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Communiqués de presse Procédures spéciales

Des experts de la Commission interaméricaine des droits de l’homme et des Nations Unies condamnent l’assassinat d’un journaliste au Mexique et demandent une action immédiate pour mettre fin au cycle de meurtres de journalistes

Mexique / Assassinat d’un journaliste

18 Mai 2017

GENÈVE / WASHINGTON, D.C. (18 mai 2017) – Deux experts sur la liberté d’expression représentant les Nations Unies et la Commission interaméricaine des droits de l’homme (CIDH) ont condamné le meurtre du journaliste et écrivain mexicain Javier Valdez Cárdenas, co-fondateur et rédacteur à l’hebdomadaire Riodoce de Sinaloa. Valdez a mené une longue carrière maintes fois primée et réalisé un travail courageux en couvrant les affaires liées au trafic de drogue et au crime organisé dans son pays.

«L’assassinat de Javier Valdez constitue une grave attaque contre le journalisme et la liberté d’expression au Mexique,» ont déclaré David Kaye, le Rapporteur spécial des Nations Unies sur le droit à la liberté d’opinion et d’expression et Edison Lanza, le Rapporteur spécial pour la liberté d’expression de la Commission interaméricaine des droits de l’homme.

«Cette violence vise à museler le valeureux travail de journalistes qui, comme Javier Valdez, informent la société mexicaine des questions d’intérêt public malgré les menaces et le risque permanent,» ont-ils expliqué.
 
Selon les informations dont on dispose, le journaliste a été tué le 15 mai dans la ville de Culiacán, dans l’État de Sinaloa, par des individus inconnus qui lui ont tiré dessus à douze reprises alors qu’il quittait le bureau de Riodoce. Son équipe au journal Riodoce a affirmé n’avoir «aucun doute» que «le meurtre de Javier Valdez était lié à son travail journalistique portant sur les affaires liées au trafic de drogue.»
 
Les experts ont pris note des déclarations du Président mexicain Enrique Peña Nieto, le 17 mai, à l’occasion d’une réunion avec les gouverneurs des États et le Procureur général, entre autres, où un plan d’action a été annoncé visant à renforcer les travaux des organismes qui enquêtent sur les crimes commis contre des journalistes et à consolider les mécanismes de protection.

Les deux rapporteurs se sont félicités de l’engagement pris par le Président, le Procureur général et les gouverneurs destiné à lutter contre l’impunité et à garantir les conditions d’exercice de la liberté d’expression et appellent à une mise en œuvre rapide des mesures annoncées.

En conséquence, les experts invitent le gouvernement mexicain, en particulier les forces de l’ordre, à enquêter de manière approfondie sur le meurtre de Javier Valdez et à identifier, poursuivre et punir les responsables. Des mesures de protection globales et efficaces doivent être mises en place au profit de la famille de Javier Valdez et de ses collègues du Riodoce, s’ils y consentent.

«Le bureau du Procureur général pour les crimes contre la liberté d’expression (FEADLE), surtout maintenant avec sa nouvelle direction, doit apporter des résultats concrets sur cette enquête comme dans d’autres afin de démontrer que l’État mexicain lutte contre l’impunité de ces crimes en priorité,» ont insisté les Rapporteurs spéciaux.
 
«Le journalisme au Mexique est à nouveau en deuil à la suite de la perte de l’un des journalistes les plus respectés et reconnus du pays,» a déclaré M. Lanza. «Javier Valdez est le nom le plus récent sur une longue liste de journalistes assassinés au Mexique, en raison de leur travail.» En 2017, sept journalistes ont été tués dans le pays.
               
«La déclaration du Président Peña Nieto témoigne de la gravité de la situation et de la nécessité d’une action coordonnée à tous les échelons gouvernementaux pour traduire en justice les auteurs de ces crimes, mettre fin à cette épidémie de violence à l’encontre des journalistes et respecter le droit à l’information de la population,» ont ajouté les experts.

En avril, les Rapporteurs spéciaux ont renouvelé leur demande adressée à l’État mexicain de pouvoir se rendre en visite officielle commune dans le pays; ils attendent une réponse des autorités mexicaines.
 
Les Rapporteurs spéciaux ont exprimé leur profonde tristesse et leurs sincères condoléances à la famille de Javier Valdez et à ses collègues journalistes.

M. David Kaye (USA) a été nommé Rapporteur spécial sur la promotion et la protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression par le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies en août 2014.

Les Rapporteurs spéciaux font partie de ce que l’on nomme les procédures spéciales du Conseil des droits de l’homme. Le terme «procédures spéciales», qui désigne le plus grand corps d’experts indépendants au sein du système onusien des droits de l’homme, est généralement attribué aux mécanismes indépendants d’enquête et de supervision mis en place par le Conseil des droits de l’homme. Les titulaires de mandat au titre des procédures spéciales sont des experts des droits de l’homme indépendants nommés par le Conseil des droits de l’homme, qui s’occupent de la situation particulière d’un pays ou de questions thématiques dans toutes les régions du monde. Ils n’appartiennent pas au personnel de l’ONU et sont indépendants de tout gouvernement ou de toute organisation. Ils siègent à titre personnel et ne perçoivent pas de salaire pour leur travail.

M. Edison Lanza (Uruguay) a été nommé Rapporteur spécial pour la liberté d’expression en juillet 2014 par la Commission interaméricaine des droits de l’homme.

Le Bureau du Rapporteur spécial pour la liberté d’expression a été créé par la CIDH afin de promouvoir la défense du droit à la liberté de pensée et d’expression dans l’hémisphère, compte tenu du rôle fondamental de ce droit dans le renforcement et le développement du système démocratique.

Droits de l’homme, Nations Unies, page d’accueil du pays : Mexique

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