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Communiqués de presse Haut-Commissariat aux droits de l’homme

Soudan du Sud: un haut-représentant des droits de l’homme de l’ONU condamne la situation déplorable des droits de l’homme

" Ravages choquants "

17 février 2017

JUBA/GENÈVE/NEW YORK (17 février 2017) – À l’issue d’une visite de quatre jours au Soudan du Sud, le Sous-secrétaire général des Nations Unies aux droits de l’homme, Andrew Gilmour, a appelé à ce que les responsables d’atrocités dans ce pays rendent des comptes.

" C’est une guerre qui a été menée contre les hommes, les femmes et les enfants du Soudan du Sud, " a-t-il déclaré. " Et la seule façon de mettre fin à cette agression est de faire en sorte que les responsables répondent de leurs actes. "

Gilmour a tenu des réunions à Juba avec le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, le ministre de l’Information, le chef d’état-major général de l’Armée populaire de libération du Soudan (APLS), le directeur général de la Sûreté nationale, des représentants de la Commission des droits de l’homme au Soudan du Sud, les autorités locales, les chefs religieux, les Nations Unies et les partenaires humanitaires, ainsi que les ONG, les victimes et les acteurs de la société civile.

Au cours de sa visite, il s’est également rendu à Malakal, où il a reçu de plus amples informations sur les souffrances endurées par la population civile dans cette région.

" Bien qu’il s’agisse de ma quatrième visite au Soudan du Sud depuis 2011, je n’étais pas préparé aux ravages choquants dont j’ai été témoin à Malakal et encore moins à toutes les violations flagrantes et systématiques des droits de l’homme et aux abus subis par la population, " a déclaré M. Gilmour.

Il a été informé des terribles risques que doivent prendre les femmes, désormais placées sous la protection de l’ONU, afin de pouvoir gagner leur vie, aussi maigres soient leurs moyens de subsistance. Lorsqu’elles quittent le site de protection des civils de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS), elles sont fréquemment victimes de viols perpétrés par les milices et l’APLS sur leur chemin vers le marché de Malakal. Le viol et le viol collectif sont des réalités qui reviennent dans les témoignages de nombreuses femmes de la région, bien que le commandant de division de l’APLS – avec lequel Gilmour s’est entretenu – l’ait catégoriquement démenti.

" Il est absolument scandaleux que les femmes de cette région aient à choisir entre être violées ou obtenir un moyen de subsistance, " a déclaré M. Gilmour, " mais il semble que cela soit devenu une réalité brutale au Soudan du Sud ".

En mars 2016, le Bureau des droits de l’homme des Nations Unies au Soudan du Sud a publié un rapport détaillé recensant les actes abjects de violence sexuelle commis dans le pays. http://www.ohchr.org/en/countries/africa/2016-south-sudan-report

Lors de ses rencontres avec les autorités de Juba, Gilmour a exprimé ses préoccupations au sujet de l’inqualifiable situation des droits de l’homme dans tout le pays.  Il les a exhortées à lutter contre la montée en puissance préoccupante du discours haineux et à faire davantage pour protéger les défenseurs des droits humains.

Lors de sa rencontre avec le Chef d’état-major général de l’APLS, le Général Paul Malong, M. Gilmour a souligné les restrictions sévères auxquelles la MINUSS est confrontée pour protéger les civils, fournir une assistance humanitaire et surveiller la situation des droits de l’homme dans le pays.

Il a insisté sur le fait que certains membres de l’APLS avaient commis des actes qui pourraient bien constituer des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité. D’autre part, il s’est félicité du récent lancement de la formation aux droits de l’homme proposée à l’APLS par les Nations Unies et de la nomination de points de contact de l’APLS sur les violences sexuelles liées aux conflits.

" Nous savons bien entendu que les droits de l’homme continueront d’être piétinés tant que la paix ne régnera pas au Soudan du Sud, " a déclaré le Sous-secrétaire général.  " Mais même en situation de guerre, les parties peuvent se battre sans avoir à commettre systématiquement et inutilement des actes d’une telle cruauté.  Et c’est ce que nous appelons toutes les parties à faire – gouvernement et opposition. "

Gilmour a exhorté le directeur général de la Sûreté nationale à mettre fin à la pratique de la détention arbitraire et prolongée sans inculpation, à veiller à ce que tout détenu soit déféré devant un tribunal et à lui garantir le droit à un avocat et la présence de sa famille.

Il a souligné auprès des autorités nationales l’absolue nécessité d’éviter des représailles et des menaces à l’encontre des défenseurs des droits humains qui ont coopéré avec l’Organisation des Nations Unies. À cet égard, il a attiré l’attention sur un incident précis survenu en septembre dernier: des défenseurs des droits de l’homme qui s’étaient rendus au Conseil de sécurité des Nations Unies avaient reçu des menaces suite à leur visite.

FIN

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