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Déclarations Haut-Commissariat aux droits de l’homme

Les femmes demeurent victimes de discrimination à travers le monde, a déclaré la Haut Commissaire des Nations Unies aux Droits de l’Homme

07 Mars 2008



A l’occasion de la Journée internationale de la femme, qui est célébrée le 8 mars, la Haut Commissaire des Nations Unies aux Droits de l’homme, Mme Louise Arbour, a fait la déclaration suivante :

Les lois discriminatoires à l’égard des femmes persistent dans les législations nationales de quasiment tous les pays, et les Etats, qui de manière répétée avaient promis de réviser ou d’abroger ces lois, continuent de ne pas honorer leurs engagements, a déclaré ce vendredi la Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Louise Arbour.

Mme Arbour, qui s’exprimait à la veille de la Journée internationale de la Femme, a annoncé qu’un nouveau rapport commandité par le Haut Commissariat démontre que « cet échec à créer une réelle égalité devant la loi entre hommes et femmes dans de nombreuses sphères sociales, économiques et politiques a des effets néfastes – parfois dévastateurs - pour les femmes dans de nombreux pays ».

Une des discriminations les plus pernicieuses et dangereuses concerne les abus sexuels, lorsqu’ils ne sont pas spécifiquement reconnus par la législation d’un pays, ou qu’ils sont, de fait, tolérés par des lois imprécises ou non mises en application. « Le viol est reconnu comme un crime dans la majorité des systèmes juridiques», a dit Arbour, « cependant, même dans ce cas, des législations inadéquates ou des traditions locales souvent empêchent ces lois d’être appliquées. Par ailleurs, au moins 53 Etats n’ont toujours pas banni le viol dans le cadre du mariage, et les hommes bénéficient souvent d’une impunité totale pour les abus physiques et sexuels à l’encontre de leurs épouses ».

« Les efforts pour combattre la violence contre les femmes demeureront sérieusement hypothéqués aussi longtemps que les cadres légaux visant à protéger les femmes, à garantir leurs droits, et à leur octroyer la possibilité d’une indépendance économique et sociale demeureront inadéquats », a déclaré Mme Arbour. « Si dans certains pays, les disparités légales sont flagrantes, dans d’autres elles sont plus subtiles. Mais ce qui apparaît clairement, c’est que de nombreux Etats ne respectent pas leur promesse de réviser leurs lois et d’enrayer la discrimination institutionnelle. Il est résulte que des millions de femmes continuent à subir de graves injustices. »

Ces lois discriminatoires sont innombrables et ce, dans des situations très variées : certaines sont relativement mineures, d’autres extrêmement répressives. Dans certains pays, par exemple, les femmes mariées n’ont pas le droit de garder leur nom de jeune fille ; ailleurs, elles n’ont pas le droit à la propriété ni celui d’hériter des biens. Dans d’autres pays encore, elles n’ont aucune liberté de mouvement, à moins d’être accompagnées d’un homme qui les surveille ; ailleurs leur éducation et leurs perspectives professionnelles sont sévèrement circonscrites, et elles ne peuvent occuper des postes publics.

Certaines lois sur la citoyenneté interdisent aux femmes de transmettre leur nationalité à leurs enfants. Si, pour quelque raison que ce soit, la nationalité du père est impossible à déterminer, cette situation peut condamner les enfants à être apatrides. Les enfants peuvent également souffrir de multiples manières en raison de l’absence de droits reconnus à leurs mères: dans de nombreux cas, les hommes, même s’ils sont abusifs, violents ou irresponsables, exercent un contrôle total sur la vie de leurs enfants, marginalisant ainsi leurs mères.

Dans le cadre de la 4ème Conférence mondiale sur la femme tenue à Beijing en 1995 et de sa Conférence de suivi, les gouvernements s’étaient massivement engagés à retirer et à réviser leurs lois discriminatoires. Des engagements similaires ont également été pris par les 185 Etats qui ont ratifié la Convention sur l’élimination de toutes formes de discrimination à l’égard des femmes, et les autres principaux traités internationaux sur les droits humains.

« De nombreux Etats semblent simplement ignorer les engagements qu’ils ont pris », a dit Mme Arbour. « Il est honteux qu’en cette année du 60ème anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, de nombreuses femmes ne puissent bénéficier de leurs droits fondamentaux. Dans certains cas, elles continuent à être victimes de multiples formes de discrimination, telles que celles basées sur la race, l’âge, la capacité physique, ou le genre. Sans un engagement sérieux de la part des Etats, investir dans le développement des jeunes filles et des femmes continuera à relever à l’avenir de la pure rhétorique ».

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