Skip to main content

Communiqués de presse Procédures spéciales

Salvador : Une experte des Nations Unies exhorte à agir rapidement sur " la tragédie occultée " des personnes qui fuient la violence des gangs

El Salvador / personnes déplacées

21 août 2017

SAN SALVADOR / GENEVE (21 août 2017) – Le Salvador doit faire davantage pour aider les familles contraintes de fuir leur foyer en raison de la violence des gangs a déclaré une experte des Nations Unies à l’issue d’une mission officielle dans le pays.

" Le Salvador connaît une tragédie passée sous silence; elle concerne les personnes qui ont dû fuir leur domicile en raison des nombreux actes de violence perpétrés par les gangs, " a déclaré Cecilia Jimenez-Damary, Rapporteuse spéciale, qui s’intéresse aux droits des personnes déplacées dans leur propre pays.

" Le problème est bien plus grave et répandu que ne veut l’admettre le gouvernement.  Il doit reconnaître l’ampleur réelle des déplacements internes et prendre des mesures pour s’attaquer à ce problème et à la violence des gangs qui en sont la cause.

J’invite le gouvernement à redoubler d’efforts pour aider et protéger ces personnes, " a-t-elle ajouté. 

Mme Jimenez-Damary, qui s’est rendue dans les régions frappées par la violence, notamment à Mejicanos dans le département de San Salvador, a déclaré que la situation méritait une attention urgente.

" Les gangs assurent leur domination sur les territoires et les populations par les menaces, les intimidations et une culture de la violence qui contaminent des communautés entières, leurs activités, leurs déplacements, leurs interactions et leurs relations au quotidien, " a ajouté la Rapporteuse spéciale.

" Les meurtres sont monnaie courante et les extorsions sont généralisées.  Quand des personnes sont menacées par des gangs, elles quittent leur domicile avec leurs familles pour trouver refuge ailleurs. "

L’experte des droits de l’homme a salué les mesures positives prises pour lutter contre la violence et aider les victimes, telles que le "Plan pour un Salvador sûr", précisant toutefois qu’elles étaient insuffisantes pour faire face à l’ampleur du problème.

Elle a souligné le besoin d’établir des statistiques afin de saisir toute l’ampleur du problème. Selon les estimations, chaque année des milliers de personnes au Salvador fuient leur domicile, mais on ne connaît pas les chiffres exacts.

De nombreuses personnes déplacées souhaitent rester anonymes et devenir des " victimes invisibles ", alors que d’autres vont chercher asile à l’étranger, notamment en raison du manque de protection et d’aide offerts dans leur propre pays.
 
" Les jeunes sont particulièrement touchés par la violence, " a déclaré Mme Jimenez-Damary qui s’est rendue au Salvador à l’invitation du gouvernement. " Une jeune femme m’a confié: "Aujourd’hui au Salvador, être un jeune est un crime et c’est dangereux". Cette situation est non seulement due à la violence des gangs, mais dans certains cas elle est liée à des pratiques policières et à des opérations militaires tyranniques.

" Les jeunes, les femmes et les jeunes filles sont particulièrement exposés aux menaces, aux intimidations et à la violence, notamment aux viols. Les membres de la communauté LGBTI sont également très exposés. Une personne a raconté avoir dû fuir à plusieurs reprises en raison des menaces, des tentatives de meurtre et des intimidations des gangs. "  

L’experte a souligné que, selon les dispositions des Principes directeurs relatifs au déplacement des personnes à l’intérieur de leur propre pays, les États tels que le Salvador avaient l’obligation de protéger les personnes déplacées du fait de violences généralisées.

Lors de sa visite de cinq jours, du 14 au 18 août, l’experte a rencontré des hauts représentants de l’État et du gouvernement, des Nations Unies et d’autres partenaires humanitaires, des représentants de la société civile et des personnes ayant fui leur domicile.

L’ensemble de ses constatations et recommandations sera présenté dans un rapport adressé au Conseil des droits de l’homme en juin 2018.

Mme Cecilia Jimenez-Damary, avocate des droits de l’homme spécialisée dans les déplacements forcés et les migrations, jouit de plus de dix ans d’expérience en matière de plaidoyer des droits de l’homme au sein d’ONG. Elle a été nommée Rapporteuse spéciale sur les droits des personnes déplacées dans leur propre pays par le Conseil des droits de l’homme en septembre 2016. En sa qualité de Rapporteuse spéciale, elle fait partie de ce que l’on nomme les procédures spéciales du Conseil des droits de l’homme. Les Procédures spéciales, le plus grand corps d’experts indépendants du système des droits de l’homme de l’ONU, est le terme généralement attribué aux mécanismes indépendants d’enquête et de surveillance qui s’occupent de la situation spécifique d’un pays ou de questions thématiques dans toutes les régions du monde. Les experts des procédures spéciales travaillent bénévolement; ils n’appartiennent pas au personnel de l’ONU et ne perçoivent pas de salaire pour leur travail. Ils sont indépendants de tout gouvernement ou de toute organisation et siègent à titre personnel.

Droits de l’homme, Nations Unies, page d’accueil du pays: Salvador

Pour de plus amples informations et les demandes des médias, veuillez contacter M. Graham Fox (+41 22 917 9640 / gfox@ohchr.org)

Pour les requêtes des médias relatives à d’autres experts indépendants de l’ONU:
Xabier Celaya, Droits de l’homme, Nations Unies – Unité Médias (+ 41 22 917 9383 / xcelaya@ohchr.org)  

Vous êtes préoccupé(e) par le monde dans lequel nous vivons? Alors DÉFENDEZ les droits de quelqu’un aujourd’hui. #Standup4humanrights et visitez la page web à l’adresse http://www.standup4humanrights.org

VOIR CETTE PAGE EN :