Communiqués de presse Haut-Commissariat aux droits de l’homme
Des experts demandent aux gouvernements de défendre les droits à la santé – et par – la santé
Le droit à la santé
22 mai 2017
GENÈVE (22 mai 2017) – Selon un groupe, soutenu par les Nations Unies, composé d’hommes politiques et d’experts de la santé et des droits de l’homme, le monde est à un tournant décisif qui pourrait se traduire par davantage de dignité dans la vie de tout un chacun, mais ce ne sera le cas que si les gouvernements investissent dans le lien étroit entre les droits de l’homme et la santé, notamment au profit des femmes, des enfants et des adolescents.
«Le leadership est essentiel pour tirer tous les avantages possibles de l’interaction entre la santé et les droits de l’homme. Si les droits à la santé – et par – la santé ne sont pas au cœur de nos actions, le Programme de développement durable à l’horizon 2030 est voué à l’échec,» a déclaré Tarja Halonen, ancienne Présidente de la Finlande et co-présidente du Groupe de haut-niveau sur la santé et les droits des femmes, des enfants et des adolescents qui a publié aujourd’hui un rapport sur la réalisation des droits à la santé et par la santé.
Le Groupe de haut-niveau, qui a été créé en mai 2016 par l’Organisation mondiale de la santé et le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, souligne que la plus nombreuse génération d’adolescents qui ait jamais existé offre une occasion sans précédent pour le développement durable, à la condition que leurs droits à la santé et par la santé soient respectés. Cependant, le Groupe signale une dégradation – et dans certains cas, une vive réaction à l’encontre – des droits de l’homme dans le monde entier, qui menace de fragiliser les progrès vers l’amélioration de la santé et du bien-être de tout un chacun.
Le rapport souligne que, dans un contexte de montée du nationalisme, l’exclusion – notamment des migrants sans papiers, des réfugiés, des habitants des bidonvilles et des peuples autochtones – va de pair avec les violations des droits, entraînant des conséquences désastreuses pour les femmes, les enfants et les adolescents, et déstabilisant des sociétés entières.
«La réalisation des droits de l’homme dans le cadre de la santé sexuelle et génésique, en particulier l’accès à l’avortement médicalisé – est non seulement très inégale voire hors de portée au niveau national, mais elle est directement menacée avec le risque de détricotage des avancées durement acquises en matière de mortalité maternelle et infantile évitable et la fragilisation de la santé des adolescents, partout dans le monde,» a alerté Tarja Halonen.
Depuis que le droit à la santé a été reconnu en 1946 dans la Constitution de l’Organisation mondiale de la santé, puis, en 1948, avec l’adoption de la Déclaration universelle des droits de l’homme, le droit a été réaffirmé dans de nombreux traités internationaux et dans des engagements politiques ratifiés et adoptés par les États.
«De nombreuses promesses ont été faites, pourtant des millions de femmes, d’enfants et d’adolescents sont privés de leurs droits fondamentaux, entraînant des morts, des blessés, des maladies physiques et mentales et d’autres préjudices. Malgré les découvertes médicales et les avancées scientifiques, les sociétés persistent à sous-estimer la santé et la dignité des femmes, des enfants et des adolescents, fragilisant ainsi leurs droits et écartant leurs demandes légitimes,» a précisé Mme Hina Jilani, membre des Elders et co-présidente du Groupe.
«La traduction des normes des droits de l’homme en mesures et en résultats concrets repose sur l’impulsion donnée par les dirigeants locaux et nationaux. Les professionnels de santé, en tant que défenseurs des droits de l’homme, sont appelés à jouer un rôle indispensable dans l’accompagnement des actions et dans la responsabilisation des autorités afin que chacun jouisse de son droit à la santé. Ils doivent être protégés dans ce rôle,» a expliqué le Docteur Denis Mukwege, gynécologue réputé en République démocratique du Congo et rapporteur du groupe.
Le Groupe de haut-niveau appelle les gouvernements à prendre les mesures pour affecter au moins cinq pour cent du PIB aux dépenses publiques de santé, ce qui correspond au pourcentage recommandé pour parvenir à la couverture de santé universelle.
«Nous savons ce qu’il faut faire et comment le faire. Nous savons pourquoi nous devons le faire. Nous savons aussi que c’est rentable financièrement. Il nous faut une volonté et un engagement politique plus concret et plus durable,» précise le rapport.
Le rapport, qui est adressé à Margaret Chan, Directeur général de l’Organisation mondiale de la santé, et à Zeid Ra’ad Al Hussein, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, sera présenté le 22 mai à l’Assemblée mondiale de la santé et le 13 juin au Conseil des droits de l’homme.
FIN
Consulter le rapport ici
CONTEXTE: Le Groupe de haut-niveau sur la santé et les droits fondamentaux des femmes, des enfants et des adolescents a été créé par l’OMS et le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme afin de générer un soutien politique, à l’échelon national comme international, pour la mise en œuvre des mesures liées aux droits de l’homme préconisées dans la Stratégie mondiale sur la santé des femmes, des enfants et des adolescents (2016-2030). Voir: http://www.ohchr.org/en/women/human-rights-based-approach-maternal-health
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