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Le Comité pour l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes examine le rapport de la République démocratique populaire lao
02 novembre 2018
GENEVE (2 novembre 2018) - Le Comité pour l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes a examiné, aujourd’hui, le rapport présenté par la République démocratique populaire lao sur les mesures prises par le pays pour mettre en œuvre les dispositions de la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes. Le Comité a ainsi achevé l’examen des rapports de pays figurant au programme de travail de la présente session, dont les travaux doivent se clore vendredi prochain.
Présentant ce rapport, M. Alounkeo Kittikhoun, Ministre auprès du Bureau du Premier Ministre, Vice-Président de la Commission nationale pour la promotion des femmes, des mères et des enfants de la République démocratique populaire lao, a indiqué que, depuis l’examen de son précédent rapport, en 2009, le pays avait traduit en langue lao toutes les recommandations qui lui avaient été adressées à cette occasion, avant de les diffuser auprès des fonctionnaires, des parties concernées et du grand public. Par le biais de la Commission pour la promotion des femmes, le Gouvernement a chargé des organisations étatiques, aux niveaux central et local, d’appliquer les recommandations qui ressortissent de leurs compétences.
D’autre part, pour garantir que la République démocratique populaire lao respecte effectivement ses obligations relatives aux droits des femmes, le Gouvernement a chargé la Commission de coordonner toutes les activités en lien avec l’égalité entre les sexes et l’élimination de la discrimination, a poursuivi M. Kittikhoun. La Commission a aussi coordonné, avec toutes les institutions d’État concernées, la préparation du rapport présenté ce jour, a-t-il précisé.
Le Ministre a précisé que les lois de son pays avaient toujours eu pour objet d’encourager la solidarité, la non-discrimination et le traitement équitable des quelque quarante groupes ethniques qui forment la République démocratique populaire lao. Les droits des femmes sont défendus par l’application des dispositions pertinentes de la Constitution et par la loi sur le développement et la protection des femmes, la loi sur la prévention et la lutte contre la violence envers les femmes et les enfants, la loi contre la traite des personnes et la loi amendée relative au budget de l’État, laquelle oblige tous les secteurs du Gouvernement à allouer des fonds consacrés à l’égalité entre les sexes, a précisé M. Kittikhoun.
La délégation était également composée de M. Kham-Inh Khitchadeth, Représentant permanent de la République démocratique populaire lao auprès des Nations Unies à Genève; de plusieurs fonctionnaires de la Commission nationale pour la promotion des femmes, des mères et des enfants; ainsi que de représentants du Ministère des affaires étrangères lao.
La délégation a répondu aux questions soulevées par les membres du Comité s’agissant, entre autres, du cadre institutionnel de promotion et de protection des droits des femmes; de la lutte contre les violences faites aux femmes et contre la traite de personnes; de la représentation des femmes; des femmes rurales et des questions foncières; de l’enregistrement des naissances; des mariages et des grossesses précoces; ainsi que des questions relatives à l’emploi, à l’éducation et à la santé des femmes.
Pendant le débat, la délégation a notamment précisé que le nouveau Code pénal entré en vigueur hier, 1er novembre 2018, interdisait explicitement la discrimination à l’égard des femmes.
Une experte a relevé avec satisfaction que le pays avait, depuis le dernier examen, amendé vingt lois et ratifié sept instruments internationaux. Une autre experte a toutefois constaté que les femmes appartenant à certains groupes ethniques restent, malgré la loi, confrontées à des obstacles – notamment d’ordre culturel – pour ce qui est de la réalisation de leurs droits. Une experte a recommandé que la République démocratique populaire lao prenne des mesures coordonnées et volontaristes pour éliminer les stéréotypes sexistes et la violence contre les femmes. Une experte s’est inquiétée que le Gouvernement lao renonce à assumer certaines de ses responsabilités sous prétexte qu’il doit respecter les valeurs culturelles des groupes ethniques: l’État a l’obligation de travailler au changement des mentalités, a-t-elle rappelé.
Il a en outre été relevé que de nombreuses femmes lao sont toujours victimes de traite et d’exploitation à des fins de prostitution. Une experte a regretté que la loi lao autorise le mariage de mineurs et a recommandé que les autorités veillent à ce que chaque enfant né sur le territoire national soit dûment inscrit à l’état civil. Il a en outre été souligné que le taux de mortalité maternelle dans la République démocratique populaire lao était très élevé.
