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Communiqués de presse Procédures spéciales

A l’occasion du 70ème anniversaire de l’Holocauste des Roms Samedi 2 août 2014

70ème anniversaire de l’Holocauste des roms

31 Juillet 2014

Garantir le droit au souvenir et à la dignité du peuple Rom

GENEVE / NEW YORK (2 août 2014) – A l’occasion du 70ème anniversaire de l’Holocauste des Roms - Porrajmos’ or ‘Pharrajimos’- deux experts des droits de l’homme des Nations Unies exhortent tous les gouvernements du monde à garantir le droit au souvenir pour le peuple Rom.

Le Rapporteur Spécial des Nations Unies sur la question des minorités, Rita Izsák, et le Conseiller spécial du Secrétaire-Général des Nations Unies pour la prévention du génocide, Adama Dieng, appellent à des mesures et des initiatives plus fortes pour garder vivante la mémoire de l’Holocauste des Roms et permettre aux survivants, aux communautés Roms et à d’autres de le commémorer en toute reconnaissance et dans la dignité.

« Beaucoup ne savent pas ou ont peu de connaissance sur les attaques dont les Roms ont fait l’objet par le Régime Nazi. Sous ce régime, les Roms ont été victimes d’internement arbitraire, de travail forcé et de meurtres de masse. Les autorités allemandes ont assassiné des dizaines de milliers de Rom dans les territoires de l’Union soviétique et de Serbie occupés par l’Allemagne et des milliers d’autres dans les camps de la mort.

Else Schmidt avait sept ans lorsqu’on l’a enlevé de sa famille l’été 1942 à Hambourg. Elle se souvient de deux hommes en manteaux militaires l’emmenant dans un hangar sur les docks où ils l’ont laissée parmi un grand nombre d’autres tsiganes qui avaient déjà été rassemblés là-bas…
(Un témoignage du livre « Porrajmos »- Témoignages de survivants de l’Holocauste Rom)

Dans la nuit du 2 au 3 août 1944, les 2,897 hommes, femmes et enfants Roms qui restaient dans ce que l’on a appelé le « camp des familles » à Auschwitz-Birkenau, ont été emmenés à la chambre à gaz V et ont été assassinés par les Nazis.
…Else n’avait aucune idée de la raison pour laquelle elle avait été emmenée là. En fait, elle ne savait pas ce que voulait dire « tsigane »...

Beaucoup reste à faire pour la reconnaissance du droit et de la possibilité pour les Roms de se souvenir et de commémorer avec dignité. Dans plusieurs pays où il a été prouvé que les Roms ont été victimes de l’Holocauste, les gouvernements devraient faire du 2 août un jour national du souvenir pour les victimes des Pharrajimos. Tous les gouvernements du Monde et la communauté internationale, y compris les Nations Unies, doivent s’assurer qu’il soit fait référence aux souffrances subies par les Roms dans les programmes éducatifs et les évènements commémoratifs sur l’Holocauste.

A la maison, les parents d’Else ont posé un voile sur leur tourment…

Afin de permettre une commémoration convenable, les tombes Roms et les fosses communes, y compris celles qui n’ont pas encore été marquées, doivent être identifiées et préservées pour permettre aux survivants de se souvenir et pleurer leurs proches en toute dignité.

…L’humiliation à l’école s’effectuait de manière plus brutale: “j’ai un très mauvais souvenir de l’école, parce que j’avais encore mon numéro de camp de concentration tatoué sur le bras avec juste un pansement pour le cacher…

La violence contre les Roms n’appartient pas seulement à l’Histoire mais demeure une triste réalité pour beaucoup de communautés Roms aujourd’hui. Nous devons réaliser que la haine et la déshumanisation des victimes de l’Holocauste qui a caractérisé l’ère Nazie, existe encore aujourd’hui dans les cœurs et les esprits de certaines individus en Europe. Ces personnes sont capables de commettre des violences contre nos semblables Roms simplement pour ce qu’ils sont.

…Le premier jour, les enseignants, qui étaient des mauvais Nazis, m’ont forcé à rester debout en classe…

Nous devons nous assurer que les gouvernements restent vigilants quant à ce risque et prennent les mesures appropriées contre les signes de haine et de stigmatisation. Ils doivent prendre des actions contre le discours haineux et l’incitation à la haine avant que cela ne se manifeste en des actes violents et des atrocités. Nous appelons tous les Etats à prendre leurs responsabilités en mettant en œuvre des mesures efficaces pour protéger ces populations contre la discrimination et la violence basée sur leur identité.

…Ils m’ont dit: Tu dois rester debout jusqu’à ce que tu dises à tout le monde ce qui se trouve sous ton pansement…

La présence et le soutien accrus en faveur des partis et idéologies extrémistes, qui souvent ciblent les Roms et autres minorités, y compris les immigrés, est une préoccupation grandissante en Europe. Il en va de l’intérêt de tous les gouvernements et partis politiques démocratiques européens de redoubler leurs efforts pour mettre en place des politiques et plateformes d’intégrations nécessaires pour s’assurer que toutes les populations, y compris les Roms, soient considérées et traitées de manière égale, puissent vivre en sécurité et élever leurs enfants sans peur.

…Depuis ce jour et pendant 18 ans, Else n’a parlé à personne de ce qui s’était passé à Auschwitz et Ravensbrück lorsqu’elle avait 8 et 9 ans.

FIN

Rita Izsák a été nommée experte indépendante en charge des questions relatives aux minorités par le Conseil des droits de l’homme en juin 2011 et a pris ses fonctions le 1er août 2011. En sa qualité d’experte indépendante, elle ne dépend d’aucun gouvernement ni d’aucune organisation. Elle travaille à son compte personnel. Pour plus d’informations : http://www.ohchr.org/EN/Issues/Minorities/IExpert/Pages/IEminorityissuesIndex.aspx

Le 17 Juillet 2012, le Secrétaire général de l’ONU a nommé Adama Dieng comme son Conseiller spécial sur la prévention du génocide. Le Conseiller spécial est chargé d’informer sur les causes et les mécanismes du génocide, d’alerter les intervenants lorsqu’il y a risque et de faire prendre les mesures qui s’imposent. Pour plus d’informations : http://www.un.org/fr/preventgenocide/adviser/

Consultez la déclaration des Nations Unies portant sur les droits de minorités nationales ethniques, religieuses et linguistiques ici : http://www.ohchr.org/EN/ProfessionalInterest/Pages/Minorities.aspx

Pour plus d’information et pour les demandes d’interview, prière de contacter Graham Fox (+41 22 917 9640 / gfox@ohchr.org) ou Margarita Lema (+41 22 917 9248 / mlematome@ohchr.org) ou écrire à minorityissues@ohchr.org

Pour des ressources média relatives aux experts indépendants des Nations Unies :
Xabier Celaya, Droits de l’homme, Nations Unies – Unité des médias (+ 41 22 917 9383 / xcelaya@ohchr.org)

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