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Communiqués de presse Procédures spéciales

République centrafricaine : l’experte de l’ONU note l’urgence de désarmer les groupes armés et de rétablir l’autorité de l’Etat

21 Juin 2016

BANGUI / GENEVE (21 juin 2016) – Au terme de sa septième visite en République centrafricaine, l’Experte indépendante sur la situation des droits de l’homme en République centrafricaine, Marie-Thérèse Keita-Bocoum, s’est inquiétée de la menace que font peser les groupes armés affiliés aux Anti-balaka et aux ex-Seleka et le grand banditisme sur la protection des civils, les ressources naturelles et les perspectives d’une sortie de crise durable.
               
Malgré la présence d’opportunités pour une amélioration des droits de l’homme, Mme Keita-Bocoum a constaté une situation sécuritaire encore très précaire et imprévisible, marquée par les violences survenues depuis le 10 juin à Bangui, dans le quartier de PK5, et à Ngaoundaye, dans l’ouest du pays.

« J’invite le gouvernement, en coordination avec les forces internationales, à mettre en œuvre des mesures robustes pour faire cesser les affrontements, assurer l’impératif de protection des civils et des acteurs humanitaires, et porter assistance aux victimes et aux personnes déplacées », a déclaré Mme Keita Bocoum.

Elle a noté l’urgence de désarmer les groupes armés, de réformer les forces de sécurité et de défense nationale, et de rétablir l’autorité de l’Etat par une présence effective de l’administration sur l’ensemble du territoire centrafricain.

« Au cours de ma visite, j’ai fait le constat d’une société civile inquiète et qui attend de voir les premières mesures du gouvernement se réaliser de manière inclusive et stratégique, notamment en matière de sécurité et de justice. J’ai aussi noté la frustration et le sentiment d’exclusion parmi les jeunes, les femmes et les communautés religieuses, à Bangui et l’intérieur du pays», a déclaré l’experte.

Au lendemain du discours de politique générale du gouvernement devant l’Assemblée nationale, Mme Keita-Bocoum a encouragé les autorités à rendre opérationnels cette feuille de route et les plans d’actions sectoriels dans les meilleurs délais, avec l’appui coordonné des partenaires internationaux. Elle a salué la reconnaissance de l’importance de mettre en œuvre les mesures du Pacte républicain adopté à l’issue du Forum de Bangui en mai dernier, notamment en matière de lutte contre l’impunité, et en faveur de l’inclusion des personnes et des groupes qui se sentent marginalisés

Mme Keita-Bocoum a noté avec satisfaction les récents progrès en faveur de la mise en place de la Cour Pénale Spéciale chargée de juger les crimes commis depuis 2003, notamment l’adoption de son budget de fonctionnement. Elle a encouragé les autorités à accélérer les processus de recrutement afin de rapidement démarrer les enquêtes et établir un programme de protection pour les victimes et les témoins qui participeront aux procédures judiciaires.

En matière de justice ordinaire, l’experte a invité les autorités à valider la feuille de route pour la réforme de la justice et à mettre en œuvre les premières actions urgentes, dont notamment la seconde session des audiences criminelles devant la Cour d’assises.

L’experte a insisté sur le fait que des mécanismes non-judiciaires de recherche de la vérité et des mesures de réparation seront également nécessaires pour faire la lumière sur le passé, tourner la page de l’héritage des violences antérieures et garantir la non-répétition. 

Au cours de sa visite à Bangui et à Ndélé, l’experte a rencontré plusieurs représentants du nouveau gouvernement, y compris le Premier Ministre, les ministres de la justice, de l’intérieur, de la sécurité publique et de l’administration du territoire, des affaires sociales et de la réconciliation et de l’environnement. Elle a également échangé avec le Président de l’Assemblée Nationale et les membres de son bureau, des partenaires internationaux, des représentants de la société civile et des autorités religieuses.

L’experte indépendante s’est également informée de la situation des allégations d’exploitation et abus sexuels portés à l’encontre des forces internationales. Elle a pris note des efforts déployés en matière d’enquête, de protection des victimes et des témoins et des mesures prévention pour mettre fin à ce fléau.

Le 28 juin, Mme Keita Bocoum discutera, devant le Conseil des droits de l’homme à Genève, de la question de la justice transitionnelle avec des représentants des autorités centrafricaines, de la MINUSCA et des organisations de la société civile.

L’experte indépendante présentera son rapport final au Conseil des droits de l'homme en septembre 2016.

Le mandat de l’Experte indépendante sur la situation des droits de l’homme en République centrafricaine a été créé par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU le 27 septembre 2013. Avant d’être nommée, Marie-Thérèse Keita-Bocoum a occupé différents postes tant dans son pays qu’au sein de l’ONU. Elle a d’ abord servi en tant que Rapporteuse spéciale sur la situation des droits de l’homme au Burundi, puis en tant que Directrice de la division des droits de l’homme et Représentante du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme au Darfour et en Afrique de l’Ouest auprès de l’UNOWA. Pour des renseignements supplémentaires, veuillez consulter : http://www.ohchr.org/EN/HRBodies/SP/CountriesMandates/CF/Pages/IECentralAfricanRepublic.aspx

Les experts indépendants font partie de ce qui est désigné sous le nom des procédures spéciales du Conseil des droits de l’homme. Les procédures spéciales, l’organe le plus important d’ experts indépendants du système des droits de l’homme de l’ONU, est le terme général appliqué aux mécanismes d’ enquête et de suivi indépendants du Conseil qui s’adressent aux situations spécifiques des pays ou aux questions thématiques partout dans le monde. Les experts des procédures spéciales travaillent à titre bénévole; ils ne font pas partie du personnel de l’ONU et ils ne reçoivent pas de salaire pour leur travail. Ils sont indépendants des gouvernements et des organisations et ils exercent leurs fonctions à titre indépendant.

Page du HCDH sur le pays – République centrafricaine : http://www.ohchr.org/FR/Countries/AfricaRegion/Pages/CFIndex.aspx  

Pour des informations additionnelles et des demandes des médias, prière de contacter Julie Tétard (+41 22 928 9301 / jtetard@ohchr.org) ou d’écrire à ie-car@ohchr.org

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