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Communiqués de presse Organes conventionnels

Le Comité pour l'élimination de la discrimination raciale ouvre les travaux de sa quatre-vingt-treizième session

Séance d'ouverture

31 Juillet 2017

GENEVE (31 juillet 2017) - Le Comité pour l'élimination de la discrimination raciale a ouvert ce matin les travaux de sa quatre-vingt-treizième session, qui se tient jusqu'au vendredi 25 août au Palais Wilson à Genève.  Il a adopté son ordre du jour et son programme de travail, après avoir entendu une déclaration de M. Adam Abdemoula, Directeur de la Division du Conseil et des mécanismes de traités du Haut-commissariat aux droits de l'homme. 

M. Abdemoula a fait observer que le Comité est le plus ancien des organes des traités des Nations Unies.  La lutte contre le racisme doit être sans relâche pour être couronnée de succès, a-t-il expliqué.  Beaucoup de personnes font face à des formes institutionnelles et systémiques de racisme dans des domaines qui concernent l'accès à la justice, l'éducation, la santé, l'emploi, ou le logement.  Beaucoup de personnes sont la cible de discours de haine raciste et de crimes de haine alors que la communauté est davantage considérée aujourd'hui  comme une menace que comme une force.  M. Abdemoula a expliqué que nous vivons une période alarmante durant laquelle le racisme  est réhabilité et légitimé au nom de la sécurité et du nationalisme. 

Le Haut-commissaire au droit de l'homme a rappelé que la ratification d'un traité est tout d'abord un engagement envers sa population, a relevé M. Abdemoula.  Bon nombre d'États ne respecte pas leurs obligations de rapport.  Dans le cas de ce Comité, il reste un nombre très important de rapports non remis.  Le comité a pris des mesures pour pallier à ce problème notamment par la procédure de remise simplifiée.  Cette approche permettra de faciliter la présentation des rapports, a estimé M. Abdemoula.  Le Directeur de la Division du Conseil et des mécanismes de traités a encouragé le Comité à travailler avec les États parties pour diminuer le nombre de rapports en souffrance.  M. Abdemoula a rappelé que le Programme de renforcement et d'amélioration du fonctionnement de l'ensemble des organes conventionnels des droits de l'homme, prévu dans la Résolution 68/268 de l'Assemblée générale des Nations Unies, appuie les États parties à renforcer leurs capacités pour qu'ils puissent respecter leurs obligations en matière de traité.  Ce Programme a apporté des résultats concrets pour améliorer le taux de remise de rapports. 

M. Adbemoula a souligné par ailleurs l'importance du suivi des recommandations des organes de traités notamment pour les questions de discriminations raciales raison pour laquelle le suivi des recommandations, notamment par ce Comité est très important.  Une mise en œuvre effective des recommandations permettra de contribuer à atteindre les Objectifs de développement durable.  Ces recommandations peuvent servir d'indicateurs sur la mise en œuvre du Programme de développement durable à l'horizon 2030, a expliqué M. Abdemoula. 

Le Directeur de la Division du Conseil et des mécanismes de traités a encouragé les membres du Comité à réfléchir à des stratégies au cours de cette session pour que le travail du Comité ait plus d'impact sur la vie des gens notamment en renforçant les liens avec les Mécanismes nationaux d'élaborations des rapports et de suivi. 

M. Abdemoula a expliqué que la procédure de plainte individuelle du Comité était prometteuse mais a regretté que ce mécanisme soit sous-utilisé concernant la discrimination raciale.  Seuls 57 États ont accepté cette procédure, a-t-il déploré. 

M. Abdemoula a enfin félicité les membres qui ont été élus en juin dernier pour un nouveau mandat, les nouveaux membres qui participeront aux travaux du Comité dès le début de l'année prochaine et a remercié les experts dont le mandat se termine cette année. 

Mme Anastasia Crickley, Présidente du Comité, a regretté qu'il n'y ait pas eu d'améliorations significatives concernant les discriminations raciales subies par beaucoup de personnes dans le monde.  D'un côté, il y a peu de place laissée à l'espoir mais d'un autre côté il y a un peu de lumière au bout du tunnel pour des personnes qui s'entraident et pour celles qui croient qu'il est possible d'arriver à un monde juste et équitable, a-t-elle expliqué.  La Présidente du Comité a estimé qu'il y a une certaine complaisance concernant le racisme qui n'a pas disparu depuis l'adoption de la Convention il y a plus de 50 ans.  Mme Crikley a dénoncé le discours mondial toxique de justification des processus de renforcement de la sécurité, notamment par le recours au profilage contre les personnes musulmanes partout sur la planète.  Par ailleurs, l'héritage de l'esclavage des personnes d'ascendance africaine se poursuit, a-t-elle regretté.  La Présidente du Comité a expliqué qu'il ne fallait pas céder à la hiérarchie de l'oppression.  Enfin, l'experte s'est engagée à participer aux travaux afin d'améliorer le dialogue entre les différents Comités. 

Cet après-midi, à partir de 15 heures, le Comité auditionnera les représentants de la société civile au sujet de la mise en œuvre de la Convention par la Fédération de Russie dont le rapport sera examiné cette semaine.

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