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13 Mars 2024

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Le 23 juillet 2021, un groupe de femmes a pris place dans la salle du Parlement de la Sierra Leone pour être témoins d’une décision qui a changé le cours de leur vie. C’est en ce jour que des législateurs ont aboli à l’unanimité la peine de mort.

« Je suis tellement heureuse de voir la peine de mort abolie », a déclaré Mary*, l’une des femmes présentes.

D’autres ont qualifié cette décision d’historique, affirmant qu’elle aiderait les femmes à trouver le courage de sortir de prison et qu’elle réjouirait celles dont la peine de mort serait commuée en prison à perpétuité. 

Ces femmes étaient toutes d’anciennes prisonnières condamnées à mort, dont les affaires avaient été suivies par AdvocAid, une ONG sierra-léonaise qui fournit une aide juridique aux femmes en détention.

« Nous avons fait en sorte qu’un grand nombre des clients que nous avons représentés puissent assister à ce vote et être témoins de l’abolition », a déclaré Rhiannon Davis, la directrice d’AdvocAid de l’époque. « Pour nous, cette abolition représente un énorme pas en avant en tant que militants. »

L’abolition de la peine de mort en Sierra Leone est le fruit de décennies d’efforts menés par des ONG comme AdvocAid, ainsi que par la commission des droits de l’homme du pays. Elle a été rendue possible grâce aux recommandations fournies régulièrement dans le cadre de l’Examen périodique universel (EPU) du Conseil des droits de l’homme, qui passe en revue les réalisations de l’ensemble des États Membres des Nations Unies dans le domaine des droits de l’homme.

« Je suis convaincu que la Sierra Leone illustre bien la manière dont le mécanisme de l’EPU peut – avec le soutien solide de parties prenantes nationales et de partenaires de développement – soutenir efficacement des changements concrets à l’échelle nationale dans la législation et la pratique, qui sont capables de renforcer le système national de protection des droits de l’homme tout en assurant la prévention et la réussite des objectifs de développement durable », a déclaré Gianni Magazzeni, chef du service de l’EPU du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH).

« Utiliser chaque outil en notre possession »

Personne n’avait été exécuté en Sierra Leone depuis 1998, mais près de 90 détenus se trouvaient dans le couloir de la mort en 2020.

En 15 ans d’existence, AdvocAid a obtenu la libération de six femmes et de trois hommes condamnés à la peine capitale.

Toutefois, l’organisation sierra-léonaise n’a pas limité sa campagne aux actions sur le terrain. Avec le Vance Center, une autre ONG militant contre la peine capitale, elle a participé à l’EPU. 

« Il s’agissait pour nous d’utiliser chaque outil en notre possession pour plaider directement auprès du Gouvernement, et d’essayer d’impliquer la communauté internationale au sens large et de montrer réellement que cette demande d’abolition ne venait pas de l’extérieur de la Sierra Leone », a déclaré Mme Davis.

The Freetown Female Correctional Centre in Sierra Leone.  © Tom Bradley/ AdvocAid

Le centre pénitentiaire pour femmes de Freetown, en Sierra Leone © Tom Bradley/ AdvocAid

L’EPU, qui est un examen cyclique de la situation des droits de l’homme dans chaque État Membre des Nations Unies effectué par d’autres États Membres, a eu lieu pour la première fois en Sierra Leone en 2011. Au cours de ce premier examen, 13 États examinateurs avaient déjà recommandé l’abolition de la peine de mort.

Un rappel des obligations conventionnelles internationales du Gouvernement

La Commission des droits de l’homme de Sierra Leone (HRCSL), l’institution des droits de l’homme du pays, a également contribué à l’EPU en présentant des observations écrites en faveur de l’abolition de la peine capitale, afin de rappeler au Gouvernement ses obligations conventionnelles internationales en matière de droits de l’homme.

The Freetown Female Correctional Centre in Sierra Leone included women on death row. © Tom Bradley/ AdvocAid

Le centre pénitentiaire pour femmes de Freetown, en Sierra Leone, comprenait des femmes condamnées à mort. © Tom Bradley/ AdvocAid