Le Comité adoptera ultérieurement, lors de séances à huis clos, ses observations finales sur le rapport de la République démocratique populaire lao et les rendra publiques à l’issue de la session, le 9 novembre prochain.
À sa prochaine séance publique, jeudi prochain, 8 novembre à 10 heures, le Comité tiendra une réunion informelle avec les États parties à la Convention.
Présentation du rapport
Le Comité est saisi du document regroupant les septième et huitième rapports périodiques de la République démocratique populaire lao (CEDAW/C/LAO/8-9), ainsi que des réponses du pays à une liste de points à traiter soumise par le Comité.
Présentant ce rapport, M. ALOUNKEO KITTIKHOUN, Ministre auprès du Bureau du Premier Ministre, Vice-Président de la Commission nationale pour la promotion des femmes, des mères et des enfants de la République démocratique populaire lao, a indiqué que, depuis l’examen de son précédent rapport, en 2009, la République démocratique populaire lao avait traduit en langue lao toutes les recommandations qui lui avaient été adressées à cette occasion, avant de les diffuser auprès des fonctionnaires, des parties concernées et du grand public. Par le biais de la Commission pour la promotion des femmes, le Gouvernement a chargé des organisations étatiques, aux niveaux central et local, d’appliquer les recommandations qui ressortissent de leurs compétences. En outre, a ajouté le Ministre, plusieurs recommandations ont été intégrées aux 7e et 8e plans nationaux de développement socioéconomique, et sont déjà en train d’être appliquées dans ce cadre.
D’autre part, pour garantir que la République démocratique populaire lao respecte effectivement ses obligations relatives aux droits des femmes, le Gouvernement a chargé la Commission de coordonner toutes les activités en lien avec l’égalité entre les sexes et l’élimination de la discrimination, a poursuivi M. Kittikhoun. La Commission a aussi coordonné, avec toutes les institutions d’État concernées, la préparation du rapport présenté ce jour, a-t-il précisé. En collaboration avec ONU Femmes, la Commission a organisé des consultations avec les parties concernées, y compris les organisations de la société civile basées en République démocratique populaire lao et engagées pour les droits des femmes. Le rapport présente donc les réussites et les difficultés rencontrées par le pays dans l’application des recommandations du Comité, a souligné le Ministre.
Le Ministre a précisé que les lois de son pays avaient toujours eu pour objet d’encourager la solidarité, la non-discrimination et le traitement équitable des quelque quarante groupes ethniques qui forment la République démocratique populaire lao. Les droits des femmes sont défendus par l’application des dispositions pertinentes de la Constitution et par la loi sur le développement et la protection des femmes, la loi sur la prévention et la lutte contre la violence envers les femmes et les enfants, la loi contre la traite des personnes et la loi amendée relative au budget de l’État, laquelle oblige tous les secteurs du Gouvernement à allouer des fonds consacrés à l’égalité entre les sexes, a précisé M. Kittikhoun.
Le Ministre a ajouté que le Gouvernement avait conduit récemment deux études sur la violence envers les femmes, l’une portant sur l’ampleur de ce problème et l’autre sur la définition d’un ensemble de services essentiels à prodiguer aux femmes victimes de violence. Enfin, M. Kittikhoun a indiqué que son pays collaborait avec l’Association des nations de l’Asie du Sud-est (ANASE) aux efforts normatifs régionaux en matière de droits des femmes.
Examen du rapport
Questions et observations des membres du Comité
Une experte a salué la volonté dont témoigne la République démocratique populaire lao de sortir de la catégorie des pays les moins avancés d’ici à 2020. Elle a aussi relevé avec satisfaction que le pays avait, depuis le dernier examen, amendé vingt lois et ratifié sept instruments internationaux. L’experte a voulu savoir de quelle manière le Gouvernement faisait en sorte que ces nouvelles dispositions et obligations soient concrètement appliquées au profit des femmes. Elle a demandé à la délégation de dire combien de plaintes pour discrimination à l’égard des femmes sont traitées par les tribunaux lao, et quelles suites leur sont données. Plus généralement, l’experte a voulu savoir quelle était l’efficacité des trois mécanismes de plainte accessibles aux femmes.
