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COVID-19

Les voix du terrain : la protection des droits de l’homme face à la COVID-19 en République de Moldova

30 Avril 2020

La République de Moldova, un pays d'Europe orientale, a enregistré son premier cas de COVID-19 le 7 mars 2020. Environ une semaine plus tard, le Gouvernement a déclaré l'état d'urgence pour une durée de 60 jours.

Les personnes vulnérables, parmi elles les personnes âgées, les personnes handicapées et les minorités ethniques, sont particulièrement menacées, étant donné les services limités qui leur étaient déjà proposés avant la crise.

Au moment de la rédaction de cet article, le pays avait enregistré 3 638 cas de COVID-19 et 109 décès liés aux virus (source : Organisation mondiale de la Santé).

Cristina Mardari travaille pour le HCDH en République de Moldova.

Comment la COVID-19 a-t-elle affecté votre travail ?

J'étais en vacances à l'étranger lorsque les frontières moldoves ont été fermées. Depuis mars, je suis confinée loin de chez moi et je travaille à distance. Heureusement, nous avons pu nous continuer la plupart de nos activités et notre travail n'a pas été vraiment affecté. Nous avons dû nous adapter rapidement et être proactifs dans notre travail de promotion des droits de l'homme, et pour l'instant nous y arrivons.

Quelles sont les principales préoccupations de la République de Moldova concernant les droits de l'homme ? 

Notre pays souffrait déjà et la pandémie ne fait qu'empirer les choses. Les principaux problèmes que nous rencontrons sont le manque d'hygiène et de sécurité au travail, en particulier pour le personnel médical, ainsi que l'accès limité aux soins médicaux, à la nourriture et à l'eau, surtout dans les zones rurales.

Dans les médias et sur les réseaux sociaux moldoves, les discours de haine et la discrimination à l'égard des migrants de retour au pays, des minorités ethniques et des personnes infectées par la COVID-19 sont en hausse. En parallèle, la liberté d'expression et la liberté de la presse sont de plus en plus restreintes.

Comme dans de nombreuses régions du monde, nous constatons malheureusement aussi une augmentation des violences domestiques.

Et nous sommes particulièrement inquiets de la façon dont la COVID-19 touche les personnes vulnérables, comme les personnes handicapées, les minorités ethniques, les personnes atteintes de maladies chroniques, les personnes âgées, les détenus et les personnes en institutions, les migrants de retour au pays et les sans-abri. Ils ont un accès beaucoup plus limité aux services sociaux et aux informations sur le virus.

Que fait le HCDH en République de Moldova pour protéger les droits de la population ?

Nous nous assurons que la voix des populations locales est entendue. Nous avons mis sur pied une équipe spéciale d'ONG, où une cinquantaine d'organisations peuvent partager leurs connaissances, leur expérience et des conseils sur des questions relatives aux droits de l'homme.Durant une crise de santé publique, il est crucial de communiquer régulièrement et en temps utile des informations précises et fondées sur des données factuelles, et l'accès à ces informations est un droit de l'homme. Nous avons donc élaboré un guide à l'intention du personnel chargé des communications dans les organismes publics pour aider à atteindre cet objectif. Ce guide s'est également avéré utile pour les professionnels des médias. Nous avons également mis au point divers documents d'information pour le public, qui sont axés sur différents droits de l'homme, leur signification et leur mise en application.

Quelles leçons avons-nous tirées jusqu'à présent au cours de la pandémie ?

Je pense que la pandémie nous a appris à quel point des actions précoces et la collaboration entre les citoyens et les autorités officielles sont cruciales, afin d'éviter des conséquences catastrophiques. La pandémie nous a également appris à « vivre localement », à soutenir les producteurs locaux et à limiter notre consommation à ce dont nous avons besoin.

Finalement, ce qui compte vraiment pour nous tous, c'est que notre famille et nos proches soient en bonne santé et en sécurité.

30 avril 2020