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Le Haut-Commissaire aux droits de l'homme des Nations Unies : L’ampleur de la souffrance de la population civile a atteint un niveau « désolant » en Irak

11 Novembre 2016

Le Haut-Commissaire aux droits de l'homme des Nations Unies : L’ampleur de la souffrance de la population civile a atteint un niveau « désolant » en Irak

La souffrance des populations en Irak a atteint un niveau «ahurissant», a déclaré le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein.

Il a plaidé pour une action urgente afin de venir en aide aux victimes et aux survivants suite à des informations rapportant des cas de meurtres, de tortures, d'attaques chimiques, d'utilisation à grande échelle de «boucliers humains», et d’exploitation sexuelle des femmes et des filles. Dans certains cas, des victimes auraient été tuées simplement pour avoir possédé des cartes SIM ou des téléphones portables.

« L'étendue des souffrances endurées par les populations civiles à Mossoul et dans d'autres zones occupées par l'EIIL est tout aussi ahurissante qu’intolérable » a déclaré le Haut-Commissaire Zeid.

«La justice pour les victimes et les survivants de cas d’abus et de violations des droits de l’homme, doit être impartiale, transparente et efficace ».

«Le Gouvernement iraquien doit rapidement rétablir l'application rigoureuse de la loi dans les zones reprises des mains de l'EIIL afin de s'assurer que les combattants capturés et leurs sympathisants soient traités conformément à la loi. Ceci est crucial pour limiter les éventuelles expéditions de vengeance et de punitions collectives ».

Des informations parvenues au personnel des Nations Unies chargé des droits de l'homme en Iraq, faisant état de graves atteintes aux droits humains, incluent des allégations selon lesquelles des enfants auraient été recrutés et même contraints de procéder à des exécutions sommaires. Des dizaines de milliers de civils auraient été déplacés au cours du conflit en cours, beaucoup d'entre eux étant utilisés comme «boucliers humains».

Parmi les autres incidents rapportés ces derniers jours, figurent les meurtres à Mossoul de 40 civils qui auraient été fusillés et leurs corps exposés en public après avoir été accusés de trahison et de collaboration avec les forces de sécurité irakiennes (FSI).

Par ailleurs, des images vidéo diffusées par l’EIIL semblent montrer quatre enfants, probablement âgés de 10 à 14 ans, en train d’exécuter quatre personnes accusées d'espionnage pour le compte des FSI et des forces kurdes Peshmerga.

Des femmes enlevées de la minorité Yezidi auraient été transférées à Mossoul, soit pour être utilisées comme esclaves sexuels par les combattants de l'EIIL, soit pour servir de boucliers humains dans des convois.

Les membres des FSI capturés et les membres du Parti islamique irakien auraient aussi été victimes de violations des droits de l'homme. Ils figuraient parmi les quelque 1.000 personnes qui auraient été retrouvées dans une prison souterraine à Mossoul, et dont beaucoup présentaient des signes de torture et de malnutrition. Il a été également été rapporté que les corps d'autres officiers des FSI et de détenus de l'EIIL ont été découverts dans une fosse commune dans un collège agricole à Hamam al-Alil.

Le Bureau des Droits de l'Homme de l'ONU a également indiqué qu’il était en possession d’informations selon lesquelles des personnes sont mortes après avoir inhalé des fumées toxiques provenant de la combustion du soufre du fait de l'action de l’EIIL dans le district de Shura à Mossoul. D'autres informations font état de grandes quantités de soufre et d'ammoniac positionnées aux mêmes endroits où vivent des civils.

Le Haut-Commissaire Zeid a favorablement accueilli une déclaration du Premier ministre irakien selon laquelle les attaques contre les civils et leurs biens étaient inacceptables, mais il a également souligné l’urgence que le gouvernement déroule une action significative et transparente pour anticiper et prévenir les représailles et les meurtres par vengeance.

Zeid, a par ailleurs, déclaré que les programmes visant à favoriser la réconciliation entre les différentes communautés et à aider les gens à reconstruire leur vie étaient nécessaires parallèlement à la justice formelle, y compris la prestation de services médicaux et psychosociaux, le logement, l'éducation et le soutien financier.

« Tout le peuple irakien doit veiller à ce que l’État, par les actes qu’il pose, soit capable de les protéger en traduisant en justice les coupables des crimes abominables dont ils ont été victimes », at-il déclaré.

11 Novembre 2016

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