Une autre experte a constaté que les femmes appartenant à certains groupes ethniques restent, malgré la loi, confrontées à des obstacles – notamment d’ordre culturel – pour ce qui est de la réalisation de leurs droits. Les femmes lao devraient être perçues en tant que citoyennes et pas uniquement en tant que mères, a plaidé l’experte.
Une experte a regretté l’adoption du décret n° 238 sur la liberté d’association qui apporte des restrictions à l’espace civique lao. Elle a recommandé que la République démocratique populaire lao se dote d’une institution nationale de droits de l’homme.
Une autre experte a félicité le pays de l’attention qu’il porte à la participation des femmes aux prises de décision «au niveau central et au niveau de base du développement national» (paragraphe 32 du rapport). Elle a voulu savoir si le pays appliquait des mesures temporaires spéciales compatibles avec la définition qu’en donne la Convention et si de telles mesures s’appliquaient aussi à la participation à la vie politique. La même experte s’est en outre inquiétée que le Gouvernement lao renonce à assumer certaines de ses responsabilités sous prétexte qu’il doit respecter les valeurs culturelles des groupes ethniques; l’État a l’obligation de travailler au changement des mentalités, a-t-elle rappelé.
Une experte a recommandé que la République démocratique populaire lao prenne des mesures coordonnées et volontaristes pour éliminer les stéréotypes sexistes et la violence contre les femmes et applique une stratégie complète pour éliminer les stéréotypes et les pratiques préjudiciables à l’encontre des femmes et des filles.
Une autre experte a félicité la République démocratique populaire lao d’avoir adopté une loi contre la traite des femmes et des filles, mais a relevé que de nombreuses femmes lao sont toujours victimes de traite et d’exploitation à des fins de prostitution. Elle a recommandé que le Gouvernement se dote d’un mécanisme officiel de suivi de ce problème et qu’il sanctionne sévèrement les fonctionnaires convaincus de s’être livrés à la traite des êtres humains. La même experte a mis en garde contre les risques que pose la gestation pour autrui en matière de vente d’enfants et d’exploitation des femmes concernées.
Une experte a regretté que, malgré des efforts importants, la participation des femmes à la vie politique et aux gouvernements central et locaux soit encore faible. Elle a voulu savoir quelles mesures étaient prises pour faciliter l’entrée des femmes dans la carrière diplomatique.
Une experte a regretté que la loi de la République démocratique populaire lao autorise le mariage de mineurs. Elle a recommandé que les autorités veillent à ce que chaque enfant né sur le sol lao soit dûment inscrit à l’état civil, pour éviter en particulier le problème des mariages précoces. Une autre question a été posée concernant l’acquisition de la nationalité
lao.
Une experte a déploré l’insuffisance de la part du budget national consacrée à l’éducation et a demandé des statistiques ventilées au sujet de la scolarisation des filles lao. Elle a voulu savoir si les écolières avaient la possibilité de faire leurs devoirs à l’école, afin de pas être distraites par des tâches domestiques chez elles.
Un expert a voulu savoir si la République démocratique populaire lao allait ratifier la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille et la Convention n° 189 de l’OIT sur les travailleuses et travailleurs domestiques. L’expert a dit avoir constaté un écart important entre les salaires des hommes et des femmes accomplissant pourtant une tâche identique. Il a prié la délégation de dire si les autorités veillaient à ce que les femmes les plus vulnérables, notamment celles qui sont actives dans le secteur textile, reçoivent des salaires équitables.
Le même expert a posé d’autres questions relatives à la répression du harcèlement sexuel au travail, au congé maternité et à l’âge de la retraite des femmes.
Une experte a prié la délégation de dire ce qu’il en était de l’engagement pris par son Gouvernement d’étendre la sécurité sociale aux agricultrices qui ne peuvent pas contribuer aux assurances sociales, en particulier s’agissant de l’assurance maternité et de la retraite.
Une experte a recommandé à la République démocratique populaire lao de se fixer des objectifs plus ambitieux en matière d’accès des filles à la formation professionnelle.
Une experte a demandé quelle était la part de la mortalité maternelle dans la mortalité générale des femmes lao; et quelle était la part de l’avortement pratiqué dans des conditions dangereuses dans le taux de mortalité maternelle. Le taux de mortalité maternelle dans le pays est très élevé si on le compare aux moyennes régionale et internationale, a-t-elle souligné. Elle a recommandé, pour remédier à ce problème, que les cours d’éducation sexuelle soient généralisés et renforcés. L’experte a posé d’autres questions sur l’ampleur du problème du cancer du sein et du cancer du col de l’utérus en République démocratique populaire lao.
