance technique doit être exclusivement technique et ne pas servir à diffamer des États.  La souveraineté nationale doit être respectée, ainsi que le choix du peuple de choisir son gouvernement, la République arabe syrienne s'associant à la déclaration de Cuba en appui au Venezuela.

Le Conseil de coopération du Golfe estime inutile de créer une commission d'enquête internationale sur le Yémen, contrairement à ce que propose le Haut-Commissaire aux droits de l'homme.  Le Conseil figure parmi les plus donateurs les plus importants en faveur de l'assistance humanitaire au peuple yéménite.  Il appelle la communauté internationale à renforcer son aide.

L'Azerbaïdjan a observé que les violations massives des droits de l'homme survenaient le plus souvent durant ou au sortir des conflits armés.  Il estime que l'expertise approfondie et les réalisations du Haut-Commissariat aux droits de l'homme devraient bénéficier à tous les conflits armés, y compris ceux du Caucase méridional.  Par ailleurs, l'Azerbaïdjan réitère son soutien à l'intégrité territoriale, à l'indépendance et à la souveraineté de la Géorgie, dans le cadre de ses frontières internationalement reconnues. 

La République populaire démocratique de Corée a rappelé qu'elle s'opposait traditionnellement à la politisation, à la sélectivité, aux «deux poids, deux mesures» dans le domaine des droits de l'homme, ainsi qu'à toute tentative de s'ingérer dans les affaires intérieures des États en utilisant les droits humains comme prétexte.  Elle apporte son soutien et sa solidarité à la République bolivarienne du Venezuela dans son combat pour défendre sa souveraineté.

La Libye, qui a souligné l'importance de renforcer l'assistance technique dans le domaine des droits de l'homme, s'est félicitée du soutien apporté par le Haut-Commissariat.  La communauté internationale doit continuer de fournir l'assistance nécessaire au Gouvernement pour éradiquer le terrorisme et permettre à tous les réfugiés et personnes déplacées de rentrer dans leurs foyers. 

Jssor Youth Organization a demandé au Conseil d'accélérer la mise en œuvre de sa résolution sur l'Iraq, en soutenant les efforts pour le retour des réfugiés et en veillant à ce que les victimes du terrorisme soient indemnisées.

Eastern Sudan Women Development Organization a déploré qu'en dépit des appels lancés par les Experts indépendants sur la situation des droits de l'homme au Soudan, ce pays ne bénéficie toujours pas d'une assistance technique du Haut-Commissariat.  Le Soudan est au contraire toujours sous sanctions, a déploré la représentante, appelant le Conseil à faire en sorte que les mesures coercitives unilatérales soient levées.

LaCommission arabe des droits de l'hommea salué l'enquête de la commission nationale du Yémen, affirmant qu'elle respecte les normes internationales.  La délégation déplore donc que ses conclusions n'aient pas été reprises dans le rapport du Haut-Commissariat.

Human Rights Information and Training Center a appelé la communauté internationale à aider le Yémen à mettre fin aux exactions dont il est le lieu. 

Association of World Citizens a déclaré que le Yémen avait prévu d'établir, par un projet de loi, une institution nationale des droits de l'homme conforme aux Principes des Paris, mais que le coup d'État avait paralysé le Gouvernement et empêché son adoption par le Parlement.  La représentante a appelé au renforcement des capacités des organisations de la société civile par le biais de la création effective d'une telle commission, ainsi que par une assistance à la commission nationale d'enquête chargée de faire la lumière sur les violations des droits de l'homme au Yémen. 

Maarij Foundation  for Peace and Development a dénoncé les obstacles posés à l'acheminement de l'assistance humanitaire au Soudan du fait des sanctions américaines.  Le représentant a estimé qu'il n'y avait aucun espoir à l'horizon pour la société civile. 

Al Zubair Charitable Foundation n'a constaté aucune mention, dans le rapport du Haut-Commissaire, des efforts du Soudan pour encourager la signature de la feuille de route préparée par les médiateurs africains.  L'Expert indépendant sur la situation des droits de l'homme au Soudan a également omis d'évoquer les répercussions négatives des mesures coercitives unilatérales sur ce pays. 

