Communiqués de presse Haut-Commissariat aux droits de l’homme
Un expert de l’ONU s’alarme de la situation désastreuse des droits humains au Soudan
12 juillet 2024
GENÈVE/NAIROBI – Radhouane Nouicer, Expert des droits de l’homme au Soudan, a tiré la sonnette d’alarme sur la situation désastreuse des droits humains dans le pays, alors que les combats se propagent à d’autres régions.
« Depuis le début de ce conflit insensé l’année dernière, la population civile du Soudan a été exposée à des violences et à une souffrance sans précédent. Comme toujours en temps de guerre, ce sont les civils qui en font les frais. L’ampleur et la gravité des violations des droits humains et des atteintes à ces derniers au Soudan sont effroyables », a déclaré M. Nouicer, l’Expert désigné par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, à l’issue d’une visite de cinq jours à Port-Soudan.
Depuis le 15 avril 2023, le Soudan est plongé dans un conflit entre les Forces armées soudanaises et les Forces d’appui rapide, et leurs groupes armés alliés respectifs.
Au cours de sa visite à Port-Soudan, M. Nouicer a rencontré les autorités soudanaises, dont le vice-président du Conseil de souveraineté transitoire et les principaux ministres en exercice, avec lesquels il a eu des discussions franches et transparentes, dans un climat de respect mutuel.
« Lors de mes échanges, j’ai exhorté les autorités à prendre des mesures immédiates dans quatre domaines prioritaires », a-t-il expliqué.
« Premièrement, assurer la protection des civils dans le contexte des hostilités en s’abstenant de mener des attaques aveugles, y compris avec des armes explosives à large rayon d’action dans les zones peuplées. Deuxièmement, permettre un accès sans entrave à l’aide humanitaire, notamment en accélérant les procédures administratives, afin de permettre l’acheminement de l’aide humanitaire aux personnes qui en ont besoin. Troisièmement, s’abstenir d’arrêter et de détenir arbitrairement des personnes, y compris des acteurs de la société civile ; et quatrièmement, veiller à ce que toutes les violations aux droits humains et atteintes à ces droits soient punies, quels qu’en soient les auteurs ».
Et d’ajouter : « J’ai aussi entendu des témoignages directs de communautés déplacées et j’ai pu constater moi-même les effets du conflit sur leur vie. Je suis consterné par les conditions dans lesquelles ces personnes sont obligées de vivre, par des températures caniculaires, avec un accès limité aux services essentiels tels que l’eau, l’assainissement et l’hygiène, notamment des produits d’hygiène féminine, de la nourriture et des soins de santé. »
M. Nouicer a souligné que le conflit au Soudan a entraîné une crise inédite sur le plan de la protection.
« Il est grand temps que les dirigeants soudanais mettent fin aux hostilités et se lancent dans un processus de paix global et inclusif. Chaque pays qui a une influence ou un certain poids doit s’efforcer d’atteindre et de soutenir cet objectif », a-t-il déclaré.
« Je rappelle également que tous les acteurs doivent respecter les mesures d’embargo sur les armes prévues par la résolution 1556 (2004) du Conseil de sécurité. En outre, en vertu du droit international des droits de l’homme, les pays exportateurs d’armes peuvent être tenus responsables de leur incapacité à prendre des mesures raisonnables pour prévenir les violations des droits humains et les atteintes à ces droits résultant de transferts d’armes, mener des enquêtes à leur sujet, sanctionner leurs auteurs et veiller à ce que les victimes obtiennent réparation. »
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