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Communiqués de presse Procédures spéciales

Une experte de l’ONU appelle les Etats à établir un « observatoire sur le fémicide »

«Observatoire sur le fémicide»

24 Novembre 2015

Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes – Mercredi 25 Novembre 2015

GENEVE (23 Novembre 2015) – La Rapporteur Spéciale sur la violence à l’égard des femmes, ses causes et conséquences, Dubravka Šimonović, a exhorté aujourd’hui tous les Etats à se concentrer sur la prévention des homicides de femmes liés au genre en établissant un observatoire sur les fémicides.

Dans la perspective de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, Mme Šimonovića insisté sur la nécessité pour les Etats de s’engager à la prévention des homicides de femmes liés au genre en établissant un observatoire sur les fémicides.

« La violence contre les femmes est la manifestation la plus atroce de la discrimination et de l’inégalité généralisées et systématiques à laquelle les femmes et les filles du monde entier continuent de faire face. Les femmes et leurs enfants continuent de mourir comme victimes d’homicides de femmes liés au genre, souvent de manière cruelle.

Les faiblesses des systèmes nationaux de prévention, le manque d’évaluation des risques et la rareté ou la mauvaise qualité des données sont des obstacles majeurs à la prévention des homicides de femmes liés au genre et au développement de stratégies de prévention significatives. Ces faiblesses se traduisent par une erreur d’identification, de la dissimulation et de la sous-estimation des homicides de femmes liés au genre perpétuant ainsi l’impunité pour ces homicides.

Pour cette raison, j’appelle les Etats à établir un « observatoire sur le fémicide » ou un « observatoire sur les homicides de femmes liés au genre » et à publier chaque 25 Novembre – la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes – les statistiques annuelles sur le nombre de fémicides ou d’homicides de femmes liés au genre, ventilées par âge et par sexe des auteurs de ces crimes, ainsi que de la relation entre l’auteur et la/les victimes. Les informations concernant les poursuites judiciaires et le châtiment des auteurs doivent aussi être recueillies et publiées.

Les 16 jours d’activisme contre la violence sexiste doivent être utilisés pour présenter ces données et discuter des actions nécessaires à la prévention de décès évitables de femmes.

Plus important encore, chaque cas d’homicide de femmes lié au genre devrait être analysé avec précaution afin d’identifier toute défaillance de la protection en vue d’améliorer et de développer des mesures préventives complémentaires. Dans la collecte, l’analyse et la publication de la recherche de données, les États doivent coopérer avec les ONG et les institutions des droits de l’homme indépendants qui travaillent dans ce domaine, les universités, les représentants des victimes, ainsi que les organisations internationales compétentes et autres parties prenantes.

Ces données doivent être rendues accessibles au public au niveau national, tandis que l’ONU et d’autres organisations devraient veiller à la publication mondiale et régionale de ces données ».

Mme. Dubravka Šimonović (Croatie) a été nommée Rapporteur Spéciale sur la violence à l’égard des femmes, ses causes et conséquences par le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies en Juin 2015, pour recommander les mesures à prendre et les moyens à mettre en œuvre, aux niveaux national, régional et international pour éliminer la violence contre les femmes, en faire disparaître les causes et remédier à ses conséquences. Mme Šimonović a été membre du Comité CEDAW de 2002 à 2014. Elle a dirigé le Département des Droits humains au Ministère des Affaires étrangères de la République de Croatie et a été Ministre Plénipotentiaire à la Mission Permanente de la Croatie à l’ONU à New York. Elle a également été Ambassadrice auprès de l’OSCE et de l’ONU à Vienne. Elle a co-présidé le Comité ad hoc (CAHVIO) du Conseil de l’Europe qui a élaboré la Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique (Convention d’Istanbul). Elle possède un Doctorat en Droit de la famille a publié des livres et des articles sur les droits humains et les droits des femmes. En savoir plus, connectez-vous à: http://www.ohchr.org/FR/Issues/SRWomen/Pages/SRWomenIndex.aspx

Les Rapporteurs spéciaux des Nations Unies font partie de ce qu’on appelle les « procédures spéciales » du Conseil des droits de l’homme. Les procédures spéciales qui constituent le plus grand groupe d’experts indépendants dans le système des Nations Unies des droits de l’homme, sont les mécanismes indépendants d’enquête et de surveillance du Conseil qui traitent, soit de situations spécifiques de pays ou de questions thématiques dans toutes les régions du monde. Les experts des procédures spéciales travaillent sur une base volontaire; ils ne sont pas fonctionnaires de l’ONU et ne reçoivent pas un salaire pour leur travail. Ils sont indépendants de tout gouvernement ou organisation et siègent à titre individuel.

Pour davantage d’informations et pour toute demande des médias, veuillez contacter Nathalie Stadelmann (nstadelmann@ohchr.org / + 41 22 917 9104), Karin Hechenleitner Schacht (khechenleitner@ohchr.org / +41 22 917 9636) ou écrire à vaw@ohchr.org

Pour les demandes médias liés à d’autres experts indépendants de l’ONU : Xabier Celaya - Service de presse (+ 41 22 917 9383 / xcelaya@ohchr.org)

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