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Déclarations Haut-Commissariat aux droits de l’homme

La Haute Commissaire aux droits de l'homme exprime une préoccupation croissante face à la situation dans la région mexicaine du Chiapas

12 Juin 1998



HR/98/38
12 juin 1998


Ci-après le texte de la déclaration publiée aujourd’hui par Mme Mary Robinson, Haute Commissaire aux droits de l’homme, au sujet de la situation des droits de l’homme dans la région du Chiapas, au Mexique :

«C’est avec une préoccupation croissante que je continue de suivre la situation des droits de l’homme dans la région mexicaine du Chiapas. Les informations des médias et celles transmises presque quotidiennement par les représentants de groupes autochtones et d’organisations non gouvernementales témoignent d’une détérioration alarmante de la situation au cours de ces derniers jours.

Ces informations dressent un sinistre tableau d’une atmosphère de peur qui règne au sein des populations autochtones du Chiapas prises entre, d’un côté, les forces gouvernementales appuyées par des milices officiellement financées et, de l’autre, les groupes de résistance armés. Un tel conflit ne profite à personne.

Le décès, cette semaine, de neuf personnes au cours de ce qui a été décrit comme étant une action menée par les forces gouvernementales dans le village de San Juan de la Libertad, n’est que le plus récent d’une série d’incidents violents qui se sont produits dans une région déjà affectée par les déplacements massifs, l’expropriation et l’extrême pauvreté.

Il s’agit là de graves violations des droits des populations autochtones. En tant que Haute Commissaire aux droits de l’homme et en tant que Coordonnatrice de la Décennie internationale des populations autochtones, j’en appelle au Gouvernement du Mexique pour qu’il recherche de toute urgence les moyens de restaurer le dialogue avec les communautés du Chiapas. La réduction de la présence militaire dans la région pourrait constituer une première étape importante pour redonner espoir en la possibilité de trouver une solution pacifique. Cela contribuerait également à améliorer l’actuel climat de peur.

Le Haut Commissariat aux droits de l’homme est disposé à aider le Gouvernement à remplir ses obligations en vertu des pactes internationaux et des autres traités en matière de droits de l’homme qu’il a ratifiés, y compris la Convention 169 de l’OIT relative aux peuples indigènes et tribaux (1989). Nous nous réjouirions également de toute opportunité qui nous serait offerte d’aider les organisations de la société civile actives dans la promotion et le respect des droits de l’homme en tant que condition essentielle de l’amélioration de la vie de la population au Chiapas.»

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