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Communiqués de presse Procédures spéciales

Un expert indépendant de l’ONU appelle le Soudan à protéger les droits des civils au Darfour

Appel à la protection au Soudan

23 Février 2017

GENÈVE / KHARTOUM (22 février 2017) – L’expert indépendant des Nations Unies sur la situation des droits de l’homme au Soudan, Aristide Nononsi, a appelé le gouvernement à Khartoum à protéger les droits des civils au Darfour, déchiré par la guerre.

Cette région, qui est le théâtre d’une guerre civile depuis 2003, compte encore des centaines de milliers de personnes déplacées vivant dans des camps.

M. Nononsi s’est exprimé au terme d’une mission de 12 jours au cours de laquelle il a pu s’entretenir avec des personnes vivant dans le village d’Adi Kong, situé dans l’État du Darfour, à l’ouest du pays.

" Cette communauté reste soucieuse de la sécurité dans la région, " a-t-il déclaré. " Ses membres veulent renforcer la protection des civils par les autorités ainsi que les services de base, y compris l’accès à l’eau, à l’éducation et aux soins de santé. Avec l’appui de ses partenaires internationaux, il est essentiel que le gouvernement protège efficacement et durablement les droits des civils, " a souligné M. Nononsi.

L’expert indépendant s’est également rendu dans le camp de Sorotony, au nord du Darfour, qui accueille des réfugiés ayant fui les combats. Il a décrit comme " précaires " les conditions de vie de ces personnes déplacées.

Certains habitants ont évoqué un état d’insécurité du fait de la présence d’" éléments armés " et de la criminalité, à l’intérieur comme à l’extérieur du camp. La violence sexuelle et sexiste constitue également une sérieuse préoccupation dans le camp, a ajouté M. Nononsi.

Les informations communiquées suggèrent que ces attaques sont le fait d’individus armés, à l’extérieur du camp lorsque les femmes s’adonnent à leur travail quotidien, ou à l’intérieur de celui-ci lorsqu’elles sont de retour.

Neuf cas de viol ont été signalés dans le camp de Sorotony entre le 27 janvier et le 18 février. Mais M. Nononsi a fait savoir que de nombreux autres incidents de violence sexuelle demeurent non signalés par crainte de la stigmatisation sociale associée au viol. De même, les femmes n’osent pas en parler, a-t-il ajouté, parce qu’elles craignent des représailles. Et l’absence d’institutions chargées du maintien de l’ordre à Sorotony, afin d’enquêter efficacement et de poursuivre les violeurs, ne fait qu’exacerber la situation.

Au terme de sa visite au Soudan, M. Nononsi a déclaré: " C’est au gouvernement qu’incombe au premier chef la responsabilité de protéger les civils sur son territoire; aussi, je l’exhorte à procéder sans plus tarder à des enquêtes, afin de traduire les auteurs de ces violations en justice. J’exhorte également les autorités à Khartoum à respecter l’appel du Conseil de sécurité des Nations Unies en faveur d’une coopération accrue avec la Mission conjointe des Nations Unies et de l’Union africaine au Darfour (MINUAD), dans le contexte des efforts déployés afin de protéger les civils au Darfour. "

FIN

M. Aristide Nononsi (Bénin) a été nommé par le Conseil des droits de l’homme en 2014 comme le nouvel Expert indépendant sur la situation des droits de l’homme au Soudan. Fort d’un doctorat en droit, M. Nononsi est un spécialiste des questions relevant du droit international, des droits de l’homme et du développement, et il jouit d’une vaste expérience au sein d’organisations internationales et africaines. Il a exercé en tant que Directeur exécutif de l’Institut pour les droits de l’homme et le développement en Afrique (IHRDA) et a travaillé pour le compte du Centre d’études sur les régions en développement (CERD) de l’Université McGill, de la Banque africaine de développement et de l’Organisation internationale du Travail.

Les experts indépendants font partie de ce que l’on nomme les procédures spéciales du Conseil des droits de l’homme. Le terme " procédures spéciales ", qui désigne le plus grand corps d’experts indépendants au sein du système onusien des droits de l’homme, est généralement attribué aux mécanismes indépendants d’enquête et de supervision mis en place par le Conseil des droits de l’homme afin de traiter de la situation spécifique d’un pays ou de questions thématiques dans toutes les régions du monde. Les experts des procédures spéciales travaillent bénévolement; ils n’appartiennent pas au personnel de l’ONU et ne perçoivent pas de salaire pour leur travail. Ils sont indépendants de tout gouvernement ou de toute organisation et siègent à titre personnel.

Droits de l’homme, Nations Unies, page d’accueil du pays: Soudan


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À Khartoum (au cours de la visite) : M. Khaled Moualem (+249 (0) 912 100 501 / khaled.moualem@one.un.org) et M. Ayman Suliman (+2419 (0) 912 179 766 / suliman37@un.org)
À Genève (avant et après la visite): M. Dieudonné Munyinga (+41 22 928 9231 / dmunyinga@ohchr.org) ou écrire à iesudan@ohchr.org

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