L'Alliance internationale d'aide à l'enfance a indiqué qu'en raison du conflit en cours au Yémen, 2 personnes sur 3 ont dû fuir leurs foyers et que des milliers de femmes et d'enfants ont été blessés du fait des attaques contre des écoles et des hôpitaux.  La représentante a fait état de nombreuses autres violations des droits de l'enfant, répertoriées par des organisations crédibles.  Elle a exhorté le Conseil à adopter une nouvelle résolution demandant la mise en place d'un nouvel organe indépendant pour enquêter sur ces exactions et traduire leurs auteurs en justice. 

L'Institut du Caire pour les études sur les droits de l'homme a estimé que toutes les parties au conflit au Yémen commettaient des violations des droits de l'homme.  Sous la pression de l'Arabie saoudite, le Conseil n'a pas réussi à se mettre d'accord pour la création d'une commission d'enquête, lors de la dernière session, l'argument avancé étant de laisser suffisamment de temps à la Commission yéménite: or, ce temps est écoulé et ladite commission n'a pas fait ses preuves.  Il est donc temps de créer une commission internationale d'enquête, estime l'Institut du Caire. 

L'Association internationale des juristes démocrates a critiqué la politisation des débats au Conseil, estimant que les débats tenus sur l'Ukraine, par exemple, s'étaient focalisé sur une région relevant d'un État voisin au lieu de parler de promotion et protection des droits de l'homme, très peu de délégations évoquant ce qui se passe en Ukraine même.  Il en va de même dans le cas du Venezuela, où l'on assiste à une instrumentalisation du point de l'ordre du jour du Conseil relatif à l'assistance technique.

International Lesbian and Gay Association s'est félicitée des textes de loi adoptés par certains pays contre la discrimination envers les personnes LGBTI, tels que Antigua-et-Barbuda, la Bosnie-Herzégovine ou la France, cette dernière envisageant même de faciliter l'enregistrement du changement de sexe à l'état civil.  L'ONG encourage d'autres États à imiter ces trois pays.  

Le Conseil international pour le soutien à des procès équitables et aux droits de l'Homme a attiré l'attention sur la catastrophe humanitaire dont sont victimes les populations civiles au Yémen.  L'ONG a également relevé les obstacles auxquels est confrontée la commission nationale d'enquête indépendante et a fait observer que l'Arabie saoudite cherche à entraver les efforts visant à donner effet à une nouvelle proposition de création d'une commission d'enquête internationale. 

Human Rights Watch a déclaré que le Conseil des droits de l'homme a échoué à mettre fin à la crise au Yémen.  Il aurait dû mettre en place une commission internationale d'enquête il y a un an.  Aujourd'hui, l'Arabie saoudite bombarde et négocie des résolutions, a-t-il déploré, appelant le Conseil à ne pas décevoir à nouveau les populations yéménites qui attendent beaucoup de lui.

Lawyer's Rights Watch Canada a déclaré que depuis des décennies, la Thaïlande refuse de coopérer avec le Haut-Commissariat et continue d'emprisonner les défenseurs des droits de l'homme qui osent critiquer le Gouvernement, comme Sirikan Charoensiri,  Pornpen Khongkhachonki et Andy Hall.  Le Honduras refuse pour sa part de coopérer avec le Haut-Commissariat et avec le Rapporteur spécial sur les défenseurs des droits de l'homme qui lui demandent d'établir une commission pour enquêter sur les assassinats de Berta Caceres et Nelson Garcia, deux défenseurs des droits de l'homme tués dans ce pays. 

L'Association des étudiants Tamouls de France a affirmé que le cas du territoire de l'Eelam Tamoul, sous occupation des militaires cinghalais et pour lequel il n'existe pas de puissance administrante reconnue, devrait être prioritaire pour le Haut-Commissariat, d'autant que les Nations Unies n'ont pas su protéger les Tamouls du «génocide» commis sur l'ile de Sri Lanka où sont morts plus de 300 000 personnes dont 149 000 rien qu'en 2009.

Organization for Defending victims of Violence a déclaré que les frappes de la coalition au Yémen sont disproportionnées et contraires au droit international, notamment avec l'utilisation d'armes à sous-munitions américaines. 

Le Conseil de jeunesse pluriculturelle (COJEP) a également appelé la communauté internationale à soutenir la commission nationale d'enquête qui documente les crimes commis par les Houthistes au Yémen.  L'organisation demande que la communauté internationale l'aide en particulier à accéder aux zones sous contrôle de ces milices.  

