Skip to main content

Déclarations Haut-Commissariat aux droits de l’homme

Allocution prononcée par M. Bracre Waly Ndiaye, REPRESENTANT DU HAUT-COMMISSAIRE AUX DROITS DE L’HOMME, DIRECTEUR DE LA DIVISION DU CONSEIL DES DROITS DE L’HOMME ET DE PROCEDURES SPECIALES, New York, le 20 septembre 2011

20 Septembre 2011

CONCERTATION MINISTERIELLE INFORMELLE DE LA FRANCOPHONIE

SUR LES TRANSITIONS POLITIQUES MAJEURES DANS L’ESPACE

FRANCOPHONE

Madame la Présidente de la Confédération,
Excellences,
Mesdames et Messieurs,

Permettez-moi tout d’abord, au nom de la Haut-commissaire aux droits de l’homme, Madame Navi Pillay, de féliciter la Présidence suisse de la Francophonie pour son dynamisme, son attachement soutenu à la cause des droits de l’homme et pour l’organisation de cette concertation qui arrive à point nommé, offrant ainsi un forum unique de discussion, de partage et d’échanges sur les transitions politiques qui ont eu lieu ou se dérouleront encore dans plusieurs pays de l’espace francophone, en particulier d’Afrique et du monde arabe.

Madame la Présidente,

Nous venons d’écouter avec grande attention les allocutions des distingués représentants de la Tunisie, de la République démocratique du Congo, de la Côte d’Ivoire et Egypte.  Ces interventions témoignent des avancées de ces pays mais soulignent  également les défis auxquels ils sont confrontés dans leur marche résolue vers la démocratie et l’Etat de droit. 

Les pays en transition ont, pour la plupart, entamé ces changements suite aux revendications émanant de la rue et en particulier d’une jeunesse aspirant à participer pleinement à la conduite des affaires de leurs pays et à la définition de leur avenir.  

Excellences,

La concertation de ce jour est une étape importante car elle permet non seulement  aux pays en transition de partager leurs expériences respectives, mais aussi et surtout de bénéficier de celles d’autres pays qui ont vécu de tels changements démocratiques par le passé. Elle invite par ailleurs l’OIF et les organisations internationales à réfléchir sur les moyens les plus appropriés de soutenir et accompagner ces pays durant une phase délicate de leur histoire.

Je souhaiterais à cette occasion me référer au partenariat renforcé qui lie le Haut-Commissariat aux droits de l’homme et l’Organisation internationale de la Francophonie depuis 2007. Cette coopération a ainsi permis la mise en œuvre d’une cinquantaine d’activités dans plus de douze pays dans les trois domaines suivants :

  1. Mise en œuvre des instruments et mécanismes des droits de l’homme
  2. Promotion des droits de l’homme dans la prévention et le règlement des conflits ainsi que la consolidation de la paix
  3. Promotion de la diversité et lutte contre les formes de discrimination

Cependant, l’Examen Périodique Universel (dont la douzième et dernière session du premier cycle débute dans quelques jours à Genève)  est très certainement l’un des domaines dont nous pouvons être le plus fiers. Dès l’établissement de ce mécanisme, nos deux organisations ont travaillé conjointement, guidées par un état d’esprit constructif et visionnaire, afin  d’en assurer la pleine réussite. 
Dans le cadre de ce partenariat, deux séminaires sur l’EPU ont déjà été organisés à Rabat et un troisième aura lieu à Tunis du 31 octobre au 1 novembre. Le fait que le pays de la Révolution du Jasmin a si généreusement offert d’abriter ces travaux est, selon nous, un signe de sa résolution en faveur de la cause des droits de l’homme.

A l’instar du premier cycle, l’OIF, collectivement et individuellement, pourra compter sur le soutien du HCDH lors du second cycle qui débutera en juin 2012 et qui portera essentiellement sur la mise en œuvre des recommandations du premier cycle.

Excellences,

Les dix derniers mois ont prouvé à quel point la question des droits de l’homme, qu’ils soient politiques et civils, mais surtout économiques, sociaux et culturels, était devenue centrale  dans les transitions en cours. La Haut-Commissariat aux droits de l’homme, pour ne citer que l’exemple de la Tunisie, a dès les prémisses de ces changements, accompagné le peuple tunisien dans sa quête de justice et de dignité.  C’est ainsi qu’une mission d’évaluation de haut-niveau a été conduite dans ce pays (26 janvier au 2 février) afin de déterminer les principaux défis suite à la Révolution de Jasmin. Le Haut-commissariat  a ouvert un bureau de pays en Tunisie, qui a été inauguré par Mme Pillay au mois de juillet dernier (12-13) et est actuellement en négociation avec les autorités égyptiennes en vue de l’ouverture d’un bureau régional pour l’Afrique du Nord.

Madame la Présidente,

La Haut-Commissaire m’a chargé de réitérer la disponibilité de son bureau à continuer à œuvrer dans le cadre du partenariat existant entre le HCDH et l’OIF, mais également sur une base bilatérale avec les pays de l’espace francophone qui souhaitent bénéficier de l’expertise et de l’assistance technique de son bureau. A ce titre et en vue de sa prochaine réunion avec le Secrétaire général de l’OIF, le Président Abdou Diouf, qui visera à renouveler pour deux autres années le partenariat entre nos deux organisations, les débats que nous tenons aujourd’hui nous permettront de formuler des projets concrets visant à soutenir les transitions démocratiques en cours au sein de l’espace francophone.

Je vous remercie.

VOIR CETTE PAGE EN :