Un haut responsable des Nations Unies chargé des droits de l’homme appelle à une protection accrue des défenseurs des droits de l’homme après sa visite au Honduras

TEGUCIGALPA/GENEVE (28 juilet 2017) – A l’issue d’une visite de trois jours au Honduras, Andrew Gilmour, Sous-secrétaire général des Nations Unies aux droits de l’homme, a souligné " la nécessité impérieuse d’améliorer la protection des défenseurs des droits de l’homme au Honduras. " M. Gilmour s’est félicité du renforcement de la coopération entre le nouveau Bureau des droits de l’homme des Nations Unies à Tegucigalpa et les institutions de l’État, ajoutant que l’objectif du Bureau est d’aider le gouvernement à étendre la protection des droits de l’homme dans un environnement particulièrement difficile au plan de la sécurité et à l’approche des élections.

Au Honduras, M. Gilmour a rencontré des autorités de l’État au plus haut niveau, des représentants de la société civile, des ambassadeurs étrangers et l’Equipe de pays de l’ONU. Après s’être entretenu avec le chef de la Mission de l’Organisation des États américains pour soutenir la lutte contre la corruption et l’impunité au Honduras (MACCIH), ainsi que le Commissaire national aux droits de l’homme, M. Gilmour a souligné le travail essentiel qu’ils menaient et leurs partenariats clés avec le Bureau des droits de l’homme de l’ONU.

" Nous sommes heureux que le lien direct entre la corruption et les violations des droits de l’homme soit de plus en plus reconnu – par exemple, lorsque des concessions pour des terres ou des ressources naturelles sont injustement accordées sans consulter les communautés autochtones ", a-t-il déclaré.

M. Gilmour s’est également félicité des récentes mesures prises par le gouvernement hondurien, telles que la création d’un mécanisme national de protection des défenseurs des droits de l’homme et la mise à niveau annoncée du vice-ministère des droits de l’homme en tant que ministère à part entière. Après avoir rencontré des dirigeants d’ONG, M. Gilmour a déclaré être particulièrement préoccupé par les violences auxquelles sont confrontés les courageux défenseurs des droits de l’homme: les femmes, les LGBTI, les défenseurs des terres et les peuples autochtones.

" Ils font un travail formidable pour l’avenir à long terme du Honduras et ne devraient en aucun cas être attaqués, punis ou stigmatisés, " a-t-il dit.

L’impunité généralisée, le terrible niveau des violences, la militarisation accrue de la sécurité publique, l’accès restreint à la planification familiale, l’augmentation inquiétante des féminicides et de la violence à l’égard des femmes furent au nombre des questions portées à l’attention de M. Gilmour lors de sa visite. Au cours de ses réunions, M. Gilmour a répété que l’ouverture d’un espace pour le dialogue, l’accès à l’information et une participation significative à l’élaboration des politiques constituent des éléments clés d’une société démocratique. Il a encouragé les fonctionnaires de l’État à considérer les défenseurs des droits de l’homme comme des alliés et d’utiles agents du changement.

Il a également mis en garde contre une dépendance à l’égard de politiques pénales sévères pour les mineurs et d’approches strictement sécuritaires.

" Des programmes sociaux d’investissement et de réinsertion seraient bien plus pertinents pour s’attaquer aux causes profondes de la violence au Honduras, " a affirmé M. Gilmour.

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