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Communiqués de presse Procédures spéciales

Fédération russe: «Libérez immédiatement les manifestants pacifiques qui ont été arrêtés»

L’appel des manifestants de Russie

29 mars 2017

Genève (29 mars 2017) – Des experts des droits de l’homme des Nations Unies* appellent les autorités de la Fédération de Russie à libérer immédiatement toutes les personnes arrêtées lors des manifestations pacifiques qui se sont déroulées dans tout le pays, dimanche.

Les rapports indiquent que près de 1000 manifestants, notamment de nombreux jeunes, qui sont descendus dans la rue à la suite d’accusations de corruption à l’encontre du premier ministre, ont été arrêtés par la police qui jugeait ces manifestations illégales. Nombre de ces manifestants ont ensuite été condamnés à une peine de prison ou à une amende. Un groupe de militants des droits de l’homme a également été arrêté et condamné à une peine d’emprisonnement après avoir retransmis les manifestations en direct. Par ailleurs, un couple de journalistes couvrant les manifestations a été arrêté avant d’être relâché.

«Nous demandons aux autorités de libérer immédiatement tous les manifestants qui sont toujours détenus et d’annuler les peines prononcées à leur encontre,» ont insisté les experts.

«Au moment où nous saluons la libération des journalistes arrêtés, rappelons que leur arrestation n’aurait jamais dû se produire car il s’agit d’une atteinte, non seulement à la sécurité des journalistes, mais aussi au droit de la population d’être informée des manifestations. Ce droit est tout aussi entravé par la condamnation de journalistes citoyens qui avaient diffusé les évènements en direct,» ont ajouté les experts.

«La liberté de réunion pacifique est un droit, non un privilège, et en tant que tel son exercice ne doit pas être soumis à une autorisation préalable par les autorités. Ce droit, comme les droits à la liberté d’opinion et d’expression et la liberté d’association, jouent un rôle décisif dans l’émergence et l’existence de systèmes démocratiques efficaces, car ils permettent le dialogue, le pluralisme, la tolérance, l’ouverture d’esprit qui respectent les minorités, les opinions ou croyances dissidentes,» ont ajouté les experts.

Ils font écho à la résolution 25/38 du Conseil des droits de l’homme dans laquelle l’organe des Nations Unies a affirmé que «les manifestations pacifiques ne doivent pas être considérées comme une menace» et a encouragé tous les États à «s’engager dans un dialogue ouvert, inclusif et constructif lorsqu’il s’agit de gérer ces manifestations et leurs causes».

«Nous exhortons le gouvernement de la Fédération de Russie à respecter l’obligation positive qui lui incombe conformément au droit international des droits de l’homme, à faciliter l’exercice des droits à la liberté de réunion pacifique, à la liberté d’opinion et d’expression et à la liberté d’association et à ne pas s’ingérer dans l’exercice de ces droits,» ont souligné les experts.

Enfin, à l’aube des élections présidentielles de l’année prochaine, les experts des droits de l’homme ont averti que de véritables élections ne sont possibles que si les droits à la liberté de réunion pacifique, à la liberté d’opinion et d’expression et à la liberté d’association ne sont pas restreints.

«Les prochaines élections seront irrémédiablement entachées d’irrégularités si les citoyens ne peuvent exercer ces droits fondamentaux sans crainte de harcèlement ou de représailles,» ont conclu les experts.

CONCLUSIONS

(*) Les experts des droits des Nations Unies: M. Maina Kiai, Rapporteur spécial sur le droit de réunion pacifique et d’association; M. David Kaye, Rapporteur spécial sur la protection et la promotion du droit à la liberté d’opinion et d’expression; M. Michel Forst, Rapporteur spécial sur la situation des défenseurs des droits de l"homme; et M. Sètondji Roland Adjovi, Président du Groupe de travail sur la détention arbitraire.

Les Rapporteurs spéciaux et experts indépendants font partie de ce que l’on nomme les Procédures spéciales du Conseil des droits de l’homme. Le terme «procédures spéciales», qui désigne le plus grand corps d’experts indépendants au sein du système onusien des droits de l’homme, est généralement attribué aux mécanismes indépendants d’enquête et de supervision mis en place par le Conseil des droits de l’homme afin de traiter de la situation spécifique d’un pays ou de questions thématiques dans toutes les régions du monde. Les experts des procédures spéciales travaillent bénévolement; ils n’appartiennent pas au personnel de l’ONU et ne perçoivent pas de salaire pour leur travail. Ils sont indépendants de tout gouvernement ou de toute organisation et siègent à titre personnel.

Pour de plus amples informations et les demandes des médias, veuillez contacter: Brayn Wilson (+41 22 917 9826 / Mediaconsultant1@ohchr.org)

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