Tourner la page a fait part de son inquiétude en constatant que si Sri Lanka fait des déclarations dans laquelle ce pays s'engage à coopérer avec les organes des Nations Unies, ces déclarations ne sont guère suivies d'effets.  Toutes les ONG tamoules des droits de l'homme réitèrent leur appel au Conseil pour que soit menée une enquête internationale sur les violations présumées du droit international humanitaire et du droit des droits de l'homme par les autorités de Colombo.

L'Organisation internationale pour l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale a estimé que les milices houthistes étaient responsables de graves violations des droits de l'homme au Yémen, y compris en tuant des journalistes afin de les réduire au silence.  La poursuite de ce conflit a des conséquences terribles sur la population.  Les autorités ne protégeant pas les droits de l'homme, la communauté internationale est fondée à intervenir: le Conseil doit prêter son assistance à la commission nationale yéménite d'enquête et doit faire pression sur ses membres pour qu'ils cessent tout soutien direct ou indirect aux milices houthistes pro-Saleh.

Amnesty International a souligné que toutes les parties au conflit au Yémen commettaient des violations du droit international humanitaire.  Les membres du Conseil doivent apporter la preuve de leur attachement à la justice et l'établissement des responsabilités en créant un organe international d'enquête sur cette situation.

Centre for Human Rights and Peace Advocacy a dénoncé la conclusion d'un accord économique entre le Pakistan et la Chine qui porte atteinte à la population du Baloutchistan; cet accord vise à créer un «corridor économique» afin de relier la Chine au Golfe persique via le port baloutche de Gwadar.  Face aux réserves légitimes et sincères de la population baloutche concernant ce projet, le Pakistan a choisi de répondre par de nouvelles atrocités afin de faire taire toute opposition.  L'ONG a appelé le Conseil à assurer que le Pakistan respecte les résolutions de l'ONU dont il est membre, en mettant un terme aux violations des droits de l'homme au Baloutchistan.

Libération a prié le Haut-Commissariat aux droits de l'homme de fournir une assistance technique aux pays qui ont encore un système de castes sociales, comme l'ont recommandé plusieurs titulaires de mandats étant donné le manque de capacités de ces pays les empêchant de collecter des données fiables sur cette question. 

World Barua Organization a  invité le Conseil à concrétiser les changements sur le terrain, notamment en examinant de plus près la situation des personnes appartenant à des castes et en mettant en place des organes chargés d'enquêter sur les atrocités fondées sur l'origine tribale et ethnique. 

Mbororo Social and Cultural Development Association a dénoncé les arrestations suivies de torture de manifestants dans le Cachemire et a invité le Conseil à assurer l'apport d'une assistance technique à l'Inde pour instaurer un tribunal des droits de l'homme.  Indigenous People of Africa Coordinating Committee a également demandé au Haut-Commissariat aux droits de l'homme d'élaborer des directives en matière de respect des droits de l'homme à l'intention du Gouvernement indien et en matière de contre-terrorisme. 

Alsalam Foundation a indiqué que ces derniers mois, Bahreïn a mené une politique particulièrement hostile à l'égard de la société civile et des défenseurs des droits de l'homme.  L'ONG a dénoncé le total manque de coopération de Bahreïn avec le Haut-Commissariat, qui pourrait entre autres apporter au pays une assistance technique dans le domaine de la réforme de la justice et du secteur de la sécurité, où sont commises les violations les plus graves. 

American for Democracy and Human Rights in Barhain a déclaré que le mémorandum signé entre le Haut-Commissariat et l'Arabie saoudite en 2012 n'a pas porté ses fruits, comme en témoigne l'absence de membres de la société civile ici à Genève; la société civile est réprimée en Arabie saoudite, a souligné l'ONG.

S'exprimant sur les deux projets de résolution qui sont soumis au Conseil, à la présente session, concernant le Yémen, Iraqi Development Organization a déclaré que la méthodologie de la commission nationale d'enquête du Yémen ne sera pas conforme aux normes internationales; elle sera partiale et désignera des terroristes comme des gouvernants potentiels.  L'ONG a indiqué appuyer au contraire la création d'une commission internationale promue par l'Union européenne et ses alliés. 

Prahar a appelé à l'ouverture d'enquête pour les crimes commis par les forces armées de l'Inde dans le cadre de ses lois sur la sécurité.  L'ONG a elle aussi demandé qu'une assistance technique soit fournie à l'Inde pour l'aider à abroger ses lois sur la sécurité.

Le Conseil indien d'Amérique du Sud a déclaré que les États-Unis  n'ont pas les capacités d'aborder impartialement la question de l'occupation du Royaume d'Hawaï, dont les richesses sont exploitées et le droit à l'autodétermination de sa population violé.

Khiam Rehabilitation Center for Victims of Torture a déploré que l'Arabie saoudite ait pu contourner le droit international en obtenant que son nom soit retiré de la liste des pays ayant commis des crimes et tués des enfants au Yémen.  Le Conseil des droits de l'homme a une fois de plus manqué à ses obligations, a déclaré l'ONG, l'appelant à ne pas céder aux pressions financières de l'Arabie saoudite. 

La Rencontre africaine pour la défense des droits de l'homme (RADDHO) s'est félicitée de l'engagement de l'Union africaine et de l'Union européenne au Burundi, qui a permis d'atténuer significativement les violations des droits humains dans ce pays.  Elle s'étonne des déclarations incendiaires des autorités à l'encontre de la communauté internationale et des personnes de bonne volonté engagées pour la paix dans le pays.  L'ONG s'interroge que le Burundi puisse continuer à siéger au Conseil.  Par ailleurs, l'ONG est préoccupée par l'aggravation de la situation des droits de l'homme en République du Congo depuis les dernières élections.

International-Lawyers.Org, qui a évoqué les violations massives des droits de l'homme au Yémen, commises par les milices houthistes et les groupes affiliés à l'ancien Président Saleh, a appelé le Conseil et les États membres de l'ONU à entreprendre une action efficace pour permettre l'autodétermination du peuple yéménite et mettre un terme aux violations des droits de l'homme dans ce pays.  L'ONG enjoint le Conseil à apporter son soutien à la commission yéménite d'enquête. 

United Nations Watch a déploré le silence du Conseil face à l'intervention meurtrière de l'Arabie saoudite au Yémen.  Pour quelle raison aucune session extraordinaire n'est-elle organisée au sujet du Yémen, a demandé l'ONG, qui s'est également demandée pourquoi le Yémen n'était pas inscrit au point de l'ordre du jour du Conseil sur les situations des droits de l'homme exigeant son attention?

Le Bureau international catholique de l'enfance (BICE), au nom également deVolontariat international femmes éducation et développement;Istituto Internazionale Maria Ausiliatrice delle Salesiane di Don Bosco;Association Points-Cœur, a recommandé au Conseil d'agir afin que les défenseurs des droits de l'homme et de l'enfant aient un espace sûr pour leurs activités au Cambodge.  L'ONG estime souhaitable que soit créée une alliance institutionnelle entre plusieurs institutions spécialisées, fonds et programmes de l'ONU, dont le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) ou encore le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).

L'Association mondiale pour l'école instrument de paix a affirmé que la liberté d'expression était inexistante au Cambodge depuis quatre décennies.  Les réformes demandées par le Rapporteur spécial sur ce pays sont restées lettre morte, a-t-elle ajouté, avant de recommander le respect des Accords de Paris sur le Cambodge. 

Droits de réponse

Le Cambodge a souhaité répondre à la déclaration de la Slovaquie, au nom de l'Union européenne, estimant qu'elle ne rendait pas justice à la situation sur le terrain au Cambodge et ne prenait pas en compte l'évolution positive de la situation politique dans ce pays, particulièrement depuis que le Premier ministre a décidé unilatéralement de clore toute polémique.  On s'efforce en effet d'atténuer la tension politique et l'on a de bonnes raisons de penser qu'un résultat positif sera atteint prochainement.  Si le Cambodge apprécie les contributions constructives en faveur de la promotion et la protection des droits de l'homme, il s'oppose à toute ingérence dans ses affaires intérieures.  Il s'oppose aussi à tout programme caché manipulant les droits de l'homme.

Le Paraguay a condamné la déclaration insultante faite par le Venezuela à l'endroit du chef de l'État paraguayen.  Ce dernier s'est borné à dire la vérité, à faire part de son inquiétude face au sort de la population vénézuélienne, la délégation vénézuélienne démontrant ainsi son absence de sensibilité à cet égard.  Le Paraguay répondra toujours aux besoins des peuples amis lorsque cela s'avère nécessaire.  Le peuple paraguayen et son Président sont solidaires de ceux qui souffrent. 

Le Venezuela a affirmé que l'écrasante majorité des pays du monde s'insurgent contre la politisation des travaux du Conseil et revendiquent, une fois encore, le respect des principes universels consacrés par la Charte de l'ONU.  «Un spectacle déplorable et gênant est offert par l'Empire, ses alliés et laquais qui prétendent, sans succès, dénaturer le noble travail du Conseil», a déclaré le Venezuela.  La leçon que donne un procédé aussi lamentable est que nous devons veiller à réaffirmer la dignité des droits de l'homme et renforcer les liens de fraternité entre les peuples du monde.  «Nous disons non à la vassalité, à la servilité et à la domination impériale.  Nous disons oui à la souveraineté, à l'indépendance et à la dignité des peuples», a conclu le Venezuela. 

Les Maldives ont souhaité mettre les choses au clair avec le Royaume Uni: le Gouvernement des Maldives a demandé une assistance technique au Haut-Commissariat afin de l'aider à mettre ses normes en conformité avec le droit international.  Mais les dirigeants politiques qui ont été arrêtés, dont l'ancien président, l'ont été pour avoir violé la loi, a indiqué la délégation maldivienne, assurant de la disponibilité de son Gouvernement à renforcer le dialogue avec ses partenaires.

__________

* Les délégations et les organisations non gouvernementales suivantes ont pris la parole dans le cadre du débat général: Slovaquie (au nom de l'Union européenne); Géorgie (au nom d'un groupe de 46 pays); Arabie saoudite (au nom du Conseil de coopération du Golfe et en son nom propre); Singapour (au nom d'un groupe de pays); Pays-Bas (au nom du groupe d'amis de la Responsabilité de protéger); Soudan (au nom d'un groupe de pays); Paraguay (au nom d'un groupe de pays); Cuba (au nom de 88 pays, y compris les États africains et arabes); Nicaragua (au nom d'un groupe de pays et de l'Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique (ALBA); Afrique du Sud (au nom du Groupe africain; Pakistan (au nom de l'Organisation de la coopération islamique - OCI); Royaume-Uni (au nom d'un groupe de pays); Allemagne; Maldives; Fédération de Russie; France; Cuba; Pays Bas; Chine; Suisse; Émirats Arabes Unis; Royaume-Uni; Bolivie; Équateur; Paraguay; Qatar;; Venezuela;; Thaïlande; Fidji; Pakistan; Brésil; Canada; Australie; Turquie; Espagne; Fonds des nations Unies pour l'enfance (UNICEF); États-Unis; Égypte; Honduras; Koweït; Soudan; Irlande; Nouvelle-Zélande; Bahreïn; Organisation internationale de la francophonie (OIF); Jordanie; Ukraine; Nicaragua; République arabe syrienne; Conseil ­de coopération du Golfe; Azerbaïdjan; République populaire démocratique de Corée; Libye.

* Les organisations non gouvernementales suivantes ont pris la parole dans le cadre du débat général: Jssor Youth Organization; Eastern Sudan Women Development Organization; Commission arabe des droits de l'homme; Human Rights Information and Training Center; Association of World Citizens; Maarij Foundation  for Peace and Development; Al Zubair Charitable Foundation; Alliance internationale d'aide à l'enfance; Conseil International pour le soutien à des procès équitables et aux Droits de l'Homme; Institut du Caire pour les études sur les droits de l'homme; Association internationale des juristes démocrates; International Lesbian and Gay Association; Human Rights Watch; Lawyers' Rights Watch Canada; Association des étudiants tamouls de France; Organization for Defending Victims of Violence; Conseil de jeunesse pluriculturelle (COJEP); Tourner la page; Organisation internationale pour l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale; Amnesty International; Centre for Human Rights and Peace Advocacy; Libération; World Barua Organization; Mbororo Social and Cultural Development Association; Indigenous People of Africa Coordinating Committee; Alsalam Foundation; American for Democracy and Human Rights in Barhain; Iraqi Development Organization; Prahar; Conseil indien d'Amérique du Sud; Khiam Rehabilitation Center for Victims of Torture; Rencontre africaine pour la défense des droits de l'homme (RADDHO); International-Lawyers.Org; United Nations Watch; ; Bureau international catholique de l'enfance (au nom également deVolontariat international femmes éducation et développement; Istituto Internazionale Maria Ausiliatrice delle Salesiane di Don Bosco; Association Points-Cœur); Association mondiale pour l'école instrument de paix.

________

Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

VOIR CETTE PAGE EN :