Une experte a fait part de ses préoccupations concernant la viabilité des programmes destinés à faciliter l’accès des femmes lao au crédit et à la propriété foncière. Elle a en outre souhaité savoir si le Gouvernement lao entendait quantifier le travail non rémunéré réalisé par les femmes afin de le comptabiliser dans le produit intérieur brut du pays.
Une autre experte a prié la délégation de dire comment les femmes rurales étaient informées, par les autorités, de leurs droits fonciers. Elle s’est également enquise des mesures prises pour réduire l’exposition des femmes rurales aux risques posés par les munitions non explosées qui parsèment encore les campagnes du pays. L’experte a recommandé, d’autre part, que les femmes handicapées bénéficient de mesures d’assistance et de réhabilitation. Elle a en outre demandé comment les femmes LBTI étaient traitées par la police et par les autorités lao.
Réponses de la délégation
Pour donner effet aux lois protégeant les droits et intérêts des femmes, les autorités misent sur des campagnes de sensibilisation et de formation auprès de la population, pour la rendre consciente des droits dont elle dispose, a souligné la délégation. La sensibilisation passe notamment par la télévision, les journaux officiels et les médias électroniques. La République démocratique populaire lao bénéficie d’un programme de soutien à l’accès à l’information juridique, soutenu notamment par le Programme des Nations Unies pour le développement.
Les assemblées populaires provinciales sont elles aussi chargées de contrôler le respect des droits des femmes, a indiqué la délégation. Quant aux membres des unités de médiation des villages, institutions dont la mission est de régler localement les litiges de faible gravité, ils bénéficient de mesures d’évaluation et de renforcement de leurs capacités avec le soutien de partenaires extérieurs de la République démocratique populaire lao.
La délégation a ensuite précisé que la Commission nationale pour la promotion des femmes, des mères et des enfants résultait de la fusion de plusieurs structures indépendantes antérieures à des fins d’efficacité renforcée. La Commission assume toutes les fonctions qui étaient celles des structures fusionnées et dispose, pour ce faire, d’une allocation budgétaire de niveau quasi-ministériel.
Face à la recommandation d’une experte du Comité visant la création d’une institution nationale de droits de l’homme indépendante, la délégation a indiqué que le Gouvernement lao était d’avis que les commissions nationales actives dans différents domaines (personnes handicapées, personnes âgées, lutte contre la traite, mécanisme national de plainte, entre autres) étaient suffisamment indépendantes pour exercer efficacement leur mission.
Le financement des mesures d’autonomisation des femmes est assuré par le budget voté par le Parlement. Chaque ministère est tenu de préparer un budget tenant compte des besoins respectifs des deux sexes, a précisé la délégation.
Les articles 2 et 4 du nouveau Code pénal entré en vigueur hier, 1er novembre 2018, interdisent explicitement la discrimination à l’égard des femmes, a fait valoir la délégation.
Les autorités ont intégré à la loi et à la stratégie nationale pour l’égalité entre les sexes le contenu de l’objectif de développement durable n°5 (parvenir à l'égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles).
S’agissant de la représentation des femmes, la délégation a indiqué que la fonction publique compte désormais 20% de femmes et le Parlement plus d’un quart de femmes députées.
La délégation a ensuite indiqué que la pauvreté et le faible niveau d’éducation expliquaient que les femmes soient peu représentées dans les gouvernements locaux des zones rurales. Pour améliorer la participation des femmes, les autorités misent à la fois sur le renforcement des compétences des femmes et sur l’imposition de quotas. Elles ont pris, d’autre part, des mesures qui devraient bientôt améliorer la présence des femmes dans l’appareil judiciaire, a dit la délégation.
Le Ministère des affaires étrangères a créé une commission chargée de trouver les moyens de recruter davantage de femmes diplomates; pour l’heure, cinq femmes sont ambassadrices et une femme est consule générale, l’objectif des autorités étant de parvenir à 30% de femmes diplomates.
Le décret n°238 vise à faciliter le travail des organisations de la société civile, a déclaré la délégation. Il est important que les organisations présentent une documentation et des informations appropriées pour leur enregistrement, s’agissant en particulier de tout financement en provenance de l’étranger. Les autorités ont publié des directives claires dans ce domaine, a insisté la délégation. La Constitution lao garantit les libertés d’expression, de réunion et de manifestation dans le respect de la loi, a-t-elle ajouté.
La loi de 2015 contre la violence à l’égard des femmes et la loi contre la traite de 2014 visent toutes deux à garantir les droits des femmes en criminalisant ces actes, a souligné la délégation. Elle a ajouté que 724 personnes avaient été condamnées pour des faits de violence sur des femmes l’an dernier et que 138 cas de traite d’êtres humains avaient été dénoncés. La République démocratique populaire lao travaille avec ses partenaires de l’ANASE à des projets communs de lutte contre la violence faite aux femmes et contre la traite des êtres humains, a ajouté la délégation.
Une étude réalisée en 2014 avait permis d’identifier des problèmes de violence domestique envers les femmes, surtout dans les communautés ethniques, a poursuivi la délégation. L’État a donc lancé un plan d’action national contre cette forme de violence, parallèlement à des campagnes de sensibilisation. La délégation a insisté à ce propos sur le fait que le Gouvernement lao collaborait avec les chefs communautaires: ils sont notamment incités à prendre position ouvertement contre la violence domestique. Ces efforts de sensibilisation se sont avérés payants, puisque la violence contre les femmes est maintenant en recul, a ajouté la délégation.
La délégation a par ailleurs souligné que l’État lao gérait quatre foyers destinés aux victimes de la traite et d’autres formes d’exploitation. Ces foyers disposent de personnels compétents pour la prise en charge des traumatismes subis par les personnes accueillies.
La loi contient des définitions claires du viol et de la notion de consentement, a ajouté la délégation.
Le harcèlement sexuel au travail est considéré par la loi comme une forme de violence à l’encontre des femmes, a ajouté la délégation. Aucun cas de harcèlement sexuel au travail n’a encore été dénoncé cette année aux autorités; s’il s’en produisait, de tels actes seraient dénoncés à la justice, leurs auteurs s’exposant alors aux peines prévues par la loi, a indiqué la délégation.
Une experte du Comité ayant insisté pour savoir si, oui ou non, la République démocratique populaire lao avait légiféré sur la gestation pour autrui (GPA), la délégation a indiqué que la GPA aux fins de traite de personnes était une infraction pénale. Les autorités tiendront compte des observations du Comité dans ce domaine, a assuré la délégation.
Un jeune dont l’un des deux parents est de nationalité étrangère doit choisir, à l’âge de 15 ans, quelle nationalité il choisit de porter: celle de son père ou celle de sa mère, a en outre précisé la délégation.
Le Gouvernement lao est en train d’évaluer l’efficacité de son programme d’éducation pour tous, a d’autre part indiqué la délégation. Elle a souligné que chaque école disposait de son propre budget et a précisé que le Ministère de l’éducation tenait des statistiques complètes sur le taux d’abandon scolaire des filles.
Il a par ailleurs été précisé que les enseignants reçoivent une formation aux langues minoritaires pour mieux pouvoir s’occuper des enfants dont la langue maternelle n’est pas le lao, qui reste la langue officielle de l’enseignement. D’autre part, les autorités ont fixé des cibles réalistes concernant l’accès des filles aux filières d’enseignement technique et professionnel, a ajouté la délégation en réponse à la remarque d’une experte sur le faible taux d’inscription des filles dans ces filières.
Les hommes et les femmes ont le droit de prendre leur retraite à 60 ans; les femmes peuvent prendre une retraite anticipée à 55 ans, a précisé la délégation.
S’agissant des questions d’emploi, la loi du travail de 2013 impose un salaire identique pour toutes les personnes exerçant une fonction identique, a fait valoir la délégation. Elle a ajouté que cette même loi fixait le salaire minimal dans les villes et les campagnes et que les syndicats participaient au contrôle du respect de cette disposition.
La République démocratique populaire lao envisage de ratifier à une date ultérieure la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leurs familles ainsi que la Convention n° 183 de l’OIT sur la protection de la maternité, a d’autre part indiqué la délégation.
Les femmes lao qui émigrent à la recherche de travail sont informées de leurs droits dans ce domaine et des risques qu’elles encourent, notamment le risque d’être victimes de la traite de personnes, a ensuite affirmé la délégation.
L’accès des femmes pauvres au crédit est possible par le biais de coopératives locales. En outre, un fonds pour les activités agricoles aide les femmes rurales à créer leurs propres activités génératrices de revenus et les femmes cheffes de famille peuvent bénéficier du soutien de fonds de réduction de la pauvreté. Les programmes de protection sociale s’étendent aussi aux femmes rurales, a insisté la délégation. Les autorités fixent des normes à atteindre, secteur par secteur, en matière d’égalité entre les sexes; ainsi, a-t-il été décidé que, pour garantir les droits des femmes rurales, la priorité serait donnée à l’accès à l’eau et à l’assainissement.
Répondant à des questions sur les titres de propriété foncière, la délégation a précisé qu’ils devaient être aux noms des deux époux – le mari et la femme.
S’agissant des questions de santé, la délégation a précisé que l’avortement était autorisé uniquement en cas de risque pour la santé de la mère; elle a ajouté que les autorités s’efforçaient actuellement de récolter des statistiques plus précises sur cette question. La délégation a aussi fait savoir que des cours d’éducation sexuelle étaient dispensés dans tout le pays, compte tenu de l’importance de la santé sexuelle et procréative pour la prévention du VIH/sida et des maladies sexuellement transmissibles.
Les autorités lao sont conscientes que le taux de mortalité maternelle est trop élevé, a par ailleurs déclaré la délégation: elles travaillent donc au recrutement de nouvelles sages-femmes et à la création de cliniques obstétricales au niveau communautaire.
Quant aux statistiques sur la mortalité féminine, elles ne sont pas établies, a ajouté la délégation, reconnaissant qu’il s’agissait là d’une difficulté pour la République démocratique populaire lao.
Dans les campagnes mal couvertes par les services publics, les chefs de villages peuvent être chargés d’attester de la naissance d’un enfant et de l’identité de ses parents, et de faire procéder à l’enregistrement au bureau d’état civil le plus proche. La République démocratique populaire lao accorde davantage d’importance au livret de famille qu’à l’acte de naissance, a-t-il été précisé. Les autorités lao sont en train de se doter d’un service informatisé d’enregistrement des naissances, a ensuite souligné la délégation, ajoutant qu’un service mobile d’enregistrement a déjà été déployé.
Le Code pénal interdit explicitement le mariage des personnes de moins de 18 ans, a d’autre part rappelé la délégation. Les mariages précoces ne sont pas reconnus par la loi, a-t-elle ensuite insisté. Elle a ajouté que les autorités consacraient d’importants efforts à la sensibilisation des populations aux risques inhérents aux grossesses précoces.
Deux millions de tonnes de bombes sont tombées sur le territoire de la République démocratique populaire lao pendant la guerre [à l’époque de la guerre du Viet Nam], a rappelé la délégation. Nombre de ces engins n’ayant pas explosé, le Gouvernement lao a encore devant lui un long travail de déminage à mener dans les campagnes et de nombreuses femmes risquent leur vie dans ce contexte, a indiqué la délégation.
Les populations locales insatisfaites des dédommagements qui leur sont accordés lorsque leurs terres sont réquisitionnées pour des projets d’infrastructure (comme la construction d’une liaison ferroviaire avec la Chine) peuvent faire valoir leurs droits en justice, a assuré la délégation. Elle a toutefois assuré que la majorité des populations concernées finissent par se trouver satisfaites des avantages que procure la modernisation de l’infrastructure.
Remarques de conclusion
M. KITTIKHOUN a exprimé sa reconnaissance aux membres du Comité pour le dialogue intéressant et constructif qu’ils ont noué avec sa délégation. Il a jugé les recommandations et observations des experts encourageantes et utiles pour la protection des droits des femmes dans la République démocratique populaire lao. Pour l’avenir, a ajouté M. Kittikhoun, le Gouvernement entend poursuivre ses objectifs de développement et de réduction de la pauvreté – conditions essentielles de la possibilité pour les femmes lao de bénéficier pleinement de tous leurs droits.
MME DALIA LEINARTE, Présidente du Comité, a félicité la République démocratique populaire lao pour ses efforts en vue de donner effet à la Convention et l’a encouragée à prendre toutes les mesures nécessaires pour appliquer les recommandations qui lui seront adressées. Elle a attiré l’attention de la délégation sur le fait que le Comité mettrait en avant un certain nombre de points qui demanderont un suivi immédiat de la part du Gouvernement